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lundi 18 février 2019

Alexis Avakian - Miasin (CD Diggin Music Prod/Absilone/Socadisc)

Alexis Avakian - Miasin (CD Diggin Music Prod/Absilone/Socadisc)

Toujours entouré de ses fidèles acolytes, Fabrice Moreau à la batterie, Mauro Gargano à la contrebasse, Ludovic Allainmat au piano/rhodes et Artyom Minasyan aux traditionnels doudouk, chevi et zurna, le saxophoniste franco-arménien Alexis Avakian publiait le 25 Janvier dernier son album Miasin. Rassemblant 10 compositions, dont la plupart écrites par ses soins, ainsi qu'une reprise vibrante du classique "Erzeroumi Shoror", sublimé par le joueur de târ Miquayel Voskanyan, le disque combine à nouveau le raffinement et les possibilités du jazz aux sonorités singulières de la musique arménienne, un subtil cocktail que nous appréciions déjà dans son précédent Hi Dream, paru en 2016. Les origines de l’artiste surgissent évidemment aux détours de quelques combinaisons mélodiques et rythmiques colorées, mais ce qui importe pour lui est l'interplay qu'il a su développer avec ses acolytes, un jeu qui les place sur une même longueur d'onde, aussi bien dans les moments bouleversants comme "Yerevanadzor" que dans les passages plus incisifs et torturés tel que "Circus".


mardi 11 décembre 2018

Marc Berthoumieux - Le Bal Des Mondes (Sous La Ville/Absilone/Socadisc)

Marc Berthoumieux - Le Bal Des Mondes (Sous La Ville/Absilone/Socadisc)

C'est entouré d'un casting exceptionnel que l'accordéoniste Marc Berthoumieux nous présente son dernier opus baptisé Le Bal Des Mondes. Influencé par les rythmes, les couleurs et les sonorités d'ici et d'ailleurs, le compositeur savoyard propose à l'auditeur un tour du monde en 14 compositions inspirées et délicieusement romancées, domestiquant avec maestria et tendresse, la liberté et le raffinement du jazz, pour mieux le combiner à la force mélodique de la pop et à la profondeur des folklores marquant notre imaginaire collectif. S'y télescopent joyeusement les traditions issues des Amériques et d'Afrique du nord, d'Europe et des Caraïbes... dans une célébration de la rencontre et du partage. Si un brin de nostalgie se dégage de ce sublime Bal des Mondes, notamment lorsque la voix de Claude Nougaro résonne dans la chanson "Fleur Bleue", c'est surtout la chaleur des arrangements et la subtilité du jeu des musiciens qui marquent les esprits. Secondé par sa garde rapprochée formée par Giovanni Mirabassi au piano, Louis Winsberg à la guitare, Laurent Vernerey à la basse et Stéphane Huchard à la batterie, Marc s'est également adjoint les services d'invités prestigieux parmi lesquels figurent le pianiste Jean-Pierre Como, le percussionniste Mino Cinélu ou encore l'emblématique chef d'orchestre et saxophoniste, Pierre Bertrand...


jeudi 11 octobre 2018

Jacques Schwarz-Bart, Stéphane Galland, Malcolm Braff, Laurent David - Shijin (Alter-nativ/Socadisc)

Jacques Schwarz-Bart, Stéphane Galland, Malcolm Braff, Laurent David - Shijin (Alter-nativ/Socadisc)

Formé par quatre immenses musiciens aux CVs bien remplis, le projet Shijin concentre avec brio l'esprit fusion d'un jazz rock musclé et inspiré, empreint d'influences afro, latines et caribéennes. Résolument contemporain, Shijin rapproche les cultures en combinant les traditions, les mythes et les folklores. Ce quartet d'exception se compose d'un casting de haut vol, s'y côtoient le vénérable Jacques Schwarz-Bart aux saxophones, le boss du label Alter-nativLaurent David à la basse, le brésilien-magicien Malcolm Braff aux claviers et le polyvalent Stéphane Galland à la batterie. Il délivre une esthétique musicale forte, cohérente, exigeante et fédératrice, flirtant avec un tas d'influences d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui...


