Dhafer Youssef - Sounds of Mirrors (Bendo Music/Anteprima)
L'immense Dhafer Youssef, virtuose du oud et chanteur tunisien épris de musique indienne, nous revient avec un nouvel opus baptisé Sounds of Mirrors, concrétisation d'un projet qu'il nourrit depuis plus de 30 ans. Lui qui, grâce à une pratique éclairée de son instrument de prédilection, a contribué tout au long de sa carrière à combiner jazz, improvisation, tradition soufie et lyrisme arabe, nous invite à découvrir un univers musical tout aussi immersif et contemplatif, mais inspiré cette fois-ci par l’hindoustanie et ses figures tutélaires, tel qu'Ali Akbar Khan, maître du sarod. Le quinquagénaire originaire de Teboulba élabore son disque en étroite collaboration avec la légende du tabla Zakir Hussain, il invite également le clarinettiste turc Hüsnü Şenlendirici et le guitariste norvégien Eivind Aarset à le rejoindre. Sounds of Mirrors prend ainsi une dimension particulière, se démarquant de l'hommage ou du simple clin d’œil à une culture séculaire, pour revêtir un caractère plus ouvert. Le quartet nous offre un moment d'apaisement et de méditation dans ce brouhaha environnant déréglé et bancal. Se dégageant de toute préoccupation religieuse ou idéologique, il veut instaurer une forme d'expression universelle.
Jazz métissé, chants envoûtants, nappes ambient, pulsations organiques et groove hypnotique, Sounds of Mirrors mêle les folklores et rapproche les continents.
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
mercredi 26 septembre 2018
mardi 25 septembre 2018
Jon Urrutia Trio - The Paname Papers (Errabal Jazz)
Jon Urrutia Trio - The Paname Papers (Errabal Jazz)
C'est ce jeudi 27 Septembre 2018 que paraîtra chez Errabal Jazz, The Paname Papers, nouvel opus du pianiste franco-espagnol Jon Urrutia-Monnot. S'entourant de la fine fleur du jazz hexagonal, à savoir Damien Veraillon à la contrebasse et Stéphane Adsuar à la batterie, tous deux originaires du sud de la France, le musicien nous présente 9 compositions accrocheuses, à l'écriture sophistiquée et inspirée. Elles abordent d’une façon classique, digeste et familière, diverses thématiques empruntant au jazz son élégance et sa codification d'initiés. L'album demeure largement accessible grâce à ses mélodies hypnotiques, son interplay vibrant, plein de vitalité et d'entrain. Entre son swing entêtant ("Fourth Element") aux accents latins ("Entropical Cha", "La Caravana Amarilla") et bluesy, ses clins d’œil complices adressés à Coltrane et Hersch ("Pasos Enanos" et "Dona Kubik"), puis son ancrage dans le réel avec des allusions à notre mille feuille administratif ("The Paname Papers"), à l’étroitesse d’esprit de certains ("Entartetes Blues"), ou encore à la disparition d'un être cher ("Valse pour Nono"), le disque regorge de générosité et déborde de vibrations positives. Quelques ambiances cinématographiques surgissent par endroits, on pense alors aux travaux de Ludovico Einaudi ou Yann Tiersen ("Fantaisie Onirique")... Belle découverte!
Ibrahim Maalouf - Levantine Symphony N°1 (Mi'ster Ibe/Universal Music France)
Ibrahim Maalouf - Levantine Symphony N°1 (Mi'ster Ibe/Universal Music France)
Certains le considèrent comme une superstar du jazz hexagonal et d'autres l'étiquettent comme artiste world... Quoiqu'il en soit, en une dizaine d'années, Ibrahim Maalouf a su s'inscrire durablement dans le paysage musical français. Avec 10 albums studio au compteur et 2 lives, quasiment tous parus sur son propre label Mi'ster Ibe, il œuvre depuis ses débuts pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental, cherchant également à travers son enseignement à réintégrer la pratique de l'improvisation, qui selon lui n'existe plus guère, depuis plus d'un siècle et demi, dans le système d'éducation musicale d'inspiration européenne.
Le trompettiste franco-libanais nous revient après son hommage à Dalida paru l'an passée, avec un nouveau projet bousculant une nouvelle fois les codes traditionnels. S'il s'illustre depuis 5 ans dans des registres aussi divers que le rock (Illusions 2013), le slam (Au Pays d'Alice 2014), la musique égyptienne (Kalthoum 2015, Myriad Road de Natacha Atlas 2015) la pop et l'électro (Red & Black Light 2015), collectionnant les collaborations plus prestigieuses les unes que les autres (20Syl, Julien Alour, Christophe Walemme, Ludovico Einaudi, Sting et j'en passe), c'est sur la musique symphonique qu'il jette cette fois ci son dévolu avec l'épique et lyrique Levantine Symphony N°1.
