Ed Motta –
Perpetual Gateways (Membran Entertainment Group)
Le crooner et soulman brésilien Ed Motta nous revient avec un sublime Perpetual Gateways, son 15° album qu'il publie grâce à l'entremise
du label allemand Membran (Joss Stone, Peter Schilling, Jimmy Somerville, Johnny Winter…).
Depuis son premier opus paru à la fin des années 80, le chanteur a su imposer
sa signature soul/funk sur un marché
brésilien inondé par la MPB (musique populaire brésilienne). Presque 30 ans
plus tard, le multi instrumentiste
nous régale toujours de ses sonorités
jazzy gorgées de lumière carioca et ce n'est pas ce dernier disque qui
changera la donne.
En effet on y retrouve sa voix de velours aux rondeurs des plus sensuelles, son groove assassin et classieux sans doute
hérité de son oncle Tim Maia ('Barry
White de la soul brésilienne'), ainsi que ses arrangements sophistiqués aussi
bien influencés par les Earth Wind &
Fire (Captain's Refusal) et Stevie Wonder (Good Intentions) que par les piliers du be-bop (The Owner), de la
bossa nova, du tropicalisme ou du rock anglais.
Perpetual Gateways
se divise en deux mouvements, dans le premier l'auteur/compositeur y expose son
amour pour les textures rythmiques
chaudes et chaloupées du funk, de la soul et du R&B, il y développe 5
titres à la magie contagieuse et entraînante (dans la lignée de ses idoles Steely Dan et Donald Fagen) même lorsqu'il s'agit de ballades romantiques telles
que Reader's Choice. Les lignes de
basse électrique de Cecil Mc Bee Jr.
(fils de Cecil Mc Bee qui officia à la contre basse auprès d'Alice Coltrane,
Art Pepper ou encore Yusef Lateef) y sont pour beaucoup!
Dans un second temps, Forgotten
Nickname marque un changement de registre avec ses reflets acoustiques habités de ces notes bleues si précieuses et
délicates, on notera d'ailleurs la délicieuse intervention du flutiste américain
Hubert Laws (George Benson, Chet
Baker, Chick Corea, Quincy Jones…).
A Town In Flame ravira
les amateurs de jazz vocal effervescent aux
orchestrations euphoriques chargées de cuivres (Curtis Taylor à la trompette, Charles
Owens et Ricky Woodard au sax) et de claviers (Patrice Rushen et Greg
Phillinganes) qu'un certain Gregory
Porter démocratise depuis quelques années (pour l'anecdote, c'est le même Hubert Laws qui donna sa chance à l'ancien
joueur de football américain, alors petit protégé de l'actuel producteur d'Ed Kamau Kenyatta, dans son hommage à Nat
King Cole en 1998).
Le tempo est soutenu par l'énergique batteur Marvin 'Smitty' Smith (Jon Hendricks,
Achie Shepp, Sting…) et l'étonnant contrebassiste californien Tony Dumas, tous deux nous offrent l'assise des épiques I Remember Julie et Overblown Overweight, véritables temps forts de l'album avec leur swing ravageur et terriblement généreux.
Ed Motta nous
offre à nouveau un rayon de soleil, une onde
soul/jazz aux vibrations positives et
aux pulsations enivrantes.
Aucune fausse note parmi les 10 titres qu'il a écrits et composés, épaulé par
un mentor, le pianiste, saxophoniste, enseignant et arrangeur de Détroit Kamau Kenyatta. La sortie européenne de
Perpetual Gateways est prévue pour
courant Février…
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