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vendredi 30 août 2013

Intervie Stéphane Pompougnac pour la sortie de "Hôtel Costes XI"


Interview Stéphane Pompougnac :

Stéphane Pompougnac nous revient avec le XIème volet de sa série "Hôtel Costes". Toujours aussi classieuse et éclectique, sa touche ne cesse de séduire un auditoire fidèle et exigent. Il nous livre quelques détails sur sa vie et son activité au sein du label Pschent.

 

1) Emploi du temps d'une journée type de Stéphane Pompougnac (du lever au coucher)


Je commence toujours ma journée par un jus d’orange pressé vers 7h30, avant d’emmener mes enfants à l’école. Plutôt 14h les lendemains de live…
J’allume la musique dans le salon avant de prendre ma douche.
Je check mes mails et mon agenda.
Déjeuner entre amis.
Je passe généralement l’après-midi en studio à écouter les derniers morceaux reçus ou à composer.
Je récupère les enfants à l’école.
Je dîne en famille avec ma femme.

Tout cela est bien sûr très différent quand je suis en tournée…


2) Dans cette suractivité et parmi ces déplacements continuels, as-tu encore le temps pour une véritable écoute de la musique (la tienne et celle des autres) ?


Bien sûr, c’est même une priorité ! Tous les gadgets modernes me facilitent d’ailleurs la tâche.


3) Et d'ailleurs quelles musiques écoutes-tu ? quel genre pour quel moment ?


Je suis très éclectique. Mes coups de cœurs en ce moment sont Bjork, Shazz, et Variety Lab. Je passe la journée avec de la musique dans les oreilles, il m’est difficile de définir à quel moment j’écoute tel ou tel type de musique…


4) Quels sont tes critères de séléction lorsque tu prépares une tracklist pour une compilation Costes ? Es-tu entièrement libre dans tes choix ?


Je fonctionne vraiment au coups de cœur, tout en cherchant à rester fidèle à l’esprit  des établissements Costes. Aucune contrainte particulière cependant. On reçoit une cinquantaine de CD par mois, ce qui me laisse pas d’heures d ‘écoute à effectuer…



5) Tries-tu toi même les sons qui te parviennent ou as-tu un "assistant" qui pré-sélectionne et dégrossit le tout ?

Je travaille en étroite collaboration avec le directeur artistique de Pschent, Charles Shillings, et de mon complice Marc Ritchie.




6) L'art du mélange (mix des morceaux) est-il primordial pour toi, car dans tes compiles tu sembles vouloir t'effacer en juxtaposant les plages sans user d'effets, de nappes sonores et autres artifices...Et lors de tes sets en club comment envisages-tu l'art du mix ?


Seule la onzième compilation est ainsi, les autres étaient mixées. Pour ce qui est des sets en club, le principal pour moi est de prendre mon pied et de voir que les autres le prennent aussi en écoutant ma musique.


7) Si tu devais choisir un morceau de ton dernier opus, XI° de la série, lequel serait-il ? Pourquoi ?


Très certainement Shazz, avec leur album « Mirage ». Cet artiste sait me faire voyager et possède une identité musicale originale que j’adore.


8) Dans ton activité de DJ, quel moment d'une soirée préfères-tu pour jouer ? pourquoi ?


Chaque moment  d’une soirée à son importance. Le début est primordial puisqu’il faut pouvoir mettre les gens dans l’ambiance, chauffer la piste. Une fois que la machine est lancée, on ne fait plus vraiment attention est tout se déroule naturellement. Mais le monent le plus agréable est certainement quand la fête bas son plein en plein milieu de la nuit !

9) Le plus beau souvenir d'une performance, où, quand et pourquoi ?


Les soirées privées en générales sont toujours magiques car elles représentent l’aboutissement d’un rêve de gamin. Etre entouré de stars et de personnes que l’on admire et qui, l’espace d’une nuit, vous écoutent faire ce que vous faites le mieux…

10) Le pire souvenir de soirée ? (un bide ou autre)


Je me suis une fois retrouvé dans une soirée très étrange à Moscou, ou je me suis finalement demandé si je n’étais pas « hottage » de la soirée... Ça s’est finalement bien terminé.

11) Tu mixes avec quel matos ? (en général)


Pioneer CDJ 1000 en général.

12) Comment se passe la promo d'une compile Costes ?


C’est un rythme soutenu, mais c’est toujours agréable d’être mis en avant et de parler de ce que l’on aime.


