mercredi 4 décembre 2013

Youngblood Brass Band – “Wrestlevania”/ “Cite The Line” (Single) (Tru Thoughts Records)


Youngblood Brass Band – “Wrestlevania”/ “Cite The Line” (Single) (Tru Thoughts Records)

Qui a dit que la Nouvelle-Orléans était la seule capable de faire éclore un brass band digne de ce nom ? Personnellement je l’ai pensé… Seulement voilà, l’étonnante formation nordiste Youngblood Brass Band originaire de Madison dans le Wisconsin vient effacer tout à priori.

Fondé en 1994, l’orchestre prend sa forme actuelle 3 ans plus tard et publie son premier disque en 1998, les membres de la fanfare se plaisent à combiner leur influence des orchestres jazz de la Nouvelle-Orléans et du Midwest à l’énergie et au punch d’un hip-hop engagé (Talib Kweli, Dj Spooky ou Mike Ladd apparaissent d’ailleurs dans leur second LP « Unlearn » sorti en 2000). Le groove emprunté au funk fait bien évidemment parti de ce savant mélange détonnant qui ne manque pas de séduire les Djs de pointure comme l’immense batteur des Roots, Ahmir Thompson aka Questlove, ou encore l’animateur de la BBC Radio 6, Gilles Peterson.

Le 9 Septembre dernier paraissait leur cinquième opus intitulé « Pax Volumi », ponctuant 5 années de tournées, de concerts et de master classes à travers le monde. Rejoignant pour l’occasion le label anglais basé à Brighton Tru Thoughts Records (Alice Russell, Harleighblu, Quantic, Belleruche, Hot 8 Brass Band…), l’ensemble de cuivres et de percussions, dirigé par ses deux fondateurs Nat McIntosh au Souba et David Henzie Skogen à la caisse claire ainsi qu’à la voix, nous livre un recueil de 12 titres puissants et racés aux beats lourds et aux accents tranchants. Certains morceaux sont même repris par les fanfares des universités américaines lors de cérémonies et d’évènements sportifs.

Le 13 Janvier 2014 sortira le troisième single issu de « Pax Volumi » rassemblant « Wrestlevania » et « Cite The Line », figurant aussi en version instrumentale. Le premier est un tube en puissance avec sa ligne de soubaphone massive, ses roulements de caisse claire et ses chœurs cuivrés survitaminés et psychédéliques faisant passer « Gonna Fly Now » de Bill Conti dans Rocky pour une berceuse ! « Cite The Line » est quant à lui un hymne hip-hop grand cru, punchy et ravageur, porté par le flow incisif de David Henzie Skogen.

Acclamé par la critique et ses paires, Youngblood Brass Band est une bête de scène à 10 têtes, crachant son venin contagieux et festif.

mardi 3 décembre 2013

Run The Jewels – Run The Jewels (Fool’s Gold Records)


Run The Jewels – Run The Jewels (Fool’s Gold Records)

Le duo Hip-Hop « Run The Jewels », formé par le rappeur/producteur Jaime Meline aka EI-P de Brooklyn et le MC d’Atlanta Michael Render aka Killer Mike, publie son premier disque au titre éponyme sur le label newyorkais Fool’s Gold Records.

Faisant suite au LP de Killer Mike « R.A.P. Music » (entièrement produit par son acolyte), paru en 2012 et plutôt bien accueilli par la critique, l’album se compose de 10 titres incisifs dans lesquels on retrouve quelques guests de haut vol comme la moitié d’Outkast Big Boi ou encore Prince Paul (alias Chest Rockwell) du collectif De La Soul. Six bonus tracks y sont adjoints dont des remixes et des versions instrumentales, orchestrés par Dj Q-Bert et les producteurs David Andrew Sitek et BSBD.

Les deux poids lourds nous livrent avec « Run The Jewels » 33mn de Hip-Hop ravageur aux sonorités underground, bardé de productions électro agressives accompagnées de leurs flows implacables redoutablement efficaces. « Run The Jewels » est l’association d’un prince du gangsta rap et d’un pilier de l’abstract, malgré tout il se dégage de leur disque quelque chose de très « Old School »… Pas étonnant puisqu’ils avouent ouvertement s’inspirer des productions rudes et brutales des mythiques Ice Cube et Public Enemy.

