mardi 25 avril 2017

Andrea Martini - Purity (Emotive Sounds Records)

Andrea Martini - Purity (Emotive Sounds Records)

 Le Dj/producteur italien basé à Copenhague Andrea Martini nous revient sur son propre label Emotive Sounds avec un nouvel EP aux sonorités deep-techno baptisé Purity. Composé de 3 titres absolument captivants, il exprime l'immense soin apporté par le producteur à l'élaboration d'ambiances mélodiques nébuleuses et hypnotiques ("Purity", "Just To Release Your Heart") et de rythmiques accrocheuses qui savent montrer leurs muscles ("Temporary Relief"). A grands renforts d'arpégiateurs obsédants et de nappes astrales, Andrea dessine les contours d'une techno sophistiquée, profonde et organique, orientée dancefloor mais aussi propice à une écoute au casque.

Defected presents House Masters - Jazz-N-Groove (Defected)

Defected presents House Masters - Jazz-N-Groove (Defected)


Après Todd Terry, Junior Jack ou encore Heller & Farley, c'est au tour du mythique duo Jazz-N- Groove de voir leur catalogue être célébré dans la fameuse collection Defected Presents House Masters. Les piliers de l'industrie musicale Marc Pomeroy et Brian Tappert, tous deux dirigeants du célèbre site de téléchargement dédié aux DJs, Traxsource (2004), se sont associés au milieu des années 90 pour fonder entre autres, l'une des entités house les plus reconnues dans ce milieu, considéré encore à leur époque comme underground. Publiant leurs productions sur les plus prestigieux labels comme Bassline, Suburban et bien sûr Strictly Rhythm, ils fondèrent leur propre plateforme baptisée Soulfuric Records (1996), véritable institution qui vit éclore de sacrées pointures dont Copyright, Hardsoul et même Axwell (qui, le premier, lança l'idée de faire du business autour du MP3). L'histoire unissant le tandem à Defected ne date pas d'hier, puisque c'est sous l'un de ses illustres alias, Soulsearcher, que Marc sortit en 1999 le premier titre relayé par la maison de disques anglaise dirigée depuis sa création par Simon Dunmore, il s'agissait alors du classique "I Can't Get Enough", qui fut d'ailleurs classé n°5 dans les charts en Angleterre.

Depuis leur première collaboration sous le nom de Urban Blues Project avec l'immense "Deliver Me" adoubé par Frankie Knuckles, leur signature soulful exigeante et parfaitement ficelée (grâce à deux parcours complémentaires: Marc comme ingénieur du son et musicien, Brian comme DJ en club) est entrée dans les anales et Defected presents House Masters - Jazz-N-Groove retrace, à travers 30 morceaux anthologiques, l'ampleur de leur carrière. S'y côtoient évidemment les standards cités plus haut, mais aussi l'énorme tube "All I Do" signé sous un autre de leurs pseudos Cleptomaniacs ou le succès "We Can Make It" du projet Moné piloté par Brian. La compilation rassemble aussi une série de remixes remarquables orchestrés sur les thèmes de Loleatta Holloway ("Dreamin"), Donna Allen ("He Is The Joy"), Louie Vega ("Mozalounge") et Shakedown ("At Night").
Bref, un must-have!

lundi 24 avril 2017

Anchorsong - Mother (Single) (Tru Thoughts)

Anchorsong - Mother (Single) (Tru Thoughts)

