lundi 7 mai 2018

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)

C'est dans le sud de la France que le contrebassiste Pierre Marcus a fait ses armes sous la direction des piliers du Conservatoire de Nice, le trompettiste François Chassagnite (RIP) et le saxophoniste Jean-Marc Baccarini. Le 27 Avril dernier, sur Jazz Family, il publiait son second opus Pyrodance, entouré du saxophoniste Baptiste Herbin (alto & soprano), du pianiste Fred Perreard et du batteur Thomas Delor, casting déjà présent sur le précédent Longue Attente, paru en 2015, après l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Artisan d'un groove généreux ("Mestre Dana") et d'un swing élégant, le compositeur discret nous dévoile 10 titres vibrants et accrocheurs, dont 9 sont signés de son sceau; "317 East 32 NB Street" étant une reprise de l'immense Lennie Tristano, où brille une walking bass hypnotique. Il alterne savamment des airs de ballades nocturnes comme les tendres "Luboff" ou "Papillon Bungalow" et des tempo plus soutenus telles que l'ouverture trépidante "Berthé Futé" ou la clôture "Pyrodance" qui a donné son nom au disque, un hommage à l'une des principales influences de Pierre, le pianiste Thelonious Monk. Se référant à la grande tradition du jazz, be-bop et hard bop en tête, Pyrodance exprime sa singularité dans un interplay gorgé de chaleur et de générosité, en effet, le quartet, rejoint à deux occasions par le saxophoniste cubain Irving Acao (ténor), irradie l'auditeur de vibrations acoustiques positives et fédératrices.

vendredi 4 mai 2018

Fabian Tharin - Fosbury EP (Musique Sauvage/Pias)

Fabian Tharin - Fosbury EP (Musique Sauvage/Pias)

Le détonant Fabian Tharin nous revient avec un nouvel EP baptisé Fosbury, recueil de 4 titres aux sonorités pop bigarrées et discoïdes, dévoilant une poésie à la mélancolie décalée et accrocheuse. Les productions y sont entêtantes et efficaces, se parant de délicieux accents hip-hop et electro contagieux...











 
 
 

jeudi 3 mai 2018

Séisme - Jishin (Musique et Equilibre/L'Autre Distribution)

Séisme - Jishin (Musique et Equilibre/L'Autre Distribution)

Le free jazz du saxophoniste David Sevestre nous replonge dans les explorations harmoniques, mélodiques et rythmiques des emblématiques Steve Coleman, Wayne Shorter, Ornette Colemane et Jozef Du Moulin, piliers d'une approche esthétique qui a révolutionner les codes du jazz, de l'écriture et de l'improvisation dans les années 50 et 60. Dans Jishin, livré le 27 Avril dernier en compagnie de son quartet Séisme, le musicien basé à Orléans s'interroge sur ce mode d'expression libre qu'il affectionne tant, l'implémentant de rugissements électroniques féroces et le nappant d'effluves envoutantes, héritées de la musique de quelques grands compositeurs classiques. David, entouré du pianiste Jérôme Damien, du bassiste Nicolas Le Moullec et du batteur Adrien Chennebault, dévoile ainsi un jazz-rock cuivré, tellurique et électrisant...

mercredi 2 mai 2018

Ebo Taylor - Yen Ara (Mr Bongo)

Ebo Taylor - Yen Ara (Mr Bongo)

La légende ghanéenne, Ebo Taylor, nous revient avec un nouvel opus intitulé Yen Ara. Agé de 81 ans, il est l'un des personnages clés dans le développement des sonorités afro-funk de l'Afrique de l'Ouest des années 70, tout comme son compatriote, l'immense Pat Thomas. Guitariste, compositeur, arrangeur et chanteur, Ebo est considéré comme le trait d’union entre Accra, berceau du highlife, et Lagos, Mecque de l'afrobeat, courant inventé par son ami Fela Kuti, avec qui il étudia à Londres dans les 60's, s'imprégnant du jazz de Miles Davis, John Coltrane et Charlie Parker. Après s'être absenté de la scène musicale pendant près de 30 années, l'artiste refaisait surface sur Strut Records en 2010 avec  Love and Death et Appia Kwa Bridge.
Enregistré en live à l'Electric Monkey Studio d'Amsterdam, Yen Ara est, quant à lui, paru le 6 Avril dernier sur le label de Brighton Mr Bongo, référence incontournable de la world music. Constitué de 9 compositions inédites, il déploie une énergie fédératrice puisée entre autres dans les rythmes endiablés et cuivrés de l'afrobeat. Entouré de son Saltpond City Band, Ebo atteint ici les sommets de son art, affichant des influences highlife, konkoma et jazz, plus raffinées et efficaces que jamais. Ces dernières sont mises en scène dans une production percussive et festive, soigneusement servie par l'excellent Justin Adams (Tinariwen, Rachis Taha, Robert Plant).

