Figure emblématique de la musique angolaise et cap-verdienne, le chanteur septuagénaire José Adelino Barcelo de Carvalho alias Bonga publie chez Lusafrica son 31° album intitulé Recados de Fora. Il succède au sublime Hora Kota paru en 2012 et marque une fois de plus la présence sur la scène lusophone d'un monstre sacré à la voix chaude, râpeuse et puissante qui, lorsqu'il le faut, sait la gorger de tendresse et de sodade. Enregistré entre Lisbonne, Mindelo et Paris, ce disque résume à lui seul le parcours d'un homme engagé qui fut jadis contraint à l'exil. Il revient notamment sur le passé coloniale de son pays, qui une fois libéré de la tutelle portugaise endura 25 années de corruption et de guerre civile.
Entouré de musiciens cap-verdiens, c'est depuis les Pays-Bas en 1972 qu'il lance réellement sa carrière artistique avec l'album désormais mythique, Angola 72. Quelques années plus tard, à Paris, sa rencontre avec l'artisan de l'émergence de la World Music en France, le journaliste RKK (Rémy Kolpa Kopul) alors chroniqueur au journal Liberation, sera déterminante, il poussera sur les ondes la chanson phare "Mona Ki Ngi Xica", véritable hymne de la lutte d'indépendance angolaise et tube planétaire caractéristique d'un style qui fit école.
Recados de Fora se compose de 11 titres magiques aux harmonies délicates et aux mélodies tristes et dansantes à la fois. "Du semba au fado, en passant par la morna ou la coladeira, Bonga nous envoie ses messages d'ailleurs, avec en fil d'Ariane l'océan Atlantique ".
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