lundi 1 octobre 2018

Laurent Fickelson - In The Street (Jazz Family/Socadisc)

Laurent Fickelson - In The Street (Jazz Family/Socadisc)

Le pianiste parisien Laurent Fickelson découvre le jazz sur le tard, à 22 ans, lorsqu'il écoute pour la première fois l'album We Want Miles, du second quintet de Miles Davis. Une claque musicale qui en précédera bien d'autres, de John Coltrane à Wayne Shorter, en passant par Billy Strayhorn, Duke Ellington, Joe Henderson, Thelonious Monk ou Yusef Lateef. Des influences classieuses et classiques pour un musicien-gardien du temple, qui s'efforce de jouer une musique sophistiquée et codifiée, certes, mais des plus vivantes et imprévisibles. Dans son dernier opus baptisé In The Street, où il aligne des reprises incontournables de ses idoles ("The Promise", "Edda" ou "'Round Midnight") et des compositions personnelles inspirées ("In The Street" ou "For Joe"), l'artiste s'est entouré d'un casting de poids lourds de la scène hexagonale. S'y côtoient en effet le contrebassiste Thomas Bramerie, le saxophoniste Eric Prost (qui signe d'ailleurs le titre "07") et le batteur Philippe Soirat. Tous trois sont des puncheurs expérimentés aux jeux de jambes élégants et à la maîtrise du swing édifiante!

lundi 24 septembre 2018

Khalil Chahine - Kafé Groppi (Tukhoise/Socadisc)

Khalil Chahine - Kafé Groppi (Tukhoise/Socadisc)

Pour son 8° album sous son nom, intitulé Kafé Groppi, le guitariste, compositeur et arrangeur, Khalil Chahine s'est entouré d'un casting de rêve, conviant à la batterie la légende André Ceccarelli, à la basse le sideman idéal Kevin Reveyrand, au piano le délicat Christophe Cravero et aux saxophones le marmandais Eric Séva. Versant tour à tour, avec une aisance et une justesse confondante, dans un jazz inspiré et pluriel, tantôt électrique et progressif ("Le Jour - part 2 Omaha", "D'Après les Angles"), ambient ("Mich Mahoul") et oriental ("Kafé Groppi", Synoptik"), tantôt orchestral ("Cinqué"), acoustique et cinématographique (Le Jour Part 1 La Lettre", "Avant L'Abstrait"), Khalil est un magicien humaniste, nourrissant sa science de musique classique ("Ojos de Cielo", "Les Vanités") et de folklores d'ici et d'ailleurs ("Eikos"). Il invite l'auditeur au voyage, à l'évasion, lui faisant prendre de la hauteur ("Sous les Cimes") pour mieux admirer les paysages somptueux et insolites qu'il dépeint avec nostalgie. Autour de son quintet d'exception, évoluent les notes sublimes et magistralement dirigées des violonistes Jasser Haj Yousssef et Analuna Chahine, de la pianiste Agnès Gutman, du hautboïste Jean-Pierre Arnaud (au cor anglais) et du bassiste Icheme Zouggart.
Une fusion élégante et rare! 


mercredi 19 septembre 2018

Jacques Vidal Quintet - Hymn (Soupir Editions/Socadisc)

Jacques Vidal Quintet - Hymn (Soupir Editions/Socadisc)

