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jeudi 28 juin 2018

Glass Museum - Deux EP (JauneOrange/Pias)

Glass Museum - Deux EP (JauneOrange/Pias)

Le tandem belge Glass Museum, formé par le pianiste Antoine Flipo et le batteur Martin Grégoire, publie sur le label JauneOrange son premier EP sobrement baptisé Deux. Touchés par les recherches d'artistes de jazz moderne comme GoGo Penguin et BadBadNotGood autant que par les travaux de quelques piliers de l'électro tels que Jon Hopkins et Floating Points, les jeunes virtuoses basés à Tournai combinent avec grâce et maestria les éléments d'un jazz futuriste et bouillonnant aux aspérités d'une electronica dévergondée mais métronomique, à la touche post-rock. Lyrisme, dynamisme, mélancolie et complémentarité sont évidemment au rendez-vous, dans une musique définitivement étincelante et vibrante, au son orchestral vigoureux et plein d'emphase.




vendredi 4 mai 2018

Fabian Tharin - Fosbury EP (Musique Sauvage/Pias)

Fabian Tharin - Fosbury EP (Musique Sauvage/Pias)

Le détonant Fabian Tharin nous revient avec un nouvel EP baptisé Fosbury, recueil de 4 titres aux sonorités pop bigarrées et discoïdes, dévoilant une poésie à la mélancolie décalée et accrocheuse. Les productions y sont entêtantes et efficaces, se parant de délicieux accents hip-hop et electro contagieux...











 
 
 

jeudi 8 mars 2018

Palatine - Grand Paon de Nuit (Yotanka/Pias)

Palatine - Grand Paon de Nuit (Yotanka/Pias)

La formation parisienne Palatine nous présentera le 23 Mars 2018 son premier opus intitulé Grand Paon de Nuit, un recueil envoutant de 11 compositions nocturnes et mélancoliques, parcourues de sonorités post-folk et post-rock, aux accents americana et blues. Rassemblé autour de la voix suave du chanteur Vincent Ehrhart-Devay, le quatuor élabore une musique captivante et poétique, habitée de guitares saturées au vibrato obsédant et soutenue par une section rythmique nonchalante nous faisant l'éloge du spleen et de la lenteur. Mêlant anglais et français dans des chansons lascives au magnétisme confondant et aux arrangements crépusculairesPalatine nous fait littéralement fondre, orchestrant la bande-son lancinante d'un road-trip planant aux décors majestueux, où flotteraient les spectres bienveillants des écorchés Nick Cave, Alain Bashung et ­Antony Hegarty.

mardi 9 janvier 2018

Femi Kuti - One People One World (Partisan Records/Knitting Factory/Pias)

Femi Kuti - One People One World (Partisan Records/Knitting Factory/Pias)

La sortie d'un disque de Femi Kuti est toujours un évènement, en effet le fils du Black President incarne l'âme de l'afrobeat moderne, genre musical apparu au Nigéria dans les années 70 sous l'impulsion du tandem Fela/Tony Allen et qui s'est rapidement répandu dans toute l'Afrique, pour se démocratiser jusqu'à aujourd'hui dans le monde entier.
Sur son dixième opus baptisé One People One Worldle petit prince de l'afrobeat nous adresse un message d'espoir et de réconciliation, il nous lance un appel gorgé de sincérité et d'optimisme aux airs de plaidoyer pour l'unité mondiale. Accompagné de son mythique Positive Force, le porte parole de l'UNICEF pour la défense des droits des enfants revient tout naturellement aux racines africaines de la musique, ponctuant les 12 titres de son effort de délicieuses notes juju, reggae, soukous, highlife, jazz, funk, soul et R&B, mais aussi de saveurs latines envoutantes.
Les rythmiques effrénées parées de puissantes lignes de cuivres ont en grande partie été enregistrées à Lagos, ces orchestrations riches et jubilatoires accompagnent les visées politiques des textes pugnaces de Femi, mais pour la première fois elles servent aussi d'écrins à des chansons d'amour et à des célébrations festives de l'humanité. A coup de décharges électrisantes et up-tempo, One People One World propose un afrobeat plus exaltant que jamais, entraînant l'auditoire vers la piste de danse, l'interaction et le partage de vibrations positives.

