lundi 24 avril 2017

4 To The Floor Presents Fourth Floor Records (Defected Records)

4 To The Floor Presents Fourth Floor Records (Defected Records)

Le label new-yorkais fondé par Tommy Musto en 1987, Fourth Floor Records, fleuron de la scène house dans les années 90, a largement contribué à faire émerger les productions pionnières d'artistes de légende tels que Todd Terry alias Black Riot, Arnold Jarvis ou encore Fallout.
Le label affilié à l'anglais Defected, 4 To The Floor, qui nous régalait il y a peu d'un hommage à Movin' Records et qui nous offrait fin 2016 et début 2017 deux compilations très complètes retraçant les 5 années d'activité du label US (Defected Presents 4 To The Floor Volume 01 et Defected Presents 4 To The Floor Volume 02), revient avec 4 To The Floor Presents Fourth Floor Records, une collection de 24 titres soigneusement sélectionnés par Luke Solomon, incluant les succès incontournables de la maison de disques comme "Alright Alright (Club Mix)" de Masters at Work ou "Give Us A Break (Boyee) (Melting Acid Microdub)" de The Break Boys ainsi que quelques Slight Edits récents orchestrés par le maître d'oeuvre en personne, comme son "Organ Grinder Mix" du "Dream On" de Rhythm Faktor ou son "Another Mix" du "Funky Emotions" de Love Root.
Anthologique!


 

El Prevost, Wbeeza, Carl Micheal, Moody Waters & Rob Perry - Novo Bop (No Speakers)

El Prevost, Wbeeza, Carl Micheal, Moody Waters & Rob Perry - Novo Bop (No Speakers)

Le producteur anglais El Prevost nous présente, sur le tout récent label qu'il a fondé en 2016 No Speakers, son nouveau titre baptisé "Novo Bop". Ayant fait ses armes au début des années 2000 dans l'electro underground britannique en côtoyant les piliers de la scène grime dont les pointures Wiley et Flow Dan, il s'est peu à peu orienté vers des sonorités plus techno et house, conforté dans ses choix par les piliers Derrick May, Wally Lopez, Theo Parish, Danny Tenaglia, Chus & Ceballos. Rassemblant dans le catalogue de son No Speakers quelques figures déjà bien installées comme Tigerskin et Doorly, El Prevost y met aussi en avant de nouveaux venus prometteurs. Après "Wise Man" élaboré en Novembre dernier avec Eric Eman Clark, il revient dans une production deep-house suave, hypnotique et accrocheuse, où apparaît une nouvelle fois le slameur D.Ham, déposant ses vocaux spoken words comme en 2013 dans "Allez Ally" . Les reflets soulful ainsi que les percussions de "Novo Bop" rappellent les ambiances afro qu'Osunlade exploite dans son illustre Yoruba Records.

Moody Waters, un de ces nouveaux talents promus par No Speakers, nous livre quant à lui un "remix" très marqué par l'influence de la techno des années 90 et de la house de Chicago.
Le boss de Pfly Music, Warren Brown alias Wbezza, retire dans son "edit" la voix de D.Ham et se focalise sur le beat envoutant d'El Prevost, amplifiant davantage la bass drum et ne gardant que quelques rares accords de piano mis en sourdine. Les percussions sont mises en avant dans une vision dépouillée, respectueuse de l'originale et très réussie.

Vient ensuite le mix "Go With It" de Carl Micheal, l'artiste basé à Manchester nous y livre une vision house up-tempo, solide et dansante suivie, dans la version digitale uniquement, du "bonus mix" de Rob Perry, qui transforme "Novo Bop" en un hymne house vintage et musclé, armé de synthés édifiants et d'une ligne de basse terriblement contagieuse.




