vendredi 21 mars 2014

Son Palenque – Afro Colombian Sound Modernizers (Palenque Records/Vampisoul)


Son Palenque – Afro Colombian Sound Modernizers (Palenque Records/Vampisoul)

Son Palenque est une formation afro-colombienne emblématique des années 80, fondée tout près de Carthagène (citée portuaire ouverte sur la mer des Caraïbes au nord de la Colombie) par le chanteur et compositeur Justo Valdez. Lui et ses 6 musiciens sont issus d’un petit village nommé San Basilio de Palenque, renommé pour sa langue et sa culture afro-hispanique unique dans le monde.

Deux labels spécialisés dans la réédition d’artistes légendaires de la culture afro-latine, le franco-colombien Palenque Records et l’espagnol Vampisoul sont à l’origine d’une première compilation de Son Palenque rassemblant 20 de leurs pépites exprimant le métissage des folklores d’Afrique centrale et de la région bantoue (Congo, Angola, Cameroun) ainsi que colombiens (situés à l’intersection des traditions amérindiennes, espagnoles et africaines. Rumba congolaise, cumbia, chalupa, bullerengue, lumlalu, champeta criolla et autres rythmes hérités en partie des esclaves sont mixés avec des arrangements modernes et psychédéliques.

Si les années 90 et 2000 furent compliquées pour la formation, le disque Ma Kamajan Ri Musika Ri Palengue marqua son grand retour en 2012 avec une tournée européenne triomphante. 30 ans après leurs débuts, Justo entouré du chanteur Panfilo Valdez et des percussionnistes Enrique Tejedor, Lucio Torres, Tomas Valdez, Gustavo Alvarez et Alfredo Olmos réaffirment leurs statuts de pionniers et de rénovateurs du son afro-colombien !

Son Palenque – Afro Colombian Sound Modernizers est la meilleure des approches pour découvrir ou redécouvrir cette musique vivante et festive.
"Cumbia Africana"
 

mardi 18 mars 2014

Ibibio Sound machine – Ibibio Sound Machine (Soundway Records/Differ-ant)



Ibibio Sound machine – Ibibio Sound Machine (Soundway Records/Differ-ant)
Le label londonien Soundway Records s’est spécialisé dans les rééditions de raretés d’Afrique de l’Ouest, d’Amérique latine et même d’Asie, il se croise dans les bacs de son patron/DJ Miles Cleret des galettes afro-jazz, afro-funk, afro-beat, latin jazz et autres pépites world !
Depuis deux ans, le label s’oriente aussi vers de jeunes productions prometteuses, la tête chercheuse est ainsi allée dénicher le projet afro funk Ibibio Sound Machine, mené par la chanteuse anglo-nigériane Eno Willams.

 Le Nigéria est dans les années 70-80 l’autre pays du funk et du disco, des noms comme Mixed Grill ou Murphy Williams s’inspirent alors des James Brown et autres Chic, y intégrant quelques accents locaux d’afro beat, de juju ou de highlife… Cleret sortait d’ailleurs en 2008 une compilation dédiée à ces sons : Nigeria Disco Funk Special : The Sound Of The Underground Lagos Dancefloor .
Ibibio Sound Machine confronte l’Afrique traditionnelle du peuple Ibibio à celle bouillonnante des 70’s, rajoutant au gré de sa vision contemporaine des éléments électro soul psychédéliques, post punk, disco et parfois même gospel.
Eno s’est inspirée des histoires que sa mère lui contait dans son enfance et a tenté, avec ses trois producteurs, de bâtir une identité musicale plurielle et positive que le guitariste ghanéen Alfred ‘Kari’ Bannerman et le percussionniste brésilien Anselmo Netto ont parfait avec leurs sonorités respectives.
Ce métissage miraculeux a été plébiscité lors de la dernière édition des Trans Musicales de Rennes en décembre dernier, la chanteuse était alors entourée de huit musiciens parmi lesquels on retrouvait ses trois fidèles acolytes : le saxophoniste australien Max Grunhard, les français Léon Brichard bassiste Plan B et Benjamin Bouton batteur de Dajla et Tribeqa.
Une belle découverte !
 