Inconditionnel de la musique de Charles Mingus, le contrebassiste parisien Jacques Vidal nous présente son nouvel opus baptisé Hymn, recueil de 11 compositions très personnelles, non pas dédiées à son mentor, comme il a pu le faire par le passé avec des disques comme Cuernavaca en 2004, Mingus Spirit en 2007 et Fables for Mingus en 2011, mais imaginées pour ses complices, Pierrick Pedron au saxophone alto, Daniel Zimmermann au trombone, Richard Turegano au piano et Philippe Soirat à la batterie. Le quintet se frotte ainsi, avec un plaisir non dissimulé, au swing corsé de "Spirit" et vigoureux de "Phrygian Mode", au groove accrocheur de "Funky Blues" et à la syncope latine du brûlant "To Dance". Cependant, l'essentiel du disque est habité d'instants suspendus, de ballades souvent langoureuses, aux ambiances et aux influences marquées par une histoire du jazz écrite par des géants: "Charles Mingus Sound Of Love", "Walk In New York", "Miles", "Alice" ou encore le titre éponyme, "Hymn".


Jean-Pierre Como - Infinite (L'Âme Soeur/Socadisc)

Jean-Pierre Como - L'Âme Soeur (L'Âme Soeur/Socadisc)

Après son sublime Express Europa paru en 2015, le pianiste parisien Jean-Pierre Como nous revient en quartet, sur son propre label L'Âme Soeur, avec Infinite, nouvel opus qu'il a enregistré en direct au Studio de Meudon, avec ses complices Christophe Panzani aux saxophones, Bruno Schorp à la contrebasse et Rémi Vignolo à la batterie. Désormais Artiste Steinway, il rejoint la famille des immenses Arthur Rubinstein, Lang Lang, Keith Jarrett, Ahmad Jamal ou encore Diana Krall... Mais cette récente distinction n'altère en rien l'ouverture et la richesse de son jazz, sans cesse en mouvement, en quête d'instantanéité et de partage. D'une élégance singulière et d'une force mélodique rare, l'écriture de l'album touche et captive d'emblée. Elle n'est pas le fruit d'un seul homme mais l'aboutissement d'un travail collectif basé sur la spontanéité, reposant sur des échanges apaisés et des joutes mesurées. Somptueux!


mardi 8 mai 2018

Ichiro Onoe - Miyabi (Promise Land/Socadisc)

Ichiro Onoe - Miyabi (Promise Land/Socadisc)

Le batteur japonais Ichiro Onoe, que nous avions croisé fin 2016 dans l'album du pianiste Alexandre Saada, We Free, présente sur Promise Land son projet Miyabi, collection de 7 compositions vibrantes et élégantes, dont certaines étaient initialement écrites pour des instruments japonais traditionnels. Spécialement arrangés pour son quartet jazz, constitué du saxophoniste Geoffrey Secco, du pianiste Ludovic Allainmat et du contrebassiste Matyas Szandai, les thèmes explorés ici expriment avec tout le raffinement qui s'impose, quelques unes des différentes influences du musicien sexagénaire, allant des univers de John Coltrane à Weather Report en passant par ceux de Thelonious Monk,  Charles Mingus et Bob Mintzer, sans oublier bien sûr ses racines nippones ni ses rencontres avec l'Afrique. Artiste virtuose mais aussi vecteur d'émotions et de sagesse, Ichiro capte l'attention grâce à sa maîtrise du swing et à l'équilibre de ses arrangements modern bop. Les vibrations de ses membranes, la retenue comme la force de ses touches en font un rythmicien hors paire, attentif aux harmonies et aux mélodies, aussi bien à l'aise dans des phases d'improvisations free que dans des ballades plus paisibles, brillant autant dans des moments hard bop et be-bop que jazz rock...