Composée au piano, comme un hommage aux cultures et aux pays du Levant (de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par le Liban) la partition aux multiples influences a été enregistrée avec son quartet d'acolytes (François Delporte à la guitare, Frank Woeste au Fender Rhodes et Stéphane Galland à la batterie) ainsi que les 60 membres du Paris Symphonic Orchestra, le chœur d'enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine et un ensemble de 5 trompettes microtonales.
S'y côtoient des ambiances cinématographiques inspirées et magistrales, évoluant au travers de combinaisons mélodiques singulières aux accents acoustiques et électriques, où se mêlent avec éclectisme des sonorités empreintes à la fois de musique classique, de jazz, de groove, d'Occident et d'Orient...
Un nouveau tour de force!
Certains le considèrent comme une superstar du jazz hexagonal et d'autres l'étiquettent comme artiste world... Quoiqu'il en soit, en une dizaine d'années, Ibrahim Maalouf a su s'inscrire durablement dans le paysage musical français. Avec 10 albums studio au compteur et 2 lives, quasiment tous parus sur son propre label Mi'ster Ibe, il œuvre depuis ses débuts pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental, cherchant également à travers son enseignement à réintégrer la pratique de l'improvisation, qui selon lui n'existe plus guère, depuis plus d'un siècle et demi, dans le système d'éducation musicale d'inspiration européenne.
Le trompettiste franco-libanais nous revient après son hommage à Dalida paru l'an passée, avec un nouveau projet bousculant une nouvelle fois les codes traditionnels. S'il s'illustre depuis 5 ans dans des registres aussi divers que le rock (Illusions 2013), le slam (Au Pays d'Alice 2014), la musique égyptienne (Kalthoum 2015, Myriad Road de Natacha Atlas 2015) la pop et l'électro (Red & Black Light 2015), collectionnant les collaborations plus prestigieuses les unes que les autres (20Syl, Julien Alour, Christophe Walemme, Ludovico Einaudi, Sting et j'en passe), c'est sur la musique symphonique qu'il jette cette fois ci son dévolu avec l'épique et lyrique Levantine Symphony N°1.
Composée au piano, comme un hommage aux cultures et aux pays du Levant (de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par le Liban) la partition aux multiples influences a été enregistrée avec son quartet d'acolytes (François Delporte à la guitare, Frank Woeste au Fender Rhodes et Stéphane Galland à la batterie) ainsi que les 60 membres du Paris Symphonic Orchestra, le chœur d'enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine et un ensemble de 5 trompettes microtonales.
S'y côtoient des ambiances cinématographiques inspirées et magistrales, évoluant au travers de combinaisons mélodiques singulières aux accents acoustiques et électriques, où se mêlent avec éclectisme des sonorités empreintes à la fois de musique classique, de jazz, de groove, d'Occident et d'Orient...
Un nouveau tour de force!
lundi 24 septembre 2018
Khalil Chahine - Kafé Groppi (Tukhoise/Socadisc)
Khalil Chahine - Kafé Groppi (Tukhoise/Socadisc)
Pour son 8° album sous son nom, intitulé Kafé Groppi, le guitariste, compositeur et arrangeur, Khalil Chahine s'est entouré d'un casting de rêve, conviant à la batterie la légende André Ceccarelli, à la basse le sideman idéal Kevin Reveyrand, au piano le délicat Christophe Cravero et aux saxophones le marmandais Eric Séva. Versant tour à tour, avec une aisance et une justesse confondante, dans un jazz inspiré et pluriel, tantôt électrique et progressif ("Le Jour - part 2 Omaha", "D'Après les Angles"), ambient ("Mich Mahoul") et oriental ("Kafé Groppi", Synoptik"), tantôt orchestral ("Cinqué"), acoustique et cinématographique (Le Jour Part 1 La Lettre", "Avant L'Abstrait"), Khalil est un magicien humaniste, nourrissant sa science de musique classique ("Ojos de Cielo", "Les Vanités") et de folklores d'ici et d'ailleurs ("Eikos"). Il invite l'auditeur au voyage, à l'évasion, lui faisant prendre de la hauteur ("Sous les Cimes") pour mieux admirer les paysages somptueux et insolites qu'il dépeint avec nostalgie. Autour de son quintet d'exception, évoluent les notes sublimes et magistralement dirigées des violonistes Jasser Haj Yousssef et Analuna Chahine, de la pianiste Agnès Gutman, du hautboïste Jean-Pierre Arnaud (au cor anglais) et du bassiste Icheme Zouggart.
