Luca Aquino
– OverDOORS (Bonsaï Music/Tuk Music)
Le jeune trompettiste jazz Luca Aquino, disciple de Paolo
Fresu, Enrico Rava et récemment de Manu Katché, nous présente son nouveau disque nommé OverDOORS. L’italien y rend hommage
aux Doors à travers 10 interprétations (+ 1 composition) personnelles et libres où jazz, pop, métal et rock se télescopent
dans une fusion psychédélique totale et débridée. Entouré de son bassiste Dario Miranda, son guitariste Antonio
Jasevoli et son batteur Lele Tomasi,
puis accompagné sur 3 titres par les voix de Rodolphe Burger, Carolina Bubbico et Petra Magoni (moitié du projet jazz/pop
Musica Nuda avec Ferruccio Spinetti), Luca
y évoque comment sa passion pour la musique de Jim Morrison l’a menée à celle de Miles Davis et Chet Baker, le poussant
naturellement à s’intéresser plus tard aux possibilités de la musique électronique. Sa trompette
électrifiée survole, presque nonchalante, les ambiances sombres, saturées, lourdes ou vaporeuses et les sonorités douces, brutales ou tranchantes mais
toujours hypnotiques d’OverDoors.
Pas d’excès de zèle ni de démonstration virtuose, Luca privilégie l’énergie, la
complicité et la force d’improvisation de ses acolytes, ils s’égarent ensemble dans
une vision ‘free’ de l’univers des Doors."MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
mardi 31 mars 2015
lundi 30 mars 2015
Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba – Ba Power (Giltterbeat Records/Differ-Ant)
Bassekou
Kouyaté & Ngoni Ba – Ba Power (Giltterbeat Records/Differ-Ant)
Considéré comme l’un des plus grands spécialistes du ngoni (luth séculaire d’Afrique de l’ouest),
le malien Bassekou Kouyaté publie
son nouveau Ba Power chez Glitterbeat Records. Ayant notamment collaboré
avec le joueur de Kora Toumani Diabaté, le génial Damon Albarn ou encore le bluesman
américain Tal Mahal (présent sur son précédent Jamo Ko), cet artiste visionnaire a su, sans le renier, s’affranchir du jeu traditionnel du ngoni
en l’électrifiant et en le branchant à différents effets de distorsion ou de
wah wah. Son groupe Ngoni Ba,
composé de sa femme Amy Sacko au
chant, de ses fils, neveux et frères, est renforcé entre autres par la présence
du guitariste Samba Touré et du chanteur
Adama Yalomba, ainsi que des
chantres de la world fusion, Jon Hassell à la trompette et Dave Smith à la batterie. Bassekou Kouyaté nous livre son album « le
plus puissant et le plus dense » où y sont véhiculées des valeurs universelles.
L’énergie afro-rock que dégagent les riffs acérés et les ambiances psychédéliques de Ba Power, rendent hommage aux cultures Mandingues, Songhai et Touaregs qui
vivent en harmonie depuis des temps immémoriaux, malgré les crises à répétition
qui ravagent cette région depuis quelques années.
vendredi 27 mars 2015
Samba Touré - Gandadiko (Glitterbeat)
Samba Touré - Gandadiko (Glitterbeat)
Depuis ses débuts jusqu’à son fameux Albala paru en 2013 et qui recevait d’ailleurs les éloges d’une
critique touchée par son engagement et séduite par sa qualité, le discret bluesman songhaï Samba Touré,
disciple du grand Ali FarkaTouré (nous parlions ici de son fils Vieux Farka Touré), a
toujours eu à cœur d’alerter ses concitoyens sur les problèmes qui accablent
leur société gangrenée. Deux ans après la crise malienne, le pays demeure
toujours instable et ce 7° opus intitulé Gandadiko
indique, en affichant des rythmes, des couleurs et des humeurs moins sombres et
plus positives, comment se relever sur les cendres encore fumantes d’une terre
qui connut l’horreur. Un contraste que l’on apprécie en écoutant sa voix douce et apaisante, chanter sur
les accents blues/rock corrosifs de sa
guitare. Le guitariste devenu sage n’est plus en colère mais devient
pédagogue, entouré de jeunes musiciens locaux, il compose une suite de ballades folk ancrées dans le folklore malien mais
profondément chargée de modernité où se
devinent les influences de John Lee Hooker, Bo Diddley, Serge Gainsbourg ou Tom
Petty.
