jeudi 16 mars 2017

The Volunteered Slaves - Ripcord (Cristal Records/Pias)

The Volunteered Slaves - Ripcord (Cristal Records/Pias)

Collectif de musiciens issus d'horizons divers qui prit forme en 2002 à l'occasion du Festival Jazz In Marciac, The Volunteered Slaves nous proposera le 14 Avril prochain son quatrième opus baptisé Ripcord, un recueil de 13 titres inspirés aux sonorités urbaines et métissées, où le jazz s'acoquine au hip-hop, au spoken word, à la soul et à la pop, tout en se frottant à sa propre histoire africaine et au gospel. Traversé de notes orientales, afrobeat, électroniques et créoles, parcouru de chants engagés et revendicatifs exprimés en anglais, français, japonais, l'album est à l'image de ses artisans: riche, aventureux, ouvert d'esprit, spirituel, généreux et guidé par un groove multicolore.

Le saxophoniste Olivier Temime, le percussionniste Arnold Moueza, le pianiste Emmanuel Duprey, le bassiste Akim Bournane et le batteur Julien Charlet ont invité dans cette nouvelle aventure l'organiste Emmanuel Bex, le guitariste Hervé Samb, le contrebassiste Géraud Portal et le saxophoniste ténor Stepan Moutot. Ensemble ils tissent des plages instrumentales accrocheuses tantôt planantes tantôt dansantes, sur lesquelles les b-girls Indy Eka (d'origine camerounaise), Mafé (native à Montréal), Kiala Ogawa (de mère japonaise et de père d'origine angolaise), Raphaëla Cupidin (danseuse de jazz et de classique) et le poète de Chicago Allonymous, viennent déposer leurs flows ensorceleurs et réalistes.
3 morceaux retiendront sans doute votre attention, il s'agit de 3 reprises étonnantes de tubes emblématiques de la culture pop. Si "Us & Them" des Pink Floyd est métamorphosé en une jazz ballad nocturne, "God Only Knows" des Beach Boys devient une chanson hypnotique aux reflets electronica et "Video Killed The Radio Star" des Buggles un thème electrojazz syncopé aux accents R&B.

Ripcord est  définitivement un disque à retenir! Il fusionne brillamment le jazz à la poésie militante et aux musiques du monde...


Aly-Us - Follow Me (Erik Hagleton Rework) (Strictly Rhythm)

Aly-Us - Follow Me (Erik Hagleton Rework) (Strictly Rhythm)

Le classique deep/garage house "Follow Me" de DJ Pierre et George Morel alias Aly-Us, paraissait en 1992 chez Strictly Rhythm. Ses vocaux accrocheurs, ses paroles fédératrices et sa production simple mais redoutablement efficace allaient rapidement faire mouche sur les dancefloors du monde entier.
Erik Hagleton, dj/producteur parisien s'illustrant régulièrement sur Toolroom Records et affilié à la mythique Yellow Productions de Bob Sinclar (label emblématique de l'âge d'or de la french touch), a choisi de rafraichir ce monument de la house music avec bien sûr, tout le respect qui s'impose. En abaissant sa tonalité et en arrondissant sa grosse caisse, Erik muscle sa ligne de basse boisée et met en avant le chant soulful de Kaylin X et Super. Un petit lifting discret, mais nécessaire !


mercredi 15 mars 2017

AMJ Collective - Believe (Astar Artes Recordings/L'Autre Distribution)

AMJ Collective - Believe (Astar Artes Recordings/L'Autre Distribution)

Piloté depuis Bristol, AMJ Collective est un ensemble de musiciens issus d'horizons divers qui portent un regard frais et nouveau sur la musique reggae. Il est dirigé depuis sa fondation en 2010, par le batteur Andy Clarke, le bassiste Mark Spencer et le producteur John Hollis, tous trois ex-membres de Restriction, illustre formation des années 80 qui réinventait le sound system hérité des pionniers jamaïcains, débarqués au Royaume-Uni 20 ans plus tôt. Nos trois larrons contribuaient aussi à l'explosion du trip-hop au sein de projets tels que Portishead et Smith & Mighty... Autant dire qu'ils ont écrit tout un pan de l'histoire musicale de Bristol de ces 30 dernières années.

Outre ces légendes vivantes, le collectif se dote aussi des pointures Rob Smith au mixage, injectant sa signature dub aphrodisiaque, Maria Del Mar Hollis aux chœurs et Camilo Menjura à la guitare.
Enrichi d'un quatuor à cordes et de quelques percussionnistes, AMJ Collective publiera courant Avril son second album intitulé Believe, digne successeur de Sky Blue Love paru l'an dernier. Invitant pour ne citer qu'eux, le trompettiste cubain Michel Padron, le guitariste gallois Owen Shiers et la chanteuse colombienne Oriana Melissa, il nous offre 8 titres envoutants aux saveurs dub et ambient, idéalement dosés en notes roots et chill.


mardi 14 mars 2017

Anchorsong - Gyotens Kalimba (Sebastian Mullaert & Wa Wu We Remixes) (Tru Thoughts)

Anchorsong - Gyotens Kalimba (Sebastian Mullaert & Wa Wu We Remixes) (Tru Thoughts)

