Marc Buronfosse - Aegn (Abalone Production/L'Autre Distribution)
Découvert pour ma part sur le récent Border Line du pianiste franco-grec Stéphane Tsapis, le bassiste Marc Buronfosse publie son nouveau projet baptisé Aegn (égéen en français), un disque sombre et profond habité de textures hypnotiques, de boucles troublantes, d'échos et de réverbérations fantomatiques. Avec la Grèce comme sujet d'expérience et plus particulièrement l'île de Paros, il pousse ses acolytes Andreas Polyzogopoulos (trompette), Marc-Antoine Perrio (guitare), Stéphane Tsapis (claviers) et Arnaud Biscay (batterie) à se mettre en état de transe et ainsi le suivre dans son odyssée obsessionnelle, sa vision singulière d'un jazz mutant où se mêlent avec intensité sonorités acoustiques et distorsions électroniques, écriture et improvisation, calme et frénésie, noirceur et lumière.
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
mercredi 14 septembre 2016
Rosario Giuliani, Luciano Biondini, Enzo Pietropaoli, Michel Rabbia - Cinema Italia (Via Veneto Jazz & Jando Music/Socadisc)
Rosario Giuliani, Luciano Biondini, Enzo Pietropaoli, Michel Rabbia - Cinema Italia (Via Veneto Jazz & Jando Music/Socadisc)
Comment aurions-nous perçu les films majeurs du cinéma italien comme La Dolce Vita, 8 e 1/2 et La Strada de Federico Fellini sans les airs de Nino Rota, ou encore Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone sans le génie d'Ennio Morricone ? Même portés par d'immenses acteurs (Mastroianni, Cardinale, Aimée, Bronson, Quinn...) auraient-ils été les chefs d'oeuvre qu'ils sont et demeureront à jamais?
Le projet Cinema Italia se propose de rendre hommage au 7ième art italien à travers 9 titres empruntées et inspirées par ce patrimoine unique qui fit rayonner en son temps la culture d'un pays tout entier. Il fallait pour l'occasion réunir un casting de jazzmen à la hauteur et c'est ainsi que le saxophoniste Rosario Giuliani, l'accordéoniste Luciano Biondini, le contrebassiste Enzo Pietropaoli et le batteur Michel Rabbia se réunirent autour de ces thèmes inoubliables qu'ils enrichirent de deux compositions originales "Bianco e Nero" de Giuliani et "What is there What is not" de Biondini. L'ambiance du disque est classieuse et intimiste, le point de vue contemporain de notre quartet ne trahit en rien la beauté, la profondeur et le pouvoir de suggestion de ces mélodies passées à la postérité. L'accordéon et le saxophone brillent par leur précision respectueuse et la section rythmique joue sobrement son rôle d'assise délicate et bienveillante... Un opus touchant et vibrant qui dégage un charme à l'italienne légendaire et avéré !
Comment aurions-nous perçu les films majeurs du cinéma italien comme La Dolce Vita, 8 e 1/2 et La Strada de Federico Fellini sans les airs de Nino Rota, ou encore Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone sans le génie d'Ennio Morricone ? Même portés par d'immenses acteurs (Mastroianni, Cardinale, Aimée, Bronson, Quinn...) auraient-ils été les chefs d'oeuvre qu'ils sont et demeureront à jamais?
Le projet Cinema Italia se propose de rendre hommage au 7ième art italien à travers 9 titres empruntées et inspirées par ce patrimoine unique qui fit rayonner en son temps la culture d'un pays tout entier. Il fallait pour l'occasion réunir un casting de jazzmen à la hauteur et c'est ainsi que le saxophoniste Rosario Giuliani, l'accordéoniste Luciano Biondini, le contrebassiste Enzo Pietropaoli et le batteur Michel Rabbia se réunirent autour de ces thèmes inoubliables qu'ils enrichirent de deux compositions originales "Bianco e Nero" de Giuliani et "What is there What is not" de Biondini. L'ambiance du disque est classieuse et intimiste, le point de vue contemporain de notre quartet ne trahit en rien la beauté, la profondeur et le pouvoir de suggestion de ces mélodies passées à la postérité. L'accordéon et le saxophone brillent par leur précision respectueuse et la section rythmique joue sobrement son rôle d'assise délicate et bienveillante... Un opus touchant et vibrant qui dégage un charme à l'italienne légendaire et avéré !