mercredi 3 janvier 2018

Raphaël Imbert - Music is my Hope (Jazz Village/Pias)

Raphaël Imbert - Music is my Hope (Jazz Village/Pias)

Nous ayant laissé en 2016 avec son sublime Music is my Home, où il partait explorer les racines du jazz dans le delta du Mississippi avec le concours de quelques figures emblématiques de la scène blues et New Orleans, le saxophoniste autodidacte Raphaël Imbert rempile avec un nouveau chapitre de ses aventures musicales humanistes outre-Atlantique, un nouvel opus généreux de 12 titres, intitulé Music is my Hope. Tissant toujours un lien de filiation entre les traditions blues, jazz, gospel et soul, le tout baigné dans une énergie rock vigoureuse, l'ethnomusicologue averti rassemble ici, dans une veine plus militante mais aussi plus intime, les incantations brulantes et jubilatoires du spiritual, les revendication profondes et urgentes des protest songs, ainsi que l'introspection poétique et la quête de réponses existentielles du folk...
Porté par les voix envoutantes d'Aurore Imbert, Marion Rampal, Manu Barthélémy et Big Ron Hunter, Music is my Hope nous est servi par un casting de musiciens de haut vol, on compte en effet autour de Raphaël, les instrumentistes virtuoses Pierre-François Blanchard aux claviers, Pierre Durand et Thomas Weirich aux guitares, puis Dominique Di Fraya à la batterie.

Music is my Hope est un disque riche et engagé, un voyage singulier nous remémorant les combats et les luttes emblématiques de Paul Rabeson (initiateur du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis qui s'est battu pour l'émancipation des peuples dans le monde entier), les textes révérés de Joni Mitchell (diva incorruptible du folk qui a su traduire avec magie ses réflexions sur la société et l'environnement, ainsi que ses sentiments à propos de l'amour, de la confusion, de la désillusion et de la joie) et la pensée militante de Pete Seeger (pionnier avec son acolyte Woody Guthrie de la musique folk).

vendredi 8 décembre 2017

Bumba Massa - V70 (Cantos Music/Pias)

Bumba Massa - V70 (Cantos Music/Pias)

Le chanteur congolais Bumba Massa, vétéran emblématique de la rumba zaïroise nous présente V70, un nouvel opus enregistré à Paris qui célèbre sa 54ième année de carrière. Déclarant humblement que "sa voix est comme le bon vin : plus elle vieillit, meilleure elle est”, l'artiste septuagénaire combine avec toujours autant d'aisance et d'élégance, les couleurs latines de la Havane aux rythmes sulfureux de Kinshasa. Depuis la formation de son premier groupe en 1963 nommé Cubana Jazz, son projet Kékélé pensé par l'illustre Ibrahim Sylla en 2000 et bien sûr son passage dans l'OK Jazz du prolifique Franco Luambo, Bumba n'a eu de cesse de mélanger les genres, flirtant avec la salsa cubaine, le kwasa kwasa, le zouk et la fameuse rumba congolaise, fruit d'un étrange aller-retour de l'histoire entre les Caraïbes et l'Afrique dans les années 30.



mardi 28 novembre 2017

Pale Grey - Waves (Jauneorange/PIAS)

Pale Grey - Waves (Jauneorange/PIAS)


La formation belge Pale Grey, garante d'une pop mélancolique, onirique et touchante, nous présente son nouvel opus baptisé Waves, un recueil émotionnellement intense habité de 11 chansons pop/folk envoutantes, assorties de quelques expérimentations electronica délicates ("Billy").
L’histoire de Pale Grey, c’est d’abord celle de deux musiciens multi-instrumentistes et amateurs de sonorités anglo-saxonnes. Gilles Dewalque et Maxime Lhussier ont grandi du côté de Malmedy dans la Province de Liège, ensemble ils ont tracé les contours d'une musique influencée par les entités hybrides que sont Phoenix, The Whitest Boy Alive, Radiohead, Alt J et The Notwist... Monuments de la pop moderne qui ont su mêler avec singularité les cultures new-wave, rock, folk et electro, faisant cohabiter le potentiel insondable de l'ordinateur et la chaleur des instruments traditionnels.