Le label de Brighton Tru Thoughts nous présente le nouveau single du producteur japonais basé à Londres Anchorsong, extrait de son dernier album Ceremonial (classé numéro 5 au BBC 6Music’s Albums of the Year 2016). En effet après "Expo", "Ceremony" et "Gyotens Kalimba", c'est au tour de "Mother" d'être mis en avant, titre qui pourrait à lui seul exprimer toute la richesse de l'opus, avec ses percussions racées d'inspiration afro, ses échantillons de chants tribaux et sa mélodie accrocheuse caractéristiques de la signature sonore d'un Masaaki Yoshida au sommet de son art.
Le morceau est accompagné d'un inédit tout fraichement sorti du studio, il s'agit de "Slider". Ce dernier affiche une ambiance moins roots et plus atmosphérique que ses précédents travaux, avec son groove entraînant la guitare y joue un rôle prépondérant, à l'instar de la rythmique up-tempo contagieuse animée par des percussions stimulantes et une ligne de basse dodelinante. Nappes de cordes et de synthés habillent le tout avec grâce et élégance, maintenant un climat world radieux et subtil.
Excellent!


4 To The Floor Presents Fourth Floor Records (Defected Records)

4 To The Floor Presents Fourth Floor Records (Defected Records)

Le label new-yorkais fondé par Tommy Musto en 1987, Fourth Floor Records, fleuron de la scène house dans les années 90, a largement contribué à faire émerger les productions pionnières d'artistes de légende tels que Todd Terry alias Black Riot, Arnold Jarvis ou encore Fallout.
Le label affilié à l'anglais Defected, 4 To The Floor, qui nous régalait il y a peu d'un hommage à Movin' Records et qui nous offrait fin 2016 et début 2017 deux compilations très complètes retraçant les 5 années d'activité du label US (Defected Presents 4 To The Floor Volume 01 et Defected Presents 4 To The Floor Volume 02), revient avec 4 To The Floor Presents Fourth Floor Records, une collection de 24 titres soigneusement sélectionnés par Luke Solomon, incluant les succès incontournables de la maison de disques comme "Alright Alright (Club Mix)" de Masters at Work ou "Give Us A Break (Boyee) (Melting Acid Microdub)" de The Break Boys ainsi que quelques Slight Edits récents orchestrés par le maître d'oeuvre en personne, comme son "Organ Grinder Mix" du "Dream On" de Rhythm Faktor ou son "Another Mix" du "Funky Emotions" de Love Root.
Anthologique!


 

El Prevost, Wbeeza, Carl Micheal, Moody Waters & Rob Perry - Novo Bop (No Speakers)

El Prevost, Wbeeza, Carl Micheal, Moody Waters & Rob Perry - Novo Bop (No Speakers)

Le producteur anglais El Prevost nous présente, sur le tout récent label qu'il a fondé en 2016 No Speakers, son nouveau titre baptisé "Novo Bop". Ayant fait ses armes au début des années 2000 dans l'electro underground britannique en côtoyant les piliers de la scène grime dont les pointures Wiley et Flow Dan, il s'est peu à peu orienté vers des sonorités plus techno et house, conforté dans ses choix par les piliers Derrick May, Wally Lopez, Theo Parish, Danny Tenaglia, Chus & Ceballos. Rassemblant dans le catalogue de son No Speakers quelques figures déjà bien installées comme Tigerskin et Doorly, El Prevost y met aussi en avant de nouveaux venus prometteurs. Après "Wise Man" élaboré en Novembre dernier avec Eric Eman Clark, il revient dans une production deep-house suave, hypnotique et accrocheuse, où apparaît une nouvelle fois le slameur D.Ham, déposant ses vocaux spoken words comme en 2013 dans "Allez Ally" . Les reflets soulful ainsi que les percussions de "Novo Bop" rappellent les ambiances afro qu'Osunlade exploite dans son illustre Yoruba Records.

Moody Waters, un de ces nouveaux talents promus par No Speakers, nous livre quant à lui un "remix" très marqué par l'influence de la techno des années 90 et de la house de Chicago.
Le boss de Pfly Music, Warren Brown alias Wbezza, retire dans son "edit" la voix de D.Ham et se focalise sur le beat envoutant d'El Prevost, amplifiant davantage la bass drum et ne gardant que quelques rares accords de piano mis en sourdine. Les percussions sont mises en avant dans une vision dépouillée, respectueuse de l'originale et très réussie.

