Mauro Gargano - Nuages (Diggin Music Prod/Absilone/Socadisc)
Le contrebassiste italien Mauro Gargano (récemment entendu auprès du Round Trip Trio, de Christophe Laborde Quartet et d'Alexis Avakian,...) nous présente Nuages, son 4ième projet en tant que leader qui paraîtra le 13 Novembre prochain via Diggin Music Prod. Du nom de l'illustre thème écrit par Django Reinhardt, le disque rassemble 9 compositions et 2 reprises, où sont convoquées des souvenirs d'enfance souvent émouvants, collectés et mis en musique par l'artiste tout au long de ces 7 dernières années, alors qu'il prenait part à une myriade de collaborations (Sébastien Jarrousse, Ricardo Izquierdo et Fabrice Moreau, Toni Germani, Bruno Angelini,...).Touché par la saynète Che cosa sono le nuvole? réalisée par le cinéaste Pierpaolo Pasolini en 1968 - point de départ d'une introspection musicale poignante - Mauro y exprime ses penchants pour un tas d'influences allant des sonorités brésiliennes, au blues, en passant par la musique contemporaine et minimaliste ou les folklores du sud de l'Italie. Partageant sa fascination pour les œuvres de Steve Reich, Nino Rota, Ennio Morricone ou John Coltrane, il laisse également transparaître dans une écriture jazz raffinée et gorgée d'émotions, son admiration pour Enrico Rava, Hermeto Pascoal ou encore Charlie Haden.
Epaulé par ses complices Matteo Pastorino à la clarinette, Giovanni Ceccarelli au piano et Patrick Goraguer à la batterie, le compositeur a choisi d'ouvrir l'album avec la chanson "Che cosa sono le nuvole ?", écrite en tandem par Pasolini et Domenico Modugno (titre que ce dernier, incarnant un éboueur chanteur, immortalisait à jamais dans ce fameux épisode du même nom, extrait du film à sketches Capriccio all'Italiana). Cette mélodie intemporelle, d'une tendresse renversante, donne le ton d'un recueil en majorité composé de ballades inspirées, qui dévoile très lentement ses ambiances poétiques intimistes et immersives. Une réharmonisation de "Nuages" vient clore en douceur ce subtil effort où les changements de métriques ne brusquent ni les mélodies, ni notre attention.