jeudi 26 mars 2015
Zomba Prison Project – I Have No Everything Here (Six Degrees/Universal)
Zomba
Prison Project – I Have No Everything Here (Six Degrees/Universal)
Projet singulier que celui d’aller enregistrer un album avec une soixantaine de détenus dans la seule
prison de haute sécurité du Malawi, république voisine du Mozambique située en Afrique
Australe. En effet Ian Brennan, producteur du groupe Tinariwen, a
offert à la population carcérale de Zomba
un formidable moyen d’expression, permettant en l’espace des 10 jours d’un mois
d’aout 2013, de retisser un lien social perdu entre hommes et femmes de la prison. Une certaine complicité est née, leur
permettant ainsi de s’accorder sur des mélodies et des textes personnels et poignants.
Agés entre 20 ans et 60 ans, pour la plupart condamnés à vie pour meurtre, vol,
sorcellerie ou homosexualité, tous témoignent
a capella ou accompagnés d’une guitare, d’une basse et d’une batterie
rudimentaire de leur quotidien, évoquant leurs colères, leurs solitudes, leurs
espoirs et leurs regrets. I Have No
Everything Here rassemble 20 titres touchants et dépouillés, où les
sonorités gospel, folks et blues flirtent avec les
folklores locaux comme le kwela. Le Zomba
Prison Project a déjà permis d’obtenir la libération de certains
prisonniers condamnés arbitrairement ou même pas encore jugés, les bénéfices
sont investis dans la défense de ces artistes d’un jour.
mercredi 25 mars 2015
Les Frères Smith – Free To Go (CC/CC)
Les Frères
Smith – Free To Go (CC/CC)
Pilier de la scène afrofunk
hexagonale, le collectif parisien les
Frères Smith, qui œuvre partout en Europe depuis presque 15 ans, publie son
second opus autoproduit intitulé Free To
Go, il succède à Contreband
Mentality, plébiscité par radio Nova, Fip et Mondomix.
Inspirés par Fela
Kuti, père de l’afrobeat, Mulatu Astatké vénérable de l’éthio-jazz et James Brown roi du funk,
les 12 musiciens ont insufflé dans ce disque, enregistré façon 70’s, « dans la grande tradition des albums
au son chaud et massif de l’ère analogique »,
un vent de liberté et de vitalité bien éloigné des standards du mainstream.
On y retrouve bien sûr une
impressionnante section cuivre sur-vitaminée (menée par Fab, Nico Sake, Roulio Smith et Loïc Debaert), posant les bases d’un éthio/afro-groove racé.
Les accents
psychédéliques des claviers (de Manu Mani Smith) et les syncopes funky des
guitares (d’Elvis Martinez et de Fabien Smith) faisant écho à la moiteur
des soirées données au Shrine - temple dédié à la musique de Fela à Lagos -
sont rejoints par une section rythmique des plus efficaces animée par le
batteur Habibi Smith, les
percussionnistes Alfwedo et Damien Smith et le bassiste Gwego Riz Smith.
Au chant, nous retrouvons le camerounais Prosper Smith (se confond avec Fela
dans Free To Go) et l’envoutante Swala Emati Smith (remarquable dans Liar) invitant à leurs côtés l’immense
diva malienne Mamani Keita sur Lamale, le guinéen chantre de la culture
mandingue Djeli Moussa Conde dans Djilan et Milo, chanteur reggae/soul natif de la Barbade dans Trouble.
