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mercredi 13 janvier 2016

Pierrick Pédron - AnD the (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Pierrick Pédron - AnD the (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le saxophoniste alto Pierrick Pédron a fait ses classes musicales à Paris aux côtés de figures emblématiques de la nouvelle scène jazz hexagonale telles que Magic Malik et les frères Belmondo. Fan inconditionnel de Charlie Parker et virtuose polyvalent, le soliste breton se fait aussi remarquer sur scène ou en studio auprès d'artistes plus pop aux incursions funk et R&B, comme Juan Rozoff ou Sinclair. Cette ouverture d'esprit le conduira en 2009 après avoir enregistré plusieurs albums catalogués jazz entre Paris et New York (avec notamment Baptiste Trotignon, Mulgrew Miller ou encore Pierre de Bethmann...) à sortir Omry, un succès publique et critique de jazz-rock réunissant toutes les sonorités qui constituent son identité musicale protéiforme.

S'il a déjà illustré les influences fondamentales que furent pour lui Pink Floyd, The Clash, Sex Pistols, David Bowie (RIP) ou Cure (Kubic's Cure qu'il a publié en 2014), le volubile Pierrick ne s'est pourtant jamais trop éloigné des maîtres du be-bop (on se souvient de son Kubic's Monk, hommage au pianiste) et du hard-bop, relevant à chaque fois le défis de dresser des passerelles entre les étiquettes et les époques.

Dans son dernier disque And The enregistré entre Bruxelles et Panam, Pierrick a choisi d'orienter ses recherches sonores vers un son plus funky, un acid jazz au groove rétro et brulant parcouru ici d'une mélodie éthio-jazz (Ethiop) ou d'une rythmique afrobeat (Monk Ponk Train) et là d'une ambiance psychédélique (Val 2) ou pop (Val 1). L'énergie du rock perce au travers de titres explosifs comme Tootoota alors que quelques accents électro s'invitent dans PP Song Tree ou Clock Road.

Epaulé par son fidèle ami le claviériste Vincent Artaud, le saxophoniste a convié les guitaristes Jan Weissenfeld et Chris de Pauw, le trompettiste britannique Damon Brown, le batteur Bernd Oezsevim et les bassistes Julien Herné et Tomi Simatupang, le percussionniste Didac Ruiz, la claviériste Marja Burchard et le xylophoniste Jérôme Fanioul... Soit une team de haut vol pour un album débridé et décalé !

Extraits choisis parmi ses précédents efforts:

mardi 24 novembre 2015

Philippe Petrucciani & Nathalie Blanc – Remember Petrucciani (Jazz Village/Harmoia Mundi)


Philippe Petrucciani & Nathalie Blanc – Remember Petrucciani (Jazz Village/Harmoia Mundi)


Magnifique célébration d'un pianiste surdoué que ce tendre Remember Petrucciani. Philippe, guitariste et compositeur tombé tout jeune dans la marmite du jazz avec ses frangins Michel et Louis (contrebassiste), revisite le répertoire de son frère disparu à New York voilà plus de 15 ans, accompagné de la chanteuse Nathalie Blanc, une habituée de la famille. Cette dernière a écrit des paroles pour 12 titres initialement instrumentaux, qu'elle interprète avec élégance et maîtrise sur les arrangements soignés et soyeux du guitariste au swing subtile des plus classieux. L'album nous invite à redécouvrir des thèmes emblématiques du pianiste de génie parés d'une voix envoutante, de textes personnels et d'orchestrations intimistes. Renforcés par une excellente section de cuivres (Bosso, Cantini et Castellani), les fidèles acolytes Dominique Di Piazza à la basse (remplacé à la contrebasse par Michel Zenino) et Manhu Roche à la batterie sont eux aussi embarqués dans l'aventure menée humblement par un Philippe Petrucciani fin mélodiste et rythmicien aguerri.

jeudi 5 novembre 2015

Virginie Teychené – Encore (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Virginie Teychené – Encore (Jazz Village/Harmonia Mundi)