 

Ethioda – Araray (Sonore Libre Productions)


Ethioda – Araray (Sonore Libre Productions)

La formation montpelliéraine bardée de cuivres et d’accents éthio-jazz hérités de l’immense Mulatu Astatké publie son premier opus intitulé Araray. Si les mélodies enivrantes gorgées de sonorités orientales et les rythmiques envoutantes marquées d’une ligne de basse funky évoquent le groove hypnotique de l’Abyssinie des années 70, Ethioda offre une vision singulière et actualisée de cette musique d’improvisation. Arrangé avec quelques ingrédients reggae et psyché-jazz, le son du sextet invite à la danse ou plutôt à la transe ! Le compositeur Daniel Moreau, aux claviers, a su réunir une formation solide, avec à la basse Romain Delorme, Armel Courrée aux saxophones alto et baryton, Pascal Bouvier au trombone, Julien Grégoire à la batterie et Baptiste Clerc à la guitare. Ethioda vient rejoindre les parisiens d’Akalé Wubé comme les dignes représentants français de cet « Ethiopian Jazz Groove » (du nom de leur EP paru en mars 2011). Un premier extrait intitulé « En Plein Dans Le Nil » tourne déjà sur la toile tandis que le groupe commence à se produire en live (invitant parfois le flutiste Magic Malik) pour la promo de leur disque dont la sortie est prévue le 27 Mars !

jeudi 13 mars 2014

Fred Wesley & The New JB’s le 11/03/2014 Salle Grappelli Nice


Fred Wesley & The New JB’s le 11/03/2014 Salle Grappelli Nice

Le 11 Mars dernier s’est tenu à la salle Grappelli du Cedac de Cimiez un concert exceptionnel placé sous le signe du funk, celui de Fred Wesley & the New JB’s.  

20h30, l’imposant bassiste Dwayne Dolphin entre en scène et le suivent l’excellent Bruce Cox à la batterie, l’efficace Reggie Ward à la guitare, le virtuose Peter Madsen aux claviers et enfin la section cuivre, avec un saxophoniste aux allures du John Coffey de La Ligne Verte (dont le nom m’échappe mais qui n’est ni Ernie Fields Jr, ni Pee Wee Ellis), accompagné du trompettiste Gary Winters, rayonnant et tout sourire, puis de la légende, l’immense Fred Wesley au trombone.

La formation a ouvert les hostilités avec une interprétation à couper le souffle du succès d’Herbie Hancock de 1973 « Chameleon », se sont ensuite enchaînés les titres phares du répertoire des JB’s que Papi Wesley a coécrit avec The Godfather Of Funk James Brown, dont « Damn Right I’m Somebody » de 1974 ou « Pass The Peas » de 1972. En dehors du ton funky que l’artiste a toujours mâtiné d’éléments jazz, ce qui a le plus capté l’attention du public c’est sans aucun doute la complicité et la joie de vivre qui s’affichait sur scène, le chef d’orchestre plaisantait et taquinait ses musiciens qui répondaient par des clins d’œil ou bien des éclats de rire. L’auditoire n’est pas resté longtemps assis et lorsque le mythique « House Party » a résonné dans la petite salle Grappelli ce fut l’embrasement !

Les superlatifs manquent pour décrire l’ambiance et l’énergie qu’ont su créer Fred Wesley et ses New JB’s, ils nous prouvent que la musique est atemporelle !

mercredi 12 mars 2014

Garotas Suecas – Feras Miticas (Vampisoul/Differ-ant)


Garotas Suecas – Feras Miticas (Vampisoul/Differ-ant)

« Feras Míticas » est le second opus de Garotas Suecas, quintet brésilien fondé en 2005 et ancré à Sao Paulo.

