mardi 3 septembre 2013

Andreya Triana - Lost Where I Belong (Ninja Tunes)


Andreya Triana - Lost Where I Belong (Ninja Tunes)

Jeune chanteuse anglaise, la belle Andreya se fait rapidement remarquer par Ninja Tunes. Apparue en featuring au côté du producteur hip-hop Flying Lotus et du célèbre Mr Scruff entre 2007 et 2008, la rencontre décisive qui lui permettra de se révéler est celle de Simon Green aka Bonobo. Ce dernier publie en 2009 le premier single de son nouvel opus intitulé Black Sands. Posant sa voix envoûtante sur The Keeper, Andreya devient alors l'égérie de l'artiste trip-hop qui produisit courant 2010 son premier disque Lost Where I Belong. Profondément soul, la voix d'Andreya Triana hypnotise, tour à tour elle exprime fragilité et sensualité puis pureté et puissance à l'image du sublime titre éponyme...Ce petit bijou est à ranger du côté des meilleurs découvertes electro/soul de l'année.

Little Dragon - Machine Dreams (Peacefrog/EMI Music)


Little Dragon - Machine Dreams (Peacefrog/EMI Music)

La formation electro-pop suédoise Little Dragon nous revient avec une Machine Dreams prometteuse et déjà encensée par la critique. Repérés lors de la sortie de leur premier disque au titre éponyme en 2007 qui était alors à classer entre Koop et Morcheeba, la chanteuse Yukimi Nagano et ses trois acolytes nous proposent aujourd'hui un son volontairement plus électronique et novateur, comme un reflet d'une humanité asservie par la technologie et de plus en plus dépendante des machines pour s'exprimer. Damon Albarn de Gorillaz, P Diddy ou encore Dj Shadow en sont fans ! Les accents cybernétiques et la froideur electro-aérienne venue des eighties entremêlés à la voix pétillante, profonde et mélancolique de la chanteuse évoquent parfois l'univers musical italo-disco déployé par le label new-yorkais Italian Do It Better, quant à la sophistication des nappes électroniques, elle rappelle ailleurs les motifs des synthés mythiques de Kraftwerk...Bref entre synthpop néo-retro, trip-hop remodelé et autres, Little Dragon parvient à se hisser parmi les formations les plus excitantes du moment.
 
 

Lieutenant Nicholson - L'Hôtel de Sers (Sony Music)


Lieutenant Nicholson - L'Hôtel de Sers (Sony Music)

Fils de son père, oui...il fallait que je le dise, Lieutenant Nicholson est le pseudo de Nicolas Voulzy. Auteur, compositeur et interprète, il signe ici une commande pour la réalisation d'une bande son d'un hôtel parisien 4 étoiles, L'Hôtel de Sers. Après les compilations Hôtel Costes ou encore Space Sex de l'hôtel 314 à Cannes, l'exercice pouvait sembler périlleux et pourtant le jeune musicien, ayant déjà à son actif les compositions de plusieurs musiques pour pièces de théâtre et longs métrages, accepte le projet et le mène comme une fabuleuse occasion d'entreprendre, en toute liberté, une aventure musicale des plus riches et colorées. De la soul (Snow Around), au reggae/dub (Be What You Are), en passant par le jazz (8 O'Clock), la folk (Quiet), le hip-hop (All Is About) ou encore le trip-hop (Nomade Female), Nicolas flirt avec toute sa culture musicale et parvient à créer une véritable atmosphère, feutrée et cosmopolite. Les charmes du luxueux Hôtel de Sers sont sublimés par de sensuelles mélodies flottant en apesanteur, les 18 titres de l'album dressent un portrait élégant et envoûtant de ce lieu de passage, de mystère, de secret et de sensualité. Échappant aux conventions de cet exercice de style, Lieutenant Nicholson a su diriger ses guests avec efficacité et naturel dans un projet lounge séduisant et cinématique, mettant en place les éléments d'un scénario qu'il nous reste à écrire dans la Suite 81, par exemple...
 

Licia Chery – Blue Your Mind (My Major Compagny)


Licia Chery – Blue Your Mind (My Major Compagny)

Jeune chanteuse Suisse d’origine haïtienne, Licia Chery publie grâce au label musical communautaire  My Major Compagny, son premier opus « Blue Your Mind ». Déjà remarquée lors de ses deux précédents disques auto-produits, Licia prend réellement son envol avec cette nouvelle mouture teintée de soul, de folk, de reggae, de blues et de pop. Dans la lignée des sensibilités touchantes et intimistes de Ayo, Asa, Norah Jones ou encore Corinne Bailey Rae, elle écrit, compose et interprète 12 titres enchanteurs et rafraîchissants. Intégrant les sonorités de quelques instruments haïtiens, la guitare folk demeure la pierre angulaire de ses compositions. Alternant les ballades langoureuses tantôt reggae (« Vibrations ») ou jazzy (« The Truth ») et les morceaux plus pop et dansants (« You Make Me Blue ») c’est en anglais et en créole que Licia a choisi de s’exprimer, abordant des thèmes universels comme l’immigration et l’injustice ou plus personnels comme l’amour et la famille. Bref, un « Blue Your Mind » accrocheur laissant présager un bel accueil du public !