Rejoints par Jan Montens aux claviers et Benoît Damoiseau à la batterie, le groupe accouche de Best Friends en 2013, un premier album chantant l’amitié, la nostalgie des beaux jours, l’amour et les vertus de la pop alternative. C'est après un break ponctués de quelques déconvenues sentimentales douloureuses, que le son de Pale Grey se réinvente, murit et évolue vers des ambiances plus nocturnes et atmosphériques ("Ghost", "Light"), se nourrissant autant d'accidents sonores, d'erreurs de manipulations et d'imprévus électroniques que de notes empruntées à l’histoire de la black music: la soul, le hip-hop ("Late Night" avec en guest Serengeti d'Anticon, Sisyphus ou Why) et le funk en première position.
Epaulé par l'ingénieur du son français Yann Arnaud (Air, Camille, Agoria, Orwell, Selah Sue, Syd Matters…), le quatuor nous livre ici un ouvrage pop sophistiqué, riche et dense, mixant à la fois intimisme et lyrisme, nostalgie, mélancolie, fragilité et puissance.


 

mardi 24 octobre 2017

Kyle Eastwood - In Transit (Jazz Village/Pias)

Kyle Eastwood - In Transit (Jazz Village/Pias)

Après The View From Here paru en 2013 et Time Pieces en 2015, le jazzman américain Kyle Eastwood nous revient avec In Transit, son huitième opus enregistré à Malakoff au célèbre Studio Sextant La Fonderie. Entouré de ses vieux complices, Andrew McCormack au piano et Quentin Collins à la trompette, le contrebassiste convie également le saxophoniste Brandon Allen, déjà présent dans le précédent effort, ainsi que le batteur Chris Higginbottom, nouveau venu dans cette formation définitivement 'so british'!
Depuis ses débuts au milieu des 90's, marqués par des références magistrales au jazz orchestral des années 50, les désirs de grandeurs, d'aventures et d'expérimentations de Kyle l'ont mené à flirter avec différents styles comme l'electro jazz, le smooth jazz ou encore le jazz funk.
Sa nouvelle orientation esthétique, amorcée depuis ses deux derniers disques, dénote ici plus que jamais sa volonté d'un retour aux sources, pour preuve l'artiste y revisite en les réactualisant, deux standards emblématiques de Charles Mingus et Thelonious Monk, tous deux représentants d'un hard-bop flamboyant, au tournant des années 60. Il donne à entendre une musique spontanée et pleine d‘énergie, fondée sur les influences marquantes du rhythm and blues, du blues et du gospel. Des titres accrocheurs et fédérateurs tels que "Rush Hour", "Blues In Hoss" ou encore "Rockin Ronnie's" expriment à merveille ce plaisir du swing, ce goût du risque sans cesse renouvelé de l’improvisation et cette magie de l’interaction collective, sensations et émotions que recherchent obstinément Eastwood et ses acolytes. Son amour du groove, qui déborde littéralement dans "Soulful Times", et sa passion du 7ième Art, domaine pour lequel il a beaucoup composé (Gran Torino, Invictus, Million Dollar Baby...réalisés par son père) demeurent aussi des constantes dans son oeuvre. Nous retiendrons d'ailleurs sa sublime reprise du célèbre thème d'Ennio Morricone, "Cinema Paradisio".
Une fois de plus Kyle Eastwood impose sa touche directe, lyrique et mélodique, réaffirmant avec élégance sa quête d’une relation à la grande tradition du jazz, sans jamais tomber dans le piège du plagiat.

mardi 10 octobre 2017

Hasa-Mazzotta - Novilunio (Ponderosa/Pias)

Hasa-Mazzotta - Novilunio (Ponderosa/Pias)

