Encensée par les Inrocks, la jeune américaine Nika Roza Danilova aka Zola Jesus nous
dévoile son quatrième album intitulé « Versions ».
Suite à la tournée de son précédent disque « Conatus », elle imagine en 2012 une performance pour le musée Guggunheim
à New York, en collaboration avec JG
Thirlwell (leader du groupe de musique industrielle des années 80 Fœtus) et le quatuor à cordes Mivos Quartet. Le projet reprend 9 titres de
son répertoire qu’ils réarrangent et adaptent aux jeux des violons et
violoncelles classiques.
Son complice devenu mentor lui apporte une approche cinématographique et dramatique de la composition,
ensemble ils dessinent des versions alternatives de titres qui avaient jadis une
tendance électronique sombre et hantée. Sans les vider de leur vigueur, Zola a
su trouver, grâce à la virtuosité du quartet, un juste équilibre entre punch et contemplation.
S’éloignant un temps
de ses affinités gothiques et rock, la chanteuse au timbre de voix souvent
comparé à celui de Kate Bush et qui
s’éreintait jusqu’à présent sur des musiques quasi post-punk, s’assagit et
s’adoucit, s’orientant vers une pop de chambre acoustique et
poignante.
Influencée par divers
aspects de la pensée pessimiste du philosophe allemand Schopenhauer éternel
« jouisseur sceptique et désabusé », Nika a grandi à la campagne en
pleine nature avant de s’engager dans l’apprentissage du chant et plus
particulièrement de l’opéra.
« Versions », déshabillé de toutes exubérances agressives et théâtrales s’ouvre
avec le magnifique « Avalanche (Slow) », hymne intimiste et aérien où
les cordes délicates servent d’écrin soyeux à la voix tendre et sereine de la jeune mariée.
Apaisée et
débarrassée de ses angoissesexistentielles,
Danilova prépare une série de concerts acoustiques (où elle ne sera accompagnée
que du Mivos quartet) et compose un nouvel opus, qui interrogera ses relations
avec l’humanité et celles que cette dernière entretient avec la nature, une
obsession qui la taraude depuis qu’elle a quitté son Wisconsin natal.
Après ses collaborations plus que rentables et efficaces avec les Daft Punk et Robin Thicke, le leader des Neptunes et patron du label Star Track revient avec une véritable bombe atomique "Happy", titre positif gorgé de soul et empli de joie de vivre! Apparaissant dans la bande originale du blockbuster "Moi, Moche et Méchant 2", "Happy" s'offre le plus long clip de l'histoire de la musique (24 Heures) grâce à la collaboration de Pharrell avec le collectif français "We Are From LA" (auteur du fameux clip pour Evian Baby&Me où Yuksek remixe "Here Come The Hotstepper" de Ini Kamoze).
"We Are From LA" a du filmer 336 personnes se déhanchant et réaliser 360 plans-séquences. Le projet étant interactif, libre à vous d'y entrer par où ça vous chante et de composer votre propre clip.
Pour cela, rendez-vous sur le site dédié : http://24hoursofhappy.com/
En hommage à son père capverdien John Tavares Silver, l'immense pianiste américain Horace Silver signe avec ce titre "Song For My Father", un des plus beaux airs de jazz jamais écrits. Inspiré par un voyage au Brésil, le cofondateur des Jazz Messengers a écrit l'album éponyme entre 1963 et 1964, ce dernier fut d'ailleurs publié par le label Blue Note.
Horace exposera toute sa vie ses influences puisées dans le Blues, la Soul et le Gospel, lui qui est considéré comme l'un des inventeurs du courant hard-bop avec Art Blakey et Max Roach, puis Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane...
Dans cette vidéo captée au Danemark en 1968 à l'occasion du Jazz Omkring Midnat, on retrouve aux côtés du pianiste, Bill Hardman à la trompette, Bennie Maupin au saxophone tenor, John Williams à la contrebasse et Billy Cobham à la batterie.
Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia
Mundi)
On pourrait croire que Mr Maalouf, sacré meilleur artiste jazz de l’année 2013 grâce à sa bande-son « Wind » (chroniques Ibrahim Maalouf - Wind), a pris la grosse
tête avec le buzz ayant entouré la sortie de son dernier disque (http://youtu.be/ZSpS9kXoPps), ses
allures de rock star, sa pochette disco-décadente, son casting grandiloquent et
ses accents pop… Seulement voilà, tout n’est qu’« Illusions » !
Si la trompette micro-tonale d’Ibrahim nous a habitué
jusqu’ici à un souffle plutôt doux et étouffé, ce dernier opus déborde de groove oriental défrisant et d’allusions
rock, avec ses titres structurés comme des chansons (refrain/couplet/refrain…)
taillées pour la scène.
Après 10 ans passés à peaufiner et à affirmer son identité
et son style à travers son triptyque « Dia »,
constitué des
albums « Diaspora », « Diachronism »
et « Diagnostic », le trompettiste, pianiste,
compositeur, producteur, arrangeur et professeur franco-libanais parvient
avec « Illusions » à imposer enfin sa véritable vision de la
musique avec le son qui lui correspond. Entouré d’un groupe qu’il a mis 7 ans à
réunir au fil de ses tournées, l’artiste a choisi 8 compositions récentes et
plus anciennes interrogeant ses relations à la société, faisant référence à
ses origines, à son vécu et à l’actualité d’un monde qui semble ne plus avoir
ni queue ni tête.
