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mercredi 19 septembre 2018

Jean-Pierre Como - Infinite (L'Âme Soeur/Socadisc)

Jean-Pierre Como - L'Âme Soeur (L'Âme Soeur/Socadisc)

Après son sublime Express Europa paru en 2015, le pianiste parisien Jean-Pierre Como nous revient en quartet, sur son propre label L'Âme Soeur, avec Infinite, nouvel opus qu'il a enregistré en direct au Studio de Meudon, avec ses complices Christophe Panzani aux saxophones, Bruno Schorp à la contrebasse et Rémi Vignolo à la batterie. Désormais Artiste Steinway, il rejoint la famille des immenses Arthur Rubinstein, Lang Lang, Keith Jarrett, Ahmad Jamal ou encore Diana Krall... Mais cette récente distinction n'altère en rien l'ouverture et la richesse de son jazz, sans cesse en mouvement, en quête d'instantanéité et de partage. D'une élégance singulière et d'une force mélodique rare, l'écriture de l'album touche et captive d'emblée. Elle n'est pas le fruit d'un seul homme mais l'aboutissement d'un travail collectif basé sur la spontanéité, reposant sur des échanges apaisés et des joutes mesurées. Somptueux!


lundi 17 septembre 2018

Onze Heures Onze Orchestra Vol.2 (Onze Heures Onze/Absilone)

Onze Heures Onze Orchestra Vol.2 (Onze Heures Onze/Absilone)

C'est en Septembre 2017 que nous découvrions, ici-même, le premier opus du Onze Heures Onze Orchestra, projet créé en 2014 à l'initiative du label Onze Heures Onze (Rodolphe Lauretta, ...) La formation réunit de brillants musiciens aussi bien influencés par le jazz que par la musique contemporaine, électronique et autre. Ensemble, ils expriment librement à travers leurs compositions respectives, l'héritage savant d'immenses compositeurs et précurseurs avant-gardistes, tels que Giacinto Scelsi, Steve Reich, Edgard Varèse ("Densité 11.11"), Morton Fedman ("From Cripped Symmetry"), Olivier Messiaen ("Arcane 4", "Kung Fu 37") et Conlon Nancarrow ("Study for Player Piano No. 20").
Si l'infatigable saxophoniste Alban Darche (L'OrphiCube, Le Gros Cube, Jass, ...) ne figure plus au casting de ce second recueil, le flûtiste Magic Malik (auteur de "XP32") est toujours présent, aux côtés d'Alexandre Herer (piano et Fender Rhodes), Olivier Laisney (trompette) ou encore Julien Pontvianne (saxophone ténor).


lundi 7 mai 2018

Bertrand Renaudin - La Tentation des Nuages (OP Music/L'Autre Distribution)

Bertrand Renaudin - La Tentation des Nuages (OP Music/L'Autre Distribution)

C'est un bien bel écrin de notes bleues fleuries et scintillantes que nous propose le batteur Bertrand Renaudin, musicien et botaniste averti qui évolue depuis plus de 50 ans hors des sentiers battus du jazz.
Le 25 Mai prochain, il publiera chez OP Music son dernier opus intitulé La Tentation des Nuages, recueil de 18 compositions, dont 9 sont des improvisations inspirées par les plantes et les arbres de son jardin extraordinaire, L'atelier Blanc, situé à la Bussière au Sud de Paris. En trio, avec ses complices Hugues Rousé au saxophone et Sébastien Dochy à la contrebasse, Bertrand dévoile une musique aérée et raffinée, un jazz moderne et inspiré, empreint d'une tendre poésie qui dégage de chaleureuses vibrations méditatives. Le disque est mis en image par le photographe giennois Romain Beaumont, dont les clichés illustrent les faces de sa pochette.

