mardi 3 janvier 2017

4 To The Floor Volume 2 (ITH)

4 To The Floor Volume 02 (ITH)


 
En Septembre dernier paraissait chez Defected le 1er volume de la collection 4 To The Floor, rassemblant 53 titres house emblématiques des années 80 et 90, revisités, réédités ou remixés par la crème des producteurs actuels. Ce second volume présenté par ITH (acronyme de In The House) affilié à la célèbre écurie londonienne, poursuit son immersion dans le son old school et underground des pionniers comme Kerri Chandler et 'Little' Louie Vega tout en nous délivrant des pépites brulantes d'actualité d'artistes plus jeunes mais  néanmoins incontournables, comme Crookers ou Red Rack'em. Parmi les 50 morceaux compilés dans cette mouture à paraître le 20 Janvier prochain, s'y côtoient aussi quelques Djs/producteurs infatigables que l'on retrouve régulièrement derrières les platines des clubs les plus en vue de la planète, je pense notamment à Dennis Ferrer, Osunlade, Quentin Harris, Shuya Okino ou Benji Candelario...
Une fois de plus, 4 To The Floor nous fait apprécier toute la richesse d'une house music indémodable, qui ne cesse de s'appuyer sur ses classiques pour bousculer les codes et aller de l'avant.
 
 

Rhoda Scott - We Free Queens (Sunset Records/L'Autre Distribution)

Rhoda Scott - We Free Queens (Sunset Records/L'Autre Distribution)

La légende vivante du jazz Rhoda Scott, véritable mythe et ambassadrice prestigieuse de l'orgue Hammond depuis près de 40 ans, s'apprête à publier chez Sunset Records son dernier opus intitulé We Free Queens, un disque produit par Stéphane Portet (directeur du célèbre club de jazz parisien Sunside/Sunset). Entourée de son Lady Quartet, composé depuis une rencontre sur scène au Sunset en 2007, des jeunes  pousses Sophie Alour au saxophone ténor, Lisa Cat-Berro au saxophone alto et Julie Saury à la batterie, la 'Barefoot Lady' (femme aux pieds nus) fait groover au fil des 8 titres un swing classieux, teinté de rhythm'n'blues et marqué par les grandes heures du label Blue Note. Derrière ses claviers au timbre chaud et percutant, la pétillante Rhoda y aborde des compositions originales comme sa Valse à Charlotte ou Joke écrite par Sophie. Le quartet y explore aussi un des thèmes intemporels de la chanson française, le fameux Que reste-t-il de nos amours de l'illustre Charles Trenet. Ailleurs la formation s'aventure dans le répertoire sulfureux du 'Genius' Ray Charles avec son tube What I Say ainsi que dans celui des standards du jazz américain, avec One by One de Wayne Shorter.
L'organiste et chanteuse, aussi bien à l'aise avec la note bleue que dans la musique classique, blues et gospel, a joué aux côtés des plus grands, de George Benson à Count Basie en passant par Ella Fitzgerald. Elle nous offre à 78 ans un disque généreux, revigorant, frais et accessible, mettant en avant la virtuosité des excellentes instrumentistes qui l'accompagnent, fleuron de la nouvelle scène jazz française.

Söndörgo - Live Wires (Riverboat Records/World Music Network)

Söndörgo - Live Wires (Riverboat Records/World Music Network)

Pour célébrer les 20 ans d'une carrière musicale menée tambour battant aux sons effrénés et bourdonnants de la tamburizta, la fratrie hongroise Eredics composée d'Aron, Benjamin, David et Salamon, accompagnée depuis 21 ans par leur acolyte bassiste Attila Buzas, nous offre Live Wires, un album compilant 12 titres enregistrés en live durant leurs tournées en Europe entre 2010 et 2015. Débordantes d'énergie, les sonorités envoutantes et pétillantes de la formation folklorique nous plongent avec virtuosité dans les traditions musicales bulgares, serbes, macédoniennes, turques, juives et tziganes, revisitant les oeuvres emblématiques de maîtres tels que Béla Bartók (compositeur et pianiste reconnu comme étant l'un des pères de l'ethnomusicologie) ou Tihamér Vujicsics (compositeur qui a beaucoup écrit pour le cinéma), tous deux férocement attachés à l'héritage d'une culture d'Europe orientale riche de ses multiples métissages.
Ces mélodies des balkans misent en oeuvre par les chants à l'unisson captivants, le pincement véloce des cordes cristallines du tamburitza, les ondulations racées de l'accordéon, puis les souffles vigoureux et virevoltants des flûtes, clarinettes entre autres trompettes, se déploient sur des cadences endiablées, hypnotiques et frénétiques, savamment orchestrées par les touches percussives de la derbuka ou du tapan.