Pour la première fois, le
musicien a invité une section de trompettes arabes éclatantes composée de
Youenn Le Cam, Martin Saccardy et Yann Martin, un vieux rêve qui lui permet
comme dans la tradition des musiques gnawas de donner du relief au jeu
de questions/réponses entre les cuivres et de mettre en valeur des mélodies
orientales plus présentes qu’auparavant.
Ibrahim Maalouf a « voulu
que cet album soit festif et plein d’énergie positive », il délaisse
un temps les sonorités purement jazzy pour s’orienter vers un rock assumé, animal et hybride, dans un savant mélange de moments
électriques, fougueux, chaleureux, méditatifs et inspirés par son Liban natal.
Les musiciens François
Delporte aux guitares, Frank Woeste
aux claviers, Laurent Davis à la
basse et Xavier Rogé à la batterie forment
son quartet gagnant en live autant qu’en studio…
Orchestre National de Jazz – The Party (Jazz
Village/Harmonia Mundi)
« The
Party » est la dernière danse de Daniel
Yvinec en tant que directeur artistique de l’Orchestre National de Jazz. En effet, depuis 6 ans, le
contrebassiste multi-instrumentiste et producteur dirige, ce qui est désormais
devenu une véritable institution dans le paysage jazzistique français, l’ONJ. Pensé comme un laboratoire de
création musicale, bouillonnant et énergique, le projet regroupe 10 jeunes
artistes virtuoses et prometteurs, dont l’objectif
est d’ouvrir les frontières du jazz aux musiques électroniques, à la
soul, au funk, à la pop ou au hip-hop n’hésitant pas à frôler le rock psychédélique…
« The Party » fait suite à « Carmen », bande originale imaginée pour le film muetde
Cecil B. DeMille, « Broadway In
Satin » hommage à Billie Holyday, « Around Robert Wyatt », «Shut Up And Dance » qui
s'intéressait à la relation entre musique et mouvement, « Dixcover(s) » proposant de revisiter en petit comité
(du duo au quartet) une sélection d'œuvres mythiques, puis « Piazzolla »le sixième volet, célébrant l'immense compositeur et bandonéoniste Astor
Piazzolla.
Cette septième
célébration du métissage fut élaborée cette fois-ci avec la collaboration du
trompettiste new-yorkais aux multiples casquettes Michael Leonhart, remarqué aux côtés de Steely Dan, Yoko Ono, Brian
Eno, Paul McCartney, Mos Def ou encore Bobby McFerrin. La musique écrite à 4
mains a ensuite été enregistrée
instantanément par l’orchestre, sans répétition, dansle
mythique studio Vogue en région parisienne. Datant des années 60, il est un
lieu privilégié pour les captations en live, son passé glorieux en atteste avec
le passage de noms illustres tels que Gainsbourg, Marvin Gaye, Dutronc, David
Byrne ou Depeche Mode.
Daniel Yvinec a retravaillé ces enregistrements
en y intégrantsa touche électro et son lot de beats, de loops,
de samples et d’effets. Les 15
titres de l’album, entre compositions
originales et relectures de succès planétaires, plongent l’auditoire dans une tambouille de grooves acoustiques et
électroniques enivrante où le « Requiem Pou Un Con » de notre
cher Serge côtoie le slow de The Korgis « Everybody’s Got To Learn
Sometime » et où « je m’appelle Géraldine » de Jean-Claude
Vannier croise « Rainy Day/Strawberry Letter 23 » de Shuggie Otis. Ce
savant mélange revisite un héritage musical aussi vaste qu’éclectique avec une
liberté étourdissante, à tel point que « The Party » d’Henri
Mancini se transforme en une déferlante rock
psyché up-tempo et que « Once In A Lifetime » des Talking Heads
prend des allures glitch…
L’aventure
se termine donc pour Yvinec et ses dix musiciens, mais pas pour l’ONJ qui, sous
la direction du guitariste et
compositeurOlivier Benoît,
continuera son périple aux confins du jazz avec au menu le programme EUROPA, projet évolutif sur quatre années, qui
sera dédié à plusieurs capitales européennes dont Paris et Berlin en 2014.
Hot 8 Brass Band - Sexual Healing (TruThoughts Records)
La Nouvelle-Orléans toujours.... Bouillonnante et fertile malgré tout!
Formée en 1995, ce brass band allie les sonorités traditionnelles brûlantes des cuivres au hip-hop, au jazz, à la soul et au funk... Influencée par Tuba Fats, Leroy Jones, Louis Armstrong, JJ Johnson, Stevie Wonder, ou encore Jackie McLean, la fanfare interprète aussi bien "Sexual Healing" de Marvin Gaye que "Bingo Bango" des Basement Jaxx, "Ghost Town" des Specials ou encore "What´s My Name" de Snoop Dogg....
Prince, le plus sulfureux des fils spirituels de James Brown, nous revient avec un single aux sonorités ultra funky... "Da Bourgeoisie" est l'histoire de sa séparation avec un homme parti rejoindre une femme...