Africa Fête Marseille – 11ème Edition – 11 au 13
Juin 2015
La cité phocéenne
accueille les 11, 12 et 13 Juin prochain la
11ème édition duFestival
Africa Fête. Créé à Paris en 1978, le festival s’est exporté aux US, puis s’est
naturellement ancré en Afrique pour devenir une rencontre culturelle itinérante
incontournable. L’évènement sera marqué par une série de concerts donnés à l’Espace Julien et une projection-conférence
autour du documentaire « Quitte le
pouvoir : la révolte Y en a marre », traitant du soulèvement populaire
de juin 2011 contre le président sénégalais A. Wadé. Un Village Africain campera sur le Cours Julien avec son lot de spectacles et d’animations traditionnelles
faisant de cet éco-festival un lieu
de convivialité, de découverte et de partage. Entre le projet acoustique Nzimbu du congolais Ray Lema et celui du groupe panafricain
FAFI Band, nous pourrons entre
autres écouter le folk chaloupé d’Imany,
la fusion afro brésilienne de Rio
Mandingue ou encore l’afro jazz bantou de Nkul Obeng.
Elida Almeida - Ora Doci Ora Margos (Lusafrica/Sony Music)
La toute jeune Elida
Almeida, auteur compositrice et interprète, nous présente via le label Lusafrica son premier opus baptisé Ora Doci Ora Margos (Moments Doux Moments Amers). Une enfance
difficile et douloureuse l’a naturellement poussée vers le chant, un exutoire
aux embuches semées sur le chemin de la vie. Originaire de l’île deSantiago
au Cap Vert, c’est à l’église que la jeune femme peaufine son timbre de voix
légèrement grave, doux et cristallin. Elle y développe une passion qui la
mènera à exprimer ses peines et ses espoirs au travers de sonorités aux accents blues, folk et pop mais profondément ancrées
dans les rythmes traditionnels de
son île natale. Ainsi nous y écoutons des airs de batuque qu’elle a hérité d’une de ses idoles Katchas (dans Lebam Ku Bo, premier single),
de coladeira (dans Nhu Santiago) genre que sa compatriote Sara Tavares a elle aussiremis au goût du jour, de morna sur une chanson de Jorge Tavares Silva (Mar Sagrado) – style largement
popularisé par la diva aux pieds nus Cesaria
Evora – et de funana (Txibu Branku) très apprécié des danseurs
pour son tempo rapide et ses mélodies festives.
Elida Almeida a
écrit et composé 10 des 13 thèmes d’un album arrangé par le guitariste Hernani Almeida (sans lien de parenté
avec Elida, Hernani est originaire de Sao Vincente. Il est considéré comme l’un
des musiciens créoles les plus talentueux de sa génération) et produit par Djo Da Silva (ancien manager de Césaria Evora). Le disque, enregistré à
Praia de Santiago puis finalisé à Paris, traite de sujets graves (une enfance
sans père, un quotidien sans argent…) que la jeune maman abreuve d’espoir
et de joie. C’est dans la capitale française que son directeur artistique a associé
son chant blues suave et naturel au
jeu coloré et sophistiqué de musiciens africains, caribéens et américains… Le Cap Vert nous livre une fois de plus un talent prometteur à l'instar du jeune Dino Di Santiago qui nous offrait il y a peu son sublime Eva.
Aeroplane - Let's Get Slow (feat. Benjamin Diamond) EP (Eskimo Recordings)
L’année passée, le producteur italo-belge Vito De Luca aka Aeroplane distingué pour ses mix nu-disco et balearic beat,
s’est fait remarquer en produisant sur son label Aeropop une série de remixes aux couleurs deep house et boogie/funk
de tubes planétaires, comme le Suit And
Tie de Justin Timberlake, le Boom Clap de Charli XCX, le Wine Glass
Woman de Mayer Hawthorne ou
encore le fameux Tous Les Mêmes de Stromae…
En tournée européenne cet été, il publie à l’approche des
beaux jours via Eskimo Recordings Let's
Get Slow (feat. Benjamin Diamond) EP, un titre très french touch interprété par le français Benjamin Diamond (notamment connu pour les titres Music Sound Better With You coécrit avec
Thomas Bangalter du temps de Stardust en 1998 et In Your Arms (We Gonna Make It) en 2000).
