Just Her & Nandu - Forget Our Love ft Kieran Fowkes Remixes (Constant Circles)
Le label anglais Constant Circles nous présentait en Juillet dernier le 5° volet de sa série de compilations baptiséeS.P.I.R.A.L.S. Il y a quelques semaines, il mettait en lumière à travers une collection de remixes délicats et raffinés, les qualités mélodiques et hypnotiques du titre "Forget Our Love", petite pépite aux sonorités deep et progressive house, que le boss en personne, Just Her, épaulé par le Dj danois Nandu et le chanteur londonien Kieran Fowkes,publiait en Juin 2017.
Ces reprises immersives sont orchestrées par 3 orfèvres de la jeune scène électronique internationale: le berlinois Denite, le parisien Quatri et le sud-africain Bruce Loko. Chacun à sa manière souligne les nuances soulful et les reflets electronica de la version originale... Bel effort!
Le rappeur californien revient en mode oldschool avec Oxnard, troisième opus dans lequel, entouré d’un casting bluffant, il rend hommage à quelques piliers du gangsta rap qui décidèrent au début des années 90, de s'adonner à l'hédonisme, posant les bases de ce qu'allait être le sulfureux G-funk. Une figure tutélaire parmi d'autres, a largement contribué à démocratiser cette scène, l'abreuvant de ses productions sophistiquées et inimitables, il s'agit bien sûr du vénérable DrDre, icône absolue du son West Coast, ici à la manœuvre en tant que producteur exécutif. C’est d’ailleurs son troisième et dernier album studio, Compton, qui fit découvrir .Paak au grand public en 2015, le MCetcroonersoulful y dévoilait alors sa voix éraillée et son flow singulier si accrocheur, aux côtés des mythiques DJ Premier, Jill Scott, Eminem ou encore The Game.
Aujourd'hui, après avoir publié Venice en 2014 et Malibu, nommé album de l’année en 2016, le multi-instrumentiste poursuit son périple estival sur la Côte Ouest avec Oxnard, du nom de sa ville natale. Il s'agit d'un disque hip-hopau groove urbain vigoureux, certes ("WhoRU?", "Left To Right", "Mansa Musa"), mais aussi gorgé de sensualitéP.funk (« 6Summers») et boogie ("Headlow", "Tints"), de vibrationssoul ("Smile/Petty", 'Sweet Chick') et de sonorités blaxploitation (TheChase).
Le kid embarque à la prod. une pléiade de cadors dont les immenses 9thWonder, Mell et ses acolytes de TheFreeNationals. Il invite également au microphone des pointures plus que respectables, comme KendrickLamar, PushaT, J.Cole, ou encore Q-Tip et SnoopDogg...
Avec Oxnard, Anderson .Paak accouche d’un disque qui tient ses promesses même si les attentes suscitées par Malibu avaient placé la barre très haut.
Après une longue série d'EPs plutôt bien accueillis par la critique et pas loin de 300 lives donnés à travers le monde, la jeune productrice et compositrice toulousaine Chloé Herry alias CloZee s'est enfin lancé dans l'aventure du long format, nous livrant courant Octobre 2018 son premier opus, baptisé Evasion. Ensemble homogène composé de 10 sucreries electronica fortement imprégnées de sonorités world, ce recueil est la consécration d'un parcours marqué par une curiosité sans borne et un profond respect pour les cultures R'n'B, bass music, hip-hop et trip-hop. Élaborée en partie grâce à une solide base classique, son melting-pot sonore dépeint des paysages glitch-pop et future beat inspirés, aux atours très cinématographiques. Sa musique est jalonnée d'un tas d'influences, allant de celle de l'anglais Bonobo à celle du guitariste Paco De Lucia, en passant par les univers d'edIT, Amon Tobin, Susheela Raman ou Hans Zimmer.