mardi 13 septembre 2016
Neil Cowley Trio - Spacebound Apes (Hide Inside Records)
Neil Cowley Trio - Spacebound Apes (Hide Inside Records)
Nouveau coup de maître pour le pianiste anglais de 43 ans Neil Cowley, avec son concept album aux réverbérations cosmiques Spacebound Apes. De formation classique il s'oriente rapidement vers la soul et le funk en participant aux projets de Zero 7 ou de Brand New Heavies, puis se met à accompagner des artistes pop tels qu'Adele, Birdy, Emili Sandé ou Professor Green. Son goût pour les mélodies accrocheuses et envoutantes lui permet ainsi tous les écarts, il n'est donc pas étonnant de le retrouver avec ses fidèles acolytes (Evan Jenkins à la batterie, Rex Horan à la basse et Leo Abrahams à la guitare) à errer sur des chemins de traverses où jazz, pop, rock, musique de film ou marche militaire se rencontrent dans des ambiances tantôt abyssales et cinématiques tantôt électrisantes et pétillantes. Loin d'être un extra-terrestre ou un gars haut-perché, Neil manie avec élégance, précision et efficacité les cordes sensibles qui mènent droit à nos âmes de mélomanes en mal d'émotions et de grands espaces.
...Il a tout compris!
Nouveau coup de maître pour le pianiste anglais de 43 ans Neil Cowley, avec son concept album aux réverbérations cosmiques Spacebound Apes. De formation classique il s'oriente rapidement vers la soul et le funk en participant aux projets de Zero 7 ou de Brand New Heavies, puis se met à accompagner des artistes pop tels qu'Adele, Birdy, Emili Sandé ou Professor Green. Son goût pour les mélodies accrocheuses et envoutantes lui permet ainsi tous les écarts, il n'est donc pas étonnant de le retrouver avec ses fidèles acolytes (Evan Jenkins à la batterie, Rex Horan à la basse et Leo Abrahams à la guitare) à errer sur des chemins de traverses où jazz, pop, rock, musique de film ou marche militaire se rencontrent dans des ambiances tantôt abyssales et cinématiques tantôt électrisantes et pétillantes. Loin d'être un extra-terrestre ou un gars haut-perché, Neil manie avec élégance, précision et efficacité les cordes sensibles qui mènent droit à nos âmes de mélomanes en mal d'émotions et de grands espaces.
...Il a tout compris!
Daniel Zimmermann - Montagnes Russes (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Daniel Zimmermann - Montagnes Russes (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Classé parmi les 10 albums français de jazz à écouter de toute urgence par le magazine Les Inrocks, le disque Montagnes Russes du tromboniste Daniel Zimmermann brille par son efficacité, son accessibilité et son expressivité. Celui dont on ne compte plus les collaborations prestigieuses, de Nougaro à Metronomy en passant l'ONJ, Jun Miyake, Sylvain Beuf, Nguyên Lê ou Michel Legrand, nous rend compte à travers 11 titres intimistes au groove souvent jouissifs des moments sombres et radieux que la vie nous réserve, avec son lot de joies et de rires comme de noirceurs et de blessures. Entouré des excellents Pierre Durand à la guitare, Jérôme Regard à la basse et Julien Charlet à la batterie, le 1er prix de soliste au Concours de la Défense en 2002 nous mène avec brio sur les sentiers d'un jazz chaud, inventif et original, ponctué d'influences blues, funk, rock et New-Orléans.
A noter la participation de Didier Havet au soubassophone dans la ballade crépusculaire "Au Temps Ôtant"...
