Le duo initial, composé de Didier Malherbe au Doudouk et aux
flûtes ainsi que de Loy Ehrlich au Hajouj, Gumbass et Yayli Tanbur, était devenu trio avec la venue du joueur de
Hang, Steve Sehan. Pour la première fois en quartet, la formation Hadouk s’enrichie
du batteur/percussionniste et chanteur Jean-Luc Di Fraya et remplace Steve (parti
pour développer son projet solo) par le guitariste Eric Löhrer. Musicalité et
virtuosité sont toujours au rendez-vous, naviguant entre sonorités jazz et
world. Légèreté, rêverie, ballade et voyage en Orient et en Afrique sont de
mise dans cette délicate carte postale musicale intitulée, non sans humour, « Hadoukly
Yours ».
Le combo américano-néerlandais, composé à la base du chanteur Phonte Coleman et du producteur Nicolay (Matthijs Rook), publie un cinquième opus intitulé "Love In Flying Colors". Débutant leur collaboration à distance en 2002, ils produisent leur premier disque "Connected" en 2004 par mails interposés. Aujourd'hui, Foreign Exchange est installé en Caroline du Nord, fort d'une nomination aux Grammy's Awards en 2009, le groupe a acquis une certaine notoriété dans le milieu du R&B. Un cocktail savamment dosé entre hip-hop, néo-soul, funk et électro dévoile 10 titres séduisants et parfaitement produits, où le groove règne en maître absolu.
Hiatus
Kaiyote – Tawk Tomahawk (Flying Buddha Music/Sony Masterworks)
Comme quoi une ballade chez son disquaire réserve encore des
surprises… Une pochette étrange montrant le dessin d’un coyote gueule
grand-ouverte (façon esprit vengeur de la Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki),
le regard jaune et menaçant, derrière deux grues représentées en origami le
narguant avec un serpentin rouge… Une couverture assez énigmatique mais plutôt
efficace car la curiosité me met le casque à l’oreille… Puis là, deuxième effet Kiss Cool…
Né sous l’impulsion de la chanteuse, guitariste et
songwriter Nai Palm, Hiatus Kaiyote
est la vision futuriste d’une Soul
éclairée, cultivée, généreuse et organique. Rejoint par le bassiste Paul Bender, le touche-à-tout Perrin Moss et le claviériste Simon Mavin, l’alchimie opère et le
projet prend forme attirant comme un aimant le soutien des plus grands comme le
batteur chevelu des Roots, Questlove ou le Dj anglais Gilles Peterson (BBC
Radio 6 Music).
L’album « Tawk Tomahawk » est paru pour la première
fois en 2012 sur Bandcamp, il débarque cette année sous la signature Flying
Buddha du label Sony Masterworks.
Le quartet australien basé à Melbourne est parvenu à extraire
la « substantifique moelle » du courant NuSoul, dont les mètres
étalons furent mis en place dés les 90’s par les immenses Erikah Badu, Bilal et
autres Raphael Saadiq ou Music Soulchild. Mais son génie est
d’avoir autant puisé son répertoire musical dans l’opéra que dans les musiques
urbaines et électroniques. En effet, le titre « Malika » est tiré
de Lakmé composé par le français Léo
Delibes à la fin du XIX° siècle, il s’inspire de ce fameux air immortalisé
entres autres par Natalie Dessay : « Le Duo des Fleurs ». On
note par ailleurs que l’instru du morceau est un montage abstract hip-hop des plus délectables (à rapprocher des travaux du
producteur américain Flying Lotus),
avec les lignes de basse clé-de-voûte de Bender
soutenant l’ensemble par son groove imparable.
En ouverture, c’est le très atmosphérique et mystérieux « Mobius
Streak » (le fameux ruban rouge de la pochette ?) qui nous mène en
bateau entre ballade électro-soul et
ambient experimentale. Nai Palm y dévoile une voix touchante, approchant celle d’une Lauryn Hill dans ses meilleures heures, tandis que les claviers de Simon Mavin nous enivrent et nous
transportent vers des contrées délicatement syncopées par le broken beat éblouissant de Perrin Moss.
« The World It Softly Lulls » nous offre ensuite une
ambiance néo-soulfeutrée où D’Angelo pourrait facilement y poser ses mots doux et son groove
sensuel façon « Spanish Joint ». La chanteuse choisi pourtant d’y
imposerun flow tranchant et
revendicatif, un slam tempétueux sur
une rythmique funk éthérée aux
accents de guitare jazz.
Un interlude instrumental interstellaire « Leap
Frog » nous fait glisser vers « Malika » puis
« Ocelot » et « Boom Child », deux courtes plages aux beats
hip-hop brutaux et crasseux (pas
bien éloignées de certaines productions de Madlib).
« Lace Skull » déverse ensuite sa Soul électrisante et tumultueuse,
s’amorçant avec un arpège de guitare et quelques accords de piano puis se
terminant par un déferlement psychédélique.