Vient ensuite le mix "Go With It" de Carl Micheal, l'artiste basé à Manchester nous y livre une vision house up-tempo, solide et dansante suivie, dans la version digitale uniquement, du "bonus mix" de Rob Perry, qui transforme "Novo Bop" en un hymne house vintage et musclé, armé de synthés édifiants et d'une ligne de basse terriblement contagieuse.




vendredi 21 avril 2017

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

L'auteur compositeur basé à Nashville Conner Youngblood nous présente via Counter Records (label affilié au géant Ninja Tune) son nouveau titre baptisé "Everyday". Le chanteur multi-instrumentiste texan, largement influencé par les univers d'Elliot Smith, Gorillaz, Sufjan Stevens et Bon Iver, collabore ici avec la jeune chanteuse R&B Nylo, ensemble ils élaborent une chanson d'amour radieuse à la fraicheur touchante et accrocheuse. Cette dernière est habitée des voix éthérées et suaves de nos deux protagonistes, survolant une production R&B-pop-folk gracieuse et sophistiquée, rythmée par les vibrations tranchantes et poignantes d'une marche militaire lente et pacifiste, que l'on pouvait déjà apprécier sur "Australia", livré deux ans plus tôt. Le contraste entre les vocaux et l'instrumentation est saisissant et très efficace! Les arrangements de cordes soigneusement orchestrés et interprétés par Conner (charango, ukulélé à 6 et à 4 cordes, piano...) sont tout simplement magiques et rappellent les sonorités world d'un certain Paul Simon.


Goldfrapp – Silver Eye (Mute Records)

Goldfrapp – Silver Eye (Mute Records)

Alison Glodfrapp et Will Gregory nous reviennent après 4 années d'absence avec un septième opus baptisé Silver Eye, à paraître chez Mute Records. Le duo qu'ils forment depuis leur premier Felt Mountain sorti en 1999, a toujours œuvré au feeling, bifurquant et changeant de directions à chaque nouvelle étape.
Si les ambiances folk ont souvent habité ses titres comme dans le précédent Tales Of Us publié en 2013, Goldfrapp a régulièrement flirté avec la musique électronique. Il en est de nouveau question dans cet objet electro-pop glaçant, aux tonalités sombres, aux sonorités froides et métalliques, comme si les 10 plages de Silver Eye reprenaient là où c'étaient arrêtés Black Cherry en 2003 et Supernature en 2005.
Les instrumentations y sont pour moitié planantes, vaporeuses et lunaires, combinant habilement comme dans "Tigerman", "Faux Suede Drifter", "Zodiac Black" ou "Beast That Never Was", atmosphères ambient et reflets space disco. Ailleurs, les rythmiques y sont plus dansantes et les accents plus acidulés. En effet, les morceaux "Anymore", "Systemagic" ou "Ocean" se font plus urgents, bouillonnants et incantatoires.

Le disque fourmille d’images mystiques et dramatiques de la nature, de visions désolées mais aussi intenses, contemplatives et mystérieuses hantées de personnages fantastiques comme l'homme qui se métamorphose en bête grimpant les collines éclairées par une lune argentée dans "Tigerman" ou les montagnes dotées d'yeux dans "Everything Is Never Enough"...
Bref, une vision mystique et perchée, portée par la voix suave et sensuelle de la sulfureuse Alison, évoluant à grands renforts d'effets sur les productions léchées de Will. En studio et au mixage, le tandem s'est entouré de nouveaux visages, tous plus prestigieux les uns que les autres: le producteur américain John Congleton (Nelly Furtado, Clap Your Hand Say Yeah et Papier Tigre), le compositeur britannique Bobby Krlic alias The Haxan Cloak (Bjork) et de son compatriote Leo Abrahams (Brian Eno, Jarvis Coker, John Hopkins, Paul Simon).