Si la référence absolue du blues touareg, dit Assouf
en tamacheq et qui signifie nostagie,
demeure depuis 1992 le fameux groupe originaire du nord du Mali Tinariwen, une autre formation nommée Terakaft (la caravane) et y étant étroitement liée, pratique elle aussi ce métissage entre sonorités modernes (blues,
rock), musique arabe et musique traditionnelle touareg. Mené par les
guitaristes chanteurs et percussionnistes Diara
et Sanou, Terakaft publie chez World
Village son cinquième opus intitulé Alone.
Les accents gnawa, mariés au son roots du bluesman Ali Farka Touré, aux percussions hypnotiques et à la distorsion des guitares électriques de
nos deux guitar heores du Sahara, invitent l’auditoire à la transe et à la danse,
tout en abordant la délicate question de la situation géopolitique de leur région.
Uptake - So
Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)
Le tout jeune quartet lyonnais Uptake (lauréat en 2014 RéZZo
Jazz Focal de Vienne) mené par le tromboniste Robinson Khoury (récemment sacré meilleur instrumentiste lors du Tremplin Jazz de la Défense) nous
présente son premier opus intitulé So
Far So Good et composé de 9 compositions inspirées des piliers de la
nouvelle scène jazz américaine. Ils citent notamment les pianistes Robert Glasper et Jason Lindner ou le tromboniste de Philadelphie Eugène Eubanks. La fusion qu’a opérée Joe Zawinul avec le Weather Report n’est sans doute pas non
plus étrangère à la construction de leur identité musicale, forgée autour d’un
groove solide marqué par leurs influences rock, pop et hip-hop…
Autour de Robinson
Khoury et de ses sonorités chaudes, rondes et amples (qu’il agrémente
occasionnellement d’FXs), se dévoilent l’excellent claviériste Bastien Brison (qui a largement participé
à l’écriture de l’album), le bassiste Pierre
Gibbe et le batteur Paul Berne.
Cette fine équipe distille un jazz frais,
aéré et sensuel, sa virtuosité certaine n’a besoin d’aucune esbroufe pour
toucher un auditoire captivé par des atmosphères épurées et changeantes, faites
de transitions, de rebondissements et de soubresauts sans fioritures.
Awake, qui ouvre
magistralement le disque, détermine d’emblée le niveau de jeu du quartet, ainsi
que sa manière d’aborder un thème qui évolue graduellement. Ici, les 3
premières minutes mettent en avant l’écriture, le piano et le trombone, puis
soudain la basse se fait plus insistante, le Fender Rhodes entre dans la danse et la batterie s’active, le jazz s’électrifie avec l’impro de Bastien au Wurlitzer, le swing devient
groove et se déploie avec énergie jusqu’à une outro qui se dépouille petit
à petit de son rythme, avant de finir par un échange intimiste piano/trombone.
Dans Mood les accords
de Rhodes gavés de reverb sont rapidement rejoints par Robinson qui laisse un temps son trombone au profit du vocoder, la mélodie subtile, délicate et
chargée d’émotions me rappelle alors celles du saxophoniste Casey Benjamin qu’il interprète dans le
projet Urbanus de Stefon Harris & Blackout. Le titre
est comme suspendu, flottant en apesanteur, le groove y est nébuleux et la
basse, dodue et voluptueuse, omniprésente.
Nighthawk, parés
de ses accents psychédéliques et de ses
reflets hypnotiques, trompe son
monde avec son air faussement calme, la basse semble se prélasser, le piano
retient ses marteaux, la batterie ses coups et le trombone ne demande qu’à
partir en vrille… ça bouillonne mais n’explose pas.
Bref So Far So Good
est une belle entrée en matière pour ces tout jeunes musiciens rhodaniens, une
découverte à ne pas manquer !
Van Hunt - The Fun Rises, The Fun Sets (Godless Hotspot)
Un bien bel effort que ce cinquième opus néo-soul(mais pas que !) intitulé The
Fun Rises, The Fun Sets du crooner et multi-instrumentiste Van Hunt. Natif de Dayton, il se met à
la musique dès l’âge de 7 ans, motivé par l’amitié nouant son père au batteur
des mythiques Ohio Players… On
comprend ainsi mieux d’où lui viennent ses sonorités
sexy et psychédéliques héritées de la black music des années 70 !