lundi 2 janvier 2017

Girma Bèyènè & Akalé Wubé - Mistakes On Purpose (éthiopiques/Buda Musique)

Girma Bèyènè & Akalé Wubé - Mistakes On Purpose (Ethiopiques/Buda Musique)

Une légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, Girma Bèyènè, refait enfin surface après des années d'absence passées aux Etats-Unis loin des instruments, de la scène et des studios. Plus connu en ses temps de gloire que le vénérable maître de l'éthio-jazz Mulatu Astatké, l'organiste, compositeur et arrangeur natif d'Addis Abeba, s'est largement fait connaître grâce à ses influences rock et soul empruntées à la musique pop anglo-américaine. Convié en Amérique pour une tournée organisée en 1981 par Amha Eshèté (boss du label éthiopien Amha Records) avec son fameux Wallias Band, l'artiste y déposera ses valises, fuyant ainsi la dictature du lieutenant-colonel Mengistu.
De retour au pays en 2008 grâce à l'entremise du producteur Francis Falceto, le survivant du Swinging Addis se met au piano et renoue avec ses premières amours musicales. A 70 ans, le musicien devenu pour l'occasion chanteur, est l'invité de la célèbre formation Akalé Wubé dans son dernier Mistakes On Purpose.
Digne représentant du groove abyssinien dans l'hexagone, le quintet offre à Girma l'occasion de renaître de ses cendres à travers 14 titres racés et cuivrés, dont 13 ont été écrits et composés par le crooner lui-même, fan d'Elvis, Sam Cooke et autres Lee Dorsey. Enregistré au Studio Prado et entièrement arrangé par le groupe basé à Paris, le disque constitue le 30ième volume de l'excellente collection Ethiopiques du label Buda Musique, dédiée aux pionniers de l'éthio-groove.
Une sortie marquante pour ce début d'année 2017 prévue le 13 Janvier prochain, qui sera prolongée d'un concert à l'Alhambra le 18.

jeudi 22 décembre 2016

Joona Toivanen - Lone Room (CamJazz / harmonia mundi)

Joona Toivanen - Lone Room (CamJazz / harmonia mundi)

Le 23 Septembre dernier paraissait chez CAM Jazz le vibrant Lone Room du pianiste finlandais Joona Toivanen, un album majestueux et captivant où l'artiste s'exprime pour la seconde fois en solo, à travers 8 pièces touchantes et introspectives. Actuellement installé en Suède, le compositeur est rapidement devenu l'un des artistes jazz les plus talentueux de son pays. Succédant à Polarities, son premier opus solo paru en 2013, Lone Room fait immanquablement penser à des projets comme le fameux Köln Concert de Keith Jarrett (1975), tant sa puissance mélodique, la réverbération de ses accords et l'hypnotisme de ses ambiances s'adressent autant au corps qu'à l'esprit. Jazz et musique classique s'entremêlent dans son jeu économe et intimiste, donnant forme à un vaste monde imaginaire mélancolique de toute beauté.

Memoryman (aka Uovo) & Rogue D - Release Me EP (DFTD)

Memoryman (aka Uovo) & Rogue D - Release Me EP (DFTD)

La scène house italienne est à l'honneur en cette fin d'année et notamment chez Defected. Nous parlions il y a peu du retour de Ciro Sasso alias Black Legend avec son excellent "Mr Dj (Something I Can Dance To)" et de Mirco Caruso avec son edit tech house du fameux "Leave The World Behind', c'est au tour de Christian Rinaldi alias Memoryman alias Uono (membre du trio electro Pastaboys) de briller avec son dernier EP Release Me, produit en collaboration avec Danny alias Rogue D, moitié d'un autre monument de la house, l'immense Flashmob, qu'il formait avec Alessandro.
La maestria du duo est de suite perceptible à l'écoute du titre éponyme, véritable bombe construite sur une base tech house sophistiquée et enrichie de vocaux soulful brulants et urgents. "Dance Track" est plus orienté disco house, il dévoile progressivement sa cadence mid tempo, sa ligne de basse accrocheuse et son a cappella captivant... Du grand art!