Le violoncelliste albanais Redi Hasa et la chanteuse italienne de Salento, Maria Mazzotta, nous reviennent avec un nouveau projet baptisé Novilunio ("Nouvelle Lune"), opus succédant à Ura ("Pont") paru en 2015, qui unissait musicalement les deux rives de la mer Adriatique, les Balkans d'un côté et la région des Pouilles, au sud de l'Italie, de l'autre.
Les artistes combinaient alors la tradition festive des tarantelles païennes aux chants et mélodies des peuples roms, bulgares et monténégrins.
Dans ce dernier opus, le tandem pousse encore un peu plus en avant leurs explorations des folklores environnants, quitte à bousculer les frontières. Le titre d'ouverture "E' Tiempu" en est la preuve, lui qui est imprégné des sonorités typées du percussionniste iranien Bijan Cheminari et du joueur de guembri marocain Mehdi Nassouli. Dans le nostalgique "Aux Souvenirs" et le pétillant "Contine", Maria et Redi illustrent encore davantage cette ouverture, faisant un clin d'œil touchant à la chanson française. La voix de la chanteuse donne à la langue de Molière une résonnance toute particulière, se gorgeant abondamment d'émotions d'un autre temps. Ailleurs, c'est le son somptueux, lyrique et introspectif du violoncelliste attitré du célèbre Ludovico Einaudi qui nous touche particulièrement, l'intense "Woodroom", interprété en solo, fait évoluer une mélodie captivante et profonde, emplie de réverbérations et de vibrations.

jeudi 28 septembre 2017

Inga Liljeström - We Have Tigers (Accords Croisés/Pias)

Inga Liljeström - We Have Tigers (Accords Croisés/Pias)

Inga Liljeström n'est pas une déesse folk du grand nord, ou du moins pas seulement. En effet la chanteuse d'origine scandinave par son père, ayant grandi en Australie et s'étant installée à Londres il y a peu, cultive un univers musical post rock pour le moins singulier. Son dernier opus baptisé We Have Tigers est un petit bijou de 12 perles uniques, à la taille et aux couleurs variées. Très cinématographique, il est peuplé d'influences folk anglaises et américaines (Nick Drake, Melanie Safka, John Martyn, Maddy Prior from Steeleye Span), d'accents pop, punk et new wave (Blondie), de reflets rock'n'roll (Rolling Stone) et jazz (Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nancy Wilson). Attirée par les ambiances barrées d'artistes comme Bjork ou de réalisateurs comme David Lynch, Inga aime la noirceur et l'intrigue ("Bloodstain (Reprise)") comme les atmosphères chaudes et lumineuses ("Tea To Boil"). Elle vibre pour les arrangements intimistes et dépouillés ("Coo Coo") mais apprécie tout autant les orchestrations magistrales et épiques ("Horses").
Epaulée par le compositeur de musiques de film australien Michael Lira, elle forme avec lui une association rare et efficace, réussissant à transformer des chansons traditionnelles ("In The Pines") en ballades orchestrales noires et mystérieuses, et à rendre digne d'un Ennio Morricone des compositions originales intenses et déchirantes ("Finally We Rest").


vendredi 15 septembre 2017

Carminho Canta Tom Jobim (Ruela Music/Pias)

Carminho Canta Tom Jobim (Ruela Music/Pias)

La nouvelle incarnation du fado, Maria do Carmo Carvalho Rebelo de Andrade alias Carminho, nous présente via le label portugais Ruela Music (Tito Paris, Luis Guerreiro, Rui Veloso, Sara Tavares, Maura, ...) son dernier projet baptisé Carminho Canta Tom Jobim, un tendre hommage empli d'émotions et de vibrations, rapprochant la saudade brésilienne et la mélancolie du fado.
La diva ancrée à Lisbonne a enregistré son recueil de 14 reprises dans les mythiques studios Biscoito Fino à Rio de Janeiro, qui ont accueilli entre autres Alcione, Trio Nordestino, Hamilton de Holanda, Daniela Mercury, Rosa Passos et bien d'autres vedettes de la MPB. Elle s'est entourée pour l'occasion de la dernière formation ayant accompagné le maître: la Banda Nova. Il s'agit là d'un casting de rêve, réunissant les immenses Jacques Morelenbaum au violoncelle, Paulo Jobim à la guitare (fils de ...), Daniel Jobim au piano (petit-fils de ...) et Paulinho Braga à la batterie (l'un des inventeurs de la batterie moderne brésilienne).
Dans ce cadre idyllique, si propice à l'appropriation d'un des catalogues les plus mythiques de la musique populaire brésilienne et du jazz, Carminho a su attirer la bienveillance d'artistes prestigieux tels que les chanteuses Marisa Monte, Fernanda Montenegro et Maria Bethania, ainsi que la légende Chico Buarque, qui interviennent respectivement dans les standards intemporels "Estrada Do Sol", "Sabia", "Modinha" et enfin "Falando De Amor".
Carminho Canta Tom Jobim est un disque d'une remarquable élégance, où tendresse, puissance et fragilité sont magnifiés par une interprète talentueuse à la voix de velours qui, tour à tour, étreint et transperce l'âme. Magique!


