Le tandem Château Marmont
publie chez Sony Music l’excellent Sound Of Shambala. Ce second disque franchement
orienté dancefloor est un pur bijou pop taillé dans la french touch des 90’s,
serti d’éclats deep house et incrusté de paillettes soulfull. Les deux
barbus prêtent une attention toute particulière à l’écriture de leurs mélodies,
mélancoliques mais profondément séduisantes et attirantes d’où jaillit une
sensualité délicate.
En 11 titres sans une seule fausse note, Château Marmont nous fait revivre ce qui s’est fait de mieux ces 15
dernières années sur la scène électronique française, nous rappelant à quel point la pop a
transformé ses reliefs, brisant des tabous et proposant de nouvelles perspectives.
La house sucrée et estivale de Sound Of Shambala s’immisce insidieusement
dans nos esprits, apaisés par l’arrivée du printemps, dès son ouverture avec Nothing To Hold Back interprétée par la
délicieuse Steffaloo.
Bent Van Loo nous accompagne ensuite, à
la manière d’un Chet Faker, dans un Don’t Cry déchirant et vibrant, tandis
que la voix vocodée du titre City Of Giants
nous rappelle celle des Daft Punk
dans Game Of Love, une influence des
maîtres casqués de la french touch que l’on retrouve plus loin avec l'énergique Everybody is somebody.
Le R&B futuriste de A.T.T.Y.S.
(avec les Twinsmatic en guests) rejoint
les prouesses instrumentales d’un Flume
jusqu’à ce qu’In Love viennent annoncer
un changement de tempo. En effet Music Is
My Land, avec ses accents jazzy et son
breakbeat entêtant, nous invite à quitter
calmement le coin lounge pour rejoindre le dancefloor, le chanteur Rouge Mary (qui s’est notamment illustré aux côtés de Bob Sinclar et Hercules
& Love Affair) nous y accompagne avec sa voix gorgée de soul et de
gospel.
Puis vient enfin le clou de l’album, même si tous les invités y ont
une présence forte et remarquable, celle d’Alex
Gopher revêt une dimension bien particulier. Quasiment disparu des écrans
radars ce véritable héros de l’electro française réapparaît dans l’enivrant Paris La Nuit et ses nappes de synthés technoïdes étourdissantes,
nous transportant vers cet ailleurs hindo-bouddhiste nommé Shambala ou « lieu du bonheur paisible ».
En parlant de leur disque, Château Marmont a déclaré:
« L'idée de
départ de ce disque était de faire une musique moderne et actuelle avec des
outils vintage. Recréer avec des instruments électroniques des années 70 ou 80,
ce type de musique qui habituellement se fait sur un ordinateur dans un home
studio. La moitié de ce disque repose sur des collaborations avec des
producteurs, arrangeurs, musiciens, chanteur/chanteuses. C'est quelque chose
qu'on voulait faire depuis longtemps, explorer de nouveaux horizons et surtout
partager l'univers musical des autres. De manière générale, On voulait faire
les choses de manière plus fraîche et moins cérébrale que l'album précédent. »