mardi 14 mars 2017

Anchorsong - Gyotens Kalimba (Sebastian Mullaert & Wa Wu We Remixes) (Tru Thoughts)

Anchorsong - Gyotens Kalimba (Sebastian Mullaert & Wa Wu We Remixes) (Tru Thoughts)

L'excellent album Ceremonial du japonais Anchorsong paru il y a déjà un an chez Tru Thoughts n'en finit pas d'attiser la curiosité et l'imagination des producteurs. En effet, après Foreign Skin et Madcap (sur "Ceremony"), sUb_modU (sur "Oriental Suite") et VB Külh (sur "Last Feast"), c'est au tour du suédois Sébastian Mullaert de revisiter un des morceaux extraits de l'opus classé n°5  par la BBC 6Music dans son palmarès des meilleurs albums de l'année passée. Il s'agit du foisonnant et organique "Gyotens Kalimba", habité d'une kalimba éthérée se frayant un chemin à travers une rythmique électronique d'inspiration africaine savamment élaborée. Ce titre nous était présenté pour la première fois dans l'EP Expo paru en Avril 2016 comme un bonus track exclusif, il devient aujourd'hui un territoire d'explorations et d'expérimentations abstract, minimal et deep techno que Sebastian aborde de deux manières différentes. Dans un premier temps, il place la danse comme une pratique essentielle menant à la méditation et à la libération, son "Sebastian Mullaert Intensification" muscle ainsi le tempo et le rend plus audible et envoutant pour un dancefloor exigeant. A travers son alias Wa Wu We, Mullaert bouscule les codes, nous offrant sa vision "Wa Wu We Simplification" aux contours plus flous et aux textures plus abstraites, aux pulsations de basses plus immersives et aux nappes de synthés toujours plus hypnotiques, ponctuées ça et là de bruits étranges, de parasites programmés semblant accidentels. Une réinvention totale!

Brett Johnson - Hi, How R U? (Classic Music Compagny)

Brett Johnson - Hi, How R U? (Classic Music Compagny)



La carrière de Brett Johnson a explosé en 1999 avec la sortie sur Aesotheric Records de Vibrations, opus composé de 2 titres house marqués par un groove accrocheur. Ayant depuis tracé sa route, cumulant au compteur plus d'une centaine de productions et de remixes publiés par les plus prestigieuses maisons de disques du segment house et techno (Crosstown Rebels, 20/20 Vision, Get Physical, Visionquest, Magnetic, Freerange, Cynosure, F-Communications), il réapparaît aujourd'hui, après une absence remarquée, chez Classic Music Compagny avec Hi, How R U?. S'ouvrant avec le nerveux "Mr Johnson's Talk'n Now (OG Demo Mix)", qui nous replonge dans les sonorités acides et obsédantes de Mr Oizo - titre d'ailleurs revisité par Luke Solomon dans son "Video Games Rework" aux accents disco/funk ainsi que revu par Brett lui-même dans sa "BJ’s Revamped Version" aux reflets deep et tech house -  l'EP propose en face B "Give It To Them",  une réalisation entraînante et fédératrice arborant un côté fin 90's et french touch qui n'est pas sans rappeler la signature de Kojak, du label Pro-Zak Trax.


lundi 13 mars 2017

Night Moves - Transdance (Dark Entries)

Night Moves - Transdance (Dark Entries)

En hommage aux 36 victimes de l'incendie du 02 Décembre 2016 au Ghost Ship, warehouse située à Oakland en Californie, le label indépendant de San Francisco Dark Entries réédite "Transdance", titre aux sonorités synthpop du duo anglais Night Moves, pressé pour la première fois au printemps 1981 par GC Recordings. Fondé par le londonien Michael Guihen après avoir assisté en 1979 à la performance du groupe electro/punk/rock Tubeway Army, le projet prit forme grâce à une annonce passée dans l'hebdomadaire New Musical Express (NME). En effet, Michael recherchait un claviériste et c'est Denis Haines (membre de la formation de son idole Gary Numan) qui répondit.
La première mouture de "Transdance (GC1 Version)" affiche clairement ses couleurs new-wave avec ses synthés cosmiques, sa boite à rythme racée et son ambiance avant-gardiste. Dark Entries l'accompagne des 3 reworks orchestrés depuis lors, tous ayant été programmés avec la fameuse Roland TR-808.
En 1982, grâce à John Davis alias John Darc, un second mix baptisé "UK Disco Mix" est enregistré avec une nouvelle ligne de basse et un tempo plus soutenu. Un an plus tard c'est au tour du Dj new-yorkais Jay Burnett de nous livrer sa vision "New York Disco Mix" du single, y intégrant son background de producteur house et hip-hop. Le dernier édit "Robot Rock" a été réalisé en collaboration avec Francis Usmar, il reprend le bpm d'origine mais muscle la rythmique à coup de handclaps retentissants.





