A vrai dire, je ne m'attendais pas à battre la cadence avec Hum-Ma, premier disque d'un projet acoustique surprenant, ambitieux et vibrant, orchestré par le violoniste et compositeur Boris Lamérand. Et pourtant!
Leader du quatuor à cordes Les Enfants d'Icare - que nous avons également croisé dans le Theorem de Joy au côté de Thomas Julienne en 2018 - cet instrumentiste hors paire est épaulé par ses complices Antoine Delprat, un autre violoniste familier de la scène jazz hexagonale, l'altiste Olive Perrusson et le violoncelliste Octavio Angarita. Sans batterie ni percussion, le quartet parvient a développer des caractéristiques rythmiques insoupçonnables pour une formation de ce type, ancrée dans une tradition classique vieille de plus de 300 ans, mais définitivement marquée par l'actualité de ses pulsations, de ses expérimentations mélodiques et harmoniques. Influencée par l'immense répertoire classique du XX° (Ravel, Bartok...) et contemporain ("Greenwitch (Hommage à Olivier Messiaen)"), les folklores du Moyen-Orient ("Daf Algan"), des Balkans ("Geamparale") d'Irlande ("Sheebeg and Sheemore") ou d'Inde ("Loin de Shandhigar"), le jazz ("Insomnia", "Gizmo"), le rock et la pop, la musique des Enfants d'Icare a su mûrir sur scène durant près de deux années avant d'être enfin, et pour notre plus grand plaisir, gravée dans le marbre.
Nous noterons sur 3 titres les participations de deux invités exceptionnels, Carine Bonnefoy au piano (Didier Lockwood, Henri Texier, Kenny Wheeler, Sarah Lazarus...) et Clément Caratini à la clarinette basse (René Urtreger, son père Patrice Caratini, Marc Ducret...).
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