Originaire de Bristol, capitale britannique du Trip-Hop, le Lund quartet arbore aussi bien les sonorités froides et dépressives héritées de son aïeul Portishead que l’amplitude planante et mélodique du jazz scandinave d’un Nils Petter Molvaer. Composé du
pianiste Simon Adcock, du
contrebassiste Rob Childs, du
batteur Sam Muscat et du
Dj/Producteur Jake Wittlin, la
formation a su trouver un équilibre délicat et fragile entre le groove
hypnotique d’une electronica down-tempo
et l’exigence harmonique d’un jazz épuré.
Les samples magiques, les effets idéalement dosés et les scratchs discrets du
Mr platines œuvrent à créer une musique irrésistible et efficace, convoquant
ici et là les mélanges electro/world du Gotan
Project « Lonn » ou les travellings atmosphériques du Cinematic Orchestra
« Tulipan ». Paru en 2011, ce premier album éponyme ne présage que de
belles choses !
Maria Berasarte – Agua En La Boca - Au-delà du Fado (Accords
Croisés/Harmonia Mundi)
La jeune chanteuse espagnole Maria Berasarte s’est attaquée
à un monument de la culture portugaise, le Fado. Intégrant ses influences
issues du flamenco, de la musique basque et des musiques latines en générale,
elle a choisi d’interpréter « la mélancolie atlantique » dans sa
langue maternelle, le castillan. La diva de la saudade doit son lyrisme à ses
13 ans de classe dans le milieu très exigeant de la musique classique, mais ce
feu sacré qui habite sa voix puissante et fragile est, quant à lui, le fruit d’une
compréhension parfaite du Fado, cette expression sublime de la tristesse et de
la nostalgie. Dans ce second opus intitulé « Agua En La Boca… » Maria
est entourée d’une dizaine d’artistes parmi lesquels on remarque les
guitaristes José Peixoto et José Luis Monton… Une merveille !
Marc
Perrenoud Trio – Vestry Lamento (Challenge Records Int./Double Moon)
Le pianiste suisse Marc Perrenoud, jeune prodige de l’école
de jazz de Lausane, nous propose son troisième album intitulé « Vestry
Lamento ». Toujours accompagné de Marco Müller à la contrebasse et de
Cyril Regamey à la batterie, le trio nous expose sa vision du jazz et de l’improvisation,
entre vivacité et délicatesse, impétuosité et romantisme. Une dualité affirmée qui
est frappante lorsque l’on passe d’une « Madame Jojo’s » au swing
prononcé, à la subtile reprise de Jonny Green « Body And Soul », réarrangée
avec élégance et raffinement. Pas d’esbroufe mais une virtuosité dédiée à l’émotion,
le disque offre en effet 8 titres inspirés et profondément mélodieux où le « blues
des Nymphéas » côtoie le groove accrocheur du morceau qui donnera son nom
à l’opus, « Vestry Lamento ».
MARC PERRENOUD TRIO Solar live at Cully jazz festival
Piloté depuis Brighton par David « Mr Bongo »
Buttle et ses associés, ce septième volet de la collection « Brazilian
Beats » s’aventure une fois de plus dans le répertoire éclectique du
patrimoine musical brésilien. Compilant toutes les sensibilités stylistiques de
la fin des années 60 à nos jours, on y croise par exemple Carol Conka, héroïne
d’un hip-hop boosté aux lignes de basse surpuissantes (souvent comparée à
M.I.A.), ou Djavan, maître incontesté d’une MPB métisse gorgée d’accents soul. Les
rythmes de la bossa, du tropicalisme, du baile funk, de la samba et du latin
jazz cohabitent au fil des 20 titres rares et essentiels de l’album.
Danny
Michel - Black Birds Are Dancing Over Me (Stonetree Records/Cumbancha)
Lorsque la folk
rencontre les rythmes et les accords caribéens, le résultat sonne forcément
bien… Le chanteur Danny Michel, tombé amoureux de Belize dès ses 15 ans, publie
en collaboration avec le producteur et fondateur émérite du label bélizien Stonetree
Records, Ivan Duran, l’album aux
couleurs afro-amérindiennes « Black Birds Are Dancing Over Me ». Largement influencé par la culture Garifuna,
le multi-instrumentiste canadien s’aventure dans les sillons déjà creusés par
d’illustres prédécesseurs. En Effet, qui a oublié les albums aux saveurs
exotiques de Paul Simon, Peter Gabriel ou David Byrne ? Cependant, malgré le risque d’un ersatz, il a su
convaincre le producteur d’Andy Palacio et
les musiciens du Garifuna Collective(à lire chronique de leur album "Ayo") de le soutenir dans sa démarche, lui qui entreprît un long périple en Amérique
Centrale et sur les côtes Caraïbes afin de s’imprégner de ces traditions
musicales séculaires et de s’y investir socialement en 2011, avec la création
de la Danny Michel Ocean Academy Fund, œuvrant pour le soutien scolaire des
jeunes de la région. Ne tombant donc pas dans le piège du disque épicé, pastichant
une musique mal comprise, « Black Birds Are Dancing Over Me » regorge
d’authenticité. Il excelle à nous enivrer de rythmes chaloupés et à nous
abreuver de textes touchants, on ne parle plus de collaboration mais bien de
symbiose entre les protagonistes d’un disque malheureusement trop court, 39
minutes pour 10 titres exquis !
Extrait de la BO du sulfureux "Nymphomaniac" de Lars Von Trier, Charlotte interprète un titre immortalisé par Jimi Hendrix "Hey Joe". Le cover est une vision sombre du succès devenu standard du rock en 1966, sa voix y est douce et sensuelle... Une petite merveille!
Tout simplement magique! Un cover improbable venu tout droit du pays du soleil levant... Koshiji Fubuki (1924-1980) était une actrice japonaise des années 50 et 60, elle interprète l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de Georges Brassens "Les Amoureux des Bancs Publics" écrite en 1954.