lundi 11 novembre 2013

Grégory Privat - Precious Song (Extrait de "Tales Of Cyparis")

Le compositeur et pianiste jazz d'origine martiniquaise Grégory Privat publie, après "Ki Koté" paru en 2011, le sublime "Tales Of Cyparis".

Nous contant l'histoire du pêcheur de Saint-Pierre nommé Cyparis, qui fut le seul prisonnier rescapé de l'éruption de la montagne Pelée en 1902, le tout jeune pianiste expose avec fraîcheur et raffinement une écriture inspirée et un touché riche et lyrique. Son jazz emprunt de culture caribéenne n'en demeure pas moins moderne, libre et foisonnant.
Même si l'on peut le rapprocher des Chick Corea, Keith Jarrett ou Brad Meldhau, c'est à la virtuosité de Michel Petrucciani que l'artiste se réfère...

Sur "Precious Song", le pianiste/compositeur suédois Gustav Karlström (fils de la chanteuse Elisabeth Kontomanou) prête sa voix soul à un titre terriblement sensuel et puissant faisant explicitement référence à l'héritage de Stevie Wonder...
Ecoutez plutôt!
Grégory Privat - Precious Song Feat. Gustav Karlström


(À noter la présence du guitariste magicien Manu Codjia sur plusieurs titres de l'album)



Rosie Lowe - Right Thing EP

Profonde et ample, la soul minimaliste de l'anglaise Rosie Lowe, délicieusement electronica et glitch, est en passe de séduire un auditoire jusqu'ici acquis aux Sade, Jessie Ware et autres VV Brown.

 
Pour son premier EP, intitulé "Right Thing", la magnifique chanteuse et songwriter s'est entourée d'un duo haute couture, le producteur Kwes (actuellement chez Warp Recors, il a collaboré avec Damon Albarn, The Xx...) et du chanteur/guitariste Dave Okumu (membre du groupe britannique electro/rock The Invisible, il est apparu au côté d'Amy Whinehouse, Jane Birkin, Omar, Matthew Herbert...).
Un premier titre éponyme annonce la couleur et se déroule au ralenti entre un beat R&B traînant la patte et une voix sensuelle retouchée sonnant comme un écho...

samedi 9 novembre 2013

Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)


Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)

 
L’américain Travis Stewart aka Machinedrum est un dompteur de sequencers, de boîtes à rythmes, de samplers, de claviers et autres merveilles technologiques, démocratisées jadis par les prophètes de l’air électronique Kraftwerk.

Basé à Berlin et tout juste entré dans l’escarcelle du prestigieux label anglais Ninja Tune, il impose sa nouvelle touche Jungle post Dub-Step versatile et mélancolique.

Ayant grandi en Caroline du Nord, il commence sa carrière musicale comme batteur dans la fanfare de son école et percussionniste dans un ensemble africain. Plus tard, des études d’ingénieur du son le mènent à exercer son savoir-faire de beatmaker à New York, pour d’autres artistes.

Son premier disque « Now You Know » paraît en 2001 chez Merck Records, âgé de seulement 19 ans il expose alors son goût pour le Hip-Hop (façon Abstract de Prefuse73), l’Electronica (telle qu’elle est pensée par ses mentors Alphex Twin et Autechre du label Warp) et les expérimentations sonores (à grands renforts de glitchs et de Fx). Influencé par les sonorités urbaines, il s’éprend plus tard de la frénésie des courants électro musclés (fortement dotés en Bpm) comme la Juke de Chicago (vision accélérée de la Ghetto House), la Ghettotech de Détroit et autre Footwork.
 
 

Revisitant les 90’s et leurs lots de Hardcore, de Jungle et de Rave, Travis enregistre en 2011 son septième disque « Room(s) », ce dernier marque alors un tournant décisif dans sa carrière musicale l’élevant d’ailleurs au statut de star de la scène électro underground. Au lieu de s’orienter vers un style qui le séduit, il préfère rester immerger dans son melting-pot d’influences et produire des morceaux composites, alliant des phases down-tempo nappées de synthés hypnotiques et mélodiques à des moments up-tempo effrénés, percussifs et dynamiques.
 
 

« Vapor City » s’inscrit par bien des aspects dans la continuité de ses 10 années de syncrétisme stylistique, mais il exprime pourtant une évolution notable. Stewart y introduit en effet davantage de complexité dans les enchaînements de ses différentes textures. C’est ainsi que les touches contemplatives d’Ambient (soufflées, paraît-il, par le duo écossais Warpien Boards Of Canada) saupoudrées de samples vocaux quasi omniprésents, de quelques accents jazzy, ragga et R&B, ornent les cendres encore brûlantes d’une Drum & Bass classique et racée. Loin de la musique expérimentale cherchant à innover au-delà de toutes considérations esthétiques, le beau « Vapor City » sonne comme un revival d’une époque sous acide révolue, mais regrettée. Plein de nostalgie donc, mais pas seulement… L’expert signe une galette emplie de magie, de retournements, de surprises et de clairvoyance. C’est un projet fertile en devenir annonçant une suite malgré ses tonalités mélancoliques, et non pas le constat flamboyant d’une culture musicale passée à la trappe d’une industrie du disque parfois amnésique.