À coup sûr un binôme qui va faire parler de lui dans la sphère rap US exigeante !

Le projet est disponible en téléchargement gratuit et légal depuis la page : http://foolsgoldrecs.com/runthejewels/.

lundi 2 décembre 2013

Harleighblu - Let Me Be



La divine Harleighblu ressuscite une soul vintage ébranlée par la disparition de la sulfureuse Amy Winehouse. Le single "Let Me Be", extrait de son premier opus intitulé "Forget Me Not" (paru fin Octobre 2013 et produit par Joe Buhdah), sortira le 27 Janvier 2014 sur l'excellent label Tru Thoughts basé à Brighton. Marchant dans les traces des Belleruche et autres Alice Russell, la toute jeune chanteuse/songwriter anglaise (à peine âgée de 21 ans) possède une voix sensuelle et vibrante que seules les immenses divas de la black music des 60's pouvaient se vanter d'afficher.
Elevée au milieu des disques de Marlena Shaw, Ella Fitzgerald et Billie Holiday que sa mère collectionnait, Harleighblu expose avec grande classe son groove inébranlable et roots...!
Influencée par Erykah Badu, D'Angelo, Jill Scott, Bilal et toute la scène néo soul des 90's et 00's, la petite protégée de Tru Thoughts s'apprête à conquérir, avec maestria et regard aguicheur, un auditoire encore en deuil d'une icône disparue trop tôt !

Zola Jesus – Versions (Sacred Bones/Differ-ant)


Zola Jesus – Versions (Sacred Bones/Differ-ant)

Encensée par les Inrocks, la jeune américaine Nika Roza Danilova aka Zola Jesus nous dévoile son quatrième album intitulé « Versions ». Suite à la tournée de son précédent disque « Conatus », elle imagine en 2012 une performance pour le musée Guggunheim à New York, en collaboration avec JG Thirlwell (leader du groupe de musique industrielle des années 80 Fœtus) et le quatuor à cordes Mivos Quartet. Le projet reprend 9 titres de son répertoire qu’ils réarrangent et adaptent aux jeux des violons et violoncelles classiques.

Son complice devenu mentor lui apporte une approche cinématographique et dramatique de la composition, ensemble ils dessinent des versions alternatives de titres qui avaient jadis une tendance électronique sombre et hantée. Sans les vider de leur vigueur, Zola a su trouver, grâce à la virtuosité du quartet, un juste équilibre entre punch et contemplation.

S’éloignant un temps de ses affinités gothiques et rock, la chanteuse au timbre de voix souvent comparé à celui de Kate Bush et qui s’éreintait jusqu’à présent sur des musiques quasi post-punk, s’assagit et s’adoucit, s’orientant vers une pop de chambre acoustique et poignante.

Influencée par divers aspects de la pensée pessimiste du philosophe allemand Schopenhauer éternel « jouisseur sceptique et désabusé », Nika a grandi à la campagne en pleine nature avant de s’engager dans l’apprentissage du chant et plus particulièrement de l’opéra.

« Versions », déshabillé de toutes exubérances agressives et théâtrales s’ouvre avec le magnifique « Avalanche (Slow) », hymne intimiste et aérien où les cordes délicates servent d’écrin soyeux à la voix tendre et sereine de la jeune mariée.

Apaisée et débarrassée de ses angoisses existentielles, Danilova prépare une série de concerts acoustiques (où elle ne sera accompagnée que du Mivos quartet) et compose un nouvel opus, qui interrogera ses relations avec l’humanité et celles que cette dernière entretient avec la nature, une obsession qui la taraude depuis qu’elle a quitté son Wisconsin natal.

samedi 30 novembre 2013

Pharrell Williams - Happy


 
 

