Depuis maintenant
quelques années on croise Spleen au détour d’un plateau TV, sur les planches d’un
théâtre ou en concert, puis dernièrement dans les bacs avec son dernier opus
« Comme un enfant » dont sont issus les singles « Tu
l’aimeras » et « Love Dilemme. Personnage sincère, accessible et
sensible, Spleen se livre et nous explique très simplement la genèse de son
dernier album ainsi que son parcours artistique, il nous fait alors entrevoir quelques
bribes de la personnalité de ce futur grand monsieur de la chanson française…
Pour quelles raisons
as-tu choisi ce nom d’artiste « Spleen » ?
Spleen : Mélancolie sans
cause apparente.
Spleen est un mot qui a une connotation émotionnelle assez
forte et qui caractérise bien ma personnalité ainsi que ma démarche
artistique…En plus c’est un mot très mélodieux, très planant, il marque les
esprits et c’est justement ce que je veux : rester gravé dans les têtes et
donner des émotions.
Que s’est-il passé
depuis le premier album sorti en 2005 « She was a girl » ?
Plusieurs projets dans la musique, le théâtre, l’écriture et
aussi des rencontres…J’ai participé aux albums de Cocorosie, j’ai aussi joué
dans deux pièces de théâtre, dans un téléfilm puis j’ai rencontré des musiciens
exceptionnels comme Sébastien Martel ou Pauline Croze, Laurent Garnier et bien
d’autres, qui m’ont fait comprendre qu’il fallait que je m’investisse davantage
dans la composition et les arrangements de mes morceaux. De là, j’ai rencontré
deux pointures de la production Marc Lumbroso et Marlon B.
Quel est le point de
départ de « Comme un enfant », quel est le détonateur qui t’a poussé
à écrire de cette manière et à traiter de ces thèmes ?
C’est mon enfance ! Je ne savais jamais quoi répondre à
cette question, puis en y pensant sérieusement la réponse est apparue
clairement, mon instinct musical vient de ces années et ma manière
d’appréhender la musique aujourd’hui est toujours aussi instinctive, ça ce fait
toujours avec les moyens du bord…
Quel cap as-tu
franchi avec ce deuxième album ?
Je ne crois pas encore avoir l’âge de raison, mais j’ai
acquis une certaine maturité : le fait d’accepter de me faire aider par
exemple, d’être entouré par des professionnels et des personnes intègres qui me
guident afin de me faire toucher un public plus large sans pour autant me
fourvoyer dans de mauvais projets.
Tes textes
racontent-ils des histoires et décrivent-ils des sentiments vécus par Pascal
Oyong-Oly (ton vrai nom) ou bien sont-ils écrits pour un rôle, celui de
Spleen ?
La réalité couchée sur du papier n’est pas suffisante à mon
goût, il faut la sublimer comme au cinéma. Je cite souvent en exemple cette
anecdote : avant il y avait au sein des orchestres classiques et des fanfares
militaires un musicien pour la caisse claire, un autre pour la grosse caisse et
encore un pour les cymbales…etc. puis l'apparition de la batterie (en tant que
regroupement de ces divers instruments), directement liée à la naissance du
jazz, a changé la donne et a élevé cet instrument au statut de soliste. Pour en
revenir à mes textes, ça part d’une histoire racontée ou vécue puis je la
transcende afin de décrire une réalité plus belle, plus pure, plus intense,
plus profonde…
Tu as parlé du jazz,
quelles sont tes influences ?
Le jazz, la soul…j’admire les musiciens comme le
saxophoniste Steve Coleman et notamment ses projets hip-hop avec les Metrics,
ou encore Ornette Coleman et son Free Jazz…je me sens d’ailleurs très proche de
la trompette car elle permet de traduire toute une gamme d’émotions que
j’essaie moi d’obtenir grâce à un travail sur les différentes textures de ma
voix.
On remarque tes
influences hip-hop notamment sur ton premier album, quels sont donc les
artistes qui t’inspirent ?
Cela dépend de mes travaux en cours, de mes rencontres, de
mes découvertes…Pour « She was a girl », mes références étaient le
hip-hop des Roots, et la new-soul de D’Angelo. Sur le second album « Comme
un enfant », ce sont les artistes de la grande variété française comme
Jacques Brel ou ceux, plus jeune, comme Mathieu Boogaerts (pas assez connu à
mon goût) qui m’ont intéressé…Puis il y a « Off The Wall » de Mickael
Jackson sorti en 1979, album fondateur pour moi, où l’on sent toute l’énergie
des musiciens mise au service d’une voix. La production est parfaite, le son
est chaud…
Tes derniers CDs
achetés ?
L’album « Third » de Portishead, leur meilleur à
mon goût, et « The Movie » de Clare & The Reason qui est une
jeune artiste pop à la voix jazzy reprenant les ambiances de film des années
30.
Tes derniers concerts
en tant que spectateur ?
NTM évidemment ! et Hugh Coltman, un artiste faisant
parti de mon collectif « The Black & White Skins ».
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