Si « Escaldante Banda » fut pensé et construit sur la route au gré de leurs prestations live, ce dernier plus abouti dégage davantage de maturité. Moins festif, « Feras Misticas » est emprunt d’un son rock brésilien mâtiné d’accents psychédéliques 60’s à la Mutantes et d’une soul aux sonorités vintage inspirée du maître disparu, Tim Maia. Quelques éléments electro et hip-hop viennent ponctuer une production cuisinée aux petits oignons par l’anglais Nick Graham-Smith. Nostalgique, intimiste, mélancolique et attachant, « Feras Miticas » participe à cette tendance de la nouvelle scène alternative brésilienne à nous replonger dans les 70’s, le Brésil était alors largement influencé par les courants musicaux de leurs voisins nord-américains.

La banda se compose du chanteur Guilherme Saldanha, du guitariste Tomaz Paoliello, de la  claviériste Irina Bertolucci, du bassiste Fernando Freire et du batteur Antonio Paoliello. Ils sont rejoints pour l’occasion de Paulo Miklos, voix du célèbre groupe rock Titàs.

Un disque à découvrir en premier lieu avec « Bucolismo », une ballade soul langoureuse et aérienne, suivi du magique « Pode Acontecer » et la voix enivrante d’Irina…
"A Nuvem"
 

mardi 11 mars 2014

Lake Street Dive – Bad Self Portraits (Signature Sounds/Differ-ant)


Lake Street Dive – Bad Self Portraits (Signature Sounds/Differ-ant)

Nos 4 américains originaires de Boston et actuellement installés à Brooklyn nous présentent leur  troisième opus intitulé « Bad Self Portraits » où se mêlent entre autres influences, la soul et le rock des années 60 et 70, les sonorités pop des 90’s et un soupçon de country. Ils mettent de côté les accents jazzy présents sur leurs deux premiers efforts, faisant quelques clins d’œil au blues et au gospel.

Lake Street Dive se compose de la chanteuse Rachael Price, du trompettiste/guitariste Mike « McDuck » Olson, de la contrebassiste Bridget Kearney et du batteur Mike Calabrese. Ils se sont rencontrés au Conservatoire de la Nouvelle Angleterre à Boston en 2004.

Leur passion commune pour la soul de la Motown, le R&B de Stax, le rock british des Beatles et le blugrass sudiste teinté de swing, accouche en 2012 à l’occasion de la sortie de leur EP « Fun Machine » d’une sublime reprise jazz unplugged de « I Want You Back » des Jackson 5, interprétée en public dans une rue de Brighton dans le Massachusetts. 1 500 000 vues sur Youtube plus tard, la magie demeure et la reconnaissance est au rendez-vous, grâce notamment à leur participation en 2013 à la BO du film « Inside Llewyn Davis » des frères Coen.

La voix de Rachael Price est puissante et racée, son timbre se rapproche ici d’une Norah Jones et là d’une Amy Winehouse. La jeune chanteuse est capable de briller sur un « Bad Self Portrait » punchy aux saveurs soul/blues vintage et de nous attendrir avec la douceur d’un « Better Than » en forme de ballade country mielleuse.

Avis aux amateurs de chansons pop sauce barbecue !
 "I Want You Back"  
 
"Bad Self Portrait"
 

vendredi 7 mars 2014

DopeGems – Necksnappin (Heavently Sweetness)


DopeGems – Necksnappin (Heavently Sweetness)

DopeGems a eu l’idée de rejouer en live un funk instrumental inspiré des 70’s et de la Blaxplotation que les Djs ou rappeurs old school et gangsta se sont arrachés dans les années 90. Jusqu’à présent cet habile mélange de jazz et de soul se dealait sur vinyles ou cassettes… Désormais ce quintet dirigé par le batteur et arrangeur Slikk Tim propulse cette musique devenue collector sur scène, à grand renfort de vibraphone, guitares et claviers vintage. Semblant avoir été choisi pour la BO d’un film de Tarantino, Necksnappin nous plonge dans une atmosphère sensuelle où le groove sucré et la rondeur des lignes de basse rappellent les courbes généreuses et magnifiques d’une Pam Grier éternelle !
On les écoute ci-dessous dans une interprétation de "4 Minutes Of Truth" (ne figurant pas sur cet album)