Aeroplane y distille une electropop dansante, radieuse et catchy
à l’efficacité immédiate. Le chanteur réapparu furtivement en 2013 avec son EP Love Overdose produit par Paul Kendall n’a rien perdu de sa
sensualité, sa voix singulière dans le
paysage électro demeure toujours aussi douce, profonde et ce sans vocoder ni
autres autotune…
L’EP est composé de la version originale et instrumentale de
Let’s Get Slow ainsi que d’un remix
du jeune producteur français Jean
Tonique et d’un mix alternatif…
Un titre qui passera très bien en before, au bord de la
plage un verre de rosé à la main…
Composé d'une vingtaine de jeunes musiciens le Surnatural Orchestra est un peu notre Dirty Dozen Brass Band hexagonal, un big band fougueux et créatif au son puissant et contemporain. Accordant un large espace à l'improvisation collective dirigée par signe (technique du Soundpainting venue des U.S.), l'orchestre n'en finit pas d'étaler ses sonorités cuivrées obsédantes autour d'un répertoire écrit en commun, puisant ses influences dans un tas de styles allant du klezmer au tango en passant par le funk, la musique de film, l'éthiojazz mais aussi les musiques populaires anciennes et modernes, d'ici et d'ailleurs.
The Lost Tapes EP se compose de deux titres, Happy Doggy qui déploie pendant presque 6 minutes les accents enjoués d'une northern soul éthiopique et Petit Duc, évoquant dès son ouverture l'univers des B.O. de Lalo Schifrin du temps des 60's (époque de la série Mission Impossible)... Bref un jazz expressif, débridé, vivace et visuel.
Considéré comme l’un des instigateurs du mouvement dubstep au début des années 2000, le
Dj/producteur anglais Paul Rose alias Scuba nous présente sur son propre
label Hotflush (Benga…) l’obus
sonique Claustrophobia. Dès la
première piste intitulée Levitation,
l’artiste rompt avec les codes de ses précédentes productions pour nous plonger
dans un univers technoïde hallucinatoire,
une IDM bourdonnante et psychédélique presque trip-hop, faite de vibrations infra basses et d’une BD organique. Installé
à Berlin, la techno-transallemande des 90’s semble avoir déteint
sur lui, Why You Feel So Low en est
un exemple frappant ! Mais Scuba
a toujours fait des va et viens entre les styles et Claustrophobia semble être un aboutissement de ses explorations
électroniques, une nouvelle étape vers
une musique introspective aux ambiances
sombres, froides et denses mais tout même variées. Television a des reflets big
beat avec ses motifs répétitifs de synthés saturés et son beat bien lourd, alors
que Drift ou All I Think About Is Death déploient des textures vaporeuses et
oniriques plutôt ambient. L’artiste
ne délaisse pas les danseurs, PCP et Black On Black les invitent à se mouvoir
frénétiquement sur leur humeur electro-indus.
Puis il y a l’étrange Family
Entertainment, avec ses pleurs d’enfants qui résonnent dans un espace difficilement reconnaissable, finissant par s’effriter dans un brouhaha
glitch… Avis aux amateurs d’une techno ‘scaphandriesque’ oppressante voire
étouffante !
La formation indie
rock basée à Sidney TheGriswolds publie son premier opus
intitulé Be Impressive. Les 4
australiens produits par Tony Hoffer
(M83, Phoenix, Supergrass, Air…) et largement influencés par Vampire Weekend, MGMT et les Beach Boys
nous livrent un disque aux sonorités pop
colorées, explosives, joyeuses et
ensoleillées. Remarqués en 2012 avec leur EP Heart Of The Lion paru chez Wind
Up Records, le groupe mené par Christopher
Whitehall et Danny Duque Perez a
tourné à travers tout le pays avant de se mettre à bucher sur leur projet de LP.