Machinedrum prolonge l’expérience de son album-concept par un site interactif et participatif, mis en ligne à l’adresse suivante : http://machinedrum.net/   et représentant le plan d’une ville numérique - Vapor City - qu’il bâti dans ses rêves depuis déjà plusieurs années. Les 10 titres forment la bande-son de ces quartiers utopiques.

Hybride, complexe, vibrant et addictif !


 

vendredi 8 novembre 2013

Asgeir – In The Silence (One Little Indian Records)


Asgeir – In The Silence (One Little Indian Records)

La précédente claque islandaise m’a été donnée par Peter Von Poelh alors qu’il sortait sa pépite folk  “Going Where The Tea Trees Are” en 2006. Une voix, une ambiance, des nuances, des harmonies et des mélodies magiques… Aujourd’hui c’est le jeune prodige de l’indie-pop nordique Asgeir qui, avec ses chansons légères et aériennes, part à la conquête de la scène folk européenne et nord américaine. Publiant « In The Silence », la version anglophone de son premier album qui lui valut des nominations aux Island Music Awards et au Nordic Music Prize, le chanteur/songwriter et guitariste combine avec délicatesse des éléments électroniques et acoustiques, posant sa voix emplie de spleen et de douceur sur les textes originaux et poétiques écrits par son père. Les 10 titres de « In The Silence », avec leurs incursions pop-rock (« Torrent »), electro soft-pop (« Going Home ») et même glitch (« Head In The Snow ») seraient à classer dans un registre hybride: la folktronica.
Mélancolique et organique!


 
Going Home (Live Session)

mercredi 6 novembre 2013

Labtrio – Fluxus (Out Note Records/Outhere Music)


Labtrio – Fluxus (Out Note Records/Outhere Music)

Forcément avec un tel titre, l’album du trio jazz originaire des Flandres Labtrio, prend le risque d’être rapproché, avant même sa première écoute, du célèbre courant artistique Fluxus, actif pendant les années 60 et 70. Prônant souvent avec humour une liberté totale, ces artistes revendiquaient un refus des institutions artistiques et des limites imposées à leur pratique de l’art, et c’est précisément de rupture des frontières qu’il s’agit avec nos trois jeunes belges tout fraîchement sortis de l’adolescence. En effet, le batteur Lander Gyselinck, la contrebassiste Anneleen Boheme et le pianiste Bram De Looze s’évertuent au travers de leurs 9 compositions à nourrir leur jazz instrumental de musique classique moderne, de pop et d’électro. L’écriture de Lander y est très contemporaine, entre mélodies lyriques et harmonies complexes elle offre une large place à l’improvisation et reconnait l’héritage légué par les géants tels que Paul Motian ou Miles Davis. Labtrio place la barre très haute avec ce premier opus enregistré dans les fameux studios de la Buissonne près d’Avignon.


mardi 5 novembre 2013

Malabar Watson – Malabar Watson EP


Malabar Watson – Malabar Watson EP

Magnifique chanteuse aux airs de Jill Scott, Laeticia N’Diaye possède la voix soul des grandes divas, elle déploie son timbre sur les compos R&B de son acolyte le claviériste Julien Grandon et les productions, orientées black busic, de Nicolas Gueguen. Leur projet Malabar Watson réunit une excellente section rythmique 100 % made in France. On y compte Moon (bassiste de Juan Rozoff), Enrico Mattioli (batteur de Beat Assaliant) et Thomas Broussard (guitariste d’NTM…), autant dire que du lourd ! L’EP se compose de 7 titres aux allures funky, hip-hop et jazzy, dont 3 remixes sur lesquels on retrouve les danois Dafuniks et leur patte soul/electro, les français Bost & Bim et leurs sonorités reggae/dancehall puis le Dj Dee Nasty en personne, pour une version très nu soul de « No One To Blame ». À suivre de très près… !

Lien vers "Malabar Watson Bass & Drum session"
http://youtu.be/j8DG5kYie_I

Twin Apple – After The Endless Day (Tandem)


Twin Apple – After The Endless Day (Tandem)

 
 
 
C’est un bien joli objet pop-rock que les cinq toulonnais de Twin Apple nous offrent. Solaire, acidulé et coloré, ce deuxième opus autoproduit paraît avec le soutien de l’association varoise Tandem. « After The Endless Day » déploie une pop mélodique forcément influencée par les sonorités d’Outre-Manche, mais reconnaissante de cet héritage… L’album est empreint de cette touche anglaise resurgissant des 60’s et 70’s si familière et efficace, avec ses rythmiques de guitares acoustiques et électriques justement dosées, ses accords de piano plaqués sobrement et la voix authentique de Gabriel Arnaud, meneur du projet.