La chanteuse de jazz originaire de Draguignan Virginie Teychené nous présente Encore, un subtil recueil de chansons qu’elle empreinte aux monstres sacrés de la variété française mais aussi aux maîtres de la bossa nova, du jazz ou de la folk outre-atlantique. Sa maîtrise parfaite aussi bien dans les graves que dans les aigus et son habileté à habiller les mots d’un scat délicat (commme dans Doralice), lui permettent d’exprimer ou plutôt de sublimer les textes de Léo Ferré (Jolie Môme), Claude Nougaro (à l’honneur avec Allées des Brouillards et A Bout de Souffle), Joni Mitchell (Both Side Now), George & Ira Gershwin (But Not For Me) ou Vinicius de Moraes et Antonio Carlos Jobim (Eu Sei Que Vou Te Amar). Entourée de son fidèle quartet, Virginie est à l’origine de deux titres, le touchant Before The Dawn avec la complicité de son pianiste Stéphane Bernard et la ballade Encore, composée par son contrebassiste Gérard Maurin.
On appréciera la performance de l'harmoniciste Olivier Ker Ourio dans le sublime et intimiste Septembre de Barbara!

vendredi 25 septembre 2015

Gilad Hekselman – Homes (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Gilad Hekselman – Homes (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Tombé au hasard de mes déambulations youtubiennes sur le superbe clip de sa reprise de Last Train Home composé par Pat Metheny, je découvrais alors un jeune jazzman en passe de devenir un géant ! D’origine israélienne et installé à New-York depuis une dizaine d’année, le guitariste Gilad Hekselman baptisé le « Petit Prince » de la six cordes publie son 5° opus intitulé Homes et enregistré avec ses fidèles complices le contrebassiste Joe Martin (pilier du Mingus Big Band) et le batteur Marcus Gilmore (petit fils et disciple du mythique Roy Haynes). Remarqué aux côtés de grands noms tels que Chris Potter, John Scofield ou encore Esperanza Spalding, il invite sur 2 titres une autre star du jazz nord américain, le batteur de Brad Mehldau, Jeff Ballard.

Ce qui frappe dès l’ouverture du disque avec le prélude éponyme Homes, c’est l’élégance et la rondeur du son de sa guitare. La fluidité du jeu de Gilad et la sophistication de son phrasé évoquent immanquablement le touché de Jim Hall, tandis que sa puissance mélodique le rapproche de Pat Metheny, un mentor à qui il empreinte un Last Train Home aux contours dépouillés et gracieux.

C’est à un magnifique voyage que nous convie le trio, un trip dans le temps et dans l’espace vers des destinations et des époques aussi diverses qu’exotiques, Parisian Thoroughfare (de Bud Powell) nous transporte au temps du bebop des années 50 à New York, alors que le titre fleuve Cosmic Patience nous replonge dans le jazz fusion des années 70 avec ses reflets psychédéliques… Le touchant Samba Em Preludio, écrit en 1962 par Baden Powell, nous bouleverse sur un air de bossa nova sublimé et magnifié par le guitariste au doigté magique et Keedee, mené d’une main droite de maître par Jeff Ballard, ballade son thème enjoué sur une polyrythmie africaine inspirée.

Homes est LA sensation de cette fin d’année 2015 !

mardi 21 juillet 2015

Armel Dupas – Upriver (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Armel Dupas – Upriver (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le jeune pianiste nantais Armel Dupas nous offre son très intime Up River, où il résume avec élégance et nostalgie ses 10 dernières années de recherches, de tâtonnements, de découvertes et d’inspirations. Attaché aux sonorités imparfaites du Legnica (piano droit polonais) de son enfance, l’artiste y joue un jazz cinématique résolument contemporain, alimenté d’éléments et de traitements sonores électroniques subtils (orchestrés par son arrangeur Mathieu Penot) ainsi qu’imprégné d’une culture classique bien française (on pense à Erik Satie ou Maurice Ravel).

Rejoignant en 2011 la formation de la chanteuse Sandra Nkaké à l’occasion de sa tournée pour l’album Nothing For Granted, il intègre en 2014, entre autres projets, le prestigieux Sky Dancers Quintet du contrebassiste Henri Texier et de là se voit programmé dans les salles et les festivals comptant parmi les plus illustres de la sphère jazz.

Egalement très actif dans le milieu du cinéma, il compose pour Michel Gondry ou Arnaud Desplechin… Cette capacité à plonger son auditoire dans des paysages imaginaires à grand renfort d’un son minimaliste captivant s’exprime dans Up River à travers 11 pièces pour piano arborant comme le dit Texier un « jazz figuratif » gorgé d’émotions et de délicatesse. Armel nous ballade ainsi dans un espace électro-acoustique où se côtoient pop, ambient, chanson, puis jazz et musique classique bien sûr.

