dimanche 1 septembre 2013

Julien Jacob – Sel (Volvox Music)


Julien Jacob – Sel (Volvox Music)
Lorsque les mots manquent, il reste les impressions, ces images qui parviennent à révéler par quelques touches colorées de lumière ces instants fugaces où la plénitude flotte. Les mots, Julien Jacob n'en manque pas et quand bien même ils viennent à lui faire défaut le poète les invente. Le chanteur est né au Benin de parents antillais mais s'installe en France dès sa petite enfance. Son écriture, ses mots, sa langue, son chant, ses mélodies rappellent l'Afrique bien-sûr mais sont aussi l'écho d'une personnalité singulière et mystérieuse. « Sel », quatrième album de Julien, est dépouillé, profond et magistral. Une guitare folk au son brut, quelques percussions sobres et une voix grave troublante, envoûtante et gorgée d'émotion. Baigné dès sa naissance dans les sonorités jazz, afro-cubaines et soul puis impressionné plus tard par David Bowie et Fela Kuti, le faiseur de mot a bourlingué sur les scènes du monde entier improvisant ici avec le vocaliste Bobby McFerrin et chantant là en première partie de Cesaria Evora. Oeuvre impressionniste, « Sel » bouscule notre sensibilité et désarçonne. Ni étiqueté musique du monde et encore moins chanson française il semble éclore d'une vision osée, originale et sublimée de l'Afrique et du monde. À fleur de peau il ne reste plus qu'à contempler et se laisser approcher par cette musique acoustique inclassable et universelle.
Lorsque les mots manquent, il reste les impressions, ces images qui parviennent à révéler par quelques touches colorées de lumière ces instants fugaces où la plénitude flotte. Les mots, Julien Jacob n'en manque pas et quand bien même ils viennent à lui faire défaut le poète les invente. Le chanteur est né au Benin de parents antillais mais s'installe en France dès sa petite enfance. Son écriture, ses mots, sa langue, son chant, ses mélodies rappellent l'Afrique bien-sûr mais sont aussi l'écho d'une personnalité singulière et mystérieuse. « Sel », quatrième album de Julien, est dépouillé, profond et magistral. Une guitare folk au son brut, quelques percussions sobres et une voix grave troublante, envoûtante et gorgée d'émotion. Baigné dès sa naissance dans les sonorités jazz, afro-cubaines et soul puis impressionné plus tard par David Bowie et Fela Kuti, le faiseur de mot a bourlingué sur les scènes du monde entier improvisant ici avec le vocaliste Bobby McFerrin et chantant là en première partie de Cesaria Evora. Oeuvre impressionniste, « Sel » bouscule notre sensibilité et désarçonne. Ni étiqueté musique du monde et encore moins chanson française il semble éclore d'une vision osée, originale et sublimée de l'Afrique et du monde. À fleur de peau il ne reste plus qu'à contempler et se laisser approcher par cette musique acoustique inclassable et universelle.

Julien Baer – « Le La » (Universal Music France)


Julien Baer – « Le La » (Universal Music France)

Quel bonheur de découvrir des artistes qui sachent encore nous parler tout bas, murmurant quelques mots en forme de constat d’une époque un peu folle où les repères, déjà biaisés par une information orientée, semblent se confondre. Julien Baer officie depuis déjà 12 ans parmi ces acteurs parfois minables et souvent décérébrés de la nouvelle chanson française. Il est un de ces mélodistes de génie, aventuriers et clairvoyants qui parviennent à toucher avec des textes subtils emplis de réalisme et de paradoxes. Bien loin du star-system Julien a longtemps cru que son travail de musicien s’achevait à la fin du disque, oubliant la nécessité promotionnelle il est pour beaucoup d’entre nous un parfait inconnu, celui qui va profiter de son nom pour vendre quelques chansons, mais ceux qui l’ont écouté et poussé la « Lourde Porte d’Entrée », ceux qui ont goûté à sa pop dépouillée et poétique, à la fois mélancolique et enjouée, eux seuls ont pu trouver son « … La ». Quatrième opus, « Le La » est une synthèse de la discothèque mentale de cet anticonformiste, enregistré en partie à Bamako, l’album conserve quelques couleurs maliennes et navigue avec douceur entre blues (« Pends Le Haut, Pends Le Court »), ballade atmosphérique mélancolique (« Tant Besoin De Toi ») world music et folk.  Julien nous offre une œuvre proche d’un Mathieu Boogaerts, intimiste et NECESSAIRE.
 