Nicola Son - 4² (João Del/Socadisc)

Nicola Son - 4² (João Del/Socadisc)

Petit miracle aux couleurs do brasil, est le dernier effort du musicien parisien Nicola Son. Succédant à son troisième album Sampathique paru en Janvier 2016, il s'agit d'un EP de 4 titres absolument envoutants, où le chanteur poursuit, avec son complice de la première heure, le journaliste Igor Ribeiro, son exploration des rythmes et sonorités qui l'habitent depuis son adolescence, moment clé de sa vie où il découvrit la bossa nova de Tom Jobim. Afin d'habiller les chansons co-écrites en portugais, le compositeur invite les producteurs Daniel Montes, Hugo Linns, João Antunes et Marcio Arantes, issus respectivement des capitales Rio de Janeiro, Recife, Belo Horizonte et Sao Paulo, à venir y exprimer leurs sensibilités faites de grooves samba funk ("Amanha Ja Era"), de reflets MPB ("Toi"), de dissonances psyché rock ("Escala") et même de réminiscences argentines ("Desamparados"). Ils représentent à leur manière la richesse et l'infinie diversité culturelle du Brésil...

lundi 7 mai 2018

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

C'est dans le sud de la France que le contrebassiste Pierre Marcus a fait ses armes sous la direction des piliers du Conservatoire de Nice, le trompettiste François Chassagnite (RIP) et le saxophoniste Jean-Marc Baccarini. Le 27 Avril dernier, sur Jazz Family, il publiait son second opus Pyrodance, entouré du saxophoniste Baptiste Herbin (alto & soprano), du pianiste Fred Perreard et du batteur Thomas Delor, casting déjà présent sur le précédent Longue Attente, paru en 2015, après l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Artisan d'un groove généreux ("Mestre Dana") et d'un swing élégant, le compositeur discret nous dévoile 10 titres vibrants et accrocheurs, dont 9 sont signés de son sceau; "317 East 32 NB Street" étant une reprise de l'immense Lennie Tristano, où brille une walking bass hypnotique. Il alterne savamment des airs de ballades nocturnes comme les tendres "Luboff" ou "Papillon Bungalow" et des tempo plus soutenus telles que l'ouverture trépidante "Berthé Futé" ou la clôture "Pyrodance" qui a donné son nom au disque, un hommage à l'une des principales influences de Pierre, le pianiste Thelonious Monk. Se référant à la grande tradition du jazz, be-bop et hard bop en tête, Pyrodance exprime sa singularité dans un interplay gorgé de chaleur et de générosité, en effet, le quartet, rejoint à deux occasions par le saxophoniste cubain Irving Acao (ténor), irradie l'auditeur de vibrations acoustiques positives et fédératrices.

vendredi 27 avril 2018

Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)

Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)

Le saxophoniste Frédéric Borey cofondait en 2013 avec le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Frédéric Pasqua, le quartet acoustique Lucky Dog, une formation jazz classieuse et inspirée, marquée par les influences précieuses et incontournables des légendes d'outre-Atlantique des 70's : Steve Lacy, Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell.
En 2014 Lucky Dog publiait un premier opus au titre éponyme, définissant les contours d'une esthétique musicale sans harmonie, basée sur l'énergie et l'instantanéité, l'émotion et l'interplay.
En Février 2017, était enregistré en live et à l'ancienne, dans la mythique et chaleureuse salle du Jacques Pelzer Jazz Club, un second album constitué de 10 compositions écrites par les deux souffleurs mais pensées par l'ensemble du groupe. Déployant un charme fou, en partie grâce à l'acoustique intimiste du lieu de captation, mais surtout grâce à la maîtrise du son et du jeu de chacun de ses protagonistes, le projet Live at the Jacques Pelzer Jazz Club est un concentré de subtilité et d'efficacité, gorgé de réminiscences free, be-bop et hard-bop, éveillant en nous une douce nostalgie de la grande époque du jazz new-yorkais.

jeudi 26 avril 2018

Remy Gauche - Obscurity Of Light (Socadisc)

Remy Gauche - Obscurity Of Light (Socadisc)