C’est Jay Dilla
(RIP), énorme producteur de Détroit, qui semble avoir tissé les trames de ces
trop brefs « Rainbow Rhodes » et « Sphynx Gate », où Fender
Rhodes, MPC, choeurs et basses font leur office dans ces célébrations légères
et groovy à la musique promue par des labels tels que Stone Throw Records et
Okayplayer.
Enfin « Nakamara » vient clore ce pur bijou. Un
titre coloré et nusoul en puissance, sans boîte à rythme ni nappe électronique,
du groove à l’état brut, faisant directement allusion à l’identité australienne
du groupe. Le rappeur QTip (des
Tribe Called Quest) fait une apparition dans une version exclusive présente
dans la toute récente ré-édition du disque.
Royal
Southern Brotherhood – Royal Southern Brotherhood (Ruf Records)
Ce projet au nom un brin prétentieux, mais amplement justifié, réunit la crème des
scènes Soul, Blues et Rock du sud des
Etats-Unis. Rassemblant deux dynasties légendaires de Louisiane et de
Géorgie, la Royal Southern Brotherhood est une collaboration voulue par le
chanteur/guitariste Devon Allman
(fils du claviériste Gregg des Allman
Brothers, fers de lance du Southern
Rock dans les 70’s) et du chanteur/percussionniste Cyril Neville (membre de la célèbre fratrie des Neville Brothers, chantres de la Soul made in New-Orleans). Rejoints par le
guitariste/chanteur de Blues de St Louis Mike
Zito, les trois piliers nous délivrent leur fusion explosive et roots dans un album de 12 titres définitivement
rock’n’roll. À noter la présence d’une
section rythmique terrifiante menée par le bassiste au groove fracassant Charlie Wooton et le batteur de Détroit Yonrico Scott, apparu sur scène aux côtés
de BB King, Santana, Clapton, Taj Mahal… !
Tricia Evy – Meet Me (Plus Loin Music/Abeille Musique)
La jeune chanteuse Tricia
Evy nous invite à l’écoute de son second opus intitulé « Meet
Me ». Originaire de la Guadeloupe, elle se passionne très tôt pour la
chanson et la variété, c’est en débarquant sur le continent qu’elle s’éprend
des icônes du jazz vocal américain
et de la bossa nova. Billie Holiday, Antonio Carlos Jobim ou encore Mel
Tormé habitent ainsi son univers musical. Forte de ses racines créoles, sa
voix douce est très justement dosée, alliant rondeur et sensualité. La belle
interprète, écrit et participe à la composition de la majorité des 11 titres du
disque, au côté de son mentor et pianiste David
Fackeure. Qu’elle s’exprime en français, en anglais, en portugais ou en
créole, Tricia mêle avec délicatesse la
chanson au rythme chaloupé de la
biguine et à l’élégance d’un jazz
classique teinté de reflets latins. Nous emmenant, au gré de ses ballades, à Paris et aux Etats-Unis,
ou encore à Rio et dans les Caraïbes, elle s’est entourée d’une solide section
rythmique : le guitariste et bassiste Thierry
Fanfant (Bernard Lavilliers, Tania Maria…) et le batteur Francis Arnaud (Charles Aznavour, Eddy
Louiss…). Une jolie découverte !
Le Duo allemand basé à Frankfort, Booka Shade, nous donne un avant goût de son cinquième opus "Eve" à paraître sur le label anglais Embassy Music, début Novembre. Leur premier single intitulé "Love Inc." est un concentré de sensualité deep-house matiné d'influences funky et ambient, reprenant un sample du producteur house Lil Louis "Club Lonely" ( Club Lonely ).
Le clip est réalisé par Thomas Hayo...
7 Days Of Funk - Faden Away (Stones Throw Records)
Le californien Calvin Cordozar Broadus Jr. aka Snoop Doggy Dogg, Snoopy, Bigg Snoop Dogg, Snoop Dogg... Snoop Lion et enfin Snoopzilla, figure emblématique du G-Funk, revient avec un projet nous replongeant dans le son West Coast des 90's. "7 Days Of Funk" est une collaboration du rappeur de Long Beach avec le producteur/roi du Modern Funk DâM Funk. Le premier single "Faden Away" annonce la couleur en faisant clairement référence à la légende du Funk Bootsy Collins...
Le groove assassin de la basse allié aux synthés vintage et aux beats syncopés de DâM Funk remettent en scelle la voix traînante, nonchalante et paresseuse d'un Snoop qui nous avait semé dans ses délires ultra-commerciaux, et dernièrement reggae.
Snoopzilla a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes les bébés du Mothership. J’ai eu des influences funk dans ma musique durant toute ma carrière. Dam-Funk est froid. Il a gardé le funk en vie et je savais que je devais travailler avec lui. »
Dam-Funk a également déclaré : « Snoop savait à quoi je pensais sans que j’aie à l’articuler. C’est ainsi que vous savez quand vous coller artistiquement avec quelqu’un. »
L'album signé chez Stones Throw Records est prévu pour début Décembre...