Solis Lacus
– Solis Lacus (Heavenly Sweetness)
La Belgique ne nous régale pas uniquement de sa bière et de ses
chocolats, sa scène jazz y est en effet très active depuis l’après-guerre avec
des icônes de renommée internationale tels que l’harmoniciste Toots Thielemans
ou encore le guitariste Philip Catherine… Mais c’est véritablement à partir des
70’s que le jazz belge va s’ouvrir au grand public en y intégrant notamment des
composantes funk, rock et psychédéliques héritées d’outre atlantique. Dans ce contexte
de « fusion » des genres musicaux, le quintet Solis Lacus mené par le
pianiste Michel Herr va incarner un certain renouveau dans le paysage
jazzistique européen. Réunissant autour de son Fender Rhodes des musiciens
d’exception comme le trompettiste Richard Rousselet, le saxophoniste Robert
Jeanne, les batteurs Bruno Castellucci ou Felix Simtaine et le bassiste de
Placebo Nick Kletchkovsky, le projet Solis Lacus devient rapidement le pendant de
l’ancien continent aux expérimentations bouillonnantes sévèrement groovy et
électriques de l’américain Herbie Hancock et ses Headhunters. Paru
originellement en 1974 chez EMI, l’album éponyme ressort de l’oubli grâce au
label parisien Heavenly Records à qui l’on doit aussi les rééditions du
trompettiste Don Cherry ou de l’énigmatique pianiste Raphael, ainsi que de
quelques pépites oubliées ou disparues piochées dans l’énorme répertoire de la
maison Blue Note . En écoutant ou en réécoutant Solis Lacus la modernité
frappante des idées de Michel Herr apparait dès les premières mesures et on se
replonge alors dans les sonorités avant-gardistes de cette formidable époque
qui fut celle de la période électrique de Miles Davis et des métissages visionnaires
de Zawinul et des Weather Report. Bref, Solis Lacus est album incontournable et
essentiel !
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