Dona Onete – Feitiço Caboclo (Mais Um Discos/Differ-ant)
À plus de soixante-dix printemps la chanteuse, originaire de
la région de Belem, Dona Onete
publie son premier disque intitulé Feitiço
Caboclo. Passionnée de culture amazonienne, elle s’inspire des rythmes
traditionnels indigènes de la région du Para au nord ouest du Brésil pour créer
son propre style musical appelé carimbo
chamegado. Mélangeant les rythmes
caribéens aux boi bumba et carimbo brésiliens, Dona Onete s’imprègne des chants d’esclaves pour mettre au point
une musique suave et festive abordant les thèmes de l’amour, du désir et des
orixas. Touchant !
Rolê – New Sounds Of Brazil (Novos Sons Do Brasil) (Mais Um
Discos/Differ-ant)
Lewis Robinson
est à la tête du jeune label anglais Mais
Um Discos qui depuis 2010 promeut la nouvelle scène underground brésilienne. Loin des clichés, celle-ci s’avère être d’une richesse et d’une diversité
insoupçonnée ! Rolê – Novos Sons Do
Brasil est une compilation rassemblant pas moins de 43 titres explorant les
genres musicaux d’une génération post baile-funk défiant les stéréotypes et s’alimentant aussi
bien des folklores (bossa, carimbo chamegado, brega,
frevo, lambada) et de la MPB
que de l’electro, du hip-hop, du dub,
de l’indie-rock, de l’afrobeat, du punk ou du folk. À
découvrir !
Titeknots –
Bad Guys Won/Hummingbirds (Tru Thoughts Records)
Le jeune producteur anglais publie sur Tru Thoughts son troisième single intitulé Bad Guys Won/Hummingbirds. Acclamé par de grands noms de la scène électronique
comme l’allemand Tensnake et l’américain Todd Edwards, Titeknots accouche de deux véritables bombes dancefloor évoquant la
grande époque piano-house du début des années 2000, celle qui éleva au
firmament des artistes comme le britannique Mr Scruff ou Llorca et St Germain,
membre émérites et raffinés de la french touch electrojazz. En effet, le musicien dessine des lignes de basse percussives aux courbes nerveuses, plaque des accords de piano jazzy avec un punch étourdissant
et balance quelques samples vocaux funky,
nous plongeant dans une déferlante de rythmes entraînants et jouissifs.
Le duo parisien Baron
Retif & Concepciòn Pérez débarque sur le label Heavently Sweetness (Blackjoy, Blundetto, Guts) avec un
nouvel EP de six titres intitulé L’Indien.
Après avoir fait leurs armes chez Musique Large puis aux côtés de Jacaranda
Muse ou encore Rocé, nos deux orfèvres puristes viennent à nouveau répandre leurs sonorités électro/soul/funk/jazz aguichantes
et planantes ainsi que leurs accents
reggae/dub délicats et organiques sur un auditoire sensible à leur palette analogique
de multi-instrumentiste épris du clavier Fender Rhodes, d’Herbie Hancock, de Yusef
Latif, Jacques Dutronc, Notorious Big et Bob Marley... Excellente découverte !
Toumani Diabaté
est incontestablement le plus grand joueur de kora (harpe africaine) qu’il m’ait été donné d’écouter. Le maître
malien, chantre de la culture mandingue
fort d’une reconnaissance internationale, nous présente son dernier opus « Toumani & Sidiki », une rencontre musicale avec son fils « le
petit prince de la kora », producteur apprécié dans la sphère hip-hop
de Bamako. Cet album enregistré à Londres ponctue, avec beauté et raffinement, une forme d’art que la famille Diabaté
cultive depuis 71 générations et nous invite à découvrir 10 compositions
intenses interprétées à 42 cordes avec virtuosité, dans le respect des
traditions ancestrales d’une Afrique de l’ouest sous tension et d’un Mali fortement
éprouvé par les récents évènements. Emotion garantie !
A lire la chronique de "Manden Djeli Kan" du frère de Toumani, le chanteur Kassé Madi Diabaté.
Découvrir le premier LP du producteur norvégien Terje Olsen
alias Todd Terje c’est un peu comme se
reprendre l’énorme claque que nous a collé le duo de Brooklyn Metro Area en 2002 avec ses sonorités nu-disco et ses synthés vintage empruntés à Giorgio Moroder.
Rare et discret, le dj s’est construit une solide renommée
en co-produisant quelques titres avec Franz Ferdinand, Robbie Williams ou son
compatriote Lindstrom, en publiant
une tripotée de remixes accrocheurs (comme le « Black Magic »
d’Astrud Gilberto ou le « Superstition » de Stevie Wonder) ainsi que
quelques productions deep house bien pensées (« Ragysh » ou
« Spiral »).
Avec It’s Album Time,
l’artiste nous plonge dans son univers rétro
futuriste kitsh et décalé où les
ambiances italo-disco et krautrock des 70’s se mêlent aux tonalités baléariques
des plages d’Ibiza.
En France, le super groupe Daft Punk ou le patron
d’Heavently Sweetness Blackjoy sont les représentants de ce son cosmic house ou space-disco très apprécié des scandinaves dont Prins Thomas, Lindstrom
et Todd Terje sont les fers de
lance. Les 12 titres du disque s’enchaînent dans une progression logique où le
groove ravageur épaulé par une ligne de basse jouissive explose littéralement sur
l’entraînante pierre angulaire « Strandbar »,
véritable bombe dancefloor taillée pour un happy hour au bord de l’eau. Les moog
et autres claviers psychédéliques et funky propulsent des « Delorean Dynamite » ou « Preben Goes To Acapulco » dans la liste des futurs
tubes de l’été tandis que « Svensk
Sâs » et « Alphonso
Munskdunder » nous projettent dans le tropicalisme enivrant des
brésiliens Sergio Mendes ou Chico Buarque. Le hit de 2012 « Inspector Norse » et sa mélodie naïve et accrocheuse
s’impose quant à lui comme un succès éprouvé dans la tracklist des Djs
exigeants, il s’ajoute donc à un ensemble musical cohérent flirtant avec la
légèreté d’une BO inspirée de La Croisière s’Amuse et réarrangée par Sébastien
Tellier.
Une douceur mélancolique et torride ponctue It’s Album Time, c’est la reprise de « Johnny And Mary » de Robert
Palmer. Bryan Ferry en guest star
nous y offre une sublime performance où sa sensualité alliée à l’ambiance
planante mise en œuvre par Todd semble faire surgir ce cover des profondeurs du
Grand Bleu de Cosma.
Quasiment unanime, la critique s’est enflammée pour It’s Album Time, sonnant comme la
consécration d’un musicien doué, surprenant et délicieusement barré.
Sierra Leone’s
Refugee All Stars – Libation (Cumbancha/Pias)
Cette formation sierra léonaise est née en exil et dans la
souffrance pendant la guerre civile qui ravagea cet état d’Afrique de l’Ouest
pendant les années 90. Tristement réputée pour ses sous-sols riches des fameux
diamants de sang et ses enfants soldats, la Sierra Léone est l’un des pays les plus
pauvres au monde. C’est sur ce terreau que Sierra
Leone Refugee All Stars a bâti sa
musique festive et optimiste, empreinte de mélodies et de rythmiques traditionnelles
africaines joliment colorées d’accents reggae et caribéens. Leur quatrième
disque Libation est une chaleureuse
invitation à partager les sonorités
roots et acoustiques d’un groupe désormais culte!