Reconnu comme une véritable sommité dans l'étude du Blues et de ses pionniers - notamment Robert Johnson, Willie Brown et Charlie Patton (son idole absolue) - l'historien américain Gayle Dean Wardlow nous présente grâce à l'entremise du label de Seattle Light In The Attic, un bluesman du delta du Mississippi à l'héritage et au talent malheureusement trop mésestimés, une mémoire vivante du blues originel née en 1902, devenu homme d'église dans les années 30 et militant pour le mouvement des Droits Civiques en 1966. Il s'agit de Hayes McMullan, guitariste et chanteur qui a disparu en 1986 et qui a, au cour de sa courte carrière de musicien, joué aux côtés des maîtres du delta blues.
C'est un heureux hasard qui mit Hayes sur le chemin de Gayle par un mois d'Aout 1967 à Summer, village du comté de Tallahatchie dans le Mississippi. Après quelques rencontres autour d'une bouteille de whisky et d'un enregistreur, le journaliste proposa au diacre de reprendre la guitare et c'est ainsi qu'à l'hiver 1968, quelques titres furent captés sur de vieilles bandes dans un petit studio de Jackson. En 2015, avec un autre historien John M. Miller, allait débuter le projet Every Day Seem Like Murder Here. Prenant la forme d'un disque largement enrichi de notes, l'hommage se compose de 21 chansons racées, dépouillées et inédites, remasterisées à partir des bandes originales, où s'exprime dans le plus simple appareil toute l'âme du blues rural. Un témoignage rare et vibrant entrecoupé de passages d'interviews mais aussi de moments où l'artiste présente lui-même ses reprises favorites de standards qu'il personnalise avec une approche technique et harmonique riche et sophistiquée.
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