Classé parmi les 10 albums français de jazz à écouter de toute urgence par le magazine Les Inrocks, le disque Montagnes Russes du tromboniste Daniel Zimmermann brille par son efficacité, son accessibilité et son expressivité. Celui dont on ne compte plus les collaborations prestigieuses, de Nougaro à Metronomy en passant l'ONJ, Jun Miyake, Sylvain Beuf, Nguyên Lê ou Michel Legrand, nous rend compte à travers 11 titres intimistes au groove souvent jouissifs des moments sombres et radieux que la vie nous réserve, avec son lot de joies et de rires comme de noirceurs et de blessures. Entouré des excellents Pierre Durand à la guitare, Jérôme Regard à la basse et Julien Charlet à la batterie, le 1er prix de soliste au Concours de la Défense en 2002 nous mène avec brio sur les sentiers d'un jazz chaud, inventif et original, ponctué d'influences blues, funk, rock et New-Orléans.
A noter la participation de Didier Havet au soubassophone dans la ballade crépusculaire "Au Temps Ôtant"...
André Minvielle - 1Time (Complexe articole de déterritorialisation/L'Autre Distribution)
André Minvielle - 1Time (Complexe articole de déterritorialisation/L'Autre Distribution)
Le chanteur et multi-instrumentiste français André Minvielle nous présente son nouveau disque 1Time (à lire intime ou one time). A l'origine d'une pratique qu'il nomme lui-même de vocal'chimie, un mélange de scat, de blues, de maloya et de rap, l'artiste façonne 18 titres aux doux parfums d'ici et d'ailleurs dont 8 mettent en scène des textes originaux bourrés de poésie et de joie de vivre ensemble. Le jazz de "Nino" et le swing d'"Intime One Time" rejoignent les accents indiens de "Le Facteur d'Accents", créoles de "Sacré Eole" et "Madada", latins de "Le Verbier", funky de "Keskifon" et bruitistes de "Les Crapauds"... Entouré de son fidèle ami Bernard Lubat au piano Fender, d'Abdel Sefsaf aux programmations et de Georges Baux aux claviers et ukulélé, André invite à sa fête de l'anthropophonie les formations Ti'Bal Tribal et Journal Intime pour un concert-hommage à l'art, un art populaire, vivant et pluriel.
"La Vie d'Issiba", non présente sur l'album, nous donne une idée de l'univers musical singulier d'André Minvielle...
Le chanteur et multi-instrumentiste français André Minvielle nous présente son nouveau disque 1Time (à lire intime ou one time). A l'origine d'une pratique qu'il nomme lui-même de vocal'chimie, un mélange de scat, de blues, de maloya et de rap, l'artiste façonne 18 titres aux doux parfums d'ici et d'ailleurs dont 8 mettent en scène des textes originaux bourrés de poésie et de joie de vivre ensemble. Le jazz de "Nino" et le swing d'"Intime One Time" rejoignent les accents indiens de "Le Facteur d'Accents", créoles de "Sacré Eole" et "Madada", latins de "Le Verbier", funky de "Keskifon" et bruitistes de "Les Crapauds"... Entouré de son fidèle ami Bernard Lubat au piano Fender, d'Abdel Sefsaf aux programmations et de Georges Baux aux claviers et ukulélé, André invite à sa fête de l'anthropophonie les formations Ti'Bal Tribal et Journal Intime pour un concert-hommage à l'art, un art populaire, vivant et pluriel.
"La Vie d'Issiba", non présente sur l'album, nous donne une idée de l'univers musical singulier d'André Minvielle...
Tamer Abu Ghazaleh – Thulth (Mostakell/Differ-ant)
Tamer Abu
Ghazaleh – Thulth (Mostakell/Differ-ant)
Artiste complet et engagé, sans doute le plus doué de sa
génération et pour certains considéré comme le plus novateur d'un monde arabe moderne,
le palestinien Tamer Abu Ghazaleh nous
présente son troisième opus intitulé Thulth.
Né au Caire, il étudie le oud, le buzuq, la musicologie, la composition,
l'orchestration et la performance à Ramallah sous la houlette de l'immense Khaled Jubran.
Le chanteur, multi-instrumentiste crée en 2008 une
plate-forme créative dédiée à la nouvelle scène indépendante du monde arabe
nommée eka3, promouvant autant des
artistes issus du rock que de la musique électronique ou instrumentale plus
traditionnelle. Outre le label Mostakell,
il fonde dans la foulée une agence de booking et de licence, puis un magazine
de musique. En découle ce dernier album qu'il imagine comme une compilation de ces 8 années d'échanges
et de collaborations.