jeudi 7 septembre 2017

Valparaïso - Broken Homeland (Zamora/Pias)

Valparaïso - Broken Homeland (Zamora/Pias)

C'est un bien bel écrin indie folk que nous livre le collectif parisien Valparaïso, une équipe d'orfèvres raffineurs aux CVs plus que respectables. Broken Homeland est une collection de 13 bijoux aux sonorités tantôt acoustiques et radieuses, tantôt électriques et sombres.
Bien qu'il affiche des ambiances nébuleuses accrocheuses et envoutantes, il demeure tout de même hanté, au détour de ses ballades somptueuses et aériennes, par les spectres du rock et leurs gémissements incisifs. Les mélodies pop finement ciselées sont le fruit d'une étroite collaboration pilotée par les frères Mazurel, également co-fondateurs du groupe art rock Jack The Ripper, puis du projet The Fitzcarraldo Sessions.
A leurs côtés Hervé et Thierry ont convié de vieux complices de la scène indépendante, le guitariste Matthieu Texier (Les Hurleurs), le batteur Thomas Belhom (Amor Belhom Duo) et le violoniste Adrien Rodrigue (Jack The Ripper)...
Une team de haut vol rejointe par les voix et la poésie d'un casting luxueux. S'y côtoient en effet Phoebe Killdeer (Nouvelle Vague), Dominique A., Rosemary Standley (Moriarty), Julia Lanoë (Mansfield Tya), Shannon Wright, Howe Gelb (Giant Sand), Josh Haden (Spain) et Marc Huyghens (Venus).
Valparaïso a enregistré aux studios Toy Box à Bristol sous la direction du producteur John Parish (PJ Harvey).

Nom d'une ville et d'un port chilien qui joua un rôle majeur dans la seconde moitié du XIXe siècle, Valparaïso (aussi appelé à l'époque de son âge d'or, le "Joyau du Pacifique") symbolise pour nos musiciens aventureux un espace d'échange, de partage et d'accueil. Il évoque cet esprit nomade, cette philosophie "sans frontières", qu'ils ont su exprimer avec raffinement et esthétisme.

lundi 7 août 2017

Lucky Peterson - Tribute To Jimmy Smith (Jazz Village/Pias)

Lucky Peterson - Tribute To Jimmy Smith (Jazz Village/Pias)

Le bluesman Lucky Peterson nous présente sur le label Jazz Village son nouvel opus entièrement dédié à son mentor, l'organiste Jimmy Smith, véritable légende du jazz qui s'est illustré, du début des années 50 jusqu'au début des années 2000, auprès des immenses Olivier Nelson et Michael Jackson en passant par Lalo Schifrin, Kenny BurrellWes Montgomery, George Benson, Lee Morgan,  B.B. King ou encore Franck Sinatra et Etta James.
Privilégiant des morceaux instrumentaux qu'il interprète exclusivement à l'orgue Hammond B-3 (instrument mythique aux sonorités chaudes et racées, intimement lié depuis son invention en 1955 aux musiques gospel et soul), Lucky Peterson nous livre un Tribute To Jimmy Smith élégant et vibrant, où jazzsoul, funk et blues s'accordent à merveille sur un groove accrocheur et mordant.
Autour de lui, le musicien de Buffalo installé depuis plus de 25 ans à Dallas, a convié un casting pluri générationnel de haut vol, où se retrouvent le jeune prodige de la guitare originaire de San Francisco, Kelyn Crapp et le monstre sacré du saxophone, Archie Shepp, le batteur de la Nouvelle Orléans Herlin Riley (Wynton Marsalis, Ahmad Jamal) et le trompettiste français Nicolas Folmer ou encore le guitariste Philippe Petrucciani (frère de Michel).
Le disque nous replonge dans l'univers en noir et blanc du jazz'n'blues d'un génie disparu il y a 12 ans à peine. Enregistré à Paris en 2016, il semble en effet provenir d'une vieille bande redécouverte par hasard dans les archives du label Blue Note. Un son à l'ancienne pour un swing d'enfer!