A la fin des 90’s, après avoir envoyé ses démos hip-hop à quelques maisons de disques
et rencontré plusieurs producteurs dont l’excellent Jermaine Dupri, le compositeur
se fait remarquer en écrivant le titre Hopeless
pour Dionne Farris (Arrested
Development) et une partie de l’album Love
In Stereo de Rahsann Patterson…
Après Van Hunt (2004)
et OnThe Jungle Floor (2006) parus chez Capitol Records, ses deux premiers albums plutôt bien accueillis
par la critique, le musicien déchante en étant notamment affligé par l’avortement
de son projet Popular qui devait sortir
chez Blue Note Records en 2008. Excédé
par l’industrie du disque, il s’en émancipe et fonde son propre label baptisé Godless Hotspot où paraîtront What Were You Hoping For ? en 2011
et The Fun Rises, The Fun Sets en
2015.
Influencé depuis ses débuts par des univers musicaux souvent
aux antipodes, rock, folk et country
d’un côté puis jazz, funk, soul et
R&B de l’autre, Van Hunt
distille avec brio l’héritage des icônes Iggy Pop, David Bowie, Neil Young et Curtis
Mayfield, Thelonious Monk, Serge Giansbourg… Souvent comparé avec raison à Prince, il s’empare de tout un pan de
la culture musicale américaine et la restitue dans une fusion proche de celle
qu’opérait déjà dès la fin des 60’s Sly
Stone et sa famille. Sa musique allie rythmiques
R&B, mélodies contagieuses et
psychédélisme, créant ainsi une identité pop/soul/rock hybride et débridée.
Dès l’ouverture avec le torride Vega (Stripes On), Van Hunt
nous annonce la teneur de l’album en mêlant une instrumentation funk digne des JB’s à sa voix gémissante
et caressante, qui rappellerait presque celle de Lenny Kravitz dans ses meilleures prestations.
Avec des morceaux comme Old
Hat, (Let It) Soak (N) ou French For Cloud (Cstbu) c’est le génie
de D’Angelo qui semble surgir de
cette soul moite et tourmentée, aux accents organiques de gospel, de blues ou de jazz.
Dans Pedestal, si la guitare acoustique semble entamer une
balade folk, c’est bel et bien dans un rock
électrifié obsédant et saturé façon Jimi
Hendrix que l’on pénètre un peu surpris mais rapidement conquis.
Teach Me A New
Language nous replonge dans une soul
cosmique et langoureuse où le groove nébuleux nous emmène rejoindre Curtis et sa voix délicate de ténor
aigue.
She Stays With Me
est dans la lignée des meilleures productions de Prince, avec une ligne de basse massive et ténébreuse, des synthés
80’s et une voix gavée de reverb…
Quant aux thèmes Headroom
et If I Wanna Dance With You, il est quasiment
question d’a cappella, le chanteur est juste accompagné par quelques accords pop joué au piano et nous offre
deux slows, deux ballades lentes et
aériennes que l’on s’attendrait à écouter dans une galette de R. Kelly !
Emotional Criminal
et le titre de clôture The Fun Rises, The
Fun Sets, sont conçues elles aussi comme deux ballades romantiques et
sensuelles, aux ambiances pop profondes
et un brin psychés mais qui, malgré leurs mélodies accrocheuses, ne capteront pas les ondes radio. Encore
heureux !
Parlons pour finir de la bombe funky…Puddin’,
prenant des airs d’Iggy Pop au chant, Van
Hunt nous livre le titre le plus dansant et le plus joyeux du disque.
A l’instar du Black
Messiah de D’Angelo paru il y a
peu, The Fun Rises, The Fun Sets nous
prouve que certains artistes surgis lors de l’explosion néo soul de la fin des
années 90, sont parvenus à se renouveler en conservant leur singularité. Van Hunt ne fait aucun compromis,
quitte à prendre des risques en s’aventurant dans des sonorités bien éloignées
des standards.