Aeroplane Feat. Tawatha Agee - Love On Hold (Glitterbox Recordings)

Aeroplane Feat. Tawatha Agee - Love On Hold (Glitterbox Recordings)

Nous sommes lundi, le soleil brille dans un ciel bleu resplendissant sur la Riviera... Et je tombe sur la nouvelle pépite boogie/disco "Love On Hold" du producteur belge Aeroplane. Vito De Luca nous avait déjà fait fort bonne impression il y a deux ans avec son EP Let's Get Slow paru chez Eskimo Recordings, dans lequel l'une des icônes de la french touch Benjamin Diamond (Stardust) était invitée à poser ses vocaux sensuels au doux parfum electro pop.
Prévue pour le 24 Mars prochain, ce nouveau titre accrocheur est bien parti pour inonder les ondes radio et animer les soirées plages de cet été. Armé de ces sonorités funk 80's, si chers à l'écurie Glitterbox Recordings, "Love On Hold" séduit d'emblée, poussant un auditoire conquis sur la piste de danse, histoire d'ébaucher un déhanché langoureux et suggestif. Sa ligne de basse au groove contagieux, ses attaques de guitare funky, ses accords de synthé étincelants et fédérateurs sont certes d'une efficacité redoutable, mais ils ne seraient pas grand chose sans l'excellente prestation de la diva de Philadelphie Tawatha Agee, chanteuse soprano empreinte de gospel, qui s'est illustrée depuis ses débuts au milieu des années 70, auprès de Mtume, Stéphanie Mills, David Bowie, Sting, R Kelly, Aretha Franklin ou David Sanborn, pour n'en citer que quelques uns. Sa voix soulful et puissante est donc bien sûr raccord avec l'ambiance rétro d'un morceau qui sonne comme un authentique classique post-disco.

vendredi 10 mars 2017

Boxwork - Dive Left Remixes (Shades Recordings)

Boxwork - Dive Left Remixes (Shades Recordings)

Le label londonien Shades Recordings nous offrait en Février 2017 le premier opus long format du producteur anglais James Wilson alias Boxwork, intitulé Dive Left. Soutenus par quelques acteurs emblématiques de la radio et de la scène UK comme Gilles Peterson, Mary Anne Hobbs ou encore Seb Chew, les 14 titres aux sonorités electronica mixent de façons singulières et sophistiquées un tas d'influences allant de l'UK bass au jazz, en passant par le rock, le pop et le hip-hop.
Selon l'artiste, ces ambiances sombres, cacophoniques et stellaires, ces textures complexes et ces rythmiques chaotiques tantôt nébuleuses tantôt frénétiques, reflètent sa personnalité alambiquée, ses espoirs comme ses angoisses, ses moments de grâce comme ses moments de détresse.
Le 24 Mars prochain paraîtra, toujours sur Shades Recordings, Dive Left Remixes, une collection de 4 reworks orchestrés par Throwing Snow, Cloaka, Fybe:One (co-fondateur de Shades) et Duct. Ces derniers intègrent dans "Ritual", "Portland Push", "Honest Loose" et "Automatic" leurs propres backgrounds sonores très typés, constitués d'éléments techno,  dubstep, drone, bass, drum et house music. Ils soulignent à leur manière la richesse et la variété d'un univers musical prometteur !


jeudi 9 mars 2017

Vintage Orchestra - Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones (Gaya Music/Socadisc)

Vintage Orchestra - Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones (Gaya Music/Socadisc)