vendredi 21 avril 2017

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

L'auteur compositeur basé à Nashville Conner Youngblood nous présente via Counter Records (label affilié au géant Ninja Tune) son nouveau titre baptisé "Everyday". Le chanteur multi-instrumentiste texan, largement influencé par les univers d'Elliot Smith, Gorillaz, Sufjan Stevens et Bon Iver, collabore ici avec la jeune chanteuse R&B Nylo, ensemble ils élaborent une chanson d'amour radieuse à la fraicheur touchante et accrocheuse. Cette dernière est habitée des voix éthérées et suaves de nos deux protagonistes, survolant une production R&B-pop-folk gracieuse et sophistiquée, rythmée par les vibrations tranchantes et poignantes d'une marche militaire lente et pacifiste, que l'on pouvait déjà apprécier sur "Australia", livré deux ans plus tôt. Le contraste entre les vocaux et l'instrumentation est saisissant et très efficace! Les arrangements de cordes soigneusement orchestrés et interprétés par Conner (charango, ukulélé à 6 et à 4 cordes, piano...) sont tout simplement magiques et rappellent les sonorités world d'un certain Paul Simon.


Goldfrapp – Silver Eye (Mute Records)

Goldfrapp – Silver Eye (Mute Records)

Alison Glodfrapp et Will Gregory nous reviennent après 4 années d'absence avec un septième opus baptisé Silver Eye, à paraître chez Mute Records. Le duo qu'ils forment depuis leur premier Felt Mountain sorti en 1999, a toujours œuvré au feeling, bifurquant et changeant de directions à chaque nouvelle étape.
Si les ambiances folk ont souvent habité ses titres comme dans le précédent Tales Of Us publié en 2013, Goldfrapp a régulièrement flirté avec la musique électronique. Il en est de nouveau question dans cet objet electro-pop glaçant, aux tonalités sombres, aux sonorités froides et métalliques, comme si les 10 plages de Silver Eye reprenaient là où c'étaient arrêtés Black Cherry en 2003 et Supernature en 2005.
Les instrumentations y sont pour moitié planantes, vaporeuses et lunaires, combinant habilement comme dans "Tigerman", "Faux Suede Drifter", "Zodiac Black" ou "Beast That Never Was", atmosphères ambient et reflets space disco. Ailleurs, les rythmiques y sont plus dansantes et les accents plus acidulés. En effet, les morceaux "Anymore", "Systemagic" ou "Ocean" se font plus urgents, bouillonnants et incantatoires.

Le disque fourmille d’images mystiques et dramatiques de la nature, de visions désolées mais aussi intenses, contemplatives et mystérieuses hantées de personnages fantastiques comme l'homme qui se métamorphose en bête grimpant les collines éclairées par une lune argentée dans "Tigerman" ou les montagnes dotées d'yeux dans "Everything Is Never Enough"...
Bref, une vision mystique et perchée, portée par la voix suave et sensuelle de la sulfureuse Alison, évoluant à grands renforts d'effets sur les productions léchées de Will. En studio et au mixage, le tandem s'est entouré de nouveaux visages, tous plus prestigieux les uns que les autres: le producteur américain John Congleton (Nelly Furtado, Clap Your Hand Say Yeah et Papier Tigre), le compositeur britannique Bobby Krlic alias The Haxan Cloak (Bjork) et de son compatriote Leo Abrahams (Brian Eno, Jarvis Coker, John Hopkins, Paul Simon).

 

jeudi 20 avril 2017

Zepherin Saint - One Sound (Tribe UK)

Zepherin Saint - One Sound (Tribe UK)

Voici le types de sonorités fédératrices et galvanisantes que nous apprécions tout particulièrement en ces temps de morosité et d'incertitude !
Le producteur anglais Zépherin Saint, co-fondateur du label Tribe UK, nous présente son nouveau titre "One Sound", une petite merveille deep-house arborant avec élégance des accents afro et quelques notes jazzy des plus contagieuses. Tribe UK fait figure de pionnier sur la scène afro house avec à son actif plus d'une centaine de publications dont plusieurs sont considérées comme des classiques du genre. "One Sound" est bien parti pour trôner lui aussi parmi les moment afro deep les plus enthousiasmants du moment.
On y retrouve la voix hypnotique du chanteur malien Adama, déjà présent dans l'EP Canima sorti en 2015, mais la production de Zépherin est cette fois-ci nettement plus raffinée et élaborée. Sa ligne de basse hypnotique s'immisce dans une rythmique 4/4 entraînante enrichie de touches cuivrées aux arrangements jazzy, tandis que quelques percussions traditionnelles aux reflets métalliques et des accords de clavier délicats habillent un jeu subtil de marimba.