Une fusion élégante et rare!
Pour son 8° album sous son nom, intitulé Kafé Groppi, le guitariste, compositeur et arrangeur, Khalil Chahine s'est entouré d'un casting de rêve, conviant à la batterie la légende André Ceccarelli, à la basse le sideman idéal Kevin Reveyrand, au piano le délicat Christophe Cravero et aux saxophones le marmandais Eric Séva. Versant tour à tour, avec une aisance et une justesse confondante, dans un jazz inspiré et pluriel, tantôt électrique et progressif ("Le Jour - part 2 Omaha", "D'Après les Angles"), ambient ("Mich Mahoul") et oriental ("Kafé Groppi", Synoptik"), tantôt orchestral ("Cinqué"), acoustique et cinématographique (Le Jour Part 1 La Lettre", "Avant L'Abstrait"), Khalil est un magicien humaniste, nourrissant sa science de musique classique ("Ojos de Cielo", "Les Vanités") et de folklores d'ici et d'ailleurs ("Eikos"). Il invite l'auditeur au voyage, à l'évasion, lui faisant prendre de la hauteur ("Sous les Cimes") pour mieux admirer les paysages somptueux et insolites qu'il dépeint avec nostalgie. Autour de son quintet d'exception, évoluent les notes sublimes et magistralement dirigées des violonistes Jasser Haj Yousssef et Analuna Chahine, de la pianiste Agnès Gutman, du hautboïste Jean-Pierre Arnaud (au cor anglais) et du bassiste Icheme Zouggart.
Une fusion élégante et rare!
Onelight - Vanderlay (Pschent)
Onelight - Vanderlay (Pschent)
Le Dj/producteur niçois Onelight, co-fondateur de Musique Large, auteur en 2016 d'un premier EP baptisé Tuggspeedman (salué par les emblématiques Busy P, Gilb’R, Machinedrum ou encore Teki Latex), puis d'un second en 2017 intitulé Silver (avec en invité la légende californienne Egyptian Lover), publie en cette fin d'année sur le label parisien Pschent (Ghost Of Christmas, Stéphane Pompougnac, Sorg, Scratch Massive, ...), Vanderlay, son tout premier long format. L'artiste nous y présente à travers 11 morceaux captivants un univers musical riche et singulier, mâtiné d'influences funk, R&B, hip-hop, french touch, bass music et pop. Annoncé le 30 Août dernier par le sensuel "Tonight", alignant une instru funky aux synthés 80's et le featuring de la chanteuse américaine Alexandria (réincarnation d'Aaliyah), l'effort à paraître le 07 Décembre prochain, nous réserve d'autres belles surprises.
"Newmanium (Let's Get It)", second single prévu pour le 29 Septembre, nous livre sur fond d'ambiance trip-hop planante et embuée le flow narcoleptique du MC d'Atlanta Rome Fortune (on pense à la fois à Tricky et Mos Def, tout un programme!). Ce titre exprime l'importance du rap dans la culture du jeune musicien, initié grâce à son frangin aux sonorités urbaines d'MC Solaar, des Sages Poètes de la Rue, de Tribe Called Quest et autres Slum Village.
Un autre guest prestigieux figure également au casting de Vanderlay, il s'agit du délicieux Benny Sings, orfèvre néerlandais aux multiples facettes qui s'illustre ici avec brio dans un "Aldehyde" rappelant les saveurs boogie/electro-funk des californiens de Plantlife... Bref, que du bonheur.
"Newmanium (Let's Get It)", second single prévu pour le 29 Septembre, nous livre sur fond d'ambiance trip-hop planante et embuée le flow narcoleptique du MC d'Atlanta Rome Fortune (on pense à la fois à Tricky et Mos Def, tout un programme!). Ce titre exprime l'importance du rap dans la culture du jeune musicien, initié grâce à son frangin aux sonorités urbaines d'MC Solaar, des Sages Poètes de la Rue, de Tribe Called Quest et autres Slum Village.
Un autre guest prestigieux figure également au casting de Vanderlay, il s'agit du délicieux Benny Sings, orfèvre néerlandais aux multiples facettes qui s'illustre ici avec brio dans un "Aldehyde" rappelant les saveurs boogie/electro-funk des californiens de Plantlife... Bref, que du bonheur.