13) Retour sur ta carrière, as-tu des regrets ou des remords ?

Aucun ! Comment avoir des regrets lorsque l’on mène la vie dont on a toujours rêvé… ? J’ai un travail que j’aime, le succès, et une famille formidable… !





14) Projection vers l'avenir, tes futurs projets (dans la musique ou autre) ?

Je termine ma tournée internationale qui se prolonge à priori jusque Janvier, mais je travaille aussi sur d’autres projets dont il est encore un peu trop tôt pour en parler pour l’instant….

Interview Spleen pour la sortie de "Comme Un enfant"


Depuis maintenant quelques années on croise Spleen au détour d’un plateau TV, sur les planches d’un théâtre ou en concert, puis dernièrement dans les bacs avec son dernier opus « Comme un enfant » dont sont issus les singles « Tu l’aimeras » et « Love Dilemme. Personnage sincère, accessible et sensible, Spleen se livre et nous explique très simplement la genèse de son dernier album ainsi que son parcours artistique, il nous fait alors entrevoir quelques bribes de la personnalité de ce futur grand monsieur de la chanson française…

 
 
Pour quelles raisons as-tu choisi ce nom d’artiste « Spleen » ?

Spleen : Mélancolie sans cause apparente.

Spleen est un mot qui a une connotation émotionnelle assez forte et qui caractérise bien ma personnalité ainsi que ma démarche artistique…En plus c’est un mot très mélodieux, très planant, il marque les esprits et c’est justement ce que je veux : rester gravé dans les têtes et donner des émotions.

Que s’est-il passé depuis le premier album sorti en 2005 « She was a girl » ?

Plusieurs projets dans la musique, le théâtre, l’écriture et aussi des rencontres…J’ai participé aux albums de Cocorosie, j’ai aussi joué dans deux pièces de théâtre, dans un téléfilm puis j’ai rencontré des musiciens exceptionnels comme Sébastien Martel ou Pauline Croze, Laurent Garnier et bien d’autres, qui m’ont fait comprendre qu’il fallait que je m’investisse davantage dans la composition et les arrangements de mes morceaux. De là, j’ai rencontré deux pointures de la production Marc Lumbroso et Marlon B.

Quel est le point de départ de « Comme un enfant », quel est le détonateur qui t’a poussé à écrire de cette manière et à traiter de ces thèmes ?

C’est mon enfance ! Je ne savais jamais quoi répondre à cette question, puis en y pensant sérieusement la réponse est apparue clairement, mon instinct musical vient de ces années et ma manière d’appréhender la musique aujourd’hui est toujours aussi instinctive, ça ce fait toujours avec les moyens du bord…

Quel cap as-tu franchi avec ce deuxième album ?

Je ne crois pas encore avoir l’âge de raison, mais j’ai acquis une certaine maturité : le fait d’accepter de me faire aider par exemple, d’être entouré par des professionnels et des personnes intègres qui me guident afin de me faire toucher un public plus large sans pour autant me fourvoyer dans de mauvais projets.

Tes textes racontent-ils des histoires et décrivent-ils des sentiments vécus par Pascal Oyong-Oly (ton vrai nom) ou bien sont-ils écrits pour un rôle, celui de Spleen ?

La réalité couchée sur du papier n’est pas suffisante à mon goût, il faut la sublimer comme au cinéma. Je cite souvent en exemple cette anecdote : avant il y avait au sein des orchestres classiques et des fanfares militaires un musicien pour la caisse claire, un autre pour la grosse caisse et encore un pour les cymbales…etc. puis l'apparition de la batterie (en tant que regroupement de ces divers instruments), directement liée à la naissance du jazz, a changé la donne et a élevé cet instrument au statut de soliste. Pour en revenir à mes textes, ça part d’une histoire racontée ou vécue puis je la transcende afin de décrire une réalité plus belle, plus pure, plus intense, plus profonde…

Tu as parlé du jazz, quelles sont tes influences ?

Le jazz, la soul…j’admire les musiciens comme le saxophoniste Steve Coleman et notamment ses projets hip-hop avec les Metrics, ou encore Ornette Coleman et son Free Jazz…je me sens d’ailleurs très proche de la trompette car elle permet de traduire toute une gamme d’émotions que j’essaie moi d’obtenir grâce à un travail sur les différentes textures de ma voix.