vendredi 4 août 2017

Flèche Love - Umusuna Feat. Rone (Musique Sauvage/Pias)

Flèche Love - Umusuna Feat. Rone (Musique Sauvage/Pias)

L'auteure, chanteuse et compositrice Amina Cadelli alias Flèche Love nous offre via Musique Sauvage son nouveau single intitulé "Umusuna", réalisé en collaboration avec le producteur français Rone. Odyssée électronique sombre et mystique, le titre saisit d'emblée par sa profondeur et l'épaisseur de ses textures pop organiques, portées par une mélodie captivante servant d'écrin couvert d'épines à la voix rauque, puissante et hypnotique de cette jeune artiste engagée et bourrée de talent.
"Umusuna", mot venu du fond des âges de la langue japonaise, renvoie à la naissance, à la notion de double et de contraires qui s’harmonisent, au sol aussi, à la terre natale.

Ex-chanteuse du groupe suisse Kade­bos­ta­ny, elle signait et interprétait il y a peu le succès international de The Avener "Castle In The Snow". Ayant depuis fait peau neuve, elle renaît ici sous un nouveau pseudo qu'elle avait déjà utilisé l'an passé sur une prod de Kazy Lambist "Clouds". Alternant toujours flow hip-hop intense et chant R&B langoureux, elle opte pour une ambiance plus mystérieuse et magnétique orchestrée par son acolyte qu'elle considère comme un "magicien sonore". Ce dernier lui tisse une instrumentation épique et envoutante qui n'est pas sans rappeler les débuts de Flume. Ses propos revendiquent clairement des valeurs féministes au sens noble du terme, s'insurgeant notamment contre le sexisme ambiant dans le monde de l'art et de la musique en particulier. Une renaissance qui semble lui donner des ailes puisque Flèche Love prépare un album pour 2018 où il seront conviés bon nombre d'invités.

Certains trouveront peut être dans le personnage que se forge Amina, un écho à Nagiko, héroïne du film The Pillow Book de Peter Greenaway, en effet ses tatouages peuvent rappeler les travaux de calligraphie que la japonaise vengeresse réalisaient sur son propre corps et celui de ses amants, utilisant leurs peaux comme les pages de son livre.


jeudi 3 août 2017

Sandra Nkaké - Tangerine Moon Wishes (Jazz Village/Pias)

Sandra Nkaké - Tangerine Moon Wishes (Jazz Village/Pias)

Son premier effort intitulé Mansaadi m'avait profondément touché en 2008, il marquait l'entrée en scène d'une diva charismatique, à la silhouette de Grace Jones, déployant, avec l'aisance de Bobby Mc Ferrin ou Al Jarreau, une voix aussi intense qu’Abbey Lincoln. Cet opus radieux mêlait habilement sonorités soul, gospel, funk, jazz et pop, le tout sous forme d'hommage vibrant à sa défunte mère, d'éloge à l’amour et de clin d’œil à ses racines africaines.
L'actrice et chanteuse franco-camerounaise à la voix basse et sensuelleSandra Nkaké, publiait presque 4 ans plus tard Nothing For Granted ("Rien n'est acquis"), un disque soul hybride plutôt barré, tranchant largement avec la résurgence rétro commune à bien d'autres de ses consœurs.
En perpétuel questionnement et à la poursuite d'un territoire musical vierge, elle nous revient le 15 Septembre prochain avec l'étrange Tangerine Moon Wishes, un album complexe aux ambiances lunaires et introspectives, plus intimiste et dépouillé que jamais. Définitivement tourné vers l'épure, la fragilité et l'émotion, le projet poétique se compose de 13 titres enregistrés en direct et en quintet resserré. Le spectre de Meshell Ndegeocello plane au dessus de ce véritable bijou difficilement classable dans un style ou un genre en particulier.
Elaborant un univers soul plaintif habité d'une énergie rock sulfureuse, ponctué d'accents jazz et world, Sandra bouscule une nouvelle fois son auditoire, redéfinissant les codes et redessinant les contours d'une signature sonore en mouvement. Qu'elle chante, déclame ou susurre, en français comme en anglais, sa voix porte et captive, hantant les orchestrations parfois psychédéliques mais toujours subtiles, minimalistes et spectrales de Jî Drû (flûte), Tatiana Paris (guitare), Kenny Ruby (basse) et Thibaut Brandalise (batterie). Une nouvelle étape dans le parcours initiatique d'une artiste singulière aspirant autant à l'universalité qu'à son épanouissement personnel.

