jeudi 12 octobre 2017

Mr Bongo Record Club Volume Two (Mr Bongo)

Mr Bongo Record Club Volume Two (Mr Bongo)

L'excellente écurie de Brighton, Mr Bongo, nous livrait l'an passé le Volume One de sa toute nouvelle série de compilations intitulée Mr Bongo Record Club. A sa sortie, l'emblématique animatrice de la BBC Radio 6 Music, Lauren Laverne, le désignait Compilation Of The Week tandis que des artistes tels que Disclosure, Jeremy Underground, Horsemeat Disco ou Laurent Garnier lui offrait un accueil chaleureux. Aujourd'hui, c'est au tour du second volet de paraître, avec cette fois-ci une tonalité privilégiant davantage les sonorités soul, disco et funk, octroyant à une sélection toujours aussi exigeante et captivante, 18 titres rares ayant pour territoires de prédilection le Brésil et l'Afrique.
Mr Bongo Record Club Volume Two est compilé par David "Mr Bongo" Buttle et Gareth Stephens, avec quelques suggestions glissées par Gary Johnson, Ville Marttila et Graham Luckhurst...
Un must have!

mercredi 11 octobre 2017

Baja Frequencia - Catzilla EP (Chinese Man Records/Differ-Ant)

Baja Frequencia - Catzilla EP (Chinese Man Records/Differ-Ant)

Le duo marseillais Baja Frequencia publie chez Chinese Man Records son nouvel EP baptisé Catzilla. Succédant à Tropicat, autoproduit en 2015, il est un clin d'œil au célèbre personnage Godzilla, monstre emblématique du cinéma japonais. Composé de 7 titres puissants combinant sonorités latino et bass music, il croise une tripotée d'influences musicales, allant de la cumbia ("El Palo") au trap ("Piranha"), en passant par le ragga/dancehall ("Ride On"). Les deux Djs dénommés Azuleski et Goodjiu, naturellement proches des collectifs locaux Massilia Hi-Fi et Chinese Man, saupoudrent leurs productions électro détonantes de folklores afro ("Know Who You Are"), sud-asiatiques ("Shenhai Dance") et caribéens ("Badman A Badman").
Ils élaborent ainsi des univers sonores fédérateurs et bariolés, imprégnés de turntablism et habités des voix racées de La Dame Blanche, Blimes Brixton, Skarra Mucci et Taiwan MC.

James Kakande - Electro Magnetic Love Thing (Pappermint Jam Records/Modulor) ‎

James Kakande - Electro Magnetic Love Thing (Pappermint Jam Records/Modulor)

Originaire de Manchester, le chanteur et multi-instrumentiste britannique, James Kakande nous présente, sur le label allemand Pappermint Jam Records, son dernier projet baptisé Electro Magnetic Love Thing. A l'image de l'artiste observateur et aventurier invétéré, le disque porte en lui un tas d'influences allant de la soul à la pop, en passant par le jazz, le hip-hop, le funk et le reggae. Remarqué par Mousse T qui produisit son titre "Just look at us now" en 2004, James publiait l'année d'après son premier effort My Little Red Bag, dont le single "You You You" allait connaître un franc succès notamment dans les charts italiens durant l'été 2006. Après avoir vécu quelques années en Espagne et constamment fait la navette entre les USA, la France et son fief à Hanovre, il a pour un temps redéposé ses valises sur son île natale, à Londres.
Cet opus rassemble des chansons écrites et composées durant ces 10 dernières années et reflète la personnalité aux multiples facettes d'un musicien talentueux et sensible. Artisan d'ambiances soulful radieuses ("It's All Too Much") et fédératrices arborant ici des sonorités caribéennes ("I Love You", "It Should Be So Nice") et là des accents pop accrocheurs ("Designed Beautifully", "Three Chord And A Poem"), James nous dévoile, par ailleurs, l'autre penchant de son identité musicale riche de ses voyages et du regard qu'il porte sur le monde. En effet, grâce à une voix puissante et expressive, qui nous rappelle parfois celle de son ainé Omar Lye-Fook ("Electro Magnetic Love Thing"), il dessine une soul music aux contours plus incisifs ("A Little Dream"), gorgée de mélancolie ("This Sin"), d'émotions palpables et d'une poésie douce-amère touchante et captivante ("Bridge Of Angels").
Excellente découverte!



mardi 10 octobre 2017

Hasa-Mazzotta - Novilunio (Ponderosa/Pias)

Hasa-Mazzotta - Novilunio (Ponderosa/Pias)

Le violoncelliste albanais Redi Hasa et la chanteuse italienne de Salento, Maria Mazzotta, nous reviennent avec un nouveau projet baptisé Novilunio ("Nouvelle Lune"), opus succédant à Ura ("Pont") paru en 2015, qui unissait musicalement les deux rives de la mer Adriatique, les Balkans d'un côté et la région des Pouilles, au sud de l'Italie, de l'autre.
Les artistes combinaient alors la tradition festive des tarantelles païennes aux chants et mélodies des peuples roms, bulgares et monténégrins.
Dans ce dernier opus, le tandem pousse encore un peu plus en avant leurs explorations des folklores environnants, quitte à bousculer les frontières. Le titre d'ouverture "E' Tiempu" en est la preuve, lui qui est imprégné des sonorités typées du percussionniste iranien Bijan Cheminari et du joueur de guembri marocain Mehdi Nassouli. Dans le nostalgique "Aux Souvenirs" et le pétillant "Contine", Maria et Redi illustrent encore davantage cette ouverture, faisant un clin d'œil touchant à la chanson française. La voix de la chanteuse donne à la langue de Molière une résonnance toute particulière, se gorgeant abondamment d'émotions d'un autre temps. Ailleurs, c'est le son somptueux, lyrique et introspectif du violoncelliste attitré du célèbre Ludovico Einaudi qui nous touche particulièrement, l'intense "Woodroom", interprété en solo, fait évoluer une mélodie captivante et profonde, emplie de réverbérations et de vibrations.

