jeudi 13 mars 2014

Fred Wesley & The New JB’s le 11/03/2014 Salle Grappelli Nice


Fred Wesley & The New JB’s le 11/03/2014 Salle Grappelli Nice

Le 11 Mars dernier s’est tenu à la salle Grappelli du Cedac de Cimiez un concert exceptionnel placé sous le signe du funk, celui de Fred Wesley & the New JB’s.  

20h30, l’imposant bassiste Dwayne Dolphin entre en scène et le suivent l’excellent Bruce Cox à la batterie, l’efficace Reggie Ward à la guitare, le virtuose Peter Madsen aux claviers et enfin la section cuivre, avec un saxophoniste aux allures du John Coffey de La Ligne Verte (dont le nom m’échappe mais qui n’est ni Ernie Fields Jr, ni Pee Wee Ellis), accompagné du trompettiste Gary Winters, rayonnant et tout sourire, puis de la légende, l’immense Fred Wesley au trombone.

La formation a ouvert les hostilités avec une interprétation à couper le souffle du succès d’Herbie Hancock de 1973 « Chameleon », se sont ensuite enchaînés les titres phares du répertoire des JB’s que Papi Wesley a coécrit avec The Godfather Of Funk James Brown, dont « Damn Right I’m Somebody » de 1974 ou « Pass The Peas » de 1972. En dehors du ton funky que l’artiste a toujours mâtiné d’éléments jazz, ce qui a le plus capté l’attention du public c’est sans aucun doute la complicité et la joie de vivre qui s’affichait sur scène, le chef d’orchestre plaisantait et taquinait ses musiciens qui répondaient par des clins d’œil ou bien des éclats de rire. L’auditoire n’est pas resté longtemps assis et lorsque le mythique « House Party » a résonné dans la petite salle Grappelli ce fut l’embrasement !

Les superlatifs manquent pour décrire l’ambiance et l’énergie qu’ont su créer Fred Wesley et ses New JB’s, ils nous prouvent que la musique est atemporelle !

mercredi 12 mars 2014

Garotas Suecas – Feras Miticas (Vampisoul/Differ-ant)


Garotas Suecas – Feras Miticas (Vampisoul/Differ-ant)

« Feras Míticas » est le second opus de Garotas Suecas, quintet brésilien fondé en 2005 et ancré à Sao Paulo.

Si « Escaldante Banda » fut pensé et construit sur la route au gré de leurs prestations live, ce dernier plus abouti dégage davantage de maturité. Moins festif, « Feras Misticas » est emprunt d’un son rock brésilien mâtiné d’accents psychédéliques 60’s à la Mutantes et d’une soul aux sonorités vintage inspirée du maître disparu, Tim Maia. Quelques éléments electro et hip-hop viennent ponctuer une production cuisinée aux petits oignons par l’anglais Nick Graham-Smith. Nostalgique, intimiste, mélancolique et attachant, « Feras Miticas » participe à cette tendance de la nouvelle scène alternative brésilienne à nous replonger dans les 70’s, le Brésil était alors largement influencé par les courants musicaux de leurs voisins nord-américains.

La banda se compose du chanteur Guilherme Saldanha, du guitariste Tomaz Paoliello, de la  claviériste Irina Bertolucci, du bassiste Fernando Freire et du batteur Antonio Paoliello. Ils sont rejoints pour l’occasion de Paulo Miklos, voix du célèbre groupe rock Titàs.

Un disque à découvrir en premier lieu avec « Bucolismo », une ballade soul langoureuse et aérienne, suivi du magique « Pode Acontecer » et la voix enivrante d’Irina…
"A Nuvem"
 

mardi 11 mars 2014

Lake Street Dive – Bad Self Portraits (Signature Sounds/Differ-ant)


Lake Street Dive – Bad Self Portraits (Signature Sounds/Differ-ant)

Nos 4 américains originaires de Boston et actuellement installés à Brooklyn nous présentent leur  troisième opus intitulé « Bad Self Portraits » où se mêlent entre autres influences, la soul et le rock des années 60 et 70, les sonorités pop des 90’s et un soupçon de country. Ils mettent de côté les accents jazzy présents sur leurs deux premiers efforts, faisant quelques clins d’œil au blues et au gospel.

Lake Street Dive se compose de la chanteuse Rachael Price, du trompettiste/guitariste Mike « McDuck » Olson, de la contrebassiste Bridget Kearney et du batteur Mike Calabrese. Ils se sont rencontrés au Conservatoire de la Nouvelle Angleterre à Boston en 2004.

Leur passion commune pour la soul de la Motown, le R&B de Stax, le rock british des Beatles et le blugrass sudiste teinté de swing, accouche en 2012 à l’occasion de la sortie de leur EP « Fun Machine » d’une sublime reprise jazz unplugged de « I Want You Back » des Jackson 5, interprétée en public dans une rue de Brighton dans le Massachusetts. 1 500 000 vues sur Youtube plus tard, la magie demeure et la reconnaissance est au rendez-vous, grâce notamment à leur participation en 2013 à la BO du film « Inside Llewyn Davis » des frères Coen.