mercredi 2 août 2017

Vinicio Capossela - Canzoni Della Cupa (Accords Croisés/Pias)

Vinicio Capossela - Canzoni Della Cupa (Accords Croisés/Pias)

En 2012, l'italien Vinicio Capossela publiait chez Ponderosa son 13° opus baptisé Marinai, Profeti e Balene, occasion pour moi de découvrir l'identité musicale singulière de cet héritier de la pensée libre de Kerouac et Bukowski. S'il s'inspirait alors des littératures classiques liées à la mer, allant de l’Odyssée d’Homère aux romans de Herman Melville (auteur de Moby Dyck), "le plus intrigant des voyageurs musicaux d’Italie" (Magazine Mojo) évoque dans son prochain Canzioni Della Cupa (26 Aout 2017), un tout autre univers, celui plus pittoresque des villages de l'Italie profonde, de ce monde folklorique, rural et mythologique, enraciné dans la région méridionale de la péninsule que l'artiste rapproche irrésistiblement de l'Ouest américain et de ses cultures texanes ainsi que mexicaines.
L'album se compose de deux disques aux ambiances assez distinctes, Polvere (poussière) nous offre une musique empreinte des traditions du Sud italien, plutôt festive et enjouée elle illustre la face exposée au soleil et au vent de ces sites retirés, habités de légendes et de traditions séculaires. Ombra, dévoile quant à lui des atmosphères plus pesantes et plus graves, faisant davantage référence aux vastes espaces désertiques américains, à la terre des coyotes et des cowboys, à la part d'ombre d'une nature sombre et cruelle. Ballades aux accents country et blues se font ainsi plus présentes dans ce répertoire folk large et visionnaire d'un artiste hors norme dont la voix captive dès ses premiers mots.

mardi 23 mai 2017

Mario Batkovic - Mario Batkovic (Invada Records/Pias)

Mario Batkovic - Mario Batkovic (Invada Records/Pias)

Novateur et anticonformiste, l'accordéoniste bosniaque installé en Suisse Mario Batkovic signe sur le label de Geoff Barrow (co-fondateur de Portishead) son nouvel album solo au titre éponyme, composé de 9 titres intrigants où musique classique, minimalisme contemporain, musique répétitive et jazz s'entremêlent dans des ambiances sombres et mélancoliques, parfois même oppressantes et écrasantes. Si Philip Glass, Vivaldi, Mozart, Michael Nyman ou Wim Mertens semblent parfois surgir du jeu de l'artiste, il échappe pourtant à toute étiquette, mettant sa technique et son originalité au service de compositions puissantes et épiques, au caractère cinématographique indéniable. Passant de l'usage traditionnel du piano à bretelles, à un usage plus expérimental, l'artiste en décloisonne les usages, faisant entendre toutes les subtilités d'une musicalité singulière.

vendredi 12 mai 2017

Henri Tournier & Epi - Souffles des Steppes (Accords Croisés/Pias)

Henri Tournier & Epi - Souffles des Steppes (Accords Croisés/Pias)

Le flutiste Henri Tournier, que nous découvrions en 2015 avec son album Souffles du Monde nous revient avec un nouveau projet toujours tourné vers les musiques traditionnelles d'Asie, d'Inde et d'Orient, mais cette fois-ci davantage axé sur des échanges passionnants avec le garant de la culture mongole, Enkhjargal Dandarvaanchig alias Epi, chanteur, joueur de vièle et de luth natif de la capitale Oulan-Bator. Souffles des Steppes, qui paraîtra le 19 Mai prochain, se compose de 14 pièces alternant compositions originales et empreints revisités du folklore de Mongolie. Epi et Henri y sont entourés du percussionniste Thierry Gomar et du violoniste Johan Renard, ensemble ils mettent en lumière les pratiques vocales (notamment le chant diphonique khöömii) et instrumentales transmises grâce au nomadisme d'un peuple qui a su traduire les paysages grandioses de son immense territoire aux steppes arides, aux chaînes montagneuses et aux forêts abondantes.

