Stéphanie Lemoine - Love Leaves Traces (Mix Up Jazz/Inouïe Distribution)
Belle découverte!
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
Stéphanie Lemoine - Love Leaves Traces (Mix Up Jazz/Inouïe Distribution)
Belle découverte!
Edward Perraud - Hors Temps (Label bleu/L'Autre Distribution)
Le batteur et percussionniste nantais Edward Perraud nous revient avec Hors Temps, second album qu'il publie sur le Label Bleu, après l'excellent Espaces sorti en 2018. Accompagné par Bruno Angelini au piano et Arnault Cuisinier à la contrebasse, le patron de Quarkrecords et membre du trio emblématique Das Kapital, poursuit sa célébration de l’essentiel et de l’instant furtif, nous livrant un recueil de 9 compositions immersives et poétiques, au fil desquelles l’auditeur se sent perdre pied et flâne sans contrainte au gré de vibrantes nébuleuses musicales. Le jeu si singulier d’Erik Truffaz ne pouvait que sonner juste sur ces mélodies intemporelles aux tempos éthérés et “intuitifs”, fruits d’un interplay infaillible.Jonathan Orland Quartet - Something Joyful (Steeple Chase/Look Out)
Tellement bien venue en cette période morose et angoissante, la musique du saxophoniste ayant étudié à Boston et au Canada rassure, nous communiquant son énergie et ses vibrations positives. A travers 10 titres accrocheurs: 7 inédits écrits par le leader désormais installé à Montréal, 2 standards et une composition de l'incontournable Olivier Hutman, il fait briller un quartet redoutable, où l'excellent pianiste l'accompagne sur une rythmique d'esthètes, emmenée par ses complices Yoni Zelnik à la contrebasse et Ariel Tessier à la batterie.
Un quartet au son claire et au jeu vivifiant, à l'instrumentalité chaude et entraînante, où le leader - qui s'est illustré par le passé auprès du Michel Reis Paris Quartet, de Jean-Michel Pilc et John Hollenbeck, du Sextet Gui Duvignau, de Peter Peter, d'Ibeyi, de Vincent Touchard ou encore de Xavier Thollard - a souhaité célébrer, sans trop en faire, l'héritage de ses héros, Ornette Coleman et Cannonball Adderley...
Dimitri Naïditch trio - Ah! Vous Dirai-je...Mozart! (Dinaï Records/L'Autre Distribution)
Ainsi, le jazz, le rhythm and Blues et la bossa nova s'invitent au gré de ré-harmonisations, de réarrangements et de transformations rythmiques, redessinant les contours de certaines pièces intemporelles, que l'on devine tout de même grâce à quelques motifs mélodiques emblématiques. "Bossanota" en est un bel exemple; imaginée d'après la Sonate pour piano en Do majeur, K545, elle se pare, dès les premières mesures, de chaleureux atours cariocas, que la chanteuse Cynthia Abraham vient renforcer en fredonnant un air chaloupé.
Ailleurs, "la beauté absolue de certaines œuvres - comme l'"Adagio du Concerto pour Piano °23 en La majeur" - lui a imposé une certaine retenue dans son approche créative, faisant resurgir l'interprète qu'il est, amoureux de l'originale. Il est alors resté proche de la structure initiale".
Entouré de ses deux fidèles acolytes, Arthur Alard à la batterie et Gilles Naturel à la contrebasse, Dimitri s'est donc amusé à relier les époques et les genres, à faire surgir des concertos, symphonies et autres sonates, le groove, le swing et ses fameuses notes bleues si précieuses.
Le disque est paru le 05 Mars dernier sur Dinaï Records, il est le second volume de la collection New Time Classics.
Lewis Evans - Le Rayon Vert (ZRP)
Menant, parallèlement à son projet pop/rock The Lanskies, une carrière solo depuis 2015, le chanteur originaire de Liverpool, Lewis Evans, publiait le 22 Janvier dernier Le Rayon Vert. Alignant 4 titres aux textes autobiographiques chargés d'émotions, l'EP aux mélodies délicieusement mélancoliques et nostalgiques, est le fruit d'une belle collaboration entre l'auteur anglais installé en Normandie et le songwriter/multi-instrumentiste franco-suédois Herman Dune, basé à San Pedro en Californie. David Ivar, de son vrai nom, y a élaboré des ambiances intemporelles aux sonorités americana, où il interprète toutes les parties instrumentales. Les arrangements de cordes sont sa marque de fabrique; ses motifs de guitare, délicats et accrocheurs, mêlent habilement les rythmiques et arpèges acoustiques folk ("Rock In The Sea") à des riffs électriques plus pop ("King Of The Jingle"). Ils sont enrichis par des nappes de cordes frottées ("Cocaïne" et "Hold On"), quelques cuivres et des chœurs envoutants, qu'il réalise avec le soutien de sa femme, Mayon, de Maesa Pullman, Jan Stumke et Olivier Rocabois.La voix pleine de grâce, de sincérité et de douceur de Lewis laisse entrapercevoir ses peines et ses blessures, mais sa poésie sublime les angoisses et les aspects les plus triviaux de la vie quotidienne.