La voix de Rachael Price est puissante et racée, son timbre se rapproche ici d’une Norah Jones et là d’une Amy Winehouse. La jeune chanteuse est capable de briller sur un « Bad Self Portrait » punchy aux saveurs soul/blues vintage et de nous attendrir avec la douceur d’un « Better Than » en forme de ballade country mielleuse.

Avis aux amateurs de chansons pop sauce barbecue !
 "I Want You Back"  
 
"Bad Self Portrait"
 

vendredi 7 mars 2014

DopeGems – Necksnappin (Heavently Sweetness)


DopeGems – Necksnappin (Heavently Sweetness)

DopeGems a eu l’idée de rejouer en live un funk instrumental inspiré des 70’s et de la Blaxplotation que les Djs ou rappeurs old school et gangsta se sont arrachés dans les années 90. Jusqu’à présent cet habile mélange de jazz et de soul se dealait sur vinyles ou cassettes… Désormais ce quintet dirigé par le batteur et arrangeur Slikk Tim propulse cette musique devenue collector sur scène, à grand renfort de vibraphone, guitares et claviers vintage. Semblant avoir été choisi pour la BO d’un film de Tarantino, Necksnappin nous plonge dans une atmosphère sensuelle où le groove sucré et la rondeur des lignes de basse rappellent les courbes généreuses et magnifiques d’une Pam Grier éternelle !
On les écoute ci-dessous dans une interprétation de "4 Minutes Of Truth" (ne figurant pas sur cet album)

Thug Entrancer – Death After Life (Sofware Recordings)



Thug Entrancer – Death After Life (Sofware Recordings)

À classer dans la rubrique Experimental ou Underground de l’étagère IDM (Intelligent Dance Music) de votre discothèque, cet opus semble être brodé d’arpèges analogiques de Korg MS20 et de triturations électroniques bruitistes posés sur des enchaînements progressifs de beats façonnés grâce à la légendaire TR-808, le tout prêtant bien sûr allégeance au footwork, au Juke et autre sous genres acid house d’un Chicago des années 80 en pleine ébullition (écouter les titres « Death After Life V » et « Death After Life VIII »).

C’est avec maestria que Ryan McRyhew aka Thug Entrancer élabore quasiment à la volée cet objet musical difficilement identifiable qui, malgré ses abords rugueux et sombres, possède un énorme potentiel dancefloor, affichant sur certaines plages comme « Death After Life VI » un groove lent mais saisissant et entraînant.


 
 
Thug Entrancer produit donc un disque lourd et racé mais loin d’être indigeste, il retrace l’histoire de la dance music made in Chicago avec un petit supplément d’âme non négligeable !


Gramatik – The Age Of Reason (LowTemp Records)


Gramatik – The Age Of Reason (LowTemp Records)

Ancré à Brooklyn, le Dj/producteur slovène Gramatik nous présente son nouvel opus baptisé « The Age Of Reason ». Succédant à « #digitalfreedom » et ses sonorités électroniques décoiffantes, il semble bien que l’artiste, pourtant adepte d’un hip-hop instrumental cool, gorgé d’accents funk, jazz et soul (« Beatz & Pieces Vol.1 »), ait reçu de plein fouet la vague électrisante du dubstep. Nous ayant surpris avec « Expedition 44 », plutôt orienté house et minimal tech, c’est avec davantage de maturité qu’il revient, parvenant avec ce dernier projet à faire le lien entre ses premières amours, à savoir la black music, le beatmaking et le son live, et la puissance des beats electro, des synthés ravageurs et des lignes de basses décapantes. Le tout est rehaussé d’une énergie blues/rock plus que bienvenue, avec l’omni présence des guitares électriques d’Eric Krasno et d’Eskobars. Le producteur new-yorkais inaugure un nouveau style nommé "Bluestep".

Un véritable obus lancé sur le dancefloor !

Gramatik est un fervent défenseur de la liberté de production et d’accès à la musique, il déclare d’ailleurs « freeing music by making music free ». « The Age Of Reason » est ainsi librement téléchargeable sur les plateformes SoundCloud et Bit Torrent Bundles !

jeudi 6 mars 2014

Anthony Joseph – Time (Heavently Sweetness)


Anthony Joseph – Time (Heavently Sweetness)


 

Anthony Joseph est originaire de Trinidad et vit en Grande-Bretagne depuis la fin des années 80. Poète, nouvelliste et musicien engagé, il fut très tôt touché par l’enseignement de l’église Baptiste, les rythmes caribéens, le jazz et le Surréalisme. Après le succès de son précédent « Rubber Orchestras » paru en 2011, le londonien nous revient avec un cinquième album studio élaboré en collaboration avec l’immense bassiste, chanteuse et productrice Meshell Ndegeocello. « Time » fut enregistré à Paris en à peine cinq jours et transpire d’admiration que l’artiste voue à son père spirituel Gil Scott Heron disparu il y a peu. En effet le slameur y fait la part belle aux mots, à leur force et à leur impact plutôt qu’à leur accord à la mélodie. Meshell distille quant à elle des arrangements classieux teintés d’accents jazzy, de hip-hop, de rock, d’afro beat, de soul et de funk.

Un album Indispensable !