José James (en concert au Cedac de Cimiez le10/04/2009)


José James (en concert au Cedac de Cimiez le10/04/2009)

Remarqué par le DJ et producteur anglais Gilles Peterson en 2006 et signé sur son label Brownswood Recordings, ce jeune chanteur, songwriter et compositeur new-yorkais affirme déjà une identité propre et démarquée en proposant une musique naviguant entre les eaux paisibles d’une soul épurée, d’un hip-hop assagi et d’un jazz acoustique. Sa voix se rapproche de Gil Scott-Heron mais le ton qu’il emploie et son côté latino font immanquablement penser aux Tom Jobim, Jon Lucien et autres Terry Callier. Inspiré par John Coltrane et Billie Holliday, José James, originaire de Brooklyn, vient promouvoir son album « The Dreamer » sorti en Janvier 2008, et inonder son auditoire de ballades lyriques sur des rythmes cool et détendus. Pensez aux photographies N&B de Miles ou Charlie Parker, aux ambiances feutrées et intimistes des bars jazz, rajoutez-y une bande-son apposant un regard neuf et décomplexé sur les lèvres d’une tradition vocale cherchant de nouvelles voies…Vous n’aurez alors qu’une petite idée de l’émotion que peut susciter l’écoute de José James.

JANE MONHEIT – « The Lovers, The Dreamers and Me » (Concord/Universal)


JANE MONHEIT – « The Lovers, The Dreamers and Me » (Concord/Universal)

Le jazz vocal américain brille une fois de plus avec la sortie du 8ème opus de Jane Monheit. A tout juste 31 ans cette new yorkaise, originaire d’oakdale sur l’île de Long Island, publie après Surrender sorti en 2007, « The Lovers, The Dreamers and Me ». Comparée à Ella Fitzerald (rien que ça !) la séduisante brune a rassemblé, dans cet album de ballades, des standards jazz incontournables (« Lucky To Be Me » ou « Something Cool ») et des titres pop indémodables (« Slow Like Honey » de Fiona Apple ou encore « I Do It For Your Love » de Paul Simon). Son style musical mêle donc le jazz à la pop traditionnelle et aux rythmes latino-américains, notamment brésiliens (« No Tomorow (Acaso) » d’Ivan Lins). Sa maîtrise technique fut acquise au cours des années d’études passées à la Manhattan School Of Music et à la Connetquot High School. Remportant à 20 ans le 1er prix au concours vocal du Thelonious Monk Institute, Jane s’entoure aujourd’hui des meilleurs musiciens notamment Gil Goldstein au piano et à l’arrangement des orchestres (« Rainbow Connection ») ou Romero Lubambo à la guitare et aussi à l’arrangement (« A Primera Vez »). Considérez-la comme une réplique de Diana Krall et Norah Jones, le fait est que Miss Monheit assure et c’est le principal !
 