Les mains d’or qui façonnent depuis 1995 le son hip-hop/jazz d’Hocus Pocus et qui participent en 2012 à l’explosion breakbeat du projet turntablist C2C avec le tube Down The Road, appartiennent au Dj/producteur nantais Sylvain
Richard plus connu sous son nom de scène 20Syl.
Il mène en parallèle une carrière solo œuvrant en temps qu’MC et beatmaker aux côtés de signatures underground telles que le franco-belge Grems ou les rappeurs américains Blitz The Embassador et RashaanAhmad (que l’on a remarqué tout récemment auprès de Chlorine Free et
Bootleggaz). Ses remixes et récents travaux semblent bien montrer un changement
de cap, Sylvain met le rap et l’écriture
entre parenthèse, il avoue vouloir se consacrer davantage à la production de
pièces moins classiques et plus expérimentales ou hybrides, croisant alors des textures organiques à des rythmes digitales.
Par l’entremise de son propre label On and On Records il nous offre aujourd’hui la suite logique de son premier EP Motifs paru en juin 2014 et où on
retrouvait entre autres invités le trompettiste libanais Ibrahim Maalouf. Motifs II
se révèle être une fois de plus à la hauteur de nos attentes, avec son artwork
épuré et énigmatique (dont il est l'auteur), puis surtout ses 5 titres absolument accrocheurs explorant
des univers abstract hip-hop et post-dubstep minimalistes plus tournés
vers la voix et l'émotion.
L’opus s’ouvre avec la pépite
down-tempo et subaquatiqueSwimming
Stone, 20Syl y déploie sa voixvocodée au chant délicat et sensuel accompagnée de
chœurs éthérés, de cordes vibrantes, de synthés lancinants aux sonorités numériques
et analogiques, ainsi qu’une bass drum profonde et organiquequi bat au rythme d’un cœur apaisé nous
poussant lentement à remonter vers la surface…
…Surface remuée par une syncope énergique qui n’est pas sans
rappeler celles de C2C ou de la
scène bass music anglaise dont le
label Tru Thoughts nous abreuve (je
pense à Lost Midas ou Jonny Faith…). En effet You Know vient bousculer notre première
impression avec sa voix féminine puissante et dancehall, ses vocaux pitchés, sa
rythmique punchy et hachurée, ses synthés flamboyants et sa ligne de basse
massive.
La bombe hip-hopCopycat poursuit notre immersion dans cette
nouvelle esthétique que 20Syl construit et veutplus axée sur les voix,
il revient ici à ses premières amours en conviant le rappeur californien Farshaw sur une instrumentation martelée
de beats incisifs, où s’invite un thème asiatique joué à la flute (un clin d’œil
au Chinese Man ?).
Puis dans Back & Forth,
autre grande réussite de l’EP, le nantais va arpenter le versant
australien du future dubstep (ses synthés
me rappellent ceux de Flume), c’est d’après
les images que le réalisateur Thomas
Porté avait assemblées à l’écoute d’une première ébauche qu’il compose cette
version définitive, qui précipitera d’ailleurs la création de l’opus.
A l'instar de l'ouverture, on retrouve samplée dans le touchant Dust Clouds la propre voix de l'artiste qui vient s'immiscer dans une instrumentation electronica apaisée en mode cool-tempo et gorgée de synthés amples et aériens. Son flow lent et son timbre vaporeux retouché en forme de murmure met en avant une mélodie pop des plus séduisantes, à mi chemin entre nostalgie et mélancolie mais toujours dominée par un groove prenant...
Bref, Motifs II est convaincant d'efficacité et de beauté.
