Fruit de la rencontre en 2014 du producteur carioca Maga Bo (inventeur de la tropical bass) et du trio lyonnais Forró de Rebeca (adepte des rythmes du Nordeste brésilien), Sociedade Recreativa remet le couvert, après un premier effort au titre éponyme, largement salué par un public conquis. Paru en 2016, il donnait à la formation l'opportunité de roder sur les routes son concept musical transatlantique engagé, combinant avec une énergie dévastatrice les sonorités acoustiques et folkloriques du maracatu, carimbo, jongo, capoerira et autres samba de coco, aux grosses vibrations dub, bass music et hip-hop venues de la culture sound system. Pas certain que Mr Bolsonaro, nouvellement élu à la tête du Brésil, apprécie le nouveau projet du collectif baptisé Sociativa, opus percutant qui se veut rassembleur et festif, propulsant sur le dancefloor les traditions héritées d'Afrique et les coutumes amérindiennes.
Deux invités de marque s’illustrent au sein de la troupe dissidente, la chanteuse mozambicaine Gata Misteriosa du groupe Gato Pretoet le vétéran Mestre Luiz Paixao, virtuose du rebec (violon médiéval)...
Fin Décembre 2018, le producteur basé à Genève Lagardere nous revenait via son label Vanina Hänin avec le sombre et entêtant "Wild Child", titre à l'univers technoïde deep et electro, habité par l'influence art rock de David Bowie. Remixé par l'emblématique Daniel Zuur d’Amsterdam, sa cadence est plus lente mais ses reliefs plus imposants...
Enregistréen 1976 à Los Angeles avec la célèbre formation californienne Little Feat, Japanese Girl,premier album long format de l'artiste emblématique de la scène pop nippone des 70's, Akiko Yano, est réédité en ce début d'année 2019 par le label parisien WeWantSounds.
La compositrice, pianiste et chanteuse que l'on a souvent comparé à l'anglaise Kate Bush, a choisi pour la face A de son disque, de traverser le Pacifique pour s'adresser aux légendaires Lowell George,ancien membre du fameux Mothers of Invention de Frank Zappa,et Bill Payne,considéré par de nombreux pianistes comme l'un des meilleurs musiciens de piano-rock et de blues américains.Tous deux fondateurs de Little Feat, ils combinent leur background rock, blues, soul et jazz-funk à la sensibilité, aux mélodies et à la langue d'Akiko.
C'est dans son fief, épaulée par l'élite des musiciens tokyoïtes gravitant autour du bassiste Haruomi Hosono, que celle qui a côtoyé les immenses Ryūichi Sakamoto, Pat Metheny, Charlie Haden et Peter Erskine, a gravé la face B de son Japanese Girl. Ensemble, ils associent les influences de la popanglosaxone à l'instrumentarium traditionnel de l'archipel. La flûte traversière shinobue, le koto ou encore le tambour tsuzumi, servent ainsi d'écrin au chant cristallin et envoûtant de la japonaise. Ils habillent les 5 titres de cette seconde session d'harmonies singulières moins familières à nos oreilles d'occidentaux...
Un magnifique et surprenant métissage est-ouest où se rencontrent jazz fusion et artpop, psychédélisme et folklore.
Dusk Totem - Infinity EP (Autoproduction/Budde Music France)
Dusk Totem, c'est la rencontre de Fanny Krief, musicienne folk parisienne et de Julien Mablouké, multi-instrumentiste et vidéaste réunionnais. Après Love, initialement paru en 2016 et réédité par Budde Music France en 2018, le duo nous livrera le 15 Février prochain son nouvel EP autoproduit, baptisé Infinity, un recueil de 5 titres immersifs et solaires interprétés en anglais, mêlant brillamment mélodies pop accrocheuses et productions électroniques soignées. Composé, écrit et affiné en studio avec le concours de différents collaborateurs dont le producteur Tom Fire et les ingénieurs du son Mathieu Denis et Clément Roussel (enregistrement et mixage), Infinity laisse délicieusement s'échapper les sonorités rassurantes de synthés analogiques et de machines vintages, semant derrière lui un flot de vibrations positives et fédératrices. Composé presque exclusivement de morceaux dansants, mis à part la ballade aquatique "Dreaming Sometimes", l'EP ne renie pas les influences d'artistes emblématiques de la scène pop tels qu'Arcade Fire, M83 ou encore Cindy Lauper. En terme de références, le tandemconfie même être tout particulièrement séduit par la zénitude de The Saxophones et les valeurs que portent Christine and the Queens ou Jeanne Added...
