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lundi 24 septembre 2018

Onelight - Vanderlay (Pschent)

Onelight - Vanderlay (Pschent)

Le Dj/producteur niçois Onelight, co-fondateur de Musique Large, auteur en 2016 d'un premier EP baptisé Tuggspeedman (salué par les emblématiques Busy P, Gilb’R, Machinedrum ou encore Teki Latex), puis d'un second en 2017 intitulé Silver (avec en invité la légende californienne Egyptian Lover), publie en cette fin d'année sur le label parisien Pschent (Ghost Of Christmas, Stéphane Pompougnac, Sorg, Scratch Massive, ...), Vanderlay, son tout premier long format. L'artiste nous y présente à travers 11 morceaux captivants un univers musical riche et singulier, mâtiné d'influences funk, R&B, hip-hop, french touch, bass music et pop. Annoncé le 30 Août dernier par le sensuel "Tonight", alignant une instru funky aux synthés 80's et le featuring de la chanteuse américaine Alexandria (réincarnation d'Aaliyah), l'effort à paraître le 07 Décembre prochain, nous réserve d'autres belles surprises.
"Newmanium (Let's Get It)", second single prévu pour le 29 Septembre, nous livre sur fond d'ambiance trip-hop planante et embuée le flow narcoleptique du MC d'Atlanta Rome Fortune (on pense à la fois à Tricky et Mos Def, tout un programme!). Ce titre exprime l'importance du rap dans la culture du jeune musicien, initié grâce à son frangin aux sonorités urbaines d'MC Solaar, des Sages Poètes de la Rue, de Tribe Called Quest et autres Slum Village.
Un autre guest prestigieux figure également au casting de Vanderlay, il s'agit du délicieux Benny Sings, orfèvre néerlandais aux multiples facettes qui s'illustre ici avec brio dans un "Aldehyde" rappelant les saveurs boogie/electro-funk des californiens de Plantlife... Bref, que du bonheur.

samedi 9 novembre 2013

Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)


Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)

 
L’américain Travis Stewart aka Machinedrum est un dompteur de sequencers, de boîtes à rythmes, de samplers, de claviers et autres merveilles technologiques, démocratisées jadis par les prophètes de l’air électronique Kraftwerk.

Basé à Berlin et tout juste entré dans l’escarcelle du prestigieux label anglais Ninja Tune, il impose sa nouvelle touche Jungle post Dub-Step versatile et mélancolique.

Ayant grandi en Caroline du Nord, il commence sa carrière musicale comme batteur dans la fanfare de son école et percussionniste dans un ensemble africain. Plus tard, des études d’ingénieur du son le mènent à exercer son savoir-faire de beatmaker à New York, pour d’autres artistes.

Son premier disque « Now You Know » paraît en 2001 chez Merck Records, âgé de seulement 19 ans il expose alors son goût pour le Hip-Hop (façon Abstract de Prefuse73), l’Electronica (telle qu’elle est pensée par ses mentors Alphex Twin et Autechre du label Warp) et les expérimentations sonores (à grands renforts de glitchs et de Fx). Influencé par les sonorités urbaines, il s’éprend plus tard de la frénésie des courants électro musclés (fortement dotés en Bpm) comme la Juke de Chicago (vision accélérée de la Ghetto House), la Ghettotech de Détroit et autre Footwork.
 
 

Revisitant les 90’s et leurs lots de Hardcore, de Jungle et de Rave, Travis enregistre en 2011 son septième disque « Room(s) », ce dernier marque alors un tournant décisif dans sa carrière musicale l’élevant d’ailleurs au statut de star de la scène électro underground. Au lieu de s’orienter vers un style qui le séduit, il préfère rester immerger dans son melting-pot d’influences et produire des morceaux composites, alliant des phases down-tempo nappées de synthés hypnotiques et mélodiques à des moments up-tempo effrénés, percussifs et dynamiques.
 