Penfield - Parallaxi5

Penfield - Parallaxi5 

La formation jazz-prog helvétique nommée Penfield (du nom de ce fameux 'orgue à humeur' décrit dans le roman de Phillip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, adapté au cinema par Ridley Scott dans son mythique Blade Runner) nous présentait le 30 Septembre 2016 son dernier opus baptisé Parallaxi5.
Composé de 8 morceaux flirtant avec le jazz, l'électro et le post-rock, ce disque audacieux, expressif et psychédélique s'inscrit dans la filiation de la période 70's de Roger Waters et de son british Pink Floyd, élaborant la bande-son éclectique d’un long métrage imaginaire, orchestré par les claviers omniprésents (Moog et Rhodes) de Thierry Scherer alias Zed, les solos jazz enthousiasmants du saxophoniste et leader Michael Borcard et le lyrisme accrocheur du guitariste Théo Kummer. Bien sûr, tout ces talents ne sauraient pleinement s'exprimer sans le soutien d'une assise rythmique au groove incandescent, menée par le batteur Mathieu Hay et la bassiste Julien Michel.

La musique qui ressort de ce laboratoire d'expérimentations aux sonorités analogiques vintage est clairement narrative. Modelée par la spontanéité, la virtuosité, la complicité et le savoir lâcher-prise du quintet genevois, elle suscite en nous des images sur lesquelles viennent se caller nos humeurs changeantes, épousant tantôt des ambiances reggae-jazz mélancoliques ("Les Sentiers Goudronnés") et electro-rock vigoureuses ("L'Anonyme"), tantôt des atmosphères jazz-rock sophistiquées ("La Physique Anarchique"), trip-hop ("Hapax 34 002"), space rock ("[Hapax] Rosen") et hip-hop jazzy ("Fashionned Wonderland") avec le concours de MC Xela.

L’aspect visuel est donc une composante essentielle du groupe qui interagit sur scène avec un VJ, histoire de proposer un voyage cosmique des plus immersifs et hypnotiques.
Outre les plages instrumentales inventives et vibrantes qui sans cesse nous font parcourir près de 40 ans d'histoire musicale, il se dégagent de Parallaxi5 un goût particulier pour le verbe et la langue de Molière. Des textes parlés, saisissants et captivants, interprétés par Walter Gallay et Capt. Etc., animent ainsi une oeuvre décalée, attachante et finalement contagieuse!

mercredi 19 avril 2017

4 To The Floor presents Movin’ Records (4 To The Floor)

4 To The Floor presents Movin’ Records (4 To The Floor)

Figure emblématique de la house music new-yorkaise dans les années 80/90, patron d'un magasin de disques et du très respectable label Movin'Records, Abigail Adams a su définir et restituer comme personne le son vibrant et unique du New-Jersey, état des U.S. qui accouchera de quelques pionniers de la scène club tels que Kerri Chandler et Blaze.

Dés son ouverture en 1980, se sont côtoyés dans les rayons de sa petite entreprise basée à East Orange le gratin de la nuit, dont les précurseurs Larry Levan, Timmy Regisford, Danny Krivit ou encore Tony Humphries... Autant d'acteurs majeurs qu'Abigail se devait de fournir en vinyle frais, c'est donc tout naturellement qu'il créera sa propre maison de disques à partir de 1987, pressant des pépites passées à la postérité.

Defected Records est allé nous dénicher ces perles classiques oubliées et nous les présente via son célèbre sous-label 4 To The Floor dans une nouvelle compilation intitulée 4 To The Floor presents Movin’ Records. Sélectionnés par l'incontournable Luke Solomon, les titres de Phase II, 3 A.M., Kamar et Cassio The Cassmaster figurent parmi ceux de Vicky Martin, Jasmine, Boyd Jarvis ou Key Choice... Tous ont passé avec succès l'épreuve du temps affichant une fraîcheur qui fait malheureusement défaut à certaines productions actuelles !