L'excellent album Ceremonial du japonais Anchorsong paru il y a déjà un an chez Tru Thoughts n'en finit pas d'attiser la curiosité et l'imagination des producteurs. En effet, après Foreign Skin et Madcap (sur "Ceremony"), sUb_modU (sur "Oriental Suite") et VB Külh (sur "Last Feast"), c'est au tour du suédois Sébastian Mullaert de revisiter un des morceaux extraits de l'opus classé n°5  par la BBC 6Music dans son palmarès des meilleurs albums de l'année passée. Il s'agit du foisonnant et organique "Gyotens Kalimba", habité d'une kalimba éthérée se frayant un chemin à travers une rythmique électronique d'inspiration africaine savamment élaborée. Ce titre nous était présenté pour la première fois dans l'EP Expo paru en Avril 2016 comme un bonus track exclusif, il devient aujourd'hui un territoire d'explorations et d'expérimentations abstract, minimal et deep techno que Sebastian aborde de deux manières différentes. Dans un premier temps, il place la danse comme une pratique essentielle menant à la méditation et à la libération, son "Sebastian Mullaert Intensification" muscle ainsi le tempo et le rend plus audible et envoutant pour un dancefloor exigeant. A travers son alias Wa Wu We, Mullaert bouscule les codes, nous offrant sa vision "Wa Wu We Simplification" aux contours plus flous et aux textures plus abstraites, aux pulsations de basses plus immersives et aux nappes de synthés toujours plus hypnotiques, ponctuées ça et là de bruits étranges, de parasites programmés semblant accidentels. Une réinvention totale!

Brett Johnson - Hi, How R U? (Classic Music Compagny)

Brett Johnson - Hi, How R U? (Classic Music Compagny)



La carrière de Brett Johnson a explosé en 1999 avec la sortie sur Aesotheric Records de Vibrations, opus composé de 2 titres house marqués par un groove accrocheur. Ayant depuis tracé sa route, cumulant au compteur plus d'une centaine de productions et de remixes publiés par les plus prestigieuses maisons de disques du segment house et techno (Crosstown Rebels, 20/20 Vision, Get Physical, Visionquest, Magnetic, Freerange, Cynosure, F-Communications), il réapparaît aujourd'hui, après une absence remarquée, chez Classic Music Compagny avec Hi, How R U?. S'ouvrant avec le nerveux "Mr Johnson's Talk'n Now (OG Demo Mix)", qui nous replonge dans les sonorités acides et obsédantes de Mr Oizo - titre d'ailleurs revisité par Luke Solomon dans son "Video Games Rework" aux accents disco/funk ainsi que revu par Brett lui-même dans sa "BJ’s Revamped Version" aux reflets deep et tech house -  l'EP propose en face B "Give It To Them",  une réalisation entraînante et fédératrice arborant un côté fin 90's et french touch qui n'est pas sans rappeler la signature de Kojak, du label Pro-Zak Trax.


lundi 13 mars 2017

Night Moves - Transdance (Dark Entries)

Night Moves - Transdance (Dark Entries)

En hommage aux 36 victimes de l'incendie du 02 Décembre 2016 au Ghost Ship, warehouse située à Oakland en Californie, le label indépendant de San Francisco Dark Entries réédite "Transdance", titre aux sonorités synthpop du duo anglais Night Moves, pressé pour la première fois au printemps 1981 par GC Recordings. Fondé par le londonien Michael Guihen après avoir assisté en 1979 à la performance du groupe electro/punk/rock Tubeway Army, le projet prit forme grâce à une annonce passée dans l'hebdomadaire New Musical Express (NME). En effet, Michael recherchait un claviériste et c'est Denis Haines (membre de la formation de son idole Gary Numan) qui répondit.
La première mouture de "Transdance (GC1 Version)" affiche clairement ses couleurs new-wave avec ses synthés cosmiques, sa boite à rythme racée et son ambiance avant-gardiste. Dark Entries l'accompagne des 3 reworks orchestrés depuis lors, tous ayant été programmés avec la fameuse Roland TR-808.
En 1982, grâce à John Davis alias John Darc, un second mix baptisé "UK Disco Mix" est enregistré avec une nouvelle ligne de basse et un tempo plus soutenu. Un an plus tard c'est au tour du Dj new-yorkais Jay Burnett de nous livrer sa vision "New York Disco Mix" du single, y intégrant son background de producteur house et hip-hop. Le dernier édit "Robot Rock" a été réalisé en collaboration avec Francis Usmar, il reprend le bpm d'origine mais muscle la rythmique à coup de handclaps retentissants.





Aeroplane Feat. Tawatha Agee - Love On Hold (Glitterbox Recordings)

Aeroplane Feat. Tawatha Agee - Love On Hold (Glitterbox Recordings)

Nous sommes lundi, le soleil brille dans un ciel bleu resplendissant sur la Riviera... Et je tombe sur la nouvelle pépite boogie/disco "Love On Hold" du producteur belge Aeroplane. Vito De Luca nous avait déjà fait fort bonne impression il y a deux ans avec son EP Let's Get Slow paru chez Eskimo Recordings, dans lequel l'une des icônes de la french touch Benjamin Diamond (Stardust) était invitée à poser ses vocaux sensuels au doux parfum electro pop.
Prévue pour le 24 Mars prochain, ce nouveau titre accrocheur est bien parti pour inonder les ondes radio et animer les soirées plages de cet été. Armé de ces sonorités funk 80's, si chers à l'écurie Glitterbox Recordings, "Love On Hold" séduit d'emblée, poussant un auditoire conquis sur la piste de danse, histoire d'ébaucher un déhanché langoureux et suggestif. Sa ligne de basse au groove contagieux, ses attaques de guitare funky, ses accords de synthé étincelants et fédérateurs sont certes d'une efficacité redoutable, mais ils ne seraient pas grand chose sans l'excellente prestation de la diva de Philadelphie Tawatha Agee, chanteuse soprano empreinte de gospel, qui s'est illustrée depuis ses débuts au milieu des années 70, auprès de Mtume, Stéphanie Mills, David Bowie, Sting, R Kelly, Aretha Franklin ou David Sanborn, pour n'en citer que quelques uns. Sa voix soulful et puissante est donc bien sûr raccord avec l'ambiance rétro d'un morceau qui sonne comme un authentique classique post-disco.