mardi 4 juin 2019

Jade Bird - Jade Bird (Glassnote Records)

Jade Bird - Jade Bird (Glassnote Records)

La toute jeune chanteuse anglaise Jade Bird publiait le 19 Avril 2019 sur le label indie rock et alternative rock Glassnote Records (Phoenix, Chvrches), son premier opus long format au titre éponyme, devancé en 2017 par l'EP Something American et annoncé l'année dernière par le puissant single "Uh Huh", extrait de ce nouvel effort imprimant clairement les influences americana et indie-pop très 90's/00's ("Lottery") de l'auteure londonienne. Produit par Simone Felice et David Baron, le disque fait souffler un vent de fraîcheur sur le paysage indie actuel, nous livrant des moments rock'n'roll à l'énergie contagieuse tels qu'"I Get No Joy" ou "Love Has All Been Done Before", ainsi que des passages plus doux et intimistes à l'image des ballades"Does Anybody Know", "17" et "If I Die". Parmi les figures tutélaires qui l'ont inspiré, Patti Smith, Bob Dylan, Neil Young et Black Rebel Motorcycle Club, c'est à la canadienne Alanis Morissette que l'on songe en écoutant chanter Jade... Une artiste prometteuse à surveiller de près!




mercredi 29 mai 2019

Yara Lapidus - Indéfiniment (Yara Music/L'Autre Distribution)

Yara Lapidus - Indéfiniment (Yara Music/L'Autre Distribution)

Yara Music réédite Indéfiniment, second opus de la douce et passionnée Yara Lapidus, chanteuse sublime d'origine libanaise dotée d'une voix profonde à la fragilité hypnotique et sensuelle. Auteure de la plupart des textes de l'album brillamment mis en musique par le compositeur Gabriel Yared (Le Patient Anglais, 37°2 le Matin, L'Amant, ...) et enregistré dans les mythiques Studios Abbey Road, l'ancienne créatrice de mode murmure et sussure sa poésie vibrante sur des instrumentations inspirées aux orchestrations délicates et intimistes, parfois habitées de touchantes sonorités orientales ("Ilalabad", "Depuis Toi"). Ballades aux réminiscences folk ("Çà Sert à Rien", "Vingt-Quatre Heures") et bossa nova ("Saudade de Voce"), chansons solaires aux mélodies pop ("Encor Encor", "No No No No t'en fait pas", "Un Matin sans Toi") et aux arrangements de cordes envoûtants ("Indéfiniment", "Loin très Loin"), ambiances acoustiques et nappes électroniques ("Le Plus Doux des Rêves")... Indéfiniment regorge décidément de belles surprises, notamment 3 bonus où sont conviés le joueur de oud palestinien Adnan Joubran, le chanteur brésilien Chico Cesar et le crooner punk Iggy Pop.


mardi 28 mai 2019

Tristan Mélia Trio - No Problem (Jazz Family)

Tristan Mélia Trio - No Problem (Jazz Family)

Le jeune jazzman originaire du sud de la France Tristan Mélia, nous présente via Jazz Family son premier opus long format baptisé No Problem, titre emprunté à la célèbre composition d'un membre du prestigieux quintet de Charlie Parker, le pianiste new-yorkais Duke Jordan. Comme l'intéressé le déclare lui-même, "pour faire cet album, il a fallu qu'il remonte le temps, revenir aux ballades de Lester Young, retrouver le swing de Michel Petrucciani et les mélodies de Tom Jobim...". Assis derrière son piano, il s'est entouré pour l'occasion des solides Thomas Bramerie à la contrebasse et Cedrick Bec à la batterie. Disciple, entre autres, de Mario Stantchev, Michel Zenino et Philippe Petrucciani lors de ses classes à l'Institut Musical de Formation Professionnelle de Salon de Provence, puis de Franck Avitabile à Lyon et Christophe Leloil à Dignes - Magnosque, c'est auprès de l'immense Giovanni Mirabassi qu'il parachèvera sa formation. Fils de parents mélomanes et très tôt bercé par les sonorités de Barney Wilen et Claude NougaroTristan Mélia déploie un jeu inspiré, élégant et raffiné. Son sens inné de la mélodie et sa sensibilité qui nous fait songer au phrasé de Bill Evans et à la profondeur du jazz West Coast, immerge l'auditeur dans un univers musical intimistemélancolie, légèreté et swing accrocheur dénotent une vraie maturité.


vendredi 24 mai 2019

Magic Malik - Jazz Association (Jazz&People)

Magic Malik - Jazz Association (Jazz&People)