On remarque tes influences hip-hop notamment sur ton premier album, quels sont donc les artistes qui t’inspirent ?

Cela dépend de mes travaux en cours, de mes rencontres, de mes découvertes…Pour « She was a girl », mes références étaient le hip-hop des Roots, et la new-soul de D’Angelo. Sur le second album « Comme un enfant », ce sont les artistes de la grande variété française comme Jacques Brel ou ceux, plus jeune, comme Mathieu Boogaerts (pas assez connu à mon goût) qui m’ont intéressé…Puis il y a « Off The Wall » de Mickael Jackson sorti en 1979, album fondateur pour moi, où l’on sent toute l’énergie des musiciens mise au service d’une voix. La production est parfaite, le son est chaud…

Tes derniers CDs achetés ?

L’album « Third » de Portishead, leur meilleur à mon goût, et « The Movie » de Clare & The Reason qui est une jeune artiste pop à la voix jazzy reprenant les ambiances de film des années 30.

Tes derniers concerts en tant que spectateur ?

NTM évidemment ! et Hugh Coltman, un artiste faisant parti de mon collectif « The Black & White Skins ».

Interview Jack de Marseille pour la sortie de "Inner Visions"


En nous donnant un petit cours de rattrapage sur le mouvement House et la musique Techno, Jack de Marseille nous brosse le portrait d’un grand Dj, depuis ses débuts dans les 90’s  jusqu’à son « premier véritable album » Inner Visions. Ce portrait autobiographique nous emmène sur les pistes équalisées d’un passionné de musique qui exprime son attachement aux racines sans dénigrer les possibilités apportées par la nouvelle technologie. Pionnier, Jack de Marseille fait partie de l’histoire de l’électro made in France mais il nous rassure en affirmant qu’il est loin d’avoir encore tout dit, son nouvel opus est là pour le prouver !

 

            Comment l’histoire de Jack de Marseille a-t-elle débuté ? Explique-nous le choix de ton pseudo et raconte-nous un peu l’histoire de tes premiers pas dans le métier de DJ (lieux, rencontres, dates…).

 

Le pseudo Jack de Marseille est venu d’une émission, la « Marche du siècle » sur FR3 le 7 mai 1997 avec Jean-Marie Cavada, j’ai été présenté de cette façon, c’était une émission basée sur les nouvelles tendances musicales.

J’ai eu une véritable révélation en 1987, en écoutant la House de N.Y., House et Acid House de Chicago, puis la Newbeat venant de Belgique, sur les ondes radio, cela m’a donné envie d’acheter mes premiers disques.

J’ai lu les premiers articles dans « Actuel » sur le mouvement « Rave » en Angleterre, je m’y suis tout de suite identifié.

Nouvelle musique, nouveaux codes d’expression, une nouvelle vie se présentait à moi.

Mes premiers pas de DJ en 1989 pendant l’armée à Metz, au Kips Club, puis en sortant du service militaire, mai 1990, un ami m’a proposé de commencer une saison pendant 15 jours dans un petit club, le Pigeonnier à St Tropez, je ne savais pas encore mixer mais juste faire une programmation .

Puis j’ai remplacé un ami DJ au « Elle et Lui » au Cap d’Agde pendant l’été, c’est dans ce club que j’ai commencé à maîtriser une piste et mixer au tempo, commenceé à raconter ma propre histoire.

 

Dans ces années 90, quelles étaient les artistes que tu mixais ? Quelle était la musique que tu jouais ? Composais-tu déjà ?

 

Il y a 4 DJs avec qui j’ai joué et qui m’ont marqué entre 1992 et 1993 :

-Derrick May pour son énergie et le relief qu’il mettait dans son mixe, c’est l’un des premiers que j’ai vu utiliser les équalisations, basse, médium, aigue sur une table de mixage, je découvre alors à travers lui le son de Détroit.

-Dimitri d’Amsterdam , il était impossible de quitter la piste tellement il y avait d’énergie, il se déplaçait toujours avec une bande d’amis habillés d’une façon extravagante.

-Derrick Carter, son mixe pouvait voyager d’une manière déconcertante entre House, Techno de Détroit, Funk. C’était un tueur aux platines, d’ailleurs à Chicago il était surnommé « Budha House ».

-Laurent Garnier pour sa programmation musicale, c’est avec lui que j’ai joué lors d’une Rave à Marseille en 1992, depuis nous sommes très amis.