Le guitariste toulousain Remy Gauche nous présente via Socadisc son nouvel opus intitulé Obscurity of Light, recueil de 11 compositions jazz en grande majorité écrites par ses soins, où s'illustrent à ses côtés ses compagnons de route depuis presque 8 ans: Thomas Koenig à la flûte et au saxophone ténor, Philippe Monge à la basse, contrebasse et aux claviers, puis Julien Augier à la batterie. Le jeune quartet est épaulé sur presque la moitié du disque par un invité de marque, l'immense Pierre de Bethmann, qui épouse magistralement, au piano et au Fender Rhodes, les courbes jazz rock et les nuances électro-acoustiques du projet. Elaborant une signature sonore tantôt urgente et urbaine, imaginant des ambiances tantôt apaisantes et lunaires, le Remy Gauche Quartet maîtrise la tradition et les racines du jazz tout en s'ouvrant aux musiques actuelles. Il puise ses influences chez des maîtres du genre, qui ont à leur manière façonné un jazz-fusion ouvert et aventurier: John Scofield, Wayne Shorter ou encore Bill Frisell et Pat Metheny...

 

jeudi 1 mars 2018

Simon Martineau - One. (WeSeeMusic Records/Absilone/Socadisc)

Simon Martineau - One. (WeSeeMusic Records/Absilone/Socadisc)

Le guitariste basé à Paris Simon Martineau nous présente via WeSeeMusic Records son premier opus baptisé tout simplement One., un recueil de 11 compositions coécrites avec son complice, le saxophoniste Robin Nicaise. Entouré de Blaise Chevalier à la contrebasse et de Fred Pasqua à la batterie, le tandem nous propose un jazz élégant, audacieux et aventureux, privilégiant le jeu à quatre plutôt que le monologue. Y brillent des mélodies efficaces et des thèmes accrocheurs, rythmés par un swing à géométrie variable, parfois mécanique, parfois plus rebel et retors. Sons et ambiances sont sous contrôle, même quand tout s'emballe et semble se désynchroniser. Une maîtrise qui n'impose aucune rigidité, One. surprend par sa fluidité et la chaleur que dégage l'interplay d'un quartet définitivement harmonieux.

 
 

vendredi 23 février 2018

Charlier/Sourisse/Winsberg - Tales From Michaël (Gemini Records/Absilone/Socadisc)

Charlier/Sourisse/Winsberg - Tales From Michaël (Gemini Records/Absilone/Socadisc)

Monstre sacré du jazz-funk fusion dans les années 80, le saxophoniste ténor américain Michaël Brecker a enregistré et tourné avec les plus grands, d'Herbie Hancock à McCoy Tyner, en passant par Chick Corea, Chet Baker, Pat Metheny, Horace Silver, Charles Mingus, Quincy Jones, Jaco Pastorius ou encore Mike Stern … A l'origine de projets comptant parmi les plus excitants et innovants de la décennie - les Brecker Brothers qu'il a formé avec son grand frère Randy, Steps Ahead qu'il a cofondé avec Mike Mainieri - Michaël s'est également illustré dans de nombreux enregistrements pop et rock. On retiendra d'ailleurs, parmi ses collaborations les plus marquantes, celles menées avec Michel Berger, Frank Zappa, Eric Clapton, Bruce Springsteen, Aerosmith, James Brown, Simon & Garfunkel, John Lennon, Lou Reed et Dire Straits...
Ayant rejoint le panthéon des légendes du jazz et marqué toute un génération de musiciens à travers le monde, il fallait bien rendre au personnage un hommage à sa hauteur et faire revivre sa musique comme il se doit.
C'est la tâche à laquelle s'est attelé, avec un bonheur indicible, le trio Charlier/Sourisse/Winsberg, composé de piliers du jazz hexagonal et des musique improvisées. Respectivement à la batterie, aux claviers et aux guitares, les 3 complices se sont lancé le pari d'interpréter à leur manière les thèmes de Michaël sans saxophone et en petit comité... Le résultat s'intitule Tales From Michaël et paraîtra le 30 Mars prochain sur Gemini Records. Il rassemble 10 titres composés par le maître en personne et le pianiste Don Grolnick, compositeur de génie qui a contribué avec Marcus Miller, David Sanborn et d'autres, à l'essor du jazz rock East Coast.
Nous replongeant dans la magie du jazz fusion des 80's et de ses sonorités si inventives, le trio parvient pourtant à instaurer une signature sonore qui lui est propre, faite d'allusions, de clins d'œil, d'incursions et d'explorations, saluant ce grand savant fou qu'était Michaël tout en imposant une vision singulière de sa musique, de son art du swing et de sa maîtrise du groove.