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vendredi 21 septembre 2018
Stéphane Spira - New Playground (JazzMax/L'Autre Distribution)
Stéphane Spira - New Playground (JazzMax/L'Autre Distribution)
La scène jazz new-yorkaise, même si elle est plurielle, dégage une énergie, des couleurs et des vibrations identifiables dès les premières notes. C'est ainsi que l'on aborde le dernier projet du saxophoniste français Stéphane Spira, comme un disque de jazz américain, avec toute la richesse d'un héritage glorieux qu'il impose. Ne boudant pas son plaisir de jouer avec les prestigieux Steve Wood (contrebasse), Joshua Richman (piano et claviers) et Jimmy Macbride (batterie), l'ancien électronicien expatrié, converti au jazz sur le tard, accouche d'un New Playground captivant, affichant un groove accrocheur et immédiat. Reflétant une nouvelle étape dans la vie du compositeur, un nouveau départ même, avec tout ce que cela implique, ce recueil de 8 titres sonne comme une invitation au partage. Au delà de ses qualités techniques, mélodiques, harmoniques et rythmiques indéniables, il reflète un état d'esprit apaisé, exprime un goût pour la tradition sans être trop classique ni nostalgique, une approche sensuelle et généreuse de la musique, qui mêle à son exigence esthétique des éléments primordiaux dans son processus créatif, comme l'amour qu'il voue à son épouse "Gold Ring Variations" et à son fils "Nocturne (Song for my Son)", la famille ("Peter's Run", "New York Windows"), l'amitié ("Solid Wood") et l'aura que dégage sa ville d'adoption depuis 2010 ("Underground Ritual").
La scène jazz new-yorkaise, même si elle est plurielle, dégage une énergie, des couleurs et des vibrations identifiables dès les premières notes. C'est ainsi que l'on aborde le dernier projet du saxophoniste français Stéphane Spira, comme un disque de jazz américain, avec toute la richesse d'un héritage glorieux qu'il impose. Ne boudant pas son plaisir de jouer avec les prestigieux Steve Wood (contrebasse), Joshua Richman (piano et claviers) et Jimmy Macbride (batterie), l'ancien électronicien expatrié, converti au jazz sur le tard, accouche d'un New Playground captivant, affichant un groove accrocheur et immédiat. Reflétant une nouvelle étape dans la vie du compositeur, un nouveau départ même, avec tout ce que cela implique, ce recueil de 8 titres sonne comme une invitation au partage. Au delà de ses qualités techniques, mélodiques, harmoniques et rythmiques indéniables, il reflète un état d'esprit apaisé, exprime un goût pour la tradition sans être trop classique ni nostalgique, une approche sensuelle et généreuse de la musique, qui mêle à son exigence esthétique des éléments primordiaux dans son processus créatif, comme l'amour qu'il voue à son épouse "Gold Ring Variations" et à son fils "Nocturne (Song for my Son)", la famille ("Peter's Run", "New York Windows"), l'amitié ("Solid Wood") et l'aura que dégage sa ville d'adoption depuis 2010 ("Underground Ritual").
jeudi 20 septembre 2018
Edward Perraud - Espaces (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Edward Perraud - Espaces (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Fort heureusement, la théorie musicale et tout son vocable d'initié, devient intelligible pour le commun des mortels lorsqu'une alchimie se créé et que la musicalité jaillit.
Espaces, dernier projet du batteur et percussionniste nantais Edward Perraud, est de la trempe de ces albums au concept obscur qui se révèlent pourtant être d'une intense clarté. Le compositeur, improvisateur et amateur d’ethnomusicologie, marqué par les musiques classiques, contemporaines, jazz, indiennes et d'ailleurs, s'est entouré pour l'occasion du contrebassiste Bruno Chevillon et du pianiste Paul Lay. Ensemble, ils groovent, swinguent et improvisent tambour battant. Ce trio 100% pur jazz, rend hommage, grâce à l'écriture exigeante de son leader, à la physique du son. Il célèbre les intervalles du langage tonal ... Vibrant!
Fort heureusement, la théorie musicale et tout son vocable d'initié, devient intelligible pour le commun des mortels lorsqu'une alchimie se créé et que la musicalité jaillit.
Espaces, dernier projet du batteur et percussionniste nantais Edward Perraud, est de la trempe de ces albums au concept obscur qui se révèlent pourtant être d'une intense clarté. Le compositeur, improvisateur et amateur d’ethnomusicologie, marqué par les musiques classiques, contemporaines, jazz, indiennes et d'ailleurs, s'est entouré pour l'occasion du contrebassiste Bruno Chevillon et du pianiste Paul Lay. Ensemble, ils groovent, swinguent et improvisent tambour battant. Ce trio 100% pur jazz, rend hommage, grâce à l'écriture exigeante de son leader, à la physique du son. Il célèbre les intervalles du langage tonal ... Vibrant!
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