Nous découvrions le projet Nishtiman en 2013 lors de la sortie de son premier disque intitulé Kurdistan chez Accords Croisés. Il s'agissait alors, avec une légère touche occidentale, d'approcher la richesse et la pluralité d'une musique populaire kurde trop méconnue et pourtant si festive, fédératrice et raffinée.
Dans Kobané, à paraître le 18 Novembre prochain, nous retrouvons toujours aux manettes le brillant Sohrab Pournazeri (composition, tanbur et kamanché) et le percussionniste iranien Hussein Zahawy (direction artistique, daf, dohol et bendir). Entourés des musiciens Ertan Tekin (zorna, balaban et duduck), Robin Vassy (percussions) et Mayar Toreihi (santour), ils ont pour objectif de sauvegarder l'authenticité de ces mélodies millénaires venues des confins de la Chine jusqu'à la mer Méditerranée et de rendre hommage à une culture enracinée entre plusieurs états et dispersée en diaspora à travers le monde (nishtiman signifie patrie).
Du nom de la tristement célèbre citée martyre située au nord de la Syrie, l'album se veut aussi être le témoignage de la persistance d'un peuple souvent opprimé, il relie ainsi tradition et modernité, mythes d'un passé et destinée contemporaine. La voix de la chanteuse Donia Kamali exprime à merveille cette résistance, elle traduit avec ferveur et force cette dualité renforcée par une section rythmique qui, tour à tour, nous entraînent sur des airs de danse véloces et hypnotiques ("Aman Aman","Khor Halat") ou nous invite à la contemplation ("Ghanj Khalil"), au silence ("piste n° 10 cachée") voire au recueillement ("Kobané").
Joie, tristesse, douleur et nostalgie se mêlent, s'enlacent et nous enivrent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire