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lundi 7 septembre 2015

Black Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus/L’Autre Distribution)


Black Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus Music/L’Autre Distribution)

La scène musicale de Gand en Belgique accouche d’un projet éthiojazz experimental mené par le saxophoniste-flûtiste Nathan Daems. Habitué à nous délivrer un  jazz ouvert d’esprit aux accents tantôt tziganes, turcs, indiens ou ska, le musicien nous présente ici Abyssinia Afterlife, premier opus de son tout récent combo Black Flower, qui vient grossir les rangs des nouveaux artisans de l’afrobeat et du groove éthiopien en Europe, nous pensons notamment aux français Akalé Wubé, Ethioda ou les Frères Smith. Les spectres de Mulatu Astatké (The Legacy Of Prester John) et Fela Kuti (I Threw A Lemon At That Girl) planent bien sûr au dessus de ce disque aux reflets psychédéliques (Jungle Desert), mais les frontières sont floues et les influences soul-jazz (Star Fishing) et orientales (Winter) sont aussi perceptibles.

vendredi 4 septembre 2015

Ibrahim Maalouf - Kalthoum (Mi'ster Productions/Decca/Universal)

Ibrahim Maalouf - Kalthoum (Mi'ster Productions/Decca/Universal)

Second projet qu'Ibrahim Maalouf nous offre en cette rentrée 2015, Kalthoum reprend la volonté que le trompettiste a déjà développée dans son Red & Black Light de célébrer les femmes, notamment celles qui ont bouleversé le cours de l'histoire et dont l'influence artistique a eu un impact jusque dans nos vies actuelles. Qui d'autre que l'emblématique Oum Kalthoum, considérée à raison comme la plus grande voix du monde arabe, pourrait se vanter, 40 ans après sa disparition, de susciter toujours autant d'engouement et d'admiration?








En collaboration avec le pianiste d'origine allemande Franck Woeste et entouré du batteur Clarence Penn, du contrebassiste Larry Grenadier et du saxophoniste Mark Turner (que l'on écoutait en 2010 dans Suite... de Baptiste Trotignon), Ibrahim a choisi d'interpréter dans un jazz classieux et métissé l'une des œuvres majeures de la diva égyptienne datant de 1969 Alf Leila Wa Leila (Les Milles et une Nuit).

Enregistré à New York avec la même équipe qu'en 2011 sur l'album Wind (qui rendait hommage à Miles Davis), Kalthoum se compose comme la version originale d'une Introduction, qui d'emblée nous plonge dans un dialogue passionnant entre la tradition arabe séculaire, l'ivresse de ses joutes orientales et la sophistication élégante d'un jazz nord américain hérité des maîtres Monk, Davis et Coltrane...
C'est le pianiste qui ouvre le morceau, jouant avec douceur et légèreté une mélodie des plus touchantes, rapidement rejoint par le son puissant et précis du saxophone ténor de Marc et la trompette micro-tonale d'Ibrahim, ainsi que par Larry et Clarence qui élaborent une assise rythmique massive et tonitruante. Une approche majestueuse, expressive et grandiloquente!

Ouverture I et Ouverture II au format assez court sont suivis des Mouvements I à IV qui se déploient durant 15mn pour le plus long et sont organisés comme une succession de tableaux dont la mise en scène est ponctuée d'improvisations alambiquées bien sûr, de mélodies enivrantes souvent mélancoliques, d'harmonies et de rythmes complexes...

Nous percevons alors avec cette double actualité, Kalthoum et Red  & Black Light, à quel point le langage d'Ibrahim Maalouf est riche et pluriel, profondément ancré dans la tradition et respectueux des sonorités qui ont bercé son enfance il s'imprègne et reste à l'écoute de ce foisonnement musical qui agite notre époque, essayant par tous les moyens d'en garder que le meilleur.

mercredi 4 mars 2015

Naïssam Jalal & Rhythms Of Resistance - Osloob Hayati (Les Couleurs du Son/L’autre Distribution)


Naïssam Jalal & Rhythms Of Resistance - Osloob Hayati (Les Couleurs du Son/L’autre Distribution)

La jeune flutiste parisienne d’origine syrienne Naïssam Jalal, accompagnée de son ensemble cosmopolite Rhythms Of Resistance, nous présente Osloob Hayati. Après des études au Conservatoire, elle entreprend un voyage initiatique pour Damas afin d’y étudier les richesses musicales de ses racines, puis pour l’Egypte du maître et violoniste Abdu Dagher et du pianiste FathI Salama. Cette formation lui permit de bâtir un répertoire singulier, à la croisée des influences arabes et européennes, posé sur des bases traditionnelles et s’élevant vers un langage où le sens du mot Liberté résonne plus que nulle part ailleurs ! Exploratrice engagée et aventurière résistante, Naïssam donne forme à son projet lors des révoltes du monde arabe en 2011, il vise à lutter contre le repli identitaire en s’ouvrant au métissage, au partage et à la rencontre. Elaborant de larges plages contemplatives et méditatives (Osloob Hayati, Om Alshahid), dressant de grands espaces où la moiteur de l’Orient et la frénésie de ses transes (Etrange Samaï, Beirut) rencontre le groove ardent et fougueux du jazz contemporain (Parfois C’est Plus Fort Que Toi, Visite Matinale, Nomades), Naïssam Jalal & Rhythms Of Resistance tracent dans le sable les contours d’une terre d’accueil sans Frontières strictes où rien ni personne ne s’oppose.