Le jeune chanteur belge Ivan
Tirtiaux publie son premier opus intitulé L'Envol. Et quelle meilleure entrée en matière que son titre
d'ouverture Charlatan, révélant un
univers musical country-folk dominé par la guitare et une écriture subtile?
Il manie un répertoire de mots justes faisant mouche à tous
les coups et maîtrise à merveille une voix profonde allant aussi bien chercher les aigus
de -M- (Je me Brûle les ailes) et la douceur de Matthieu Boogaert que les grains de Dick Annegarn (Présage) ou
d'Arthur H.
Ses mélodies solaires
aux accords sophistiqués et aux rythmiques chaloupées explorent les
sonorités latines et notamment brésiliennes, en témoignent les bossa nova La Marche du Soleil et Ta
Tristesse ou le très nordestino Pourquoi Remettre à Demain. Dans Les Océans il fait même une halte au
Cap-Vert, empruntant à la regrettée Césaria les saveurs saudade d'une morna.
Graines d'Arbres et son blues nous invite sur les bords du Mississippi, un somptueux quatuor à cordes y ajoute une touche cinématique des plus prenantes avant que l'hypnotique Berceuse fasse son œuvre. Dans La Guitare, ce sont les mots de Louis Aragon qui expriment le lien si intime et particulier qu'il entretient avec son instrument. Ses arrangements plantent le décor, la finesse de sa plume et la matière autobiographique font le reste.
Pour ce baptème de l'air Ivan a su s'entourer de musiciens d'exception, Raphael Dumas à la mandoline et au banjo, Stéphane Poujin à la batterie et aux percussions, puis Eric Bribosia au piano.
Le songwriter redonne aux chansons à textes leurs lettres de noblesse, insufflant une brise plus contemporaine de spleen, de doute et de mélancolie à un genre trop souvent borné aux vénérables Gainsbourg, Brassens et autres Ferré.
Une magnifique découverte!
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