Le big band parisien Vintage Orchestra nous revient après 8 ans d'absence sous la direction du jeune saxophoniste Dominique Mandin qui, loin d'être un néophyte en matière de formation jazz taille XXL, affiche à son compteur bon nombre de collaborations prestigieuses notamment au sein du Pepper Pills Big Band ou du Christophe Dal Sasso Big Band.
Ressuscitant le swing accrocheur et intense du compositeur et trompettiste mythique Thad Jones (qui œuvra entre autre pour Count Basie au milieu des années 50), Dominique et son orchestre de jeunes loups s'attachent à en explorer un des aspects les moins connus d'une carrière bien remplie: ses arrangements étincelants pour les voix de la diva Ruth Brown (dont l'album sortit en 1968) et du crooner Joe Williams (pour qui le disque parut en 1966). Thad interpréta jadis ce répertoire avec la complicité d'un autre monstre sacré, le batteur Mel Lewis, avec qui il formait l'illustre Thad Jones/Mel Lewis Orchestra.

A travers 12 compositions signées Allen Toussaint, Lionel Hampton, Duke Ellington ou encore Ray Charles, le Vintage Orchestra redonne corps et vie aux arrangements ciselés et sophistiqués du trompettiste autodidacte, que Charles Mingus considérait comme le plus grand de ses contemporains. Smack Dab In The Middle - The vocal side of Thad Jones est le fruit d'une écoute attentive et d'une retranscription minutieuse de ces vieux enregistrements. Se faisant, les 16 instrumentistes se les sont réappropriés, tissant la toile de fond idéale pour que s'expriment dans les meilleurs conditions les organes des deux vocalistes invités en lieu et place de Ruth et Joe, la chanteuse puissante de Philadelphie Denise King (autodidacte qui s'est lancée sur le tard à 30 ans) et le jeune talent napolitain Walter Ricci, dont le scat dans son interprétation du standard "It Don't Mean a Thing (If It Ain't Got that Swing)" est digne de celui de son héroïne, Ella Fitzgerald.

Un opus vibrant!

Ci-dessous quelques prestations en live de l'orchestre:


Soul Basement - What We Leave Behind

Soul Basement - What We Leave Behind

Le producteur multi-instrumentiste Fabio Puglisi alias Soul Basement nous présente son nouvel album aux sonorités éminemment soul intitulé What We Leave Behind. Epaulé par le chanteur et saxophoniste originaire de Houston Jason Nemor Harden - co-auteur des 8 pistes du disque - l'italien nous livre une musique inspirée et contemplative dont le groove omniprésent est directement inspiré des monstres sacrés du jazz modal et de la black music des années 70. Ballade néo soul ("Future Reminiscence"), panache funk, atmosphère jazzy ("With You"), scansion spoken word ("It's Time") et sensualité R&B ("I'm Doing Fine") figurent ainsi au programme des réjouissances, portés par la voix grave, langoureuse et envoutante d'un Jay Nemor épatant, qui nous fait tantôt songer à Jon Lucien, tantôt à José James ou Cunnie Williams.
Le projet nous replonge dans les méandres de l'âge d'or d'une culture afro-américaine sulfureuse et engagée. Le premier single, "Noise Pollution", aborde d'emblée l'épineux problème de nos politiques et de leurs fameuses promesses de campagne... L'ambiance funky laisse briller une ligne de basse assassine accompagnée de claviers accrocheurs et de cuivres enthousiastes. Le crooner invite ainsi un auditoire forcément conquis à réagir d'urgence, scandant le message suivant: "It's time for revolution (...) We need a resolution to stop the noise pollution".
Si What We Leave Behind aborde des thèmes essentiels comme la liberté ou la justice, il traite aussi de sujets plus triviaux, comme l'illustre son second extrait intitulé "Love Will Find You", une chanson d'amour chaloupée à la production impeccable.
Le disque marque une nouvelle étape dans le parcours d'un artiste versatile qui a toujours su bien s'entourer. On note en effet ses collaborations passées avec Diggz Sentences, Minga, Marlone Saunders, Keni Stevens, Genieq ou Kyle Jason, pour ne citer qu'eux... Pop, hip-hop, reflets latins ou électroniques... peu importe la forme tant que le groove prime et guide ses orientations musicales!