Unis Vers, second opus du violoniste Mathias Lévy, vous laissera pantois, non pas parce-que l'excellence du casting donne le vertige ou que l'ensemble des compositions est d'une profondeur insondable, mais simplement parce que le son du trio qu'il forme avec le contrebassiste Jean-Philippe Viret et le guitariste/violoncelliste Sébastien Geniaux dégage une poésie et une esthétique atypiques, pleines de grâce, d'élégance, d'inspiration et de mélancolie. Nourri par un tas d'influences - de Django à Bartok en passant par Monk, Ornette Coleman, les musiques folk et indienne, la valse musette ou le rock progressif - le groupe explore des sonorités acoustiques qu'il fait siennes, où les libertés harmoniques et rythmiques, les tessitures inhabituelles et son lyrisme mélodique trouvent leur équilibre dans un espace de jeu ouvert. Cette musique savante et improvisée, clairement cinématographique tant elle est immersive, est le fruit d'une maturation qui a su l'éloigner du registre manouche de ses débuts (Revisiting Grappelli), développant un vocabulaire d'improvisation moderne, inventif et polyrythmique qui relève du jazz le plus actuel. Deux monstres sacrés aux multiple facettes se joignent au projet, il s'agit du violoncelliste Vincent Ségal et de l'accordéoniste Vincent Peirani...
Magique!