L’Exécuteur de Hong Kong « Le Retour Du Mexicain » (Plat du chef productions/Justlike Distribution)


L’Exécuteur de Hong Kong « Le Retour Du Mexicain » (Plat du chef productions/Justlike Distribution)

« L’exécuteur de Hong Kong » de James Fargo avec, dans le rôle principal, Chuck Norris, a été réalisé en 1982 et…Non, rassurez-vous ce n’est d’un navet de série B des 80’s dont nous allons traiter mais bel et bien d’un objet musical complètement décalé aux odeurs de joints, aux saveurs hip-hop/funky/blaxplotation avec, en fond de scène, quelques images de western ou autres films incarnant des héros champions de Kung-fu et de Karaté. Steven Seagall, Bruce Lee, Jacky Chan et Chuck Norris ne sont pas les références absolues de ce duo français sérieusement barré composé de Terence Style au micro et de Mag Spencer à la production, il faut plutôt aller chercher du côté de Sim, J-P Belmondo et Paul Préboist. Même si humour, dérision (Chuck Varris), autodérision, poésie (S’envoler), rêve et espoir (Le Nabab) sont palpables sur une bonne partie des 20 titres de l’album, le ton et les mots employés par Terence expriment gravité, fatalisme (Paradox Man) et sévère constat de la réalité (Glace et Canicule). Ses textes sérieux qui déraillent et parfois frôlent l’absurdité sans jamais verser dans une banale vulgarité sont servis par des samples soigneusement sélectionnés et dosés, ainsi que par des arrangements subtils et classieux aux accents soul et funk, nous plongeant dans les ambiances blaxplotation des 70’s. Un flow subtil oscillant entre un Gainsbourg et un Renaud distille les histoires de tous les jours d’un mec ayant perdu ses illusions, et qui mâte de vieux films pourris en s’identifiant au héros minable, maître en arts martiaux, qui « met ses pieds où il veut et souvent dans la gueule», le tout mijoté avec un argot de misquinou parigot tout en allitérations et rimes improbables. Une écriture pointue et une production d’orfèvre pour un Retour du Mexicain qui on l’espère, squattera encore longtemps dans le coin au risque qu’à Hong Kong « 4 chintoques débridés le transforment en chich kebab ».
 
 

Les Boukakes – Marra (Atlas Music/Nocturne)


Les Boukakes – Marra (Atlas Music/Nocturne)

Une rencontre de l’Orient avec l’Occitan, de la Corse avec le nord de la France, de l’Algérie et de la Tunisie avec l’Italie…Voilà ce qui pose les jalons d’un septet métissé appelé « Les Boukakes » (néologisme contractant les insultes bougnoule et macaque). En effet, en 9 ans d’écriture, de répétitions et de scènes, le groupe mené par le chanteur algérien Bachir, s’est affirmé avec un répertoire varié mélangeant les épices d’un groove raï et arabo-andalou avec celles plus rock de la musique gnawa. Le titre « Hammouda » ouvrant leur dernier opus intitulé « Marra » illustre à merveille ce mariage réussi entre la tradition chaâbi d’Afrique du nord et le rock-pop-funk occidental. Les 25 premières secondes dévoilent une nappe électronique assez planante où la voix de Bachir fredonne quelques mots en arabe, puis surgissent sans crier gare distorsions des guitares électriques et percussions toniques de la batterie…Quant au morceau « Marra », c’est au reggae darbouka qu’il nous est servi, la bonne humeur est de rigueur et la fête aussi, en témoigne l’excellent « Maddoumi » où le spectre de Tinariwen rencontre la jubilation festive de l’afro funk. A voir en live…

Shaolin Temple Defenders - Take It Slow (Soulbeats Records/Discograph)


Shaolin Temple Defenders - Take It Slow (Soulbeats Records/Discograph)

Les revoilà nos gardiens du temple, protecteurs et defenseurs d'une soul funk héritée des dieux James Brown et Sly Stone. Champions formés à l'ancienne école, Bordeaux est leur patrie mais leur coeur est dévolu à la cause. Dense et explosive, cette nouvelle mouture offre un groove imparable et ose le métissage avec le hip-hop haute couture d'un des membres de Blackalicious, le MC Gift Of Gab, dans le titre éponyme Take It Slow. Jouissif sur cd, ces moines Shaolin sont ENORmes sur scène. Les JB's n'ont qu'à bien se tenir !