Bootleggaz –
Liquid (Los Angers City Soul Recordz)
Issue de l’association des producteurs K.rlo et LordGéo, Bootleggaz nous livre Liquid, un premier opus nu soulaux flaveurs french west-coast des
plus efficaces. Originaire de LosAngersCity, le crew y distille savamment un groove sensuel et assassin digne
de celui de leurs compatriotes Hocus
Pocus. En effet, d’un bout à l’autre de cet objet musical qui nous veut que
du bien, le duo égraine ses influences extraites des scènes soul, funk, jazz, hip-hop, electro et R&B, n’en retenant que la
substantifique moelle, un essentiel positif et gorgé de chaleur. Suspendu aux
lèvres charnues d’une ligne de basse voluptueuse et aux accords jouissifs d’un Rhodes
funky, l’auditeur en sueur se laisse embobiner par un déballage de sonorités live douces et sirupeuses, marquées
du sceau des icônes J. Dilla, Maxwell, Beat Assailant, Bilal, 9th Wonder et autres D’Angelo.
Au fil de ses 15 titres, Bootleggaz nous ballade entre Détroit, Londres, Philadelphie, New
York et la Nouvelle Orléans, ne manquant pas de faire escale à Toulouse pour enrôler
le crooner Gimenez E (que nous écoutions il y a peu sur l'excellent projet The Empire Of Sound), à Paris pour
solliciter les services de la diva Jaleenah
Birdland, à Oakland pour amadouer le flow
old school du rappeur Raashan Ahmad
ou encore à Guyana cueillir le blues
du rasta Ras Mac Bean… Un voyage initiatique
autour du monde et à travers les époques où les cuivres d’un big band
cohabitent avec les scratchs d’une technics sl1200 et les beats d’une MPC…
The Roots
Of Chicha (Vol.1) & Juaneco y Su Combo (Master Of Chicha 1) (Barbès
Records/Differ-Ant)
Il n’y a pas que les chefs étoilés, pâtissiers et vignerons originaires de l'hexagone qui réussissent à se faire une place sous le soleil états-unien… Le Club Barbès à Brooklyn a été créé par
deux musiciens français voilà plus de 10 ans et le label new-yorkais Barbès Records lui a emboité le pas en
se spécialisant dans des sonorités world
typées, issues du passage de styles musicaux populaires et traditionnels au
travers du prisme de la modernité et
de la singularité d’artistes engagés,
marginalisés ou oubliés. Ces créations hétéroclites hybrides, inspirées et
souvent barrées badinent avec le folklore des Balkans, du Méxique, du Pérou, du
Chili ou du Brésil…
La maison de disque nous présente sa double actualité prévue
pour fin Mai 2015.
The Roots Of Chicha
vol.1 rassemble les pionniers d’un genre apparu dans les années 70 avec l’arrivée
au Pérou de la guitare électrique et du rock psychédélique. Mélangeant la cumbia colombienne à la guaracha
cubaine, réhaussée d’accents criollo,
surf et de toutes sortes d’influences
locales et exotiques glanées au hasard des ondes radio, ces artistes
décomplexés et armés de leurs claviers électriques, percussions afro-latines et
pédales d’effets ont conçu un cocktail
postmoderniste devenu la fierté des péruviens défavorisés. On y
découvre ainsi une pléiade d’orchestres sortis de l’anonymat en 2007 avec la
première anthologie de chicha disponible
en dehors du Pérou, Los Mirlos, Los Hijos Del Sol, Los Dentellos, Los Diablos
Rojos ou encore Juaneco Y Su Combo.
La seconde actualité de Barbès Records est justement la publication d'une compilation de ce groupe qui pérît en grande partie dans un accident d'avion en 1977, Masters Of Chicha: Juaneco y Su Combo. Formation mythique de l'Amazonie péruvienne, elle prend forme dès 1966 sous l'impulsion de l'accordéoniste Juaneco et de son père saxophoniste. Cantonnée à reprendre des standards latino-américains dans ses débuts, elle s'électrifie au début des 70's et devient le premier groupe psychédélique d'Amazonie, boosté par la créativité du guitariste Noé Fachin nourrie par l'usage exagéré de psychotropes...
Ces 2 disques sont à mettre entre les mains de mélomanes amateurs du concept de sono mondiale oú autres aventuriers désireux de s'engager dans un trip décalé...
Alune Wade & Harold Lopez-Nussa - Havana-Paris-Dakar (World Village/Harmonia Mundi)
Lorsque que deux prodiges se rencontrent échangent et
partagent leur amour pour leur culture respective, le résultat ne peut qu’être enthousiasmant.
