Le label parisien WeWantSounds est allé nous dénicher la perle rare, une de celles qui gisent dans les tiroirs sans fond du patrimoine musicale américain des années 70, il s'agit de l'album éponyme de la chanteuse et actrice Jaye P. Morgan sorti, hélas trop discrètement, en 1976. Véritable chef d'oeuvre oublié au groove hypnotique et accrocheur, trésor funk gorgé de soul et de raffinements jazz, il réunit une pléiade de musiciens de studio hors paires, emblématiques d'une époque bouillonnante. S'y illustrent, entre autres, les batteurs Harvey Mason (de Fourplay) et Ed Greene (du Donald Byrd Group), les guitaristes Lee Ritenour, Jay Graydon (G. Benson, Al Jarreau...) et Ray Parker Jr (auteur du fameux titre "Ghostbusters") ou encore le saxophoniste et flûtiste Ernie Watts (Chaka Khan, Lalo Schifrin...)...
Enregistré à Los Angeles dans les légendaire studios Sound City, le désormais incontournable Jaye P. Morgan est la première production notable du canadien David Foster, deux ans avant qu'il remporte son premier Grammy Award en tant qu’auteur pour le titre "After the Love Has Gone", du groupe Earth, Wind and Fire.
L'album se compose d'interprétations magistrales des immenses tubes "You're All I Need To Get By" immortalisé par Marvin Gaye et Tammi Terrell en 1968, "Seems So Long" de Stevie Wonder et "Can't Hide Love" d'Earth, Wind & Fire, mais également de titres originaux diablement addictifs comme les entraînants "Let's Get Together" ou "I Fall In Love Everyday" et les plus langoureux "Here Is Where Your Love Belong" et "It All Goes Round", ballades inoubliables et intemporelles.
La carrière de Morgan s'est envolée dans les années 50 et 60 à l'instar des divas Doris Day, Patti Page, Rosemary Clooney et autres June Christy, son répertoire se composait alors exclusivement des grands standards de la chanson américaine; Avec ce disque audacieux - un caprice que s'est offert l'artiste - elle a su se réinventer sans pour autant donner une suite à cet élan, dommage !