Elève de Kenny Clarke et Dante AgostiniBertrand s'ouvre très tôt à d'autres cultures, il voyage, échange et partage, enrichissant son propos de rencontres marquantes (Léo Ferré), de folklores d'ici et d'ailleurs (issus des régions vendéennes, basques ou bretonnes, mais aussi de l'Inde et de l'Afrique), de philosophies et de traditions séculaires (le jardin zen et la taille en nuages). "Homme de cœur, il dédie ses morceaux aux aventures humaines sans lesquelles il ne serait pas...", ce qui l'amène dans La Tentation des Nuages a compléter son trio par deux figures hexagonales des plus singulières dans le domaine des musiques classiques et improvisées: le pianiste Jean-Christophe Cholet et le percussionniste Xavier Mertian (notamment au steelpan)... Un casting de rêve pour une aventure contemplative autour de mélodies simples et élégantes.

jeudi 1 mars 2018

Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)

Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)

Le saxophoniste allemand Daniel Erdmann, co-fondateur avec Edward Perraud et Hasse Poulsen de la formation Das Kapital, nous présente en collaboration avec son complice le batteur Christophe Marguet - également à affiche du récent For Travellers Only avec Sébastien Texier - un nouveau projet baptisé Three Roads Home, élaboré en partenariat avec deux invités de marque : les contrebassistes Claude Tchamitchian et Henri Texier - ce dernier sortant à peine des studios pour l'enregistrement de son dernier opus, Sand Woman.
Three Roads Home s'inscrit dans la continuité de leur précédent travail en duo Together, Together! paru en 2013. Il est conçu autour de 2 trios sax/contrebasse/batterie distincts, et un quartet sax/2 contrebasses/batterie.
Reflétant un jazz libre et sophistiqué, il aligne des sensibilités, des manières de jouer et d'improviser qui s'affirment, coexistent et interagissent, tout en se pliant aux exigences mélodiques et rythmiques des 12 compositions de l'opus. Ces dernières, écrites en majorité par notre tandem de leaders, forment un recueil qui bouscule l'auditeur au premier abord, créant sans cesse la surprise en lui offrant ici des moments suspendus absolument envoutants, comme peut en témoigner l'ouverture à la chaleur latine "A n'importe quel prix", et là, des rythmiques au swing plus soutenu, comme l'urgent "Ornette". Ailleurs, ce même auditeur est semé dans quelques entrelacs free"Summer Colour" laisse hurler un saxophone incisif et pleurer une contrebasse déchirante, battue par un martèlement vigoureux.
Un thème n'échappera pas aux afficionados d'Henri Texier, "Don't buy ivory anymore" (extrait de l'album An Indian's Week sorti en 1996) impose en effet sa mélodie accrocheuse et hypnotique, laissant s'exprimer une batterie vibrante et tribale aux allures de tambours du Burundi.

"A n'importe quel prix" en écoute ICI

jeudi 19 octobre 2017

Paul Brousseau et Matthieu Metzger - Source (Emouvance/Absilone-Socadisc) Enregistrement Live à Ohm Studio 11-12 Novembre 2015

Paul Brousseau et Matthieu Metzger - Source (Emouvance/Absilone-Socadisc)

Il fallait bien 20 années d'une amitié née sur les bancs du Conservatoire et une carrière ponctuée de multiples participations à différents projets majeurs, notamment ceux de Marc Ducret et Louis Sclavis, pour que nos deux acolytes Paul Brousseau et Matthieu Metzger pondent enfin un album en commun. Baptisé Source, il concrétise leur longue collaboration artistique dans un écrin acoustique élégant, habité de 15 titres enregistrés en live à Ohm Studio les 11 et 12 Novembre 2015, où s'expriment un jazz suspendu, une musique improvisée aux formes contemporaines, expressives et sensibles. Le piano du premier et les saxophones du second accordent leurs voix d'une manière quasi innée, mettant en évidence une fluidité, une complicité et un raffinement captivant, même si certains aspects peuvent parfois paraître déroutants. Les différents moments du disque plantent des décors automnaux aux atmosphères nébuleuses et mélancoliques, alternant souffles incisifs et tranchants, touches introspectives et envoutantes, notes intimistes et cristallines...


mercredi 7 décembre 2016

Eve Risser - Les Deux Versants se Regardent (Clean Feed/Orkhêstra)

Eve Risser - Les Deux Versants se Regardent (Clean Feed/Orkhêstra)

La jeune pianiste basée à Paris Eve Risser nous présente son dernier projet intitulé Les Deux Versants se Regardent. Entourée de son White Desert Orchestra elle y évoque, en 9 compositions sophistiquées, sa fascination pour les grands espaces du sud-ouest américain, ces territoires sauvages où splendeur des lumières et puissance des paysages nourrissent abondamment l'imaginaire.