Dans le projet world jazzHavana-Paris-Dakar, à
paraître chez World Village, la
magie opère naturellement autour du jazz
et d’un feeling humain puis musical
rapprochant l’Afrique de l’Amérique latine, les rythmes du cha cha cha, de la rumba et de la salsa cubaines
à ceux de la morna cap-verdienne ou
du chaabi magrébin entre autres
influences sénégalaises, maliennes ou camerounaises.
Ainsi, après le live AtHome, qui rassemblait la diva malienne Fatoumata
Diawara et le pianiste de la Havane Roberto
Fonseca, nous découvrons une nouvelle œuvre fusionnant l’héritage des deux
continents, où le bassiste nomade et chanteur sénégalais Alune Wade a franchi l’Atlantique pour rejoindre le jeune virtuose
du piano cubain, Harold Lopez-Nussa.
Présent sur le dernier Afrodeezia
de Marcus Miller avec sa voix cristalline
et délicate (suivant les pas tracés par les immenses Salif Keita et Lokua
Kenza), Alune est aussi agile au
chant que sophistiqué à la guitare-basse, sa grâce et la douceur de son jeu nous
nous font forcément penser à son aîné camerounais Richard Bona. Son parcours et son talent le mènent à seulement 18
ans dans l’orchestre d’Ismael Lô puis d'Oumou Sangaré et
plus tard dans le studio d’enregistrement de Youssou N’Dour... Il est aujourd'hui installé à Paris.
Harold Lopez-Nussa,
auteur du splendid New Dayparuen 2013, est issu d'une grande famille de musiciens, il mène de front piano jazz, musique classique et traditions caribéennes, s'appropriant subtilement les répertoires de Maurice Ravel, Keith Jarrett ou Wayne Shorter, accompagnant sur scène la chanteuse Omara Portuondo ou parcourant le monde en égrenant ses propres compositions dans les plus prestigieux festivals (Montreux, Montréal, Sète...)
C'est en Allemagne que les deux hommes se rencontrent presque par accident, Alune remplace le bassiste d'Harold pour un concert donné dans un club en Avril 2012, l'alchimie est telle que naît l'envie d'aller plus loin. Tous deux ont été impressionnés et largement influencés par
la fusion des genres qu’ont initié les jazzmen légendaires des 70’s et des 80’s
tels que Joe Zawinul ou Herbie Hancock.
À leur tour ils élaborent un métissage scintillant et fédérateur des styles, rendant ainsi hommage aux racines africaines de la musique cubaine. Le tandem, enregistrant l'album à Cuba en décembre 2012, réinterprète une série de standards empruntés aussi bien au gambien leader de la scène salsa de Dakar Labah Sosseh (Aminata), qu'à l'héroïne aux pieds nus de Sao Vicente Cesaria Evora (Petit Pays), en passant par le succès immortalisé par un des chantres de la scène raï Rachid Taha (Yarahya) ou encore par une perle mandingue extraite de l'œuvre du griot malien Salif Keita (Seydou).
Ces titres, accompagnés des compositions inédites d'Alune (Sagô, Salimata, Dom), d'Harold (Nussa Solo) ou de son frère le batteur/percussionniste Ruy Adrian Lopez-Nussa (Guajira) sont tous une invitation à la danse et à la fête, à l'instar du sublime hymne à la liberté Ayé Africa de Manu Dibango trait d'union idéal entre l'île des Antilles et la terre-mère.
À noter qu'autour de nos deux leaders se sont greffés des artistes hors paires, une garde rapprochée composée de Ruy à la batterie, Adel Gonzalez aux percussions et Reinaldo Melian à la trompette, puis d'invités prestigieux comme les chœurs de l'Orquesta Aragon, les guitaristes Hervé Samb et Amen Viena ou la chanteuse cap-verdienne Sara Tavares.
Les arrangements de Havana-Paris-Dakar servent un dessein plus que respectable, celui de d'afficher un sourire radieux à ses auditeurs conquis par la découverte d'une Afrique colorée de 'cubanité' et de latin jazz...