Le vétéran oublié de la musique électronique allemande Olaf Schirm alias Symboter, est pour la première fois publié en France sous la forme d'une anthologie baptisée Symboter - Die Transzendenz (1982-2016). Berlinois d'origine, c'est à Munich dans les années 60 qu'il va faire ses armes. Les synthés existant sur le marché de l'époque étant trop coûteux, il décide de les construire lui-même et assemble alors son premier synthétiseur/séquenceur qu'il nomme Symboter 1A. Suivront un Korg MS-20 trafiqué, des Roland Jupiter-4, Moog modulaires, Roland TR-808, vocodeurs et même un Symboter B, venant tous occuper, ou plutôt saturer, l'espace du home studio qu'il s'installe dans sa ville d'adoption en 1975. Influencé par le krautrock, puis par les sonorités ambient et new age de Tangerine Dream, il puisera également son inspiration chez Jean-Michel Jarre ou Vangelis, et bien sûr dans l'univers synthpop de Kraftwerk.
La compilation que lui consacre le label Alter K célèbre ses années les plus créatives, rassemblant des morceaux qu'il a, pour la plupart, produit entre 16 et 24 ans. Elle regroupe des titres emblématiques sélectionnés parmi ses trois pièces majeures, éditées sur cassettes par Syntape au début des 80's: Matrix, Synchotron et Phon-Ethik.
Les aficionados d'ambiances sci-fi, electro-futuristes et expérimentales, trouveront leur bonheur chez Symboter, sexagénaire devenu ingénieur dans la high-tech. Après une longue pause, il s'est remis à composer, utilisant une suite de logiciels derniers cris et une flopée de gadgets interactifs.
Après s'être annoncé il y a quelques mois avec les singles"Siete" et "Arka", le nouvel opus du producteur franco équatorien Nicola Cruz paraissait enfin le 25 Janvier dernier sur ZZK Records, et c'est forcément un événement, car son premier Prender El Alma avait révélé, en 2015, un talent singulier pour marier les folklores sud américains à une electronica profonde et raffinée.
Remarqué à ses débuts par Nicolas Jaar, le percussionniste de formation, basé à Quito, nous revient donc avec Siku, un second recueil habité par 11 compositions sublimes où il s'entoured'une pléiade d'invités (Chato, Castello Branco, Minük, Marcio Pinto...), pour combiner les sonorités organiques andines (notamment celles des flûtes traditionnelles), les harmonies hindoues (apportées par l'usage d'une sitar) et autres nuances acoustiques afro-latines (cumbia, bossa nova, ...), à ses expérimentions électroniques inspirées, nourries d'influences en tout genre, ambient et down tempo, techno et deep house...
Le titre brésilien "Criançada" m'a particulièrement impressionné!
Gershon Jackson presents Reset Preset - Hands Together (House Of Omni Hands Together Extended Club Mix) (Glitterbox Recordings)
Le producteur de Chicago Gershon Jackson, auteur de l'incontournable "Take It Easy" paru en 2016 et de l'hypnotique "Huggin’ & A Luvin’" sorti en 2017, s'est associé à son compatriote Reset Presetpour nous présenter chez Glitterbox Recordings sa nouvelle bombe aux sonorités disco house, "Hands Together", un tube en puissance clairement calibré pour la scène club. Doté de puissants vocaux soulful, d'une ligne de basse funky, virale et fédératrice, et de luxueux arrangements de cordes, le titre livré il y a quelques mois seulement, est déjà un pur classique !