C'est avec plaisir et curiosité que je découvre Jazz Association, le tout dernier projet de l'incontournable flûtiste parisien Magik Malik, véritable chantre de la scène jazz moderne européenne. S'illustrant comme toujours avec un lyrisme saisissant, il se présente ici dans un exercice plutôt insolite au vue de son répertoire habituel. En effet, ce magicien polyvalent de la flûte traversière, farceur fantaisiste, virtuose d'un scat décalé et de vocalises bien à lui, s'attelle pour la toute première fois à jouer la musique des monstres sacrés du jazz qui l'ont accompagné lors de ses classes et qui continuent à hanter sa carrière de musicien éclectique, que l'on croyait d'ailleurs iconoclaste. Entouré de fidèles complices, Olivier Laisney à la trompette, Maxime Sanchez au piano, Damien Varaillon à la contrebasse et Stefano Lucchini à la batterie, il reprend les standards intemporels des emblématiques Clifford Brown, Sonny Rollins, Wayne Shorter, John Coltrane ou Thelonious Monk, mettant de côté l'espace d'un disque les "relations qu'il a pris goût de tisser entre traditions caraïbes et concepts compositionnels mathématiques", "logiques de l'harmonie occidentale et pulsations urbaines", "chansons populaires et abstraction musicale, funk et microtonalité, ..." Bref, un retour aux sources, une pause, un hommage ou plutôt une célébration du jeu en quintet qui s'exprime dans "une immédiateté jubilatoire" s'adressant au plus grand nombre d'entre nous.

jeudi 23 mai 2019

El Gato Negro - Ouvre La Porte (Autoproduction/Que Buen Momento/Differ'Ant)

El Gato Negro - Ouvre La Porte (Autoproduction/Que Buen Momento/Differ'Ant)

Le troubadour toulousain Axel Matrod alias El Gato Negro nous présente son second opus baptisé Ouvre La Porte, un album engagé aux sonorités latino, nourri de 15 années de vadrouille à travers l'Amérique du sud, et marqué par les différentes crises poussant des populations à traverser la mer Méditerranée au péril de leur vie. De la cumbia au son cubain en passant par les cuivres de l'afrobeat, le ragga, le hip-hop et autres rythmes afro-caribéens, le chanteur, guitariste, compositeur, grand voyageur mais aussi expert en théâtre de rue, nous propose de prendre part à son aventure musicale festive et colorée, pleine d'entrain et de vibrations positives ("Jour de Fête", "Guitare de Plage", "Toca y Toca"), mais également encrée dans le réel, son urgence et ses problématiques ("Ouvre La Porte", "El Tiempo Pasa", "Ensmble").
On notera la participation de la révélation afro pop/folk Kandy Guira dont nous parlions il y a peu, à l'occasion de la sortie de son EP Tek La Runda.

mercredi 22 mai 2019

Sarah Lancman & Giovanni Mirabassi - Intermezzo (Jazz Eleven)

Sarah Lancman & Giovanni Mirabassi - Intermezzo (Jazz Eleven)

La diva parisienne à la voix de veloursSarah Lancman, publiait l'an passé son sublime À Contretemps, un album somptueux supervisé par son mentor Giovanni Mirabassi avec qui elle est en tandem dans un nouvel effort à paraître le 07 Juin prochain, le poétique et intimiste Intermezzo. Le duo nous y présente un répertoire de vieilles chansons italiennes au charme ravageur et intemporel, 9 reprises captivantes réinterprétées et réarrangées avec brio, tendresse et sensualité, à l'instar des familiers "Estate", "Ah, Che Sarà, Che Sarà" et "Vedrai Vedrai". Le jeu délicat et le touché nuancé du pianiste trouve dans le timbre aux graves envoûtants de Sarah un allié précieux à la justesse idéale, et lorsque le saxophone d'Oliver Bogé s'invite dans la partie, alors la musique devient frissons et douces caresses.


Vincent Bourgeyx - Cosmic Dream (Paris Jazz Underground/L'Autre Distribution)

Vincent Bourgeyx - Cosmic Dream (Paris Jazz Underground/L'Autre Distribution)

Le pianiste bordelais Vincent Bourgeyx nous revient après Short Trip paru en 2017, avec un nouvel opus baptisé Cosmic Dream, l'un des albums les plus personnels qu'il ait enregistré. Toujours entouré de ses fidèles acolytes, le batteur américain d'origine haïtienne Obed Calvaire, le contrebassiste néo-zélandais Matt Penman et le saxophoniste lyonnais David Prez, il nous livre un recueil de 15 compositions vibrantes dont il est majoritairement l'auteur, mise à part une poignée de standards incontournables que l'on doit aux monstres sacrés que sont Horace Silver ("Peace"), Billy Strayhorn ("Lush Life") ou encore Cole Porter ("I Love Paris"). Sensible, élégant et mélodieux, s'exprimant avec autant de brio dans une ballade nocturne ("Cosmic Dream for Blue Shoes"), qu'au fil d'un swing accrocheur et sophistiqué ("Too Much Love") ou d'un groove langoureux et entraînant ("Antoine's Song"), l'interplay entre Vincent et ses complices se déploie avec une fraîcheur, une spontanéité et une fluidité qui s'immiscent chez l'auditeur dès la première écoute. Les sonorités captivantes de ce "Rêve Cosmique" raviront les amateurs d'un jazz inspiré et exigeant.