mercredi 5 avril 2017

Soulwax - From Deewee (Pias)

Soulwax - From Deewee (Pias)

C'est en Février 2016 que nous croisions la route des frères Dewaele à l'occasion de la sortie cinéma de Belgica. En effet le duo electro formé par David et Stephen baptisé Soulwax alias 2ManyDjs signait la musique du film réalisé par le belge Felix Van Groeningen, une bande-son habitée de compositions sulfureuses et bien calibrées, où avaient été imaginés plus d'une dizaine de groupes fictifs alliant sonorités techno, punk, rock, avant-garde, blues et funk.
Parallèlement, les frangins flamands étaient dernièrement en tournée avec le fondateur de LCD Soundsystem James Murphy et son fameux Despacio, une des sonorisations les plus impressionnantes et ambitieuses du monde, pour une série de prestations disco old-school uniquement mixées sur vinyles.
Les maîtres du dancefloor reviennent enfin avec un projet plus personnel, le dernier ayant été leur album Nite Versions paru en 2005, il s'agit de From Deewee. Ses 12 titres ont été enregistrés en une seule prise le 07 Février dernier, dans leur studio du même nom situé à Gant. Epaulé par 5 musiciens dont le seul membre historique restant du groupe gantois (hors les Dewaele bien sûr) est le bassiste Stefaan Van Leuven, s'y côtoient 3 batteurs aux tempéraments explosifs, Iggor Cavalera de Sepultura, Victoria Smith qui a œuvré pour M.I.A ou The XX) puis Blake Davies de Turbowolf, ainsi que la claviériste Laima Leyton (Mixhell). Malgré cette profusion de talents et de singularités, Soulwax parvient à orchestrer un disque remarquablement équilibré, au penchant acide et 'métallique'. Un brin nostalgique de l'ère Depeche Mode et Kraftwerk, il flirte souvent avec la synth-pop, mais aussi avec l'IDM, la cold wave, le krautrock et le disco. Sophistiqué, captivant et dansant, From Deewee remet Soulwax à sa juste place, sur un piédestal restauré, qui commençait à s'effriter.

jeudi 23 mars 2017

Laura Marling - Semper Femina (More Alarming Records/Kobalt Music Recordings/Pias)

Laura Marling - Semper Femina (More Alarming Records/Kobalt Music Recordings/Pias)

La jeune chanteuse anglaise Laura Marling nous présente chez More Alarming Records et Kobalt Music Recordings son 6° opus intitulé Semper Femina, un recueil sensuel et troublant aux sonorités folk, composé de 9 titres envoutants, personnels et élégants, sans doute hérités d'une enfance passée dans le studio de son père musicien, à écouter longuement les disques de Neil Young et Joni Mitchel. Après une escapade californienne et un album désavoué (Short Movie paru en 2015), l'artiste a su se reprendre en accouchant sans doute du meilleur effort de sa courte, mais dense carrière musicale, amorcée en 2008 avec Alas, I Cannot Swim, elle était alors âgée de seulement 18 ans.
Elaborant dans ce dernier Semper Femina des ambiances intimistes et sobres, mêlant à sa voix vibrante des orchestrations dépouillées et profondes, habitées de reflets acoustiques et de discrètes textures électroniques, Laura a choisi de s'exprimer "de manière plus franche et directe" qu'auparavant, dans des textes "échappant à la sagesse et à la pudeur". Les écrits des 3 sœurs Bronté, poétesses et romancières britanniques du XIX° siècle, ont d'ailleurs beaucoup compté dans son éducation de jeune adolescente: "cette tension sexuelle, ce côté pastoral et gothique ont bâti mon imaginaire. Si mes proches avaient accès à mes carnets de bord, aux mots que je gribouille sans but au quotidien, ils s’inquiéteraient sans doute pour moi. Mais pour moi, c’est une soupape vitale.”
Nous retiendrons donc de ces chansons folk aérées, parsemées de notes soul et trip-hop, un questionnement singulier sur la féminité - bien éloigné de toutes postures féministes - qu'elle décrit comme un « moment étrangement masculin dans sa vie ».