On remarquera dans un Aujourd’hui Il a Plu vibrant et touchant, la présence de la chanteuse Chloé Cailleton et de la saxophoniste alto Lisa Cat-Berro!

jeudi 21 mai 2015

Uptake - So Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Uptake - So Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le tout jeune quartet lyonnais Uptake (lauréat en 2014 RéZZo Jazz Focal de Vienne) mené par le tromboniste Robinson Khoury (récemment sacré meilleur instrumentiste lors du Tremplin Jazz de la Défense) nous présente son premier opus intitulé So Far So Good et composé de 9 compositions inspirées des piliers de la nouvelle scène jazz américaine. Ils citent notamment les pianistes Robert Glasper et Jason Lindner ou le tromboniste de Philadelphie Eugène Eubanks. La fusion qu’a opérée Joe Zawinul avec le Weather Report n’est sans doute pas non plus étrangère à la construction de leur identité musicale, forgée autour d’un groove solide marqué par leurs influences rock, pop et hip-hop…

Autour de Robinson Khoury et de ses sonorités chaudes, rondes et amples (qu’il agrémente occasionnellement d’FXs), se dévoilent l’excellent claviériste Bastien Brison (qui a largement participé à l’écriture de l’album), le bassiste Pierre Gibbe et le batteur Paul Berne. Cette fine équipe distille un jazz frais, aéré et sensuel, sa virtuosité certaine n’a besoin d’aucune esbroufe pour toucher un auditoire captivé par des atmosphères épurées et changeantes, faites de transitions, de rebondissements et de soubresauts sans fioritures.

Awake, qui ouvre magistralement le disque, détermine d’emblée le niveau de jeu du quartet, ainsi que sa manière d’aborder un thème qui évolue graduellement. Ici, les 3 premières minutes mettent en avant l’écriture, le piano et le trombone, puis soudain la basse se fait plus insistante, le Fender Rhodes entre dans la danse et la batterie s’active, le jazz s’électrifie avec l’impro de Bastien au Wurlitzer, le swing devient groove et se déploie avec énergie jusqu’à une outro qui se dépouille petit à petit de son rythme, avant de finir par un échange intimiste piano/trombone.

Dans Mood les accords de Rhodes gavés de reverb sont rapidement rejoints par Robinson qui laisse un temps son trombone au profit du vocoder, la mélodie subtile, délicate et chargée d’émotions me rappelle alors celles du saxophoniste Casey Benjamin qu’il interprète dans le projet Urbanus de Stefon Harris & Blackout. Le titre est comme suspendu, flottant en apesanteur, le groove y est nébuleux et la basse, dodue et voluptueuse, omniprésente.

Nighthawk, parés de ses accents psychédéliques et de ses reflets hypnotiques, trompe son monde avec son air faussement calme, la basse semble se prélasser, le piano retient ses marteaux, la batterie ses coups et le trombone ne demande qu’à partir en vrille… ça bouillonne mais n’explose pas.

Bref So Far So Good est une belle entrée en matière pour ces tout jeunes musiciens rhodaniens, une découverte à ne pas manquer !

lundi 23 mars 2015

Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)

S’il fallait illustrer combien l’Afrique et l’Amérique latine sont intimement liées, ce concert capté le 4 aout 2014 au festival Jazz In Marciac et intitulé At Home y répondrait à merveille ! En effet la rencontre transatlantique du prodigieux pianiste originaire de la Havane, Roberto Fonseca et de la diva malienne Fatoumata Diawara sonne comme la fusion parfaite, tant au niveau des rythmes que des mélodies, entre le jazz aux accents afro-caribéens et la tradition mandingue aux couleurs pop.
 
L’énergie que dégage leur union artistique est brulante et leur groove enivrant, à l’image du titre afro pop Sowa, composé par Fatou et ouvrant l’album.
Roberto, dans Connection nous invite ensuite au gré des percussions ensorceleuses et de ses accords de piano jubilatoires à partager son africanité qu’il mâtine allègrement dans Yemaya d’une fougue jazz funk des plus entraînantes.
Real Family est une ballade acoustique troublante et engagée que Fatoumata chante en français et en bambara, elle y traite de la condition des jeunes femmes dans son pays.
Avec Clandestin, même si le propos demeure grave, le tempo s’accélère à nouveau et la chaleur se fait ressentir jusqu’à Neboufo et ses arrangements aériens évoquant des paysages magiques.
Entourés de Ramsés Rodriguez à la batterie, Joel Hierrezuelo aux percussions, Yandy Martinez à la basse, Sekou Bah à la guitare électrique et Drissa Sibide au kamélé n’goni (cousin de la kora), Fatoumata et Roberto ont développé une connivence évidente et naturelle, une complicité musicale et scénique radieuse à l’image de leur jeunesse et de leur beauté respective !