J’ai été dès le départ très éclectique dans ma programmation, je pouvais jouer de la House, Techno, Acid House, Break Beat, Trance, Jungle, Electronica…

J’étais vraiment passionné par le Djing, la composition est venue au fil de mes voyages et de mon expérience, j’ai passé le cap en 1997 en rencontrant sur Grenoble, Kiko, The Hacker et Oxia.

 

Ton métier et ton talent t’ont rapidement fait voyager dans les places chaudes du monde entier, est-ce que tu revendiquais une identité frenchy ?

 

Non je ne revendiquais pas une identité frenchy, c’est après l’explosion de Daft Punk en 1997 (avec qui j’ai fait une partie de la tournée de leur 1er album « Homework ») que la « French touch » est née et que l’on était appelé à l’étranger pour un certain savoir-faire à la Française.

Avant on était un peu à la traîne au niveau de l’exportation de productions françaises, je faisais partie des rares DJs à s’exporter, mais après Daft Punk, cela a été l’explosion !

 

Comment vois-tu l’évolution de la House Music entre l’époque des smileys et bandanas et aujourd’hui ? Quel regard portes-tu, en tant que producteur et fondateur du label « Wicked Music »,  sur la scène techno de nos jours ?

 

Il y a eu la découverte d’un nouveau mouvement, le plus puissant depuis ces 30 dernières années, véritable révolution culturelle.

Dans les années 90 la musique te faisais voyager beaucoup plus, il y avait un vrai sens du partage dans les soirées.

On pouvait s’identifier pendant le phénomène Acid House avec les smileys, bandanas, sifflets, il y avait beaucoup de couleurs, avec des réminiscences du psychédélisme, comme les jeunes peuvent s’identifier chez les « Fluos » en ce moment, mais le look à pris le pas sur la musique.

La « Minimale » écrasent tout depuis 6/7 ans, mais je pense que cela a tué la piste, ce n’est pas réellement une musique de danse, cela manque d’émotion, de profondeur, c’est trop cérébral et tourné vers les nouvelles technologies. Mais cette froideur des machines ne correspond plus aux attentes du public, les gens ont envie de faire la fête en ce moment, on va rentrer dans un nouveau cycle, tournée vers une musique plus chaude et sensuelle.

Il va y avoir une réinterprétation plus actuelle de la musique du mouvement House/Techno d’origine, avec les nouveaux logiciels et un supplément d’âme.

 

En 2002, tu sors ton premier album « Free My Music », un opus assez tardif, pourquoi avoir attendu 10 ans ?

 

Je suis avant tout un DJ, il faut de l’expérience, j’en ai moins en tant que producteur, mais j’avance pas à pas avec la complicité de Sébastien Rexovice, ami de longue date, qui me familiarise avec la nouvelle technologie.

« Free My Music » était plus un cumul de maxis qu’un vrai album, on m’a fait comprendre à l’époque que ce serait bien pour l’évolution de ma carrière de faire un album.

Auparavant j’avais mixé que des compilations car je viens de la culture DJ.

 

Avec « Inner Visions » tu reviens enfin dans les bacs, qu’est ce que tu nous proposes comme voyage sonore ? En rapport à ta carrière, cet opus est-il un aboutissement, un tournant, un constat, une synthèse ?

 

Il y a plus de maturité, j’ai pris le temps d’observer, de ressentir, de digérer, de comprendre la nouvelle approche de la musique tout en gardant ma personnalité.

C’est un album qui me ressemble, qui voyage entre Berlin, Détroit et Chicago du nouveau millénaire.

Il y a de la House, de la Techno, Dub Techno, créées avec Sébastien mon complice, c’est l’évocation d’une introspection sur ces 6 dernières années, avec un aspect plus spirituel.

 

Parle-nous de l’élaboration de ce disque.

 

Il s’est fait sur un an, 5/6 jour par mois en studio, dû à nos emplois du temps respectifs, chaque morceau a été testé en soirée, écouté en boucle pour corriger et arriver enfin au résultat voulu.

Il a été pensé au fil de mes voyages, de mes moments de vie partagés, s’inspirant de mes influences tout en restant très actuel. Je l’ai conçu ainsi pour qu’il traverse le temps et ne soit pas uniquement tendance.

Il a été élaboré avec de nouveaux plug-in et de vieux synthés analogiques pour garder une chaleur et sonner d’un façon plus contemporaine.