Après ses collaborations plus que rentables et efficaces avec les Daft Punk et Robin Thicke, le leader des Neptunes et patron du label Star Track revient avec une véritable bombe atomique "Happy", titre positif gorgé de soul et empli de joie de vivre! Apparaissant dans la bande originale du blockbuster "Moi, Moche et Méchant 2", "Happy" s'offre le plus long clip de l'histoire de la musique (24 Heures) grâce à la collaboration de Pharrell avec le collectif français "We Are From LA" (auteur du fameux clip pour Evian Baby&Me où Yuksek remixe "Here Come The Hotstepper" de Ini Kamoze).
"We Are From LA" a du filmer 336 personnes se déhanchant et réaliser 360 plans-séquences. Le projet étant interactif, libre à vous d'y entrer par où ça vous chante et de composer votre propre clip.
Pour cela, rendez-vous sur le site dédié :
http://24hoursofhappy.com/

Horace Silver 5tet - Song For My Father [1968]




En hommage à son père capverdien John Tavares Silver, l'immense pianiste américain Horace Silver signe avec ce titre "Song For My Father", un des plus beaux airs de jazz jamais écrits. Inspiré par un voyage au Brésil, le cofondateur des Jazz Messengers a écrit l'album éponyme entre 1963 et 1964, ce dernier fut d'ailleurs publié par le label Blue Note.
Horace exposera toute sa vie ses influences puisées dans le Blues, la Soul et le Gospel, lui qui est considéré comme l'un des inventeurs du courant hard-bop avec Art Blakey et Max Roach, puis Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane...


Dans cette vidéo captée au Danemark en 1968 à l'occasion du Jazz Omkring Midnat, on retrouve aux côtés du pianiste, Bill Hardman à la trompette, Bennie Maupin au saxophone tenor, John Williams à la contrebasse et Billy Cobham à la batterie.

"BLACK IS BEAUTIFUL"

mardi 26 novembre 2013

Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)


Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)

On pourrait croire que Mr Maalouf, sacré meilleur artiste jazz de l’année 2013 grâce à sa bande-son « Wind » (chroniques Ibrahim Maalouf - Wind), a pris la grosse tête avec le buzz ayant entouré la sortie de son dernier disque (http://youtu.be/ZSpS9kXoPps), ses allures de rock star, sa pochette disco-décadente, son casting grandiloquent et ses accents pop… Seulement voilà, tout n’est qu’« Illusions » !

Si la trompette micro-tonale d’Ibrahim nous a habitué jusqu’ici à un souffle plutôt doux et étouffé, ce dernier opus déborde de groove oriental défrisant et d’allusions rock, avec ses titres structurés comme des chansons (refrain/couplet/refrain…) taillées pour la scène.

Après 10 ans passés à peaufiner et à affirmer son identité et son style à travers son triptyque « Dia », constitué des albums « Diaspora », « Diachronism » et « Diagnostic », le trompettiste, pianiste, compositeur, producteur, arrangeur et professeur franco-libanais parvient avec « Illusions » à imposer enfin sa véritable vision de la musique avec le son qui lui correspond. Entouré d’un groupe qu’il a mis 7 ans à réunir au fil de ses tournées, l’artiste a choisi 8 compositions récentes et plus anciennes interrogeant ses relations à la société, faisant référence à ses origines, à son vécu et à l’actualité d’un monde qui semble ne plus avoir ni queue ni tête.

Pour la première fois, le musicien a invité une section de trompettes arabes éclatantes composée de Youenn Le Cam, Martin Saccardy et Yann Martin, un vieux rêve qui lui permet comme dans la tradition des musiques gnawas de donner du relief au jeu de questions/réponses entre les cuivres et de mettre en valeur des mélodies orientales plus présentes qu’auparavant.

Ibrahim Maalouf a « voulu que cet album soit festif et plein d’énergie positive », il délaisse un temps les sonorités purement jazzy pour s’orienter vers un rock assumé, animal et hybride, dans un savant mélange de moments électriques, fougueux, chaleureux, méditatifs et inspirés par son Liban natal.

Les musiciens François Delporte aux guitares, Frank Woeste aux claviers, Laurent Davis à la basse et Xavier Rogé à la batterie forment son quartet gagnant en live autant qu’en studio…

Hâte de les voir sur scène !