jeudi 15 février 2018

Gildas Boclé plays Cole Porter & Tom Jobim - So In Love (Absilone/Socadisc)

Gildas Boclé plays Cole Porter & Tom Jobim - So In Love (Absilone/Socadisc)

On ne se lassera jamais d'écouter et de réécouter les standards intemporels de Broadway légués par l'immense Cole Porter ("Love For Sale""So In Love" ou encore "Night And Day") ni même les thèmes gorgés de chaleur et de nostalgie d'Antonio Carlos Jobim ("Chega De Saudade", "How Insensitive" ou "Bonita"), co-inventeur à la fin des années 50 de la bossa nova, avec entre autres Vinicius de Moraes et Joao Gilberto.
Le contrebassiste Gildas Boclé l'a bien compris, et les dizaines de versions déjà enregistrées de ces différents titres n'ont absolument pas entamé sa détermination à relever le défi de ce neuvième album, baptisé So In Love. Rapprochant les univers de ces deux compositeurs de génie, il a en effet choisi d'interpréter 11 de leurs compositions qui constituent la base du répertoire jazz, s'entourant pour l'occasion de ses vieux complices, le guitariste Jérôme Barde et le batteur Marcello Pilliteri, tous deux rencontrés à Boston dans les années 80, ainsi que du musicien brésilien Nelson Veras, prodige de la six cordes dont il fit la connaissance à Paris, après son retour des US. Ensemble ils expriment avec maestria et beaucoup d'émotions la force mélodique de ces deux auteurs et leur proximité, "I Concentrate On You" réunit d'ailleurs leurs affinités musicales puisqu'écrit par Cole Porter en 1940 pour le film musical Broadway Melody, il fut arrangé par Tom Jobim dans les années 60 pour Frank Sinatra.

jeudi 19 octobre 2017

Paul Brousseau et Matthieu Metzger - Source (Emouvance/Absilone-Socadisc) Enregistrement Live à Ohm Studio 11-12 Novembre 2015

Paul Brousseau et Matthieu Metzger - Source (Emouvance/Absilone-Socadisc)

Il fallait bien 20 années d'une amitié née sur les bancs du Conservatoire et une carrière ponctuée de multiples participations à différents projets majeurs, notamment ceux de Marc Ducret et Louis Sclavis, pour que nos deux acolytes Paul Brousseau et Matthieu Metzger pondent enfin un album en commun. Baptisé Source, il concrétise leur longue collaboration artistique dans un écrin acoustique élégant, habité de 15 titres enregistrés en live à Ohm Studio les 11 et 12 Novembre 2015, où s'expriment un jazz suspendu, une musique improvisée aux formes contemporaines, expressives et sensibles. Le piano du premier et les saxophones du second accordent leurs voix d'une manière quasi innée, mettant en évidence une fluidité, une complicité et un raffinement captivant, même si certains aspects peuvent parfois paraître déroutants. Les différents moments du disque plantent des décors automnaux aux atmosphères nébuleuses et mélancoliques, alternant souffles incisifs et tranchants, touches introspectives et envoutantes, notes intimistes et cristallines...


vendredi 29 septembre 2017

Primitive London - Planet Savage (Fresh Sound "New Talent"/Socadisc)

Primitive London - Planet Savage (Fresh Sound "New Talent"/Socadisc)