 

Les collaborations les plus mémorables et constructives pour tes dernières compositions sont lesquelles ? Dans quelles conditions se sont-elles déroulées et en quelles occasions ?

 

C’est en partie  les remix des dernières années qui m’ont permis de passer un cap dans la production, d’aller vers des horizons auxquels je ne pensait pas, mais qui restent proche de ma culture musicale.

Le remix  drum’n’bass pour Slow Train, qui était ma 2ème signature chez Wagram Electonique après « Free my music » restera l’un de mes favoris car le morceau original était lent et soul/jazz, cela m’a permis d’approcher cet univers, en plus la chanteuse Lady Z avait une voix merveilleuse.

C’était une nouvelle approche pour faire de la musique, pas uniquement basée sur un côté instrumental, la voix envoie le morceau dans une autre dimension.

Trisomie 21, très belle rencontre.

J’avais été approché par Olivier leur manager, je connaissais de nom, mais pas trop leur son, on m’a envoyé des morceaux anciens et nouveaux, j’ai été très séduit et très sensible à l’émotion dégagée par leur musique.

Là aussi ce sont des morceaux chantés.

J’avais fait la 1ère et 2ème partie de leur live il y a 3 ans.

C’est pour cela qu’il y a un versus T21 sur « Inner visions » et j’ai fait un remix Bigbeat pour leur nouvel album.

 

Est-ce que le Jack d’aujourd’hui s’est sédentarisé ou bien est-il toujours un nomade ? Tu es resident dans un club ou une plage à la mode? Quelle place occupe Marseille dans ta vie ?

 

Toujours nomade, mais je prends plus de temps pour moi et mes amis.

Je suis toujours aussi passionné par la musique, mais parfois usé par le rythme de vie de ce milieu.

J’aménage mon agenda en fonction de mes envies.

Je suis résident dans un petit club le Passe Temps et dans un lieu de concert le Cabaret Aléatoire.

Bientôt avec les beaux jours vont reprendre les apéros « La buvette disco » en bord de plage qui ont eu beaucoup de succès l’année dernière

Marseille, c’est retour aux sources, mes racines, mon âme quelque part, là où je peux jouer dans plein de lieux avec des styles bien différents qui me permettent de m’enrichir.

 

Ton dernier coup de gueule ? Ton dernier coup de cœur ?

 

Mon coup de gueule pour ces nouveaux pseudo DJs, mais parfois bon producteurs, qui tournent juste sur leur nom, mais qui ne maîtrisent pas du tout une piste, qui ne racontent aucune histoire et qui participent à tuer le dancefloor.

Mon coup de cœur pour le dernier album de DJ Hell, qui est toujours avant-gardiste et réinterprète, justement, la musique  House/Techno d’origine d’une manière très actuelle, sans rester sur son passé.

Un nouveau cycle arrive et quoi de mieux que les pionniers pour le lancer.

mercredi 28 août 2013

Interview Erik Truffaz (Novembre 2008) - "Rendez-Vous Paris-Benares-Mexico"


Erik Truffaz situe son jazz au carrefour des musiques ethniques, populaires, rock et électroniques. Echappant à tout étiquetage, le trompettiste multiplie ses projets d’ouverture vers l’autre, il conçoit ainsi une identité musicale à part et flexible, qui s’accorde à merveille avec sa conception du partage et de l’échange.

 

 
 
- « Rendez-vous », réunissant trois enregistrements illustrant tes grandes rencontres musicales de ces deux dernières années, marque-t-il une étape particulière dans ta carrière ?
 

Chaque album est une étape particulière, une nouvelle marche à gravir, qui me permet d’entrevoir de nouveaux horizons. Ceci dit, c’est la première fois que j’ai la possibilité de sortir 3 projets différents en même temps et j’en suis très heureux.

Je n’aurais jamais pu réaliser « Rendez-vous » tout seul, il s’agit là de collaborations (Sly Johnson, Malcolm Braff, Murcoff, Indrani & Apurba Mukherjee), d’une rencontre avec toute la matière créative résultant de l’échange....


- Comment envisages-tu une collaboration ?
 

J’attends la rencontre, et de cet échange jaillit une étincelle qui sera le fil conducteur de mon processus créatif.


- Sur « Paris », on découvre une nouvelle facette de Sly Johnson, qu’est ce qui t’a attiré chez ce jeune rappeur ?
 