Après les albums Halfway to Paradise et Man in a Bubble, marqués eux aussi par des partenariats prestigieux (Keren Ann, Gaëtan Roussel, Juliette Armanet, Howard Schmengen, Winnie ou encore Talisker...), Le Rayon Vert (du nom d'un petit troquet de Saint-Pair-Sur-Mer dans la baie du mont Saint-Michel) nous laisse présager d'un tout prochain long format à la fraicheur édifiante!
Vincent Touchard & Stephen Binet - Happy Hours (Jazz Family/Socadisc)
Entouré d'invités prestigieux, le duo a souhaité nous offrir un mélange de styles et de timbres reflétant la diversité du jazz d'hier et d'aujourd'hui. Ainsi, l'incontournable "All or Nothing at All" immortalisé par Sinatra en 1939 côtoie "Blusette" de Toots Thielemans (1962) et "Cedar's Blues", que Cedar Walton enregistrait en 1985 fricotte avec "Dindi", qu'Antonio Carlos Jobim composait en 1959 pour Sylvia Telles.
Le casting à géométrie variable que s'est choisi nos deux protagonistes n'est pas qu'instrumental, il compte en effet dans ses rangs la diva Claire Vernay (interprétant "Whatever Lola wants", "The Lady is a Tramp" et "My Heart belongs to daddy"), le sublime chanteur et guitariste brésilien Sidney Rodrigues (incarnant littéralement "Dindi" et "Blusette") et le crooner Matthieu Boré (absolument remarquable dans "No Moon at all"). Les excellents saxophonistes Baptiste Herbin ("You're my everything") et Sylvain Beuf("Three views of a secret") font également partie de l'aventure; et pour compléter la section rythmique menée par Vincent, se succèdent Duylinh Nguyen ("Witchcraft") et Baptiste Morel ("Wrap your trouble in dreams") à la contrebasse, puis José Fallot à la basse électrique ("Cedar's Blues").
Blazin' Quartet - Sleeping Beauty (Le Coolabel/Absilone/Socadisc)
A la tête de son délicat Blazin' Quartet, l'excellent batteur originaire de Sarajevo, Srdjan Ivanovic, nous revient avec Sleeping Beauty, un disque de jazz aux ambiances immersives où l'on retrouve le guitariste italien Federico Casagrande, le trompettiste grec Andreas Polyzogopoulos et le contrebassiste bulgare Mihail Ivanov. Enracinées dans les Balkans et mariant subtilement les cultures d'orient et d'occident, la musique et les rythmiques de Srdjan sont une expression de son esprit aventureux et novateur, marqué par un parcours jalonné de nombreux déménagements dans de nombreux pays, quartiers et appartements.Désormais installé à Paris, il insuffle à son projet un nouvel élan, le poussant vers davantage de liberté et de spontanéité. L'inventif et singulier flutiste Magic Malik, convié sur deux compositions colorées au swing respectivement accrocheur et entêtant, "Guchi" et "Rue des Balkans", illustre cette tendance qu'a le batteur à vouloir explorer de nouvelles possibilités.
La mélodie étant pour lui une des composantes fondamentales de son univers, les sonorités d'Ennio Morricone lui sont apparues comme une évidence, influençant significativement sa manière d'appréhender l'écriture. Reprenant et réarrangeant deux thèmes incontournables du maitre disparu il y a peu, "The Man With The Harmonica" et "A L'Aube du Cinquième Jour (Got Mit Uns)", l'artiste a sans doute souhaité célébrer une œuvre intemporelle et populaire, qui parle à tous, toutes générations confondues.
1er confinement et besoin d'évasion obligent, des fields recordings captés à la campagne nous plongent - le temps de l'"Intro" et de l'"Outro" - dans une nature bienveillante et inspirante, que l'économie aérienne du jeu d'Andreas contribue à rendre apaisante. Que dire également du touché irrésistible de Federico (en solo sur une version de "Sleepng Beauty"), un virtuose de la six cordes qui tisse avec Mihail et le trompettiste, une complicité harmonique des plus gracieuses, que viennent survoler quelques nappes de claviers orchestrées par Srdjan lui même ("Andreas").