lundi 30 avril 2018

Tim Maia - Disco Club (Mr Bongo)

Tim Maia - Disco Club (Mr Bongo)

Mr Bongo nous régale d'une nouvelle perle disco do brasil, extraite cette fois-ci du répertoire de l'immense godfather of funk carioca, l'incontournable Tim Maia. Il s'agit de son Disco Club, rareté oubliée initialement publiée en 1978 chez Atlantic.
Après avoir réédité l'excellent Maria Fumaça de Banda Black Rio, le label s'attaque en effet à un monstre sacré de la musique populaire brésilienne. Auteur de tueries absolues telles que "Sossego", Tim Maia a influencé toute un génération de musiciens dont le fameux Ed Motta, combinant efficacement paillettes et glamour disco, groove funk et racines soul. Si les 4 premières pistes du disque sont une invitation manifestes à la danse et à la fête, comme l'expriment les rythmes discoïdes frénétiques de "A Fim de Voltar" et "Vitoria Regia Estou Contigo E Nao Abro", les 6 autres titres sont bien plus apaisés, s'y distinguent même de pures ballades aux accents romantiques terriblement accrocheurs : "Murmurio", écrite par la légende Cassiano et le vibrant "Pais e Filhos".
Culte!

SighFire - SighFire (Das Kapital Records)

SighFire - SighFire (Das Kapital Records)

Après les excellents Three Roads Home et Free Folks parus en 2017, le label Das Kapital nous présentait le 30 mars dernier, le premier opus au titre éponyme du trio parisien SighFire, formation surprenante de fraîcheur et d'inventivité, constituée depuis 2015 par le saxophoniste anglais Peter Corser, le claviériste Johan Dalgaard et le guitariste Hasse Poulsen, respectivement originaires d'Aarhus et de Copenhague au Danemark. Elaborant des univers bariolés et sophistiquées, empreints de chanson, de musique répétitive minimaliste, de rock progressif ou de jazz, de world et de sonorités azimutées, les 3 complices convient un plateau d'invités prestigieux, à la hauteur de leur diversité d'horizons artistiques. Chacun donne de sa voix à un vaste éventail d'influences qui se croisent, échangent et se mélangent dans des ambiances accrocheuses, bien souvent enrichies de textures électroniques hypnotiques. S'y côtoient la sensualité de la performeuse Claudia B Poulsen ainsi que l'humour décapant de Sanseverino, les lyrismes absolument envoutants de Mounir Troudi (Tunisie) et Abdullah Miniawy (Egypte), puis la tendresse joueuse d'André Minvielle...
Un gros coup de cœur!


vendredi 27 avril 2018

Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)

Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)

Le saxophoniste Frédéric Borey cofondait en 2013 avec le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Frédéric Pasqua, le quartet acoustique Lucky Dog, une formation jazz classieuse et inspirée, marquée par les influences précieuses et incontournables des légendes d'outre-Atlantique des 70's : Steve Lacy, Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell.
En 2014 Lucky Dog publiait un premier opus au titre éponyme, définissant les contours d'une esthétique musicale sans harmonie, basée sur l'énergie et l'instantanéité, l'émotion et l'interplay.
En Février 2017, était enregistré en live et à l'ancienne, dans la mythique et chaleureuse salle du Jacques Pelzer Jazz Club, un second album constitué de 10 compositions écrites par les deux souffleurs mais pensées par l'ensemble du groupe. Déployant un charme fou, en partie grâce à l'acoustique intimiste du lieu de captation, mais surtout grâce à la maîtrise du son et du jeu de chacun de ses protagonistes, le projet Live at the Jacques Pelzer Jazz Club est un concentré de subtilité et d'efficacité, gorgé de réminiscences free, be-bop et hard-bop, éveillant en nous une douce nostalgie de la grande époque du jazz new-yorkais.