Les lyrics abordent les thèmes de la perte, de l’addiction, de l’insécurité et
de la complexité des relations avec une certaine vulnérabilité masquée par des rythmiques énergiques, des mélodies accrocheuses
et un déferlement de beats électroniques détonnants.
Damian
Lazarus & The Ancient Moons - Message From The Other Side (Crosstown
Rebels/!K7)
Le DJ/producteur anglais Damian Lazarus a débuté sa carrière musicale comme journaliste pour
le magazine de mode Dazed & Confused.
Il devient ensuite la tête chercheuse de nouveaux talents pour la maison de
disque City Rockers, qui plus tard
sera racheté par l’empire Ministry Of
Sound. Voulant gagner son indépendance et se consacrer à sa propre musique,il fonde en 2003 le label Crosstown Rebels (chez qui ont signé
des références comme Jamie Jones, Seth Troxler ou Maceo Plex…).
Devenu un pilier visionnaire
de la scène house londonienne avec une volonté affirmée de proposer des
productions électroniques underground de qualité, il mixe dans les plus
prestigieux clubs du monde et apparait aux manettes de célèbres compilations dont
Rebel Futurism en 2004 et 2005 ou Fabric 54 en 2010.
C’est l’immense label allemand Get Physical créé par M.A.N.D.Y., DJ T et Booka Shade qui lance ses
premiers projets perso dont Smoke The
Monster Out en 2009, son premier long format. Sa palette musicale se base
sur un tas d’influences, aussi bien à chercher du côté de Bjork et Photek que
de Neil Diamond ou Jeff Buckley, elle s’enrichie constamment de folklores et de
rythmes empruntés aux musiques du monde.
Enregistré entre LA, Londres et Mexico avec le concours de The Ancient Moons (projet composé du
producteur James Ford des Simian
Mobile Disco et d’invités prestigieux parmi lesquels on compte le
percussionniste égyptien Hossam Ramzi,
le pianiste jazz américain ELEW aka Eric Lewis, le contrebassiste Andy Waterworth, le joueur de sitar Sidartha Siliceo et le guitariste
mozambicain Neco Novellas), son
second album Message From The Other Sideallie subtilement la house musicaux sonorités ethniques voire mystiques
issues d’Afrique, d’Extrême Orient et du Moyen Orient. Comme l’a fait Nitin Sawhney dans son Beyond Skin par
exemple, Damian élève une musique
faite pour enflammer le dancefloor vers un ailleurs spirituel envoutant, que
l’on parvient à toucher du bout des doigts grâce à des titres comme Lovers Eyes(Mohe Pi Ki Najariya) mêlant beats deep-house et chants hypnotiques
soufis du Pakistan (Fareed Ayaz,
Abu Muhammad et Hamza Akram). L’artiste nous plonge dans un état de transe
délectable, s’approchant parfois des productions électro/yoruba de l’excellent Osunlade. Message From The Other Side et Sacred
Dance Of The Demon (aux accents guinéens) sont faits de ce bois, sublimant
une Afrique aux mille facettes.
Vermillon est le
premier single de cet album plus que recommandable. Déjà remixé par Agoria, Deniz Kurtel et Jamie Jones,
il est programmé dans les sets de pointures telles que Sam Divine (Defected Records) ou Pete Tong (BBC Radio 1)… Véritable pépite deep house au groove tribal,
à la mélodie accrocheuse et aux ritournelles obsessionnelles, il est
porté par la voix soul de
l’incroyable guitariste, chanteur et compositeur natif de LA Moses Sumney (présent aussi sur
l’épique Tangled Wed) , quiinonde de sensualité un track étincelant,
annonçant une saison estivale prometteuse pour Lazarus. Les percussions ne
nous laissent pas d’autre choix que de se laisser emporter par leur rythme premier, nous connectant à
l’essence même de la danse, ce reflexe où le corps exprime vivement nos
émotions, cherchant à communiquer, à fusionner...
Autre temps fort, le très soulful We Will Return,
reprenant la recette deep éprouvée dans Vermillon
avec Ali Love en guest.
Message From The
Other Side fait parti de ses disques révélations, vibrants et excitants,
qui se prêtent à toutes les écoutes…