mercredi 18 février 2015

Mohamed Abozekry & Heejaz Extended – Ring Road (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Mohamed Abozekry & Heejaz Extended – Ring Road (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le jeune musicien d’origine égyptienne et sacré meilleur joueur de oud du monde, Mohamed Abozekry, nous propose dans son second opus intitulé Ring Road 7 titres-fleuves riches et somptueux, à la croisée des influences arabo-andalouses, des traditions classiques et modernes du Moyen Orient, du jazz et des musiques latines, tziganes et indiennes. Dès la première écoute, virtuosité et qualité d’improvisation mènent la danse, puis les mélodies enivrantes d’un Orient sublimé et métis font leur œuvre et nous accompagnent dans un univers coloré et moderne. Les tablas y côtoient la darbouka (Anne-Laure Bourget), le oud le piano (Ludovic Yapoudjan) et le saxophone (Benoît Baud) la contrebasse (Hugo Reydet), dans un répertoire de compositions aux rythmiques soutenues dont le groove magistral nous est servi par un Heejaz Extended inventif et magique !
 
 
 

mardi 17 février 2015

Push Up! – The Day After (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Push Up! – The Day After (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Lancé par le flutiste Jî Dru, la diva Sandra Nkaké et le claviériste varois Jean Phi Dary, le collectif Push Up ! prend forme en 2009 avec pour objectif de rendre hommage à la black music. Touchant à plusieurs de ses registres dont le reggae/dub, le hip-hop, la soul, l’ethio jazz, le rock ou le funk, The Day After regorge d’accents psychédéliques vintage au groove décapant et festif, en partie délivrés par les accords saturés du guitariste Matthieu Ouaki. Narrant l’histoire au passé trouble d’un personnage de fiction nommé Quincy Brown, The Grand Day Of Quincy Brown paru en 2010, posait déjà les bases musicales et scéniques de cette aventure black soul rock. Ce dernier opus confirme l’efficacité et l’énergie de Push Up !, renforcées par les lignes de basse de Toscano Jeanniard, la batterie de Nico Rajao et les voix du poète Allonymous et du chanteur Karl The Voice.

 
ci-dessous un extrait de leur précédent album "The Grand Day Of Quincy Brown"

lundi 16 février 2015

Justin Kauflin – Dedication (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Justin Kauflin – Dedication (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Jeune prodige du jazz, le pianiste américain Justin Kauflin publie Dedication, son premier opus d’envergure internationale signé par Quincy Jones ! Atteint de cécité à l’âge de 11 ans, le piano devient son instrument de prédilection au dépens du violon. Remarqué et formé par le trompettiste mythique Clark Terry (né en 1920 et disparu ce 22 février 2015) , le virtuose installé à New York depuis 2008 nous offre 12 compositions originales, interprétées en quartet et en trio, dont 7 rendent hommages à ses mentors les pianistes John Toomey et Liz Barnes ou à ses amis les batteurs Billy Williams (présent sur l’album) et Jay Sinnett. Ses ballades comme ses titres aux rythmes plus soutenus se nourrissent du son des légendes - Art Tatum, Bud Powell, Herbie Hancock Mulgrew Miller ou encore Dave Brubeck - et attestent d'une construction spacieuse et élégante, mettant en avant l'écriture de Kauflin mais aussi l'interprétation qu'en font ses musiciens. Le jeu de Justin est ample, aérien, raffiné et fluide; entouré du contrebassiste Christopher Smith ainsi que des guitaristes Matt Stevens (dont la présence est radieuse) et Etan Haziza (à la guitare acoustique), il élabore des ambiances où les mélodies sont enivrantes et accrocheuses, déployant un groove soyeux et communicatif rappelant la force tranquille d’un Bill Evans (son modèle). Dedication est un disque charmant et accessible qui ravira par ses accents délicats les amateurs de jazz scandinave.

vendredi 13 février 2015

Kyle Eastwood – Time Pieces (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Kyle Eastwood – Time Pieces (Jazz Village/Harmonia Mundi)