Ce qui m’attire chez Sly c’est sa multiplicité, il peut être tour à tour une basse ou une batterie, et ce, juste avec sa voix. Il a un groove parfait, sa tessiture est gigantesque, il peut chanter des leads vocaux époustouflants.


- Pour « Bénarès », décris-nous une séance d’enregistrement (avec Malcolm, Indrani et Apurba). L’Inde semble t’inspirer tout particulièrement… ?
 

Il faut très longtemps avant qu’une séance d’enregistrement débute à Calcutta, on boit du thé au lait, l’accordeur de piano arrive en retard et l’ingénieur du son se perd dans ses fichiers informatiques...

Une fois que tout est en place, on règle la tempura, on accorde les tablas et on enregistre, souvent en une seule prise.

Je suis inspiré par l’Inde et par tous ces pays qui ont la tête tournée vers l’avenir et les pieds encrés dans des traditions spirituelles millénaires encore pratiquées. L’Inde est un mélange parfait de ce paradoxe qui fait que notre monde peut être merveilleux et horrible à la fois.

 

- Suite à ta collaboration électronique avec Murcof sur « Mexico », envisagerais-tu un second « Revisité » comme en 2003 ?
 

Je n’envisagerai pas un second « Revisité », mon principe est de me renouveler, de me remettre en question avec d’autres influences, d’autres formats…

 

- Peux-tu donner ta définition du Jazz… Et si tu devais décrire ta musique ?
 

Le Jazz est en mouvement qui existe depuis plus de 150 ans, je n’en ai aucune définition précise si ce n’est qu’il est une des représentations de la mixité : Blues, Polka, Hard bop, musique classique, variété française du début du siècle, Groove et rock… Le jazz est musique.

Ma musique est une musique savante et populaire à la fois, donc « Popjazz »


- Quelle est la place de l’improvisation dans ta pratique ?
 

J’improvise sur scène, en relation avec les musiciens qui m’entourent. J’amène un cadre que nous avons auparavant travaillé et nous peignons un tableau dont le reflet des couleurs nous est communiqué par l’émotion du public. 

A la maison je pratique beaucoup d’exercices qui me donnent de la liberté pour improviser en live....

 

- Les voix sont de plus en plus présentes à tes côtés, depuis Nya jusqu’à Sly, en passant par Christophe…qu’est ce qu’elles t’apportent ?
 

La voix m’apporte l’évidence de la musique, c’est à vrai dire l’instrument de communication le plus immédiat...

 

- Avec toutes ces formations et ces projets différents, tu nous donnes l’impression de chercher quelque chose…une quête de l’accord parfait ?
 

Je cherche à donner le meilleur de moi-même en présentant des scénarios différents tel un cinéaste ou un écrivain. L’accord parfait n’existe pas, tout est en mouvement, et nous ne sommes qu’un élément de l’univers.

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- Tu as déclaré en parlant de ce qui a inspiré à Joe Zawinul « In A Silent Way » que « le rapport à la solitude et aux espaces, on peut le retrouver dans ton jeu, un jeu assez aérien, plus espacé que fourni.» Est-ce que ce jeu cache un solitaire ? Donne-nous quelques clés pour comprendre la touche Truffaz.
 

J’aime être seul, je suis assez ami avec moi-même, les grands espaces me fascinent, la haute montagne, le désert, la mer…

J’adore retrouver au travers du son la sensation de ces grands espaces...

Enfin seul je ne suis rien, donc je vis avec ma famille, mes amis, mes musiciens…


- Qui t’inspire, quel est le musicien que tu admires le plus aujourd’hui ?
 

J’admire entre autres Bjork, Anouar Brahem, Jon Hassell, keith Jarrett et Miles biensûr, ou encore Peter Gabriel, Gabriel Faure, Erik Satie… Des musiciens inventifs et passionnants. 


- Qui tu écoutes en ce moment ? Ton dernier cd acheté et ton dernier concert en tant que spectateur ?
  j écoute en ce moment  Keith Jarrett solo a la Scala de Milan .....

 

Mon dernier cd acheté est une compilation de Nino Ferrer, que j’adore. Textes, musiques, esprit et ton… Une merveille d’humour et de groove.

 

- Des idées, des envies pour le futur ?

J’aimerais enregistrer avec Anouar Brahem en trio et avec Richard Galliano en duo.

Je souhaiterais aussi composer des musiques de film et partir, pour ce faire, au sommet d’une montagne ou au bord d’un désert pendant 6 mois...