La nouvelle petite perle pop/folk à paraître chez PIAS
fin Avril nous vient d'Allemagne et s'intitule Birthmarks. La fratrie Sarah
et JulianMuldoon nous livre leur
premier recueil de 11 chansons où mélancolie folk, peps et légèreté pop
fusionnent, hameçonnant littéralement l'auditeur séduit par ses ambiances
tantôt intimistes et dominées par les cordes mélancoliques de Julian ("White Lips", "Like A Letter" ou "Monster"), tantôt entraînantes
et menées par les mélodies et les rythmiques indie de Sarah ("Elephants", "Slow" ou
"Falling"). S'y devinent en
filigrane les influences de Regina
Spector, Agnes Obel ou Angus & Julia Stone ainsi que
celles de Coldplay, Arcade Fire et même The Cure. Le premier single "Mayflies" expose assez bien
cette habile combinaison de deux sensibilités distinctes qui se complètent à
merveille...
La productrice et chanteuse Yasmine Dubois alias Lafawndah publie son second EP baptisé Tan. La jeune artiste qui partage ses origines entre l'Egypte et l'Iran a déposé ses valises à New York après avoir séjourné à Mexico et Téhéran. Elle laisse derrière elle le Paris de son enfance et une France frileuse qui n'a su ni apprécier, ni soutenir son projet musical militant et expérimental.
Signant chez Warp un nouveau recueil de 4 titres barrés fusionnant rythmiques industrielles tranchantes, mélodies pop aux accents world et textes engagés, elle s'entoure pour l'occasion d'un tandem électro aventureux composé de l'américain Aaron Davis Ross alias ADR et de l'anglais James Connolly alias L-Vis 1990,ainsi que de ses collaborateurs en studio Tamer Fahri et Nick Weiss.
Définitivement inclassable, Lafawndah nous fait marcher au pas sur des cadences quasi militaires ponctuées de kicks technoïdes asséchés et de percussions tribales entêtantes d'inspiration turco-persanes. Destinée à embraser le dancefloor, sa pop futuriste prend des allures de folklore soufi electro-psychédélique, un trip sonique brutal, une transe bestiale ponctuée d'impactes de bass et de grime qui s'humanise pourtant grâce à sa voix sensuelle, faisant ici référence à Bjork ou Kate Bush et là à FKA Twigs ou Missy Elliott.
Le producteur japonais basé à Londres Masaaki Yoshida alias Anchorsong
nous balance une seconde bombe extraite de son excellent Ceremonial. "Expo"
est prévu pour le 29 Avril prochain et sera livré avec 2 bonus et 1 remixe nu disco du titre "Last Feast" orchestré par le producteur allemand VB Külh.
Le protégé de Tru
Thoughts frappe une nouvelle fois un grand coup dans la fourmilière
électronique avec un single très orienté hip-hop,
affichant son beat crasseux et ses riffs de guitare western façon Ennio
Morricone.
Sandra Rumolino et Kevin
Seddiki - Tres Luceros (Wildner Records/L'Autre Distribution)
La chanteuse argentine Sandra
Rumolino, diva du Tango, et le guitariste/percussionniste français Kevin Seddiki nous offrent leur sublime
Tres Luceros, une aventure poétique et acoustique inspirée et vibrante, reliant
les sonorités et les sensibilités des Suds d'ici et d'ailleurs. S'y écoutent forcément
les influences latines de Buenos Aires d'où Sandra puise son langage musical et dont les harmonies et les
rythmes sud-américains ont largement déteints sur le jeu de Kevin, qui partage d'ailleurs
régulièrement les scènes des jazzmen Dino
Saluzzi et Al Di Meola. Leur
origine italienne est aussi un dénominateur commun aux deux complices qui se côtoient
depuis maintenant 5 ans et à celle-ci s'ajoutent l'Algérie du concertiste, ici compositeur
et arrangeur de l'album, ainsi que l'Andalousie et l'Iran, qui transparaît à
travers sa pratique du zarb (instrument de percussion perse), transmise par l'illustre
famille Cheminari.