Sandrine Mallick - Lucioles (City Record/Frémaux & Associés)


Sandrine Mallick - Lucioles (City Record/Frémaux & Associés)

L'énergie du jazz manouche et du swing gipsy trouve en la voix de Sandrine Mallick une beauté particulière façonnée dans la chanson avec quelques rehauts de scat. L'ambiance de son second opus y est festive à l'image de son dynamisme. L'infatigable jeune femme, déjà vue et entendue dans de nombreux spectacles musicaux depuis près de quinze ans, ressort des studios d'enregistrement avec Luciolles. Epaulée par l'accordéoniste Ludovic Beier qui signe toutes les musiques du disque, la chanteuse s'entoure de son ami le guitariste Philippe Doudou Cuillerier et du contrebassiste Antonio Licusati. Elle met ainsi en musique ses textes évoquant avec humour le statut d'artiste, les vertus de la cigarette ou la galère des petits jobs... Léo Ferré se fait même piquer Le Jazz Band sur un air d'accordéon haletant et conclut un disque divertissant baladant l'auditeur entre une valse, un foro et un tango. À noter la présence à la guitare du géant Angelo Debarre sur deux titres dont l'amusant Pas Touche au Manouche...

Ahamada Smis - Être (Colombe Records)


Ahamada Smis - Être (Colombe Records)

Les Comores s'installent à Marseille et le slam d'Ahamada Smis prend ses couleurs africaines entre rythmes hip-hop, sonorités world et jazz. Issu de l'immigration, le jeune comorien a connu la violence, le squatte et la rue avant de se mettre au rap et à l'écriture. Ouvrier dans la charpenterie métallique les mots se bousculent et ne demandent qu'à sortir de son esprit aiguisé et ambitieux, il devient ingénieur du son puis naturellement la scène invite ses mots, ses mots invitent quelques mélodies puis une vielle à roue, une flûte, un accordéon, un violon, un sax, des percussions, une guitare, une basse et une batterie...entrent aussi dans la partie jusqu'à conclure enfin et donner lieu à l'album "Être". Tel un Oxmo Puccino, Ahamada est proche de la musique et des instruments autant que de ses textes, le jazz croise les résonances occitanes et afro beat sur des histoires autobiographiques et inspirées du quotidien. Simples, belles et engagées, les paroles d'Ahamada sont contées d'une voix douce et apaisée. La langue française côtoie le swahili dans un discours de paix, de tolérance, d'ouverture et d'espoir.  L'Afrique et Marseille se retrouvent paisiblement autour d'une seule et même valeur : le respect de soi et de l'autre. Le poète signe là un très bel opus bien loin du bling-bling ambiant, les samples et boîtes à rythmes sont écartés au profit d'une musique acoustique mélodieuse.

Une agréable découverte !

vendredi 30 août 2013

Jamie Lidell - Compass (Warp Music)


Jamie Lidell - Compass (Warp Music)

La première impression est assez surprenante voire déroutante, il ne ressort de Compass que le fatras bruyant et démembré d'une soul désarticulée, désossée et chancelante...Puis la folie de Jamie nous gagne rapidement, et ses ritournelles obsédantes finissent par tourbillonner et finalement s'orienter vers une seule et même idée LA LIBERTÈ. Après Jim en 2008, le double de Jamie en plus baroque et bricoleur n'a plus lieu d'être, Mr Lidell semble avoir enfin concilié sa double personnalité. Jamie est donc de retour avec un album funky dense et riche. Deux ans de recherche, de rencontres et d'échanges lui auront été nécessaires pour accoucher de cet oSni (Jamie est un habitué des objets soulfunkelectropsyché non identifiés)...Jamie Lidell est un fou qui se nourrit de tout et recrache tantôt un gospel éclaté, tantôt une nusoul onctueuse et sucrée, ici un clin d'oeil aux Jackson Five et là un blues vrombissant, une berceuse alanguie puis une pop explosive et sombre. Bref, Jamie a glissé dans ce Compass le meilleur de lui-même et s'est entouré de sacrées pointures pour donner forme à ce bordel confus, grinçant gravé en clair/obscur, on y retrouve en effet Feist, Gonzales, Beck, Chris Taylor (des Grizzly Bear), James Gadson (batteur de Bill Withers et Quincy Jones...) et bien d'autres. Eparpillée et étourdissante, la soul WARPienne de Jamie cherche oreilles à défleurer.