Le quartet franco-britannique Primitive London nous livre via Fresh Sound "New Talent" son opus Planet Savage, un recueil de 12 titres jazz aux sonorités psychédéliques rendant hommage à l'immense catalogue de la Library Music anglaise, dont les fonds sonores de tous genres illustraient les reportages, les spots publicitaires et les génériques TV ou servaient simplement d'interludes dans les émissions radio. Réservés aux professionnels de l’image et du son, ces pépites musicales des années 60 et 70, oubliées et restées confidentielles, deviennent une source d'inspiration quasi inépuisable pour nos 4 jeunes larrons, qui élaborent ainsi une succession de scènes aux textures jazz surprenantes et imprévisibles, mêlant habilement les univers de la pop, du free jazz, des musiques électroniques et savantes. Pilotée par le trompettiste/producteur électro Antoine Berjeaut et le saxophoniste Robin Fincker, la formation se compose des anglais Jim Hart à la batterie et Kit Downes au piano et claviers, rejoints sur 3 pistes par le poète et rappeur de Birmingham Juice Aleem, ainsi que par la chanteuse d'origine irlandaise Diane Sorel dans le sublime "Car Wash".


mardi 26 septembre 2017

Gasandji - Le Sacré (Label Glass/Jazz Family/Socadisc)

Gasandji - Le Sacré (Label Glass/Jazz Family/Socadisc)

Après un premier opus éponyme paru en 2013, la chanteuse congolaise Gasandji ("celle qui éveille les consciences" en langue Pendé) nous revient avec Le Sacré, très bel écrin riche de 9 titres envoutants et engagés, combinant sonorités urbaines, folklore afro, reflets jazz/soul et accents blues. En France depuis ses 13 ans, elle trouve rapidement sa voix et sa voie dans l'art et notamment la danse et la musique. Après quelques rencontres décisives (Lokua Kenza entre autres), un premier projet prend forme en 2006 (mais demeure confidentiel) puis un second, qui recevra outre la reconnaissance de ses paires, diverses distinctions (album Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros, Talent Edition RFI…).

Pour ce troisième effort, la diva à la voix pure et vibrante est partie faire le vide et se ressourcer auprès des pygmées Aka dans la région d’Impfondo (Congo-Brazzaville), elle s'est imprégnée de leur culture millénaire et fut touchée par la puissance de leurs chants polyphoniques. Lors de ce voyage initiatique, elle a su capter avec le concours de son complice Pierre Blanchi, l'essence-même de ce peuple nomade, les sons de leur forêt, des animaux qui les entourent et de leur quotidien de chasseurs-cueilleurs. Embarquant dans sa quête de dialogue et d'universalité des musiciens d'exception dont l'incontournable batteur/percussionniste Cyril Atef (Bumcello, CongopunQ), elle a su enregistrer son disque en un temps record au studio Opus Grestain en Normandie. Proposant à ses compagnons de route de jouer la carte de l'intuition et de la spontanéité, Gasandji accouche d'un Le Sacré qui porte bien son nom, débordant d'énergie positive et de vibrations humanistes. Elle parvient agilement à mêler enregistrements studio et field recordings, modernité respectueuse et savoirs ancestraux.

jeudi 9 mars 2017

Vintage Orchestra - Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones (Gaya Music/Socadisc)

Vintage Orchestra - Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones (Gaya Music/Socadisc)

Le big band parisien Vintage Orchestra nous revient après 8 ans d'absence sous la direction du jeune saxophoniste Dominique Mandin qui, loin d'être un néophyte en matière de formation jazz taille XXL, affiche à son compteur bon nombre de collaborations prestigieuses notamment au sein du Pepper Pills Big Band ou du Christophe Dal Sasso Big Band.
Ressuscitant le swing accrocheur et intense du compositeur et trompettiste mythique Thad Jones (qui œuvra entre autre pour Count Basie au milieu des années 50), Dominique et son orchestre de jeunes loups s'attachent à en explorer un des aspects les moins connus d'une carrière bien remplie: ses arrangements étincelants pour les voix de la diva Ruth Brown (dont l'album sortit en 1968) et du crooner Joe Williams (pour qui le disque parut en 1966). Thad interpréta jadis ce répertoire avec la complicité d'un autre monstre sacré, le batteur Mel Lewis, avec qui il formait l'illustre Thad Jones/Mel Lewis Orchestra.