L’immense bassiste et contrebassiste qui nous avait enthousiasmé avec son précédent The View From Here paru en 2013, revient avec un magistral Time Pieces, sonnant comme un hommage aux maîtres du hard bop. Toujours en quintet, il a conservé le tandem Andrew McCormack au piano et Quentin Collins à la trompette, puis s’est entouré du batteur cubain Ernesto Simpson et du saxophoniste Brandon Allen. Kyle Eastwood nous livre un disque au groove élégant et inspiré, l’artiste reprend avec classe le Dolphin Dance d’Herbie Hancock et le Blowin’ The Blues Away d’Horace Silver, ancrant définitivement l’esthétique de l’album dans le registre jazz du tournant des 60’s. Avec Caipirinha et Prosecco Smile sa musique se pare d’accents latins, tandis que la reprise de sa propre composition pour le film de son père Letters From Iwo Jima et le titre Nostalgique nous offrent un jazz atmosphérique aux mélodies touchantes et aériennes. Eduqué au son des vinyles de Duke Ellington ou Count Basie que son père passait et fasciné par ses aînés Ray Brown et John Clayton, qui lui transmirent le vice de la contrebasse, le compositeur poursuit son aventure musicale amorcée en 1998 avec son From There To Here, alternant ses album et ses compositions pour le cinéma (Mystic River, Gran Torino ou encore Invictus réalisés par Clint).

 

mardi 6 mai 2014

Lucky Peterson – The Son Of A Bluesman (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Lucky Peterson – The Son Of A Bluesman (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Repéré très tôt dans le club de jazz que tenait son père à Buffalo, Lucky Peterson amorce sa carrière de bluesman dès l’âge de 5 ans. Organiste puis guitariste et chanteur, il doit en partie ses premiers succès à son mentor Willie Dixon, s’en suivront des albums remarquables et des collaborations prestigieuses dans les milieux de la soul, du blues et du jazz. Son disque You Can Always Turn Around paru en 2010 signait son grand retour après une période difficile, The Son Of A Bluesman le conforte en tant que digne héritier d’un blues authentique et roots. Sur des compositions et des reprises pleines de ferveur, de vérité et de groove, Judge Kenneth Peterson déploie sa voix caverneuse et puissante, mâtinant sa palette musicale de boogie-woogie, de gospel, de rock’n’roll et de rhythm’n’blues.

mercredi 12 février 2014

Bibi Tanga – Now (JazzVillage/Harmonia Mundi)


Bibi Tanga – Now (JazzVillage/Harmonia Mundi)

Né à Bangui en Centrafrique, le chanteur et musicien Bibi Tanga débarque à Sevran à la fin des 70’s. Influencé par les negro spirituals, la soul et le funk d’outre atlantique, le bassiste n’en reste pas moins attaché à ses racines africaines, s’abreuvant ainsi de l’afro beat de Fela Kuti et de la rumba congolaise du TP OK Jazz. Avec ce nouvel opus autoproduit intitulé « Now », Bibi évoque son affection pour les accents rugueux et épurés de la pop rock anglaise et accouche d’un projet engagé aux aspirations multiples rappelant ici Keziah Jones, Sly Stone ou Curtis Mayfield et là The Cure ou Police, n’hésitant pas à faire un clin d’œil au reggae de Bob Marley ou au hip-hop du Sugarhill Gang. « Now » est un de ces disques militants au groove universel !
 
Voici le lien vers son premier clip: "À la Za I O"

jeudi 6 février 2014

Natalia M. King – Soulblazz (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Natalia M. King – Soulblazz (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Silencieuse depuis « Flesh is Speaking » paru en 2005 et ses accents folk/rock rugueux et authentiques, la chanteuse et guitariste américaine Natalia M. King nous revient avec le délicieux « SOULBLAZz », sonnant comme un retour aux sources de la musique noire américaine. Si les fantômes de Janis Joplin, des Doors et de Hendrix la hantent moins, ce sont ceux de Sam Cooke, John Lee Hooker, Nina Simone et Chet Baker qui planent autour de cet hommage vibrant et roots au jazz, à la soul et surtout au blues. Natalia nous enivre littéralement entre ballade jazzy à la Diana Krall dans « Lady Of The Night », swing désarticulé façon Monk dans « Nutty Revisited », complainte soul écorchée avec un « I’ve Changed » aux couleurs d’Amy Winehouse et blues des origines dans « Stronger Than I ».

 
 
 
 
 
 
 
D’origine dominicaine elle naît en 1969 à Brooklyn qu’elle quitte adolescente pour New-York. Après des années passées à sillonner les routes en quête de cette liberté chérie vendu par Kerouac, elle débarque à Paris et joue dans le metro avant de connaître la scène, les studios et une certaine renommée… Avec SOULBLAZz, dont sept des neuf titres de l’album ont été composés et écrits par ses soins, la chanteuse apaisée s’attèle à interpréter un répertoire gavé d’authenticité, de force et de maturité, entourée notamment de Stéphane Belmondo à la trompette et de Pierrick Pedron au sax… Que du bonheur !