Chants et folklores d'Amérique du
sud, jazz, musique classique et rythmes orientaux se
mêlent et s'entrelacent dans une ambiance
tamisée et colorée à l'instar de la voix, de la guitare et des percussions qui
s'accompagnent tendrement dans un concert sonore intimiste où l'émotion prime.
Roger Sanchez – Strictly Roger Sanchez (Strictly Rhythm)
Le Dj new-yorkais Roger
Sanchez, que l'on peut sans conteste considérer comme l'un des pionniers de
la house music, voit sa prolifique
carrière de producteur être célébrée par le label américain Strictly Rhythm dans une compilation de30 titres emblématiques intitulée Strictly Roger Sanchez. La légende qui commence à mixer dès l'âge
de 13 ans, se fait remarquer au début des années 90 lors de remixes pour
Mickael Jackson et Diana Ross, avant d'enchaîner tubes et albums qui marqueront
les esprits des clubbers des 00's. Dj
Résident au Pacha d'Ibiza depuis déjà un certain temps, il est
l'organisateur des fameuses soirées Release
Yourself, devenues cultes sur l'ile. Véritable institution de la culture
club, on le retrouve derrière un tas d'alias illustres dont S Man, Ego Trip, The Funkjunkeez
ou encore Transatlantic Soul.
La sélection nous offre ainsi un panel très représentatif de
ses multiples facettes, une première partie réunie quelques uns de ses
meilleurs remixes comme son "Narcotic
Mix" de "Stand Up"
(Love Tribe) et son "Roger SanchezUplifting Club Mix" de
l'énorme "Givin It Up" d'Incognito (1993)…
Dans un second temps, l'artiste expose ses talents de
producteurs incluant les moments les plus marquants de son travail en studio,
on retient alors les excellents "Roger's
Uplifting Mix" de "As I Am"
parue en 1998 et "The Deep"
qui porte d'ailleurs fort bien son nom (1996).
Enfin, Roger Sanchez
illustre son attachement à Strictly
Rhythm en choisissant des morceaux exclusivement réalisés par le label,
c'est ainsi que l'on redécouvre les classiques, devenus depuis des références
incontournables de la scène house underground, "Get Hi" et ses accents disco
et "Sumba Lumba" parés de
vocaux yoruba. Ce dernier sortait pour la première fois en 1994 et représente
le premier succès - originellement coloré latino-dub - d'un monstre sacré qui nous
l'offre ici dans un rework signé "S-Man's
Got You In A Trance Mix".
Le producteur d'origine soudanaise Edyth nous présente, grâce à l'entremise du label parisien Fake Music, son second EP baptisé Agua Verde. Clairement orienté bass music et dominé par des textures électroniques planantes et entêtantes,
il succède à son excellent Bare I
paru l'an dernier.
Le premier single intitulé "On My Way" annonce la couleur avec sa ligne de basse
massive, ses nappes de synthés vaporeuses et ses accents drum plutôt down-tempo.
"Recycled Class"
nous immerge dans l'univers franchement narcoleptique
du beatmaker, plus sombre et profond que l'ouverture, la lenteur du titre a quelque
chose de psychédélique, impressionnotamment
renforcée par la succession obsédante de ses 4 accords de claviers et de samples
vocaux réverbérés.
Toujours au ralenti, les sonorités latines et les couleurs
estivalesd'"Aguaverde"
sont rassurantes, un petit arpège de guitare en toile de fond évoquant
vaguement les rythmes chaloupés et délicats de la bossa nova nous mène tout
droit vers les plages mythiques de Copacabana ou d'Ipanema.
Avec "Costa
Blanca"nous restons sous les
tropiques mais le propos d'Edyth
prend des allures d'abstract hip-hop
façon Dj Krush ou bien de trip-hop jazzyet nébuleux teinté d'ambient…
Pour faire court, son electronica
nocturne est parfaitement bien taillée pour animer une session chill-out tardive en bord de mer !