Influencée par les sonorités de la scène scandinave et des pays nordiques, Eve s'imprègne aussi de la fougue improvisatrice free jazz et du bouillonnement heavy metal. Rassemblant 10 musiciens parmi les plus en vue du jazz européen, elle élabore un univers musical sophistiqué et mystérieux, une bande-son pour un film imaginaire habité d'expérimentations sonores organiques, de moments suspendus, de temps forts incisifs et rythmés que l'imposante section cuivre anime entre chaud et froid, dans des passages flirtant parfois avec la musique concrète.

Se nourrissant des 5 années passées au sein de l'ONJ sous la direction de Daniel Yvinec, elle s'autorise toutes les libertés d'orchestrations et de formes, accouchant d'un disque peu orthodoxe, avec s'ouvre avec un titre éponyme contemplatif de 20 minutes, suivi d'un "Tent Rocks" jubilatoire de 11 minutes. Plus loin, "Fumeroles" s'étend tel un nuage de vapeur hanté par des silences, le grondement boisé du basson, quelques bruits du batteur/percussionniste Sylvain Darrifourcq et quelques accords du guitariste Sylvain Desprez. Ailleurs, "Eclats" et "Jaspe", bien que basés sur l'observation de pierres précieuses, font echo aux reliefs tranchants, abruptes et inquiétants de la région des Canyons, le tromboniste Fidel Fourneyron, la flûtiste Sylvaine Hélary, les saxophonistes Antonin-Tri Huong et Benjamin Dousteyssier, la bassoniste Sophie Bernado et le trompettiste Eivind Lonning nous y livrent en effet des saccades désarticulées, émergeant des tréfonds de leurs instruments respectifs.

On n'oublie pas Fanny Lafargues et la rondeur de sa basse électrique qui traverse discrètement cette oeuvre étrange et osée, où musique improvisée croise le fer avec le jazz de Miles et Carla Bley, le classico-contemporain de Reich et le post-rock islandais de Sigur Ros... A seulement 24 ans, Eve signe une disque marquant et expérimental, une pierre de plus dans son catalogue déjà bien fourni.

mardi 11 octobre 2016

Promise Land Presents We Free (Pomise Land/Socadisc)

Promise Land Presents We Free (Pomise Land/Socadisc)

Forcément avec un titre pareil, le dernier projet du pianiste Alexandre Saada ne peut que piquer notre curiosité... En effet, celui que nous découvrions lors de son duo Madeleine & Salomon avec la chanteuse Clotilde Rullaud dans l'album A Woman's Journey, revient avec We Free, un disque de 11 pistes enregistrées le 7 février 2016 au Studio Ferber à Paris, avec pas moins de 29 musiciens qui se retrouvaient ensemble pour la première fois. Un pari risqué mais après 5 heures d'une musique entièrement improvisée, le résultat est là, vivant, puissant et vibrant...

Le concept...jouer librement, sans point de départ, ni consigne, ni partition... La séance d'enregistrement débutée à 21h00 devait se clore à 02h00 du matin, après avoir arpenté les sentiers d'un jazz libéré aux reliefs tantôt swing tantôt groove, ponctués de traverses fusion, free, funk et blues, arborées de reflets ethno et psyché...
S'y sont côtoyés la crème des musiciens de jazz contemporain, habitués des scènes parisiennes et d'ailleurs... Un foisonnement de talents issus d'horizons divers et variés (Japon, Brésil, Canada, Arménie, les Balkans...) parmi lesquels on retrouve la pianiste/chanteuse Macha Gharibian, le trompettiste Julien Alour, le flutiste Jocelyn Mienniel, les batteurs Antoine Paganotti et Ichiro Onoe, le guitariste Olivier Louvel, le percussionniste Meta, le bassiste Chris Jennings ou encore le saxophoniste Olivier Temime...
Un casting de rêve soumis à une expérience unique...

Ci dessous un lien vers le We Free en formule ultra réduite, un trio composé du contrebassiste Chris Jennings et du batteur Antoine Paganotti:


mardi 19 avril 2016

Basel Rajoub Soriana Project - The Queen Of Turquoise (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Basel Rajoub Soriana Project - The Queen Of Turquoise (Jazz Village/Harmonia Mundi)



Le compositeur et saxophoniste Basel Rajoub est originaire de la ville d'Alep en Syrie, aujourd'hui sinistrée et toujours prise entre deux feux. C'est à Damas durant son adolescence que la trompette fixe toute son attention, le jazz de Miles Davis et Louis Armstrong s'impose alors à lui jusqu'à son immersion dans les musiques orientales et l'adoption (malgré lui) du saxophone ainsi que du duclar (instrument russo-allemand récent, se situant entre la clarinette et le doudouk).






