mercredi 28 août 2013

Féfé – Jeune à la Retraite (Universal Music France/Polydor)


Féfé – Jeune à la Retraite (Universal Music France/Polydor)

À l'instar de Sly (the Mic Buddah) Johnson, ex-membre des Saïan Supa Crew, Féfé entre enfin dans l'arène en solo. « Jeune à la retraite » est son premier opus qu'il compose à 80% avec une guitare folk que lui offre Patrice lors de l'enregistrement d'Hold Up, dernier album des Saïan. L'instrument le remet sur les rails et le réconcilie avec la musique qu'il avait plus ou moins mis en sourdine depuis la séparation de son Crew. Redécouvrant les sons qu'il écoutait enfant, de la Soul de Sam Cook à l'afro beat de Fela Kuti en passant par le reggae de Bob Marley, Fé² refonde alors les bases de sa discothèque idéale et y installe son atelier, son studio imaginaire. Le Hip-Hop qu'il a chanté et joué pendant plus de 10 ans est toujours présent bien-sûr mais il se teinte tour à tour de Blues, de Folk, de Funk ou de Pop Rock sous les doigts avertis du producteur de Gorillaz, Dan The Automator, et de son musicien Tim Carter. En 11 titres le MC raconte et se raconte, mettant sa pudeur de côté il s'échappe des clichés et se révèle aux yeux du public comme un VRAI chanteur. Féfé voit déjà son premier single « Dans ma Rue » tourner sur toutes les chaînes musicales, un artiste qui renaît de ses cendres...à suivre!


Erik Truffaz – « Rendez-vous » (Blue Note/Emi)


Erik Truffaz – « Rendez-vous » (Blue Note/Emi)

Après le sublime « Arkhangelsk » sorti en 2007 et onzième opus paru sous le label Blue Note,  Erik Truffaz nous revient avec un projet d’envergure « Rendez-vous ». Il s’agit d’un triptyque reliant trois destinations phares dans son parcours artistique, trois lieux qui cristallisent ses grandes rencontres musicales récentes. « Paris », où la trompette électrifiée d’Erik rencontre le groove irrésistible et la tessiture inouïe de la voix de Sly Johnson (ex membre du Saîan Supa Crew) dans 4 compositions « Mr Wyatt » de E.T. ou « Goodbye Tomorow » de S.J. et 2 reprises « Nature Boy » et « Come Together ». Sublimant une rencontre fantasmée entre Miles Davis et Bobby Mc Ferrin, le duo nous offre 30 minutes de chaleur et de sensualité instantanée. Puis vient la perle de l’Inde, « Bénarès », où l’envoutante voix d’Indrani Mukherjee et « les grooves subtiles des tablas d’Apurba Mukherjee » nous accompagnent sous les nappes enivrantes dressées par le pianiste brésilien, roi de l’improvisation, Malcolm Braff. Ce second volet se décline en 3 compositions planantes où la trompette de Truffaz surgie puis disparaît avec justesse et pudeur. Et enfin « Mexico » dont le concept est basé sur « un ping pong musical », réalisé à distance par envoies interposés de sons, entre notre Miles français et le mexicain Murcof, orfèvre de l’avant-garde électronique. Les notes de la trompette sont déposées sur une toile sonore peinte avec génie et virtuosité. Les trois pistes aux sonorités très organiques nous plongent dans un univers intérieur forçant l’introspection et l’écoute de soi pour mieux comprendre l’autre. Ce « Rendez-vous » sonne comme un constat sur la pluralité et l’ouverture de l’œuvre d’Erik Truffaz, un musicien discret, voire secret, aventurier, curieux et surtout généreux. Un coup de cœur.

Interview Erik Truffaz (Novembre 2008) - "Rendez-Vous Paris-Benares-Mexico"


Erik Truffaz situe son jazz au carrefour des musiques ethniques, populaires, rock et électroniques. Echappant à tout étiquetage, le trompettiste multiplie ses projets d’ouverture vers l’autre, il conçoit ainsi une identité musicale à part et flexible, qui s’accorde à merveille avec sa conception du partage et de l’échange.

 

 
 
- « Rendez-vous », réunissant trois enregistrements illustrant tes grandes rencontres musicales de ces deux dernières années, marque-t-il une étape particulière dans ta carrière ?
 

Chaque album est une étape particulière, une nouvelle marche à gravir, qui me permet d’entrevoir de nouveaux horizons. Ceci dit, c’est la première fois que j’ai la possibilité de sortir 3 projets différents en même temps et j’en suis très heureux.