 

« Vapor City » s’inscrit par bien des aspects dans la continuité de ses 10 années de syncrétisme stylistique, mais il exprime pourtant une évolution notable. Stewart y introduit en effet davantage de complexité dans les enchaînements de ses différentes textures. C’est ainsi que les touches contemplatives d’Ambient (soufflées, paraît-il, par le duo écossais Warpien Boards Of Canada) saupoudrées de samples vocaux quasi omniprésents, de quelques accents jazzy, ragga et R&B, ornent les cendres encore brûlantes d’une Drum & Bass classique et racée. Loin de la musique expérimentale cherchant à innover au-delà de toutes considérations esthétiques, le beau « Vapor City » sonne comme un revival d’une époque sous acide révolue, mais regrettée. Plein de nostalgie donc, mais pas seulement… L’expert signe une galette emplie de magie, de retournements, de surprises et de clairvoyance. C’est un projet fertile en devenir annonçant une suite malgré ses tonalités mélancoliques, et non pas le constat flamboyant d’une culture musicale passée à la trappe d’une industrie du disque parfois amnésique.

Machinedrum prolonge l’expérience de son album-concept par un site interactif et participatif, mis en ligne à l’adresse suivante : http://machinedrum.net/   et représentant le plan d’une ville numérique - Vapor City - qu’il bâti dans ses rêves depuis déjà plusieurs années. Les 10 titres forment la bande-son de ces quartiers utopiques.

Hybride, complexe, vibrant et addictif !


 

mardi 20 août 2013

Lapalux – Nostalchic (Brainfeeder)


Lapalux – Nostalchic (Brainfeeder)

Autre Petit Prince de la musique électronique, Lapalux aka Stuart Howard aurait pu n’être qu’un bidouilleur de plus, seulement voilà, comme certains alchimistes de sa génération, il a trouvé ce subtil mélange, cet équilibre si rare qui fait d’un disque une pierre philosophale.

 
Le jeune anglais publie son premier opus intitulé « Nostalchic » signé sur le label de Flying Lotus Brainfeeder, basé à Los Angeles. D’autres choisissent le craquement du vinyle comme toile de fond pour leur tissu sonore, mais Lapalux lui a préféré le souffle et les irrégularités de la cassette. Cette fragilité du son enregistré sur bande magnétique, ce côté éphémère presque volatile, permet au producteur de manipuler les textures et de dompter à souhait les sonorités qu’il emprunte à la Black Music et aux musiques électroniques de pointe (IDM).

Tout y passe, de la House down tempo sur « Swallowing Smoke », au Glitch-Hop de « IAMSYS », en passant par la Soul sensuelle et adipeuse de « One Thing » ou au post Dubstep de « Flower ». La patte du patron FlyLo est présente bien sûr, mais on devine aussi l’influence des maîtres du genre Glitch, Machinedrum ou Prefuse 73.

Et dans ce dédale de beats et de samples, de clic et de clac, d’expérimentations en tout genre et de voix déformées par un dictaphone torturé, se distinguent trois titres essentiels, « Guuurl », «Without You » et « Walking Words ».

« Guuurl » s’ouvre avec une petite ritournelle enivrante plaquée sur un synthé épuisé, puis vient une voix auto-tunée façon R&B, un loop discret de Darbuka et enfin une explosion subaquatique de beats sensuels qui nous éloignent du dancefloor en nous accompagnant jusqu’au pied du lit.

« Without You », quant à lui, nous transporte dans un univers proche de celui de James Blake dans son album éponyme de 2011, où mélancolie, douceur et chaleur d’une Soul mis au ralenti se marient à l’implacable rigueur synthétique et inquiétante de la machine. Ressemblant à un vieil enregistrement ayant pris l’eau, le titre met l’auditeur en apesanteur, bercé par la voix d’ange de la moitié du duo folk Peter & Kerry, la belle Kerry Leatham.

Enfin « Walking Words » nous replonge dans la riche tradition Broken Beat de la scène anglaise, Stuart y pousse la chansonnette de sa voix fragile et délicate, nous rendant nostalgique de la fin des années 90, quand la Jungle faisait encore vibrer nos tweeters.

Bref, « Nostalchic » est une véritable réussite et un premier essai au long format plutôt concluant pour Lapalux.