YOKOHAMA ZEN ROCK – « Yokohama Zen Rock » (Jarring
Effects/discograph)
L’histoire commence à deux, la danseusebutō,
chorégraphe,
compositrice, chanteuse et musicienne Yoko Higashi (née en 1974 à Yokohama,
Japon) et Takeshi Yoshimura, guitariste expatrié en France et inventeur de la
porn pop japonaise (mélange d’électro pop, new wave disco pop et textes grivois).
Taillé pour la scène et formé juste à l’occasion d’un festival en 2003 du côté
de Lyon, le projet devient rapidement sérieux et le duo trouve alors en Spagg (bassiste
et beat maker, membre du Peuple de l’Herbe), puissance, expérience et sagesse. Le
résultat de cette union tient en quatre mots : Japanese electro punk rock.
Yokohama Zen Rock illustre son métissage à chaud, en live, avec des textes
chantés et performés dans la langue du pays du soleil levant. Fort de
l’influence expérimentale de Yoko, pop rock de Takeshi et métal électro du
français Spagg, le YZR alterne titres énergiques et déjantés « Kill
Me » et « Kome - Eloge de la Fuite » avec des plages plus zen
« Miminari » ou encore « Rosoku », alliant le son saturé et
planant de la guitare aux rythmiques électroniques cousues main de l’ancien de
la bande. Mélodies simples et efficaces, lignes de basses massives et basiques,
chant torturé, sombre et doux à la fois…Entre brutalité punk et classicisme
pop, ce premier opus intitulé Yokohama Zen Rock est un cocktail étonnant à
servir bien frappé !
Il y a ceux qui réchauffent, évitant ainsi l'écueil
d'une quelconque prise de risque, ceux qui opèrent une rupture, allant même
jusqu'à la négation...Puis il y a Zuco 103, en marge de toutes ces
considérations souvent commerciales ou marketing, dont la seule perspective est
de partager sans imposer, de planter le décor musical d'un après-carnaval,
lorsque les corps se délassent et que les esprits s'apaisent.
Ce trio créatif, novateur et joyeux ne cherche ni à
décliner une vieille recette, ni à changer la donne. Proposant un cocktail
métissé flirtant avec le jazz, le funk, l'électro et la musique brésilienne, la
chanteuse do Brasil Lilian Vieira, le batteur-sampleur néerlandais Stephen
Kruger et le pianiste allemand Stephen Schmid bâtissent depuis 1989
(date de leur rencontre au Conservatoire de Rotterdam) un édifice sonore
alliant l'Ancien et le Nouveau Continent.
La magie opérant depuis 1999 et la sortie de leur
premier opus éponyme, le succès ne tarde pas avec Otro Lado en 2000, son
single du même nom inonde les ondes radios et figure dans les compilations
lounge de l'époque.
Après trois autres albums dont une expérience jazz
acoustique avec One Down, One Up, After The Carnaval est un paisible
moment d'échange.
Berimbau, cavaquinho, guitare, banjo, beats
électroniques et percussions brésiliennes sont autant d'explorations sonores
qui apportent maturité et épaisseur à la texture de ce remède musical agissant
contre la morosité.
Nous retrouvons après trois ans d'absences la voix
touchante de Lilian Vieira, de retour sur sa terre natale avec ses complices,
pour l'enregistrement d'une grande partie de ce dernier album.
Taillé pour la scène, After The Carnaval annonce
des moments live inoubliables.
Dj/producteur émérite de la nouvelle scène Electro/Soul
anglaise, Smoove s’est imposé avec le chanteur John Turrell, comme l’une des
meilleures formations R&B, Raw Funk de ses dernières années. Suite à deux
opus sortis en 2009 et 2011, la moitié de Smoove & Turrell publie une
compilation de remixes intitulée « First Class », démontrant
l’étendue de ses influences musicales et sa dextérité derrière les platines et autres
consoles MPC. Mixant sonorités disco, jazzy, hip-hop, latino et house, le
beatmaker nous propose quelques unes de ses pépites telles que l’excellent
« The Way It Goes » avec la présence de Sandra N’Kaké, la reprise de « Call
Up To Heaven » de Kraak & Smaak ou encore celle de l’immense
« Can’t Get You Out Of My Head » de The Third Degree. Efficace et
gorgé de grooves !
Bernard Lenoir – L’Inrockuptible (EMI Music France)
Bernard Lenoir c’est cette voix chaude qui anima pendant des
années les soirées d’auditeurs de France Inter accrocs à la New Wave et au Rock
Indépendant. Ses émissions « Feedback » puis « la musique pas
comme les autres » ont converti toute une génération d’ « enfants
du Rock » qui, grâce aux « Black Sessions », profitèrent des
premières apparitions françaises de Depeche Mode, REM ou Joy Division. Dans
cette compilation en format 2CD, l’Inrockutible Lenoir nous fait partager une
nouvelle fois ses coups de cœur, avec toujours autant d’exigence et de passion
pour « les choses mélancoliques », « les musiques qui véhiculent
le doute, le questionnement et l’inquiétude » des années 80 et 90. Y sont
présents Dominique A, The Cure, Bashung, les Pixies, PJ Harvey ou encore Prefab
Sprout…
Avec leur nom à coucher dehors et leur visuel en forme de
blason aux couleurs héraldiques, le trio Aufgang nous plonge dès la première
écoute de son Istiklaliya dans un univers épique improbable fait d’electropop
survoltée, de folklore balkanique électrisant, de jazz/rock psychédélique et
d’ambiances technoïdes où le piano règne en maître… Les pistes sont brouillées,
les synthés décomplexés flirtent avec la musique classique et le piano à queue s’enivre
au rythme des 128 bpm de rigueur en club… Composé des pianistes Francesco
Tristano et Rami Khalifé, ainsi que du batteur Aymeric Westrich, Aufgang
l’Insolite est un véritable ovni, bourré d’énergie dévastatrice et prêt à en
découdre avec le dancefloor. Un coup de cœur !
Ce quartet instrumental basé à Antibes est composé de deux
guitaristes, Vincent Heurtebize et Antoni Varesano, du bassiste Denis Lebrun et
du batteur Félix Joveniaux. Situant leurs influences du côté du shoegaze et du post-rock,
leur démarche musicale touche du doigt la sphère jazz et emprunte à la musique
minimaliste la construction des morceaux basés sur la répétition et la
superposition entêtante de boucles. On pense à certaines références telles
qu’E.S.T. ou Radiohead. Les mélodies sont séduisantes et l’amplitude du titre
CSA donnerait presque le tournis. A la lisière des étiquettes, June Emergency
« façonne une ambiance bancale et introspective ». A écouter sur juneemergency.bandcamp.com.
Découvert sur les ondes radio grâce au tube « Dusty
Men » enregistré en duo avec Charlie Winston, Saule est un auteur/compositeur
belge installé en France depuis peu. Son troisième opus intitulé Géant est à la
hauteur du personnage mesurant près de 2m. En effet, si l’artiste restait
confiné dans le carcan de « la nouvelle chanson française » intimiste
et intelligente, il parvient grâce à sa complicité avec l’artiste anglais, à se
décomplexer en osant de nouvelles sonorités, rapprochant sa culture rock
anglo-saxonne écartée jusque là vers l’univers pop bariolée et survolté de notre
Hobo préféré. L’humour, la lucidité et la tendresse des textes de l’un, mariés
à la force et à l’efficacité des arrangements de l’autre, font de ce couple parfait
LA sensation mainstream de ce début d’année.