A travers 12 compositions signées Allen Toussaint, Lionel Hampton, Duke Ellington ou encore Ray Charles, le Vintage Orchestra redonne corps et vie aux arrangements ciselés et sophistiqués du trompettiste autodidacte, que Charles Mingus considérait comme le plus grand de ses contemporains. Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones est le fruit d'une écoute attentive et d'une retranscription minutieuse de ces vieux enregistrements. Se faisant, les 16 instrumentistes se les sont réappropriés, tissant la toile de fond idéale pour que s'expriment dans les meilleurs conditions les organes des deux vocalistes invités en lieu et place de Ruth et Joe, la chanteuse puissante de Philadelphie Denise King (autodidacte qui s'est lancée sur le tard à 30 ans) et le jeune talent napolitain Walter Ricci, dont le scat dans son interprétation du standard "It Don't Mean a Thing (If It Ain't Got that Swing)" est digne de celui de son héroïne, Ella Fitzgerald.

Un opus vibrant!

Ci-dessous quelques prestations en live de l'orchestre:


mercredi 18 janvier 2017

Vincent Bourgeyx - Short Trip (Fresh Sound Records/Socadisc)

Vincent Bourgeyx - Short Trip (Fresh Sound Records/Socadisc)

Le pianiste bordelais Vincent Bourgeyx, sans doute le plus américain des jazzmen français, nous offre son nouvel opus intitulé Short Trip. Membre actif de la scène new-yorkaise depuis la fin des années 90, puis hexagonale dès son retour en France fin 2001, il a fait ses armes aux côtés du tromboniste légendaire Al Grey (ancien de l'orchestre de Count Basie) et de la saxophoniste avant-gardiste Jane Ira Bloom, deux grandes sources d'inspiration qui lui soufflèrent son sens du swing et son goût du risque.
S'étant illustré outre atlantique auprès d'artistes majeurs comme Ravi Coltrane, Mark Turner, Bobby Durham, Jane Monheit ou Elizabeth Kontoumanou, il s'acoquine à Paris avec les non moins talentueux Sylvain Beuf, Médéric Colignon ou David Elmalek et retrouve son fidèle ami Karl Jannuska, avec qui il publie en 2007 le disque Un Ange Qui Ricane.

Aujourd'hui, celui qui considère que "la musique doit parler de la vie" et que le jazz est davantage une histoire de cœur plutôt qu'une posture, se livre dans un nouveau recueil de 13 titres, entouré des américains Matt Penman à la basse (complice depuis l'époque du Berklee College à Boston) et Obed Calvaire à la batterie. Ce trio d'expert devient parfois quartet, avec les participations du saxophoniste ténor de haut vol David Prez ou de la chanteuse Sarah Lazarus, héritière de la grande tradition du jazz vocal et de ses divas Carmen McRae ou Shirley Horn.
Constitué de 8 compositions et de 5 reprises allant du "Tune Up" de Miles Davis au "This Is New" de Kurt Weill, Short Trip est un album radieux à l'énergie débordante. Vincent y exprime son jazz inspiré et contagieux où swing, groove et musicalité s'enlacent avec fougue et élégance. Son jeu ample, instinctif, incisif et sensuel touche l'auditeur de l'ouverture avec le titre éponyme où brille d'ailleurs le cuivre étincelant de David, jusqu'au touchant solo de clôture "For All We Know", une merveilleuse ballade. De par sa spontanéité et son désir de partager, le trio parvient à y élaborer des ambiances tamisées, chaudes et conviviales, nous projetant dans un club imaginaire à l'espace intimiste. Lorsque résonne la voix sobre et délicate de Sarah la magie n'en est que plus vibrante...