Dans un shaker, ajoutez à une bonne dose de grooves afro une pincée de rock allemand puis de funk et mixez le tout à l'ancienne... Vous obtiendrez Afrokraut, un cocktail original détonnant et vivifiant saveur 70's, disponible à partir du 30 Septembre chez Légère Recordings. Le compositeur et multi-instrumentiste basé à Hambourg David Nesselhauf revient en effet sur ce courant expérimental très bref qui traversa la musique populaire germanique dans les années 70.
Le premier single intitulé "Come Along Bintang Bolong" nous donne d'emblée un avant-goût de l'album distribué par Kudos Records et Broken Silence. Sur une cadence afrobeat marquée par les frappes inspirée du batteur Lucas Kochbeck (acolyte de David au sein de la formation funk Diazpora), le chant racé du Gambien Amadou Bah nous replonge dans la fusion psychédélique irrésistible opérée en son temps par le maître Fela Kuti. Plus loin c'est "Open Up!" qui capte l'attention avec sa rythmique funky très JB's et la voix au groove assassin de Kinga Lizz épaulée par Nabil Atassi aux chœurs. Si l'esprit funk du Godfather of Soul plane aussi dans des morceaux instrumentaux comme "Dirt Track", tous sont habités de sonorités krautrock qui se manifestent par l'usage d'effets de distorsion à la guitare ("The Routine"), de nappes de synthés planantes ("Passport Check") et d'une touche d'électro ("Bosso Fataka").
Afrokraut n'est pas figé sur une ligne directrice, il explore un tas d'influences souvent plus complexes, un titre marquant cette ouverture est "A Route Obscure" avec sa syncope l'éloignant un temps de l'afrobeat, du funk ou du rock pour le rapprocher d'un jazz fusion très actuel, ou bien "Wait For Me" avec sa touche vintage rappelant l'esprit des compositions pour le cinéma de François de Roubaix.
Une riche et belle aventure musicale...