Il publie en 2007 un premier disque Kamir (accompagné de la trinité piano, basse, batterie) et, souhaitant s'investir davantage dans les sonorités propres à l'héritage musical de son pays natal, amorce en 2009 son projet Soriana ("notre Syrie") avec Asia, second effort qu'il enregistre en trio avec le percussionniste Khaled Yessin et Feras Charestan, virtuose du qanûn. C'est véritablement à cette période que l'artiste se plonge dans le folklore syrien en composant notamment pour cet instrument perse de la famille des cithares sur table. "Il combine ainsi les myriades de modes mélodiques et les subtilités micro-tonales de la musique arabe traditionnelle à son écriture contemporaine", enrichie de son expérience de jazzman.

Toujours entouré de Feras Charestan au qanûn, il fait cette fois-ci appel au joueur de oud Kenan Adnawi, au percussionniste Andrea Piccioni et à la chanteuse Lynn Adib, pour nous offrir The Queen Of Turquoise, traduction littérale du nom de son épouse Malika Fairouz. L'improvisateur nous invite à le suivre à travers 9 compositions aérées et inspirées, où le silence est d'or, laissant flotter des notes surgies d'un autre temps. La voix de Lynn, poignante dans les enivrants "Hamam" et "Ya Tha Elqawam", est bouleversante de pureté, convoquant bien sûr le souvenir de ses illustres aînées d'Egypte, du Liban et d'ailleurs. Les percussions d'Andrea nous mettent en transe dans l'excellent "11:11" qui s'ouvre pourtant très lentement par quelques notes en suspension de Basel. Rejoint par Kenan et sa virtuosité, le rythme s'accélère, le tambourin entame alors sa ronde hypnotique virevoltant côte à côte avec le saxophone…

Une très belle ballade dans la Syrie imaginaire d'un esprit rêveur et surement mélancolique.

lundi 25 janvier 2016

Abaji - Route&Roots (Absilone/Socadisc)

Abaji - Route&Roots (Absilone/Socadisc)
Né au Liban et d'origine arménienne, le multi-instrumentiste gréco-turc Abaji s'exile en France en 1976 fuyant une guerre civile qui déchirera son pays jusqu'au début des années 90. Passionné par les médecines chinoises, la musique sera finalement la voie qu'il empruntera, explorant les sonorités d'instruments traditionnels de sa région natale et s'abreuvant au gré de ses voyages d'influences variées allant de la musique indienne ou sud-africaine au blues en passant bien sûr par la musique orientale notamment gnawa.
Il publie aujourd'hui son 6° opus intitulé Route&Roots, un titre qui résume à merveille l'esthétique du projet dans lequel l'artiste convie les joueurs de doudouk Vardan Grigoryan et de kakak kemane Mahmut Demir. Respectivement d'Arménie et de Turquie, ces deux musiciens participent à ce retour aux sources voulu par Abaji qui, au chant, au oud, à la flûte, au bouzouki et autres cordes ou percussions, rend les frontières perméables et réconcilie deux peuples aux relations tendues.
En 2009, son retour au Liban lui avait inspiré Origine Orients dans lequel il s'exprimait dans les 5 langues de sa famille (français, turc, arménien, grec et arabe). Enregistrés aussi en polyglottie et toujours en une seule prise, les 17 morceaux de Route&Roots nous proposent à nouveau une immersion intimiste dans l'univers acoustique teinté de folk, de blues et de world d'un globetrotteur invétéré, qui remonte cette fois-ci le temps à la découverte des racines parentales.
Sans artifice, le disque a été réalisé grâce à son studio mobil, composé du minimum pour accéder à un maximum d'authenticité dans la captation des sons et le traitement des ambiances et des espaces.
Ses chants fédérateurs et universels sont emplis de nostalgie, une saudade orientale poétique et touchante orchestrée par "un métèque poreux à tous les souffles du monde".

