SANDRA
NKAKE – « Mansaadi » (Corner Shop/Naïve Distribution)
Une nouvelle diva se dévoile enfin au grand jour et illumine
de son charisme et de son charme incomparable le paysage musical français.
Présente sur scène depuis déjà plusieurs années, Sandra Nkaké, jeune parisienne
d’origine camerounaise, fit parler plus largement d’elle lors de sa
collaboration avec l’artiste français Booster sur l’excellentissime titre
« Sex Friend », playlisté par radio Nova l’année dernière. Un public
séduit par son sens du groove et sa sensualité ravageuse découvre alors une
artiste atypique, anticonformiste, sincère et généreuse. La silhouette de Grace
Jones et une voix qui mêle l’intensité d’Abbey Lincoln à la virtuosité de Bobby
Mc Ferrin ou d’Al Jarreau, participent à créer, autour de la chanteuse, une
aura émotionnelle toute particulière. Sandra attire, attise même, sa timidité
s’efface dès qu’il s’agit de partager, de donner pour donner
(« Happy »). Son premier opus intitulé « Mansaadi » (petite
mère) est un hommage à sa défunte mère (« Mansaadi »), un éloge à
l’amour (« Time Healed Me ») et aussi un clin d’œil à ses racines
africaines (« I Miss My Land » « Souffles »).
Longtemps déchirée entre le Cameroun et la France, « la petite
blanche » comme on la désignait là-bas, est en quête d’africanité, la
sienne et pas celle qu’on veut lui donner (« Stay True »). Le titre
« La Mauvaise Réputation » écrit par George Brassens, semble donc
avoir était taillé pour la sculpturale Sandra qui l’interprète d’une façon très
personnelle sur un rythme joué en beat box minimaliste. Le morceau résume à mon
sens un album profondément soul (« A New Shore ») qui visite sans
vergogne le funk (« Yayaya »), la pop, le jazz (« I’ve Been
Loving You ») et le gospel (« The Way You Walk »). Sandra Nkaké
s’affirme en femme libre, sensible et instinctive, ni noire ni blanche, mais
les deux à la fois…Une merveille !
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