Je n’aurais jamais pu réaliser « Rendez-vous » tout seul, il s’agit là de collaborations (Sly Johnson, Malcolm Braff, Murcoff, Indrani & Apurba Mukherjee), d’une rencontre avec toute la matière créative résultant de l’échange....


- Comment envisages-tu une collaboration ?
 

J’attends la rencontre, et de cet échange jaillit une étincelle qui sera le fil conducteur de mon processus créatif.


- Sur « Paris », on découvre une nouvelle facette de Sly Johnson, qu’est ce qui t’a attiré chez ce jeune rappeur ?
 

Ce qui m’attire chez Sly c’est sa multiplicité, il peut être tour à tour une basse ou une batterie, et ce, juste avec sa voix. Il a un groove parfait, sa tessiture est gigantesque, il peut chanter des leads vocaux époustouflants.


- Pour « Bénarès », décris-nous une séance d’enregistrement (avec Malcolm, Indrani et Apurba). L’Inde semble t’inspirer tout particulièrement… ?
 

Il faut très longtemps avant qu’une séance d’enregistrement débute à Calcutta, on boit du thé au lait, l’accordeur de piano arrive en retard et l’ingénieur du son se perd dans ses fichiers informatiques...

Une fois que tout est en place, on règle la tempura, on accorde les tablas et on enregistre, souvent en une seule prise.

Je suis inspiré par l’Inde et par tous ces pays qui ont la tête tournée vers l’avenir et les pieds encrés dans des traditions spirituelles millénaires encore pratiquées. L’Inde est un mélange parfait de ce paradoxe qui fait que notre monde peut être merveilleux et horrible à la fois.

 

- Suite à ta collaboration électronique avec Murcof sur « Mexico », envisagerais-tu un second « Revisité » comme en 2003 ?
 

Je n’envisagerai pas un second « Revisité », mon principe est de me renouveler, de me remettre en question avec d’autres influences, d’autres formats…

 

- Peux-tu donner ta définition du Jazz… Et si tu devais décrire ta musique ?
 

Le Jazz est en mouvement qui existe depuis plus de 150 ans, je n’en ai aucune définition précise si ce n’est qu’il est une des représentations de la mixité : Blues, Polka, Hard bop, musique classique, variété française du début du siècle, Groove et rock… Le jazz est musique.

Ma musique est une musique savante et populaire à la fois, donc « Popjazz »


- Quelle est la place de l’improvisation dans ta pratique ?
 

J’improvise sur scène, en relation avec les musiciens qui m’entourent. J’amène un cadre que nous avons auparavant travaillé et nous peignons un tableau dont le reflet des couleurs nous est communiqué par l’émotion du public. 

A la maison je pratique beaucoup d’exercices qui me donnent de la liberté pour improviser en live....

 

- Les voix sont de plus en plus présentes à tes côtés, depuis Nya jusqu’à Sly, en passant par Christophe…qu’est ce qu’elles t’apportent ?
 

La voix m’apporte l’évidence de la musique, c’est à vrai dire l’instrument de communication le plus immédiat...

 

- Avec toutes ces formations et ces projets différents, tu nous donnes l’impression de chercher quelque chose…une quête de l’accord parfait ?
 

Je cherche à donner le meilleur de moi-même en présentant des scénarios différents tel un cinéaste ou un écrivain. L’accord parfait n’existe pas, tout est en mouvement, et nous ne sommes qu’un élément de l’univers.

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- Tu as déclaré en parlant de ce qui a inspiré à Joe Zawinul « In A Silent Way » que « le rapport à la solitude et aux espaces, on peut le retrouver dans ton jeu, un jeu assez aérien, plus espacé que fourni.» Est-ce que ce jeu cache un solitaire ? Donne-nous quelques clés pour comprendre la touche Truffaz.
 

J’aime être seul, je suis assez ami avec moi-même, les grands espaces me fascinent, la haute montagne, le désert, la mer…

J’adore retrouver au travers du son la sensation de ces grands espaces...

Enfin seul je ne suis rien, donc je vis avec ma famille, mes amis, mes musiciens…


- Qui t’inspire, quel est le musicien que tu admires le plus aujourd’hui ?
 

J’admire entre autres Bjork, Anouar Brahem, Jon Hassell, keith Jarrett et Miles biensûr, ou encore Peter Gabriel, Gabriel Faure, Erik Satie… Des musiciens inventifs et passionnants. 