Au chant, aux chœurs, au oud et aux effets, il est entouré du batteur Khyam Allami, du claviériste Shadi El-Hosseiny, du bassiste Mahmoud
Waly et du percussionniste Khaled
Yassine. Ensemble ils élaborent de riches textures sonores, complexes et hypnotiques
lorgnant souvent sur le rock et
mêlant habilement sonorités
moyen-orientales et FXs. La formation alterne temps calmes aux ambiances douces
voire radieuses et moments de fureur, de brutalité et de frénésie. A l'image du
titre "Takhabot" où humour et
légèreté (avec un clin d'œil à la panthère rose) se heurtent soudainement à un mur
de son rageur et frénétique, les prouesses vocales de Tamer se montrent pour le moins vertigineuses ("Namla").
lundi 12 septembre 2016
Das Kapital & Royal Symphonic Wind Orchestra Vooruit - Eisler Explosion (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)
Das Kapital & Royal Symphonic Wind Orchestra Vooruit - Eisler Explosion (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)
Le trio Das Kapital que je découvrais en Novembre dernier avec son Kind Of Red a deux actualités à nous présenter en cette fin d'année, la sortie vinyle de l'album (clin d'œil au Kind Of Blue de Miles) où se mêlent jazz, pop, rock et folk, puis surtout Eisler Explosion, un disque étonnant enregistré en live à Gand lors d'une série de concerts donnés durant le mois de Septembre 2013 avec le Royal Symphonic Wind Orchestra Vooruit, un des rares orchestres à garder vivant l'héritage des fanfares socialistes.
Il s'agit d'un hommage au compositeur autrichien Hanns Eisler (auteur à la pensée marxiste qui entre autres collaborations avec Charlie Chaplin, Fritz Lang ou Jean Renoir signa notamment l'hymne de la RDA) et de la célébration des 100 ans du Arts Center Vooruit, palais monumental d'Harelbeke érigé à la gloire et pour le plaisir de la classe ouvrière.
Le producteur Wim Wabbes a ainsi réuni sur scène les 80 musiciens dirigés par Geert Verschaeve et les jazzmen iconoclastes Daniel Erdmann (sax), Hasse Poulsen (guitare) et Edward Perraud (batterie). Ensemble ils interprètent de façon magistrale et euphorique 9 pièces populaires de Hanns Eisler recomposées et arrangées par Erik Desimpelaere, Tim Garland, Stephane Leach et Peter Vermeersch.
Le trio Das Kapital que je découvrais en Novembre dernier avec son Kind Of Red a deux actualités à nous présenter en cette fin d'année, la sortie vinyle de l'album (clin d'œil au Kind Of Blue de Miles) où se mêlent jazz, pop, rock et folk, puis surtout Eisler Explosion, un disque étonnant enregistré en live à Gand lors d'une série de concerts donnés durant le mois de Septembre 2013 avec le Royal Symphonic Wind Orchestra Vooruit, un des rares orchestres à garder vivant l'héritage des fanfares socialistes.
Il s'agit d'un hommage au compositeur autrichien Hanns Eisler (auteur à la pensée marxiste qui entre autres collaborations avec Charlie Chaplin, Fritz Lang ou Jean Renoir signa notamment l'hymne de la RDA) et de la célébration des 100 ans du Arts Center Vooruit, palais monumental d'Harelbeke érigé à la gloire et pour le plaisir de la classe ouvrière.
Le producteur Wim Wabbes a ainsi réuni sur scène les 80 musiciens dirigés par Geert Verschaeve et les jazzmen iconoclastes Daniel Erdmann (sax), Hasse Poulsen (guitare) et Edward Perraud (batterie). Ensemble ils interprètent de façon magistrale et euphorique 9 pièces populaires de Hanns Eisler recomposées et arrangées par Erik Desimpelaere, Tim Garland, Stephane Leach et Peter Vermeersch.
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