Depuis ses débuts dans les années 2010, CloZee a toujours cherché à combiner les ambiances et les sources sonores, fusionnant l'organique et le réel à ses orchestrations synthétiques, passant d'une ambiance éthérée et chill-out façon Buddha Bar dans "Bloom" ou "Aurora", à des atmosphères plus soutenues et punchy comme "Spiral" ou "The Golden Mask". On pense à Flume, Mura Masa, Phazz & Everydayz ou encore Kaytranada... Prometteur!
Publié le 26 Octobre dernier sur Tru Thoughts, Cohesion, 3ième opus du producteur japonnais basé à Londres Masaaki Yoshida alias Anchorsong succède à l'étonnant Ceremonial, album magique bardé de textures sonores raffinées, où l'artiste fusionnait les sonorités électroniques et traditionnelles dans un assemblage musical organique et accrocheur inspiré par une Afrique sublimée. Rythmes premiers, pulsions dancefloor et jeux de cordes enivrants avaient alors conquis un large auditoire.
Dans ce nouvel effort que nous approchons grâce au premier single baptisé "Testimony", le producteur nous invite à pénétrer un tout autre univers, cette fois-ci empreint de percussions indiennes et de musique de films Bollywood des années 80. Intégrant, comme à son habitude, des échantillons et autres ingrédients acoustiques dans un contexte électronique sophistiqué se jouant des frontières géographiques et stylistiques, Anchorsong a su se bâtir un répertoire hybride, enraciné dans les folklores et en même temps tourné vers le présent et la modernité.
Dans ce sublime "Testimony", le chant hypnotique d'un chœur de femmes se mêle à des motifs de steel drums et de gamelan scintillants, montés sur une rythmique répétitive enivrante,bâtie à partir d'un sample de dholak et de tabla trouvé dans une obscure banque de sons indiens. Une nappe de cordes survole l'ensemble, faisant du titre un instant down-tempo immersif vibrant!
Le vétéran irlandais basé à Berlin Michael Lovatt nous revient sous le pseudonyme de Bernadette Trax, avec l'excellent recueil Bernadette Trax 01, première réalisation parue le 15 Octobre dernier sur son tout nouveau label du même nom. L'EP, composé de 4 productions deep-house raffinées et accrocheuses,brasse un tas d’influences, offrant ici les sonorités jazzy et chill out de "Mello" ou la jouissance soulful du radieux "Setting Sun" et là, les nuances minimal et hypnotiques de "Captain Solo" ou encore la house 90's de "Full Effect"... Deux prochains volumes de ce délicieux breuvage sont attendus courant 2019... On s'en lèche déjà les babines!
Le producteur franco-équatorien Nicola Cruz, petit protégé du prodige Nicolas Jaar, nous avait déjà fait forte impression en 2015 avec son premier opus Prender El Alma paru sur ZZK Records. Il annonçait le 23 Octobre dernier la sortie prochaine de son second album baptisé Siku (prévu pour le 25/01/19) avec l'entêtant "Siete", titre deep house absolument prenant et vibrant, affichant clairement un métissage de sonorités organiques et électroniques qui convoquent l'héritage ancestral légué par les cultures africaines et andines.
Mais ne se cantonnant pas à la seule exploration de l'origine des folklores sud-américains, l'artiste né à Limoges et installé à Quito, s'évertue à y combiner avec intelligence des instruments exogènes provenant de contrées bien éloignées, tels que la sitar. Le résultat, où se télescopent les traditions des Andes et la musique hindoustanie, sonne comme une invitation au voyage, un voyage intérieur, immersif et mystique. Percussions, flûte de pan, xylophone, luth indien et machines s’entremêlent et s'enlacent ainsi pour le meilleur.
J'y suis passé complètement à côté mais début Juillet dernier, le label australien Clipp Art nous révélait "Block", excellente production du jeune artiste basé à Melbourne, Sondrio. Ce dernier nous livrait alors une petite pépite deep house aux sonorités soulful, mêlant savamment future jazz et broken beat... Back to the 90's!