Karl Zéro - Songs For Moonlight Swim and otros tipos de ocupaciones (Frémeaux & Associés)

Karl Zéro - Songs For Moonlight Swim and otros tipos de ocupaciones (Frémeaux & Associés)

L'ancien trublion de Canal+, Marc Tellenne alias Karl Zéro, nous présente via le label indépendant Frémeaux & Associés son troisième projet musical sobrement intitulé Songs For Moonlight Swim and otros tipos de ocupaciones. Evoluant comme toujours dans des paysages où se côtoient avec bienveillance parodie et décalage, le crooner facétieux nous y présente avec poésie et tendresse,13 titres au swing accrocheur, imprégnés de saveurs latin jazz et gorgés d'un humour fédérateur. Accompagné des 16 musiciens du big band El Rafael y su Conjunto Atractivo, le chanteur y brode des ambiances exotiques surgies d'un autre temps, adaptant à la façon des grands orchestres tropicaux des années 1940-1950, les tubes new-wave de Kraftwerk ("Das Model") ou Mikado ("Naufrage en Hiver"), reggae et ska de Madness ("Night Boat To Cairo") ou The Police ("Can't Stand Loosing You"). Ailleurs, il détourne avec brio des standards intemporels de la chanson française comme "Sur Deux Notes" de Ray Ventura et son Orchestre ou "l’eau à la bouche" ("Agua Na Boca") de Gainsbourg", réinventé dans une délicieuse version bossa nova. L'inclassable Karl Zéro déploie sa carrure d'"artiste international" en s'exprimant en français, en anglais, en russe, en italien et en arabe, sur de somptueux arrangements orchestrés par le pianiste Raphaël Lemonnier. Ces derniers servent aussi d'écrins prestigieux aux voix singulières de quelques invités de marque, le slameur Abd Al Malik, la tendre Daisy d'Errata (épouse de Karl) et la sulfureuse Ariel Dombasle...
Une réussite !

vendredi 6 octobre 2017

Elida Almeida - Kebrada (Lusafrica)

Elida Almeida - Kebrada (Lusafrica)

La diva cap-verdienne aura décidemment su se faire désirer depuis son précédent album, Ora Doce, Ora Margos, paru en 2015. En effet, Elida Almeida a entretenu une connexion forte et singulière avec un public fidèle, égrainant depuis lors ses singles "Txika", "Di Mi Ku Di Bo" puis tout dernièrement "E Zonban", ainsi que son EP Djunta Kudjer.
Le 20 Octobre prochain, nous pourrons enfin découvrir le nouveau LP baptisé Kebrada, du nom du village où elle a passé son enfance. Y affirmant plus que jamais son africanité, le disque reflète à merveille la diversité de son archipel, avec ses rythmes festifs et ancestraux mais aussi ses mélodies mélancoliques imprégnées d'accents pop ou encore ses textes engagés et nostalgiques, regorgeant de détails autobiographiques. Mêlant habilement colorations latines et folklores capverdiens (batuque, funana, coladera ou tabanka), Elida s'entoure à nouveau de son guitariste fétiche, l'arrangeur Hernani Almeida, épaulé ici de Nelida Da Cruz à la basse, Diego Gomes aux claviers et Magik Santiago à la batterie. Elle invite aussi quelques musiciens d'exception comme le violoncelliste français Vincent Segal ou l'accordéoniste malgache Regis Gizavo, malheureusement disparu fin juillet 2017.

Eric Séva - Body And Blues (Les Z'arts de Garonne/L'Autre Distribution)

Eric Séva - Body And Blues (Les Z'arts de Garonne/L'Autre Distribution)

Le saxophoniste marmandais Eric Séva nous présente via Les Z'arts de Garonne son dernier opus Body And Blues, composé de 12 compositions originales captivantes. Selon ses propres mots, il s'agit d'une célébration "de la source de toutes les musiques improvisées", de "cette langue universelle" qui permet aux émotions intérieures de trouver un exutoire pacifiste. "Avec le son comme signature", "le blues a en effet le pouvoir de toucher, d'interroger, d'interpeler, de partager et de communiquer", autant de caractéristiques motrices dans la carrière de notre insatiable voyageur.
Suite à ses rencontres déterminantes avec le producteur Sébastien Danchin et l'emblématique Harrison Kennedy, chanteur multi-instrumentiste canadien (Chairmen of the Board, Marvin Gaye), le "musicien nomade" entreprit dès l'automne 2013 le projet d'exprimer et de fixer sur un support "la puissance émotionnelle portée par la note bleue". Une fois le concept esquissé, il fallait opérer le choix des sonorités, qui s'est naturellement porté sur la tessiture de ses saxophones baryton, soprano et sopranino, une voix sublimée par l’usage inattendu de la pédale wah-wah.
Eric détermina ensuite, en collaboration avec Harrison (ici au chant, au banjo et à l'harmonica), un casting de haut vol composé du guitariste Manu Gavin, du bassiste Christophe Wallemme, du batteur Stéphane Hucchard, du claviériste/violoniste Christophe Cravero, de l'accordéoniste Régis Gizavo et du chanteur soul et gospel originaire de Chicago, Michael Robinson.
Que du bonheur!