A l’instar des français d’Akalé Wubé avec leurs sonorités
éthio-jazz et des canadiens du Souljazz Orchestra avec leur afro-jazz militant, les Frères Smith nous servent un Free To Go festif, généreux et
fédérateur, gorgé de ces influences qui mettent un peu de soleil dans nos
quotidiens d’urbains sédentaires tourmentés. Un peps salvateur distribué par une
fratrie de coeur !
mardi 24 mars 2015
Rocky Dawuni – Branches Of The Same Tree (Cumbancha)
Rocky
Dawuni – Branches Of The Same Tree (Cumbancha)
Considéré comme une véritable star dans son pays natal le
Ghana, le chanteur rasta Rocky Dawuni, installé à Los Angeles, publie chez Cumbancha son sixième opus intitulé Branches Of The Same Tree. Bardé d’accents caribéens et pop,
influencé par l’afrobeat de Fela Kuti, le soft reggae
de Bob Marley et l’activisme de Michael Franti, ce disque rassemble
des références encore bien plus larges, rapprochant ainsi les rythmes de la samba au funk de la Nouvelle Orléans. Et c’est bien dans une optique de fusion
et de générosité, de métissage et de partage que le porte-parole de l’UNICEF ou
de la Fondation Carter agit depuis ses débuts. Conviant à ses côtés de nombreux
invités prestigieux comme on le constate sur le premier single African Thriller, avec le trompettiste d’Ebo
Taylor Osei Tutu, le batteur de Fela
CC Frank ou le claviériste d’Outkast
Dean Gant, Rocky propose une musique ouverte et universelle où les tonalités afro roots et jamaïcaines
côtoient l’efficacité des productions de variété
internationale.
A noter le groove
étourdissant de la reprise, sur une
rythmique afrobeat, de l’hymne emblématique de Peter Tosh et Bob Marley Get Up, Stand Up… Ainsi que la ballade Island Girl, aussi charmante que dépouillée,
avec Tom Freund à l’ukulélé (partenaire
de longue date de Ben Harper).
lundi 23 mars 2015
Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)
Fatoumata
Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)
S’il fallait illustrer combien l’Afrique et l’Amérique
latine sont intimement liées, ce concert capté le 4 aout 2014 au festival Jazz In Marciac et intitulé At Home y répondrait à merveille !
En effet la rencontre transatlantique du prodigieux pianiste originaire de la
Havane, Roberto Fonseca et de la
diva malienne Fatoumata Diawara sonne
comme la fusion parfaite, tant au
niveau des rythmes que des mélodies, entre
le jazz aux accents afro-caribéens et la tradition mandingue aux couleurs pop.
L’énergie que dégage leur union artistique est brulante et leur groove enivrant,
à l’image du titre afro pop Sowa, composé par Fatou et ouvrant l’album.
Roberto,
dans Connection nous invite ensuite
au gré des percussions ensorceleuses et de ses accords de piano jubilatoires à
partager son africanité qu’il mâtine allègrement dans Yemaya d’une fougue jazz
funk des plus entraînantes.
Real
Family est une ballade acoustique troublante et engagée que Fatoumata chante en français et en
bambara, elle y traite de la condition des jeunes femmes dans son pays.
Avec Clandestin, même si le propos demeure
grave, le tempo s’accélère à nouveau et la chaleur se fait ressentir jusqu’à Neboufo et ses arrangements aériens
évoquant des paysages magiques.
Entourés de Ramsés Rodriguez à la batterie, Joel Hierrezuelo aux percussions, Yandy Martinez à la basse, Sekou
Bah à la guitare électrique et Drissa
Sibide au kamélé n’goni (cousin de la kora), Fatoumata et Roberto ont
développé une connivence évidente et naturelle, une complicité musicale et
scénique radieuse à l’image de leur jeunesse et de leur beauté
respective !
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