 

mercredi 16 décembre 2015

Enrico Pieranunzi – Proximity (Cam Jazz/Harmonia Mundi)


Enrico Pieranunzi – Proximity (Cam Jazz/Harmonia Mundi)

Après son sublime Double Circle, projet 100% italien paru il y a quelques mois et où il collaborait avec le jeune guitariste trevigiano Federico Casagrande, l'infatigable pianiste romain Enrico Pieranunzi nous revient avec deux actualités à paraître chez Cam Jazz et Intuition. C'est sur le disque publié par le label italien que nous allons nous attarder un petit moment…

A la tête d'un quartet américano-néo-zélandais composé du contrebassiste originaire d'Auckland Matt Penman et des californiens Ralph Alessi à la trompette/cornet/bugle et Donny McCaslin au saxophone ténor/soprano, il présente Proximity. Enregistré à New-York au printemps 2013, c'est un recueil de 8 compositions intimistes et accrocheuses où l'absence de l'assise rythmique d'une batterie ne gâche en rien l'effet que procure son jazz post-bop pur, essentiel et évident. Loin d'être de vouloir mettre ses acolytes en position délicate sans batteur pour marquer la mesure, Enrico en doyen bienveillant et sensible leur ouvre le champ des possibles. Et c'est avec la limpidité et la clarté du jeu des plus grands (on pense bien sûr à Miles Davis et Chet Baker) que Ralph et Donny le suivent, accompagnés des rassurantes 'walking bass' de Matt qui viennent structurer leurs divagations aériennes. Les accords du pianiste offrent un écrin délicat aux improvisations alambiquées de nos deux souffleurs, ensemble ils alternent ballades introspectives (Sundays, Withinn The House Of Night) et conversations passionnées (No-Nonsense, Line For Lee) flirtant avec un jazz classique aux reflets parfois free (Proximity) où le leader se passe même des touches pour marteler directement les cordes de son piano, créant alors une atmosphère dissonante des plus tendues (Five Plus Five).

mercredi 28 octobre 2015

Fidel Fourneyron - High Fidelity (Umlaut Records)


Fidel Fourneyron - High Fidelity (Umlaut Records)

Le trombone a toujours été un instrument fascinant, de par son allure et sa mécanique, mais rarement mis en premier plan. On garde cependant en mémoire quelques noms illustres comme le jazzman J J Jonhson, l’immortel Fred Wesley des JB’s, plus récemment le suédois Nils Landgren ou le tout jeune Trombone Shorty, natif de la Nouvelle Orléans.

Fidel Fourneyron, originaire d’Albi dans le sud ouest de la France, nous présente son premier opus solo intitulé High Fidelity. Bien loin des sentiers battus par ses aînés, le tromboniste virtuose invite son auditoire à partager l’intimité qui le lie à son instrument, duquel il parvient à extirper des sonorités inédites et surprenantes. Passionné par les grands orchestres de swing et amateur de rumba cubaine, c’est véritablement dans les milieux du jazz moderne, de la musique improvisée et contemporaine qu’il se fait remarquer. High Fidelity n’a d’ailleurs rien à voir avec un disque de jazz au sens classique, c’est une suite de 9 titres pour trombone seul, où bruits, souffles, grincements, grognements, cris, murmures, monologues et répétitions entêtantes se succèdent, se chevauchent et se causent, laissant parfois échapper quelques phrasés familiers.

jeudi 24 septembre 2015

Renault Garcia-Fons & Dorantes - Paseo a Dos (E-motive Records/L'Autre Distribution)


Renault Garcia-Fons & Dorantes - Paseo a Dos (E-motive Records/L'Autre Distribution)

Le contrebassiste Renault Garcia-Fons nous revient avec un nouveau projet intitulé Paseo a Dos. Comme l’indique le titre, il s’agit d’une collaboration menée étroitement avec le pianiste sévillan David Peña Dorantes, artiste virtuose perpétuant la tradition du flamenco héritée de la fameuse dynastie des musiciens gitans andalous, appelée Peña de Lebrija. Comme dans son précédent Linea Del Sur, Renault tisse avec brio et sophistication des liens entre les cultures, il nous invite avec son complice à partager la lumière radieuse de la méditerranée et de l’Amérique latine. Avec ou sans son archet, en frottant ou en pinçant les 5 cordes de son instrument, il empreinte tour à tour les sonorités du luth arabe, de la guitare espagnole ou du violon tzigane. Dorantes se sert du piano « comme d’une machine à écrire sur l’air », il élabore un jeu plus complexe et orchestral que le flamenco pur, à la lisière du jazz et de la musique classique, tout en gardant la fougue sanguine de ses origines. Le duo nous livre un opus puissant et sensuel, fruit d’une entente née sur scène et enfin gravée sur disque.