- Qui tu écoutes en ce moment ? Ton dernier cd acheté et ton dernier concert en tant que spectateur ?
  j écoute en ce moment  Keith Jarrett solo a la Scala de Milan .....

 

Mon dernier cd acheté est une compilation de Nino Ferrer, que j’adore. Textes, musiques, esprit et ton… Une merveille d’humour et de groove.

 

- Des idées, des envies pour le futur ?

J’aimerais enregistrer avec Anouar Brahem en trio et avec Richard Galliano en duo.

Je souhaiterais aussi composer des musiques de film et partir, pour ce faire, au sommet d’une montagne ou au bord d’un désert pendant 6 mois...

Roseaux – Roseaux (Tôt ou Tard)


Roseaux – Roseaux (Tôt ou Tard)

Voici une petite pépite pilotée par une des têtes pensantes de Radio Nova : Emile Omar, programmateur et Dj/fouineur. Son projet, baptisé «Roseaux», distille avec éclectisme et raffinement des sonorités soul, folk et blues voire jazzy. Entouré de deux musiciens complices et du chanteur américain Aloe Blacc, ce passionné de musique nous livre onze reprises inspirées empruntées au répertoire brésilien, reggae roots, soul 70’s, disco, house 90’s et pop rock… Toutes repensées et réarrangées, ces versions rendues acoustiques deviennent élégantes et diablement séduisantes. L’interprète du tube «I need a Dollar» se mue en un crooner à la voix caressante et plaintive… A écouter absolument le cover de la diva Patty Labelle «More Than Materials» vibrant et sensuel… Délicieux !
 
 

Ibrahim Maalouf – Wind (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)


Ibrahim Maalouf – Wind (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)

Issu d’une famille d’artistes libanais, le jeune musicien est adepte de la trompette micro-tonale que son père a d’ailleurs inventé. Jouer les quarts de ton lui permet d’apporter à son jeu une forte coloration arabe, mais comme on peut l’écouter dans ce quatrième opus intitulé «Wind», Ibrahim Maalouf est bel et bien un jazzman. Ici en quintette, il s’attaque pour la première fois à un genre où son modèle Miles Davis s’est lui aussi illustré : la musique de film. Enregistré en live à New-York en une demi-journée, «Wind» accompagne les images de «La Proie du Vent», film muet réalisé par René Clair en 1927. Inspiré par le travail de Miles dans «Ascenseur pour l’Echafaud», le souffleur a souhaité exprimer le vent, le voyage, la mélancolie et le déchirement. «Une véritable bande originale d’émotions».
 
 

Chinese Man – Live à la Cigale (Chinese Man Records/Differ-ant)


Chinese Man – Live à la Cigale (Chinese Man Records/Differ-ant)

Les experts en arts martiaux marseillais, maîtres du beat et adeptes du sample reviennent après leur récent album studio « Racing With the Sun » avec un live brulant enregistré à Paris en Avril dernier. Nos 3 larrons, armés de leurs platines et accompagnés d’un VJ, ont convoqué pour cet ultime combat sur le ring de la Cigale des invités de marque. En effet on y retrouve le rappeur sud-africain Tumi et sa poésie engagée, Taïwan MC chauffant la salle en mode ragga, l’anglais Youthstar et sa culture drum&bass et enfin le tromboniste funky Mr Raff. Rassemblés dans un seul et même dessein, ils répandent l’énergie sacrée du Chinese Man Groove ! Toutes les formes stylistiques de combat sont autorisées : hip-hop, ragga, funk, electro… Bref, un concert électrisant dont les cendres encore chaudes nous sont livrées en double galette cd/dvd !

Swedish House Mafia – Until Now


Swedish House Mafia – Until Now

Le fracassant trio suédois Swedish House Mafia, composé des Djs Axwel, Steve Angello et Sebastian Ingrosso, publie sa seconde et dernière compilation marquant un point final à une collaboration amorcée en 2008. Les super stars du dancefloor ont en effet décidé de poursuivre leurs carrières solos à l’issue d’une ultime tournée internationale « One Last Tour ». « Until Now » est un florilège de leurs succès planétaires tous signés de cette touche club/house progressive qui fit école dans le milieu de la pop et de la dance music de ces dernières années… On y retrouve le tube « One (Your Name) » avec la participation de Pharrell Williams, leur dernier titre « Don’t You Worry Child » et quelques remixes de Coldplay, de Usher « Euphoria » ou de Steve Aoki… Une mafia mythique qui s’efface donc en laissant